Sick and Twisted | Léo & Salvatore

Salvatore s'était dépêché de rentrer chez lui avant de repartir pour aller chez Léo, une fois en bas il sonna. Il n'était pas particulièrement bien habillé, mise à part sa chemise blanche rentrée dans le pantalon. Le garçon avait couru jusqu'ici, ses cheveux donc légèrement en bataille.

Une fois en bas de l'immeuble il envoya un sms à Léo.

Puis il sonna à son appart.

@Léo Isra

Drrrring.

Le bruit de l'ouverture de la porte de l'immeuble pour Salvatore.

Léo s'était tirée de son lit, enroulée dans son plaid pour aller appuyer à l'interphone, et avait laisser la porte entrouverte avant de retourner dans sa chambre, dont elle laissa également la porte ouverte. On pourrait qualifier son comportement de dangereux, puisqu'elle n'était même pas sûre de qui il y avait en bas, et puis depuis le couloir n'importe qui pouvait maintenant rentrer.

Mais Léo était trop malade pour s'en préoccupée.

Elle se relaissa tomber sur son matelas, et repassa sous sa grosse couverture, toujours avec son plaid, doublant les couches.

Léo reniflait. Toussotait. Frémissait. Elle avait de la fièvre.

Son état s'était nettement dégradé depuis la veille au restaurant.

Dans cette chambre où Salvatore rentrera, le reflet de l'âme de Léo se dévoilait, comme un tableau impressionniste où chaque nuance révèle une facette de sa personnalité. Les volets étaient tirés pour apaiser sa migraine, et la pièce était plongée dans un clair-obscur, seulement éclairée par la lumière qui filtrait à travers les interstices. Les murs, couverts d'un patchwork de cadres, abritent des œuvres d'art hétéroclites, témoignant de sa passion pour la beauté et la créativité. Des portraits de femmes nues, des paysages de mer envoûtants, et des esquisses délicates se côtoient, formant un dialogue silencieux entre le passé et le présent.

Le lit, au centre de cet espace, est un sanctuaire où elle se repose, ses draps froissés et ses coussins éparpillés évoquent tant de nuits passées. Le désordre règne sur ce meuble. Un troisième plaid tricoté est abandonné sur la couverture, un manuel scolaire est au niveau de ses pieds, une tablette à sa gauche, et une multi-prise où était branché ses appareils trônait également à la place d'une seconde personne sur ce lit double, avec pour fidèle servant, une boite de mouchoir.

Près de la fenêtre, un petit bureau en bois, orné de carnets à moitié remplis, d'outils de dessin et de quelques feutres éparpillés. Dans un coin, une plante verte, piquante de vie, lutte contre la négligence, comme un symbole de l'espoir inextinguible qui habite cette jeune fille très malade, dont le visage était enterré dans l'un de ses gros coussin.

Elle n'avait pas envie de voir Salvatore, parce qu'elle serait confrontée à lui, mais surtout à sa propre peine de n'être... qu'une amie "+", et donc de devoir être la spectatrice muette de ses autres rendez-vous galants. Comment allait-elle retenir son venin ?

Une fois la porte ouverte, il s’engouffra avant de monter les marches 3 par 3 pour arriver devant la porte d’appartement ouverte. Il pénétra avant de fermer la porte derrière lui, puis il avança, suivant l’odeur de Leo avant d’arriver à sa porte de chambre, elle aussi ouverte.

Salvatore n’observa rien de sa chambre, la voyant simplement recroquevillée dans son plaid et sur son matelas. Alors l’Italien posa les affaires et médicaments à l’entrée avant de rentrer dans la chambre, marchant discrètement avant de se faufiler derrière d’elle dans le lit, soulevant légèrement la couette pour s’y glisser.

Salvatore vint l’entourer de son bras, se collant à elle alors que la chaleur de son corps se diffusait à elle.

- Hey….

Le rendez vous qu’il avait eu avec Olive n’avait fait que tout confirmer. Ce n’était pas une attirance physique, car Olive était belle et exceptionnelle, pourtant il n’avait rien ressenti de similaire, elle sentait bon mais rien comme Leo, sa voix l’avait enchanté, sans pour autant l’envoûter. Ce rendez vous n’avait servi qu’à savoir si Leo n’était qu’une amie, une copine, ou une moitié.

Il embrassa sa nuque, chaude, puis la différence de hauteur faisait qu’il la serrait contre lui, contre son buste, venant embrasser sa tête en inspirant fortement ses cheveux, cette odeur, cette sensation.

- Tu m’as manqué.

C'était bien la première fois qu'il se revoyait depuis le restaurant, et depuis leur petit "accord" d'amitié bonus. Alors, la nervosité l'envahissait. Peut-être que ce serait gênant. Nerveux. En tout cas, elle l'était.

Alors, quand Léo l'entendu rentrer, elle tourna doucement la tête pour l'enfoncer un peu plus dans le coussin tandis qu'elle remontait un petit peu plus sa couverture sur ses épaules. Il se glisse dans son lit, et elle le laisse faire sans ronchonner ni parler de vêtements d'extérieurs comme lui l'avait fait. Il la saisit, la prend dans les bras, et elle a froid. Il vient de l'extérieur, après tout, et elle est fiévreuse. Un frisson la traversa, tandis qu'il la resserre.

Léo resta dos à lui, silencieuse.

Blessée, et malade.

Il avait été à un rendez-vous avec une fille, et maintenant venait dans son lit. Léo repensait au message de Martha. Comment pouvait-elle accepter une telle situation ? Parce qu'elle ne s'aimait pas assez, ou qu'elle manquait de confiance en elle pour tolérer une telle chose.

⸻ Hey.

Dit-elle d'une petite voix avant de renifler.

⸻ Je suis malade. Tu ne devrais pas me toucher...

Surtout qu'elle savait bien son aversion bactérienne.

Lui même ne savait pas comment agir. Le garçon était légèrement stressé et pourtant si épanoui à ses côtés. Il se sentait léger, et apaisé. Son bras qui l'entourait venait caresser la peau de son poignet avec son index.

Salvatore fermait lentement les yeux, et se reposait contre elle, son souffle chaud s'écrasant sur ses cheveux et sa peau nue. Rapidement l'italien s'était réchauffé pour être à une température agréable.

- Ca m'est égal. Viens contre moi.

Sa poitrine se soulevait, épousant parfaitement le dos de Léo, alors qu'il se laissait toujours bercer par sa respiration, peut-être sifflante à cause du rhume. Il aurait aimé l'embrasser, lui dire bien des choses. Mais elle était malade, autant rester ainsi, c'était pour le mieux. Léo l'aurait probablement fustiger s'il prenait pareil moment pour l'embrasser pour la première fois. Alors il ne fit que se pencher au dessus d'elle pour déposer un baiser sur sa tempe, contre laquelle il resta quelques secondes. Puis il se rallongea.

- Tu as encore froid ?

Elle laissa échapper un petit gémissement, mélange d’agacement et de résignation. Léo se frotta doucement les yeux, puis secoua la tête. Elle s'était laissée embrasser sur la tempe, les yeux baissés, comme si cette nouvelle tendresse tombée du ciel ne nécessitait pas plus d'explication, en dehors de quelques échanges de messages.

Son cœur, autrefois si prompt à s'emballer au moindre de ses regards, semblait désormais perdu. Elle se blottit contre Salvatore, un geste qu’elle avait tant espéré plus jeune, mais qui lui paraissait étrangement décalé à présent.

Elle ressentait un curieux sentiment de manque, comme si elle n’avait pas eu assez de combats à mener, tout en se trouvant en plein champ de bataille. "Amis ++", voilà ce à quoi elle était réduite. Amusante, certes, mais pas assez pour être sa petite amie. Pas assez pour qu’il lui reste fidèle. Il devait probablement retrouver l'autre fille avec cette fameuse chemise, pensa-t-elle en se retournant vers lui, secouant la tête.

⸻ Pas quand je suis dans mon lit, murmura-t-elle.

Elle remonta la couverture jusqu’à son menton, le regard fatigué posé sur lui. Malgré tout, elle ne put s’empêcher de lui sourire, un sourire épuisé.

⸻ Je suis souvent malade, comme ça. Je suis immunodéprimée. Et déprimée, tout court.

Son sourire s’élargit, triste, avant qu’un rire bleu et mélancolique n’échappe de ses lèvres.

⸻ Enfin, tu n'as pas du le remarquer car tu ne venais que l'été.

Lui ne savait pas trop quoi penser. A vrai dire il n’avait fait que ça depuis son date avec Olive. Elle était gentille et intéressante, passionnée et si agréable à vivre. Elle était un soleil et Leo la lune. On avait besoin de l’un pour faire de l’autre.

Quand elle se retourna vers lui, il la laissa faire, avant de doucement baisser la tête pour la regarder, glissant son index sur sa joue avant de ramener derrière son oreille une mèche qui gênait ses yeux.

- Alors on reste dans ton lit.

Il embrassa son front, sa main descendant sur son flanc pour venir ensuite se glisser sur son dos qu’il caressait du bout des doigts.

- Ça tombe bien je suis souvent dispo pour administrer les premiers soins. Pour la déprime rien ne vaut un peu de Salvatore !.

Il rit puis celui ci se ternit à sa dernière déclaration. Salvatore ne sût quoi dire. Bouche bée, il vint poser son front contre le sien.

[b]- L’été est terminé. Pourtant je n’ai pas bougé cette année.

Sa main se glissait sous son haut, effleurant sa peau nue et vulnérable, celle de son dos, qu’il ne quittait pas. Par pudeur bien sûr, ses doigts sentaient les côtes, les os, chaque détail il s’en souviendrait avidement.

- Si tu veux de moi hors de l’été.

L’intention du geste était incomprise bien que sujette à débat. Salvatore ne voulait que l’aider à aller mieux, il avait toujours pensé que des caresses étaient le plus grand des remèdes. Pourtant sa main le bloquant ne rencontrait pas de résistance, il se retira aussitôt avant de se mettre sur le dos, fixant le plafond.

- Désolé, je voulais t’aider à t’endormir.

Puis il fixait le plafond, son buste se soulevant légèrement à chaque respiration. Il ne l’avait pas regardé se moucher.

- Oui. Toujours.[b]

Quant à la seconde question il hocha négativement de la tête.

[b]- Je n’organise rien si tu as besoin de moi Leo.

Il avait un entraînement de boxe normalement. Mais il avait préféré l’annuler pour venir.

Elle gardait le regard sur lui, la mâchoire de plus en plus crispée. Son cœur se craquelait audiblement dans ses oreilles. Il ne réfutait rien. N’essayait même pas de s’excuser. Que pourrait elle faire ? Lui jeter son lampadaire sur le visage ? Elle se tait, plutôt. C’est elle, qui a accepté cette relation étrange comment pourrait-elle à la fois s’en plaindre ? Comment pourrait elle lui reprocher un contrat qu’elle a signé ?

Leo détourna le regard et remonta encore la couverture. Elle efforça un sourire à nouveau.

— Oh.

Elle ne dit rien d’autre.

Leo toussota après quelques secondes.

Puis, elle continue.

— C’est rassurant j’imagine.

Elle se tait à nouveau. Leo fixe le plafond à son tour. Elle ne comprend pas comment Salvatore ose lui faire ça. Le garçon sur la plage, qui lui donne un coquillage. Il avait toujours été avec plein d’autres filles du village après tout.

— Je dois aller à la librairie plus tard. Avec un garçon. On a un date d’organisé. Il faut que je me soigne un peu.

Mentit-elle.