scared you might hit the breaks (orphy #3)

@Orphée Sarehenes — elle a pas tort. t'as jamais voulu être encabané, et la moto te procure ce sentiment de liberté que t'as pas au volant d'une voiture. tu te perds enfin dans ses yeux. grands ouverts. océan de songes étouffés. profondément, peut-être plus loin encore que l'épave du titanic. ses mots te percutent. de plein fouet. du mal à calculer la réaction face aux confidences. tu te doutes de rien. pas familière avec les monstres qui la hantent. aucune idée de ce que sa voix, jumelé aux appréhensions, avaient pu provoquer en elle. tremblement de terre. tempête. ouragan. pour une fois, t'essaies de bien choisir tes mots. doigts glissent sous la base de son menton, relèvent la tête sans rencontrer trop de résistance. regarde-moi. « est-ce que je t'ai pas prouvé plus d'une fois, que j'viens toujours? » la première fois, comme la deuxième, et comme toutes les fois subséquentes.

( tw ; mal être)
révélation idiote, pourtant c'est c'qui s'est passé. t'comprendrais qu'il veuille pas assumer tout c'genre de comportement, t'as c'côté où t'as besoin de t'accaparer les autres une fois qu'tu commences à ressentir un semblant d'quelque chose. parce que t'as peur qu'ils partent. plus d'parents une mère qu'a jamais voulu d'toi, un père mort pour toi. l'abandon comme l'éternelle finalité. te laisse relever le menton, la douceur de son geste qui provoque quelques décharges. hypersensibilité envahissante. – si... désolée..., cherche à avoir ses bras, s'approche un peu plus, parce qu'ils sauraient retenir tes jambes qui flagellent. honteuse d'aparaître sous ces coutures, pourtant t'es incapable d'en cacher suffisamment. – serre moi s'il te plait... qu'tu chuchotes doucement, l'besoin d'te sentir entourée, comme s'il pouvait rassembler tout les petits morceaux de toi qui se morcellent entre ses bras. -- @Sonny Kidd

@Orphée Sarehenes — t'as aucune idée qu'au fond, vous vous partagez les mêmes démons. ceux-là même qui vous hantent. jour et nuit. vous effleurez la surface, faut surtout éviter de gratter le bobo. la peur d'être à vif. peau éraflée, le coeur à découvert. vulnérabilité sanguine. ses excuses te martèlent. pas doué pour rassurer. ça demanderait d'trouver les mots, et t'es pas fort avec la prose. c'est pas le temps de déconner. man up, paloma. p'tit gars qui demandait que ça, d'être rassuré. qu'on l'prenne dans ses bras pour lui souffler que tout irait bien. d'fermer les yeux, que c'était qu'un mauvais rêve. mais ce sont les claques qui pleuvaient. les injures. jamais de douceur, jamais de tendresse. que des maux violence. t'abandonnes l'étreinte de vos mains pour envelopper ses épaules. la serrer contre toi. prisonnière de ta carrure de marbre. entre tes bras, elle semblait si frêle. fragile. la tête posée sur le dessus de son crâne, les yeux fermés pour humer l'odeur de ses cheveux fins. t'es bien, là. presque paisible. comme un p'tit gars, celui que t'as jamais été, jamais pu être. mais toujours voulu être, au fond. pas prêt de la lâcher. t'accroches à elle comme à une bouée.

( tw ; ràs)
c'pas le genre de nana que t'as l'habitude d'être, pas du genre à montrer tes failles, plutôt du genre à t'enfermer en attendant que tout redevienne normal. pourtant au pied du mur quand sonny est arrivé sur sa moto, encore incapable d'redevenir la orphée qu'il connaît, c'sous ton pire jour qu'il te voit ce soir. et pourtant, il n'a encore rien vu. les bras qui t'encerclent, la tête posée contre son thorax, ferme les yeux en savourant la chaleur de ses bras, de son corps contre toi. comme si t'étais minuscule là au milieu. bras qui se faufilent autour de lui, reste quelques instant comme ça. puis tu t'laisses embarquer, relevant la tête, posant ton regard sur lui. t'es attendrie, alors tu t'approches dangereusement, finissant par capture ses lèvres. quelques secondes, avant d't'éloigner, gênée. mais c'est ta meilleure façon de lui dire merci d'être là. parce qu'entre ses bras, tu te rends compte qu'tu serais foutue s'il partait. -- @Sonny Kidd

@Orphée Sarehenes — ses lèvres sur les tiennes. t'es pris de tremblements. d'en dedans. c'est tout ton corps qui est secoué de spasmes imaginaires. ça avait pas le même goût que les premiers baisers. plus tendre. empreint de douceur. et de peur. la tienne, ou la sienne? tu saurais pas dire. t'as l'habitude des baisers fiévreux, des marques d'affection belliqueuses. des « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » avec promesse de destruction en prime. et si ce soir, t'pouvais être quelqu'un d'autre? et si ce soir, t'étais pas sonny kidd? t'pouvais être paloma costa. ou n'importe qui d'autre. gamin naïf, serein, paisible. gamin qu'avait pas connu la misère, la douleur, l'horreur. qu'avait pas vu, touché, senti la mort. l'âme détendue, mais l'corps tendu. ou l'inverse. t'étais bien entre ses bras. l'avoir entre les tiens. quelqu'un à protéger du monde entier. mais la vérité étant, fallait surtout la protéger de toi. et cette idée se balançait au-dessus de ta tête, telle une épée de damoclès. t'esquisses une geste de tendresse du bout des doigts, maladroit, incertain. se faufilent dans ses cheveux, pour se perdre à la naissance de son cou. t'ouvres la bouche, mais aucun son ne sort. putain de lâche, pas prêt à assumer.    

( tw ; ràs)
ses lèvres comme pour te raccrocher à un semblant d'vie, à des sensations qui aident le cœur à battre à nouveau. ça s'sent dans la poitrine, comme ça tambourine. c'pas le même goût qu'la dernière fois, là c'est presque un appel à l'aide, tu risquerais presque pourtant de l'entraîner dans tes abîmes. ses doigts qui glissent dans tes cheveux, alors qu'tu romps le baiser pour souffler un peu. sourire qui s'esquisse, léger, à peine. ose enfin l'regarder, vraiment cette fois, analyse chaque trait de son visage comme pour t'en rappeler. – viens.. qu'tu lâches finalement, l'entraînant un peu par la main, retirant tes chaussures, l'invitant à faire de même. tirant sur son bras comme pour l'amener à l'endroit où s'font les mises à l'eau. l'bitume qui se marie avec les flots. -- @Sonny Kidd

@Orphée Sarehenes — pieds nus dans le crépuscule. orteils se mouillent dans les flots au repos. ce soir, t’étais prêt à la suivre n’importe où. jusqu’au bout du monde. et demain, tu rebrousserais chemin, pris de peur pour l’aventure. t’étais routinier, à la limite boring. finalité inévitable. attaché à tes habitudes, à ta douloureuse solitude. combler les nuits d’étreintes passionnées, se raccrocher brièvement au vacarme des possibles. pas envie de songer au lendemain. de piétiner les vagues promesses d’espoir. alors tu t’accroches, pour qu’elle t’empêche de partir à la dérive, loin d’elle. vers tes vieux démons. ceux qui te hantent encore. avec elle, t’as peur tout le temps. de lui faire peur, de lui faire mal, de la briser, d’avoir mal, qu’elle t’fasse mal. tourbillon de songes pas lumineux. ruelle sombre de fausses certitudes ô combien destructrices. « j’aime être avec toi.. tu m’fais du bien.. » l’aveu en travers de la gorge que tu finis par cracher dans un murmure. à peine audible. pas sûr, même, de l’avoir prononcé, ou si ça s’était passé que dans ta tête. couteaux lacèrent l'œsophage de t’être ouvert le coeur – minuscule fissure. presque insignifiante. t’bouges les pieds nerveusement, remue l’eau, fais toi-même danser les vagues qui se heurtent à tes mollets.

( tw ; ràs)
aveux soufflés entre ses quenottes, avec lui, y a un flot d'émotions qui t'transportent, te chamboulent, t'comprends pas vraiment comme ça s'passe, mais tu l'sens, à l'intérieur du corps, que ça réagit. serre un peu plus tes doigts autour d'sa main alors que tu tournes doucement la tête vers lui à nouveau, les pieds dans l'eau. – toi aussi sonny... j'suis bien quand t'es là..., aveu soufflé dans l'ombre de la nuit. presque comme si vous êtiez l'antidote l'un de l'autre, pourtant trop effrayée pour te remettre entièrement dans ses mains. pourrait décidé d'te foutre aux ordures un jour où il en aurait marre d'cette gamine paumée, cherchant l'ancrage, l'point d'accroche. -- @Sonny Kidd

@Orphée Sarehenes — tu réceptionnes ses confidences, en écho à tes propres aveux. tu restes silencieux un instant, comme si tu cherchais tes mots, les bons, les justes, ou peut-être comme si tu luttais contre une marée d'émotions nouvelles et contradictoires qu'Orphée venait de déclencher en toi. tu t'faisais violence en silence, la lune se reflétant dans l'étendue d'eau, rebondissant dans tes yeux sombres. tu finis par tourner la tête vers elle, un peu hésitant, un peu incertain. ses yeux la cherchent, comme s'il voulait lui dire tout ce qu'il n'arrivait pas à formuler. mais les mots lui restent pris en travers de la gorge. alors, au lieu de ça, il s'enquiert dans un souffle : « on rentre? »

( tw ; évocation crise clastique, bris d'objets )
fixe le silence, lisant dans ses hésitations comme on pourrait lire un livre, ce qu'il ne dit pas résonnant plus fort que tout le reste. tension dans l'air, quelque chose qui pèse, qu'aucun de vous ne sait désamorcer, lune qui se reflète sur les flots, brillants à sa caresse, éclairant légèrement vos silhouettes, pas assez pour en distinguer tout les détails. – ouais, que tu souffles doucement, regard accroché au sien, sourire qui s'esquisse sur un coin de tes lèvres, accroches sa main en passant, l'entraînant avec toi vers la moto. au fond t'espères qu'c'est chez lui qu'on va, comment expliquer l'bordel qui règne chez toi, ces objets au sol, quelques uns brisés, marques encore visible de ta dernière crise. -- @Sonny Kidd