le dilemme (( babe ))

Il avait eu une journée chargée, et le poids des émotions qu'il trainait depuis un moment était devenu presque palpable. Il se trouvait à un croisement, indécis, comme si chaque rue lui offrait une voie différente dans son esprit en ébullition. Il avait rencontré Bastien quelques jours auparavant. Leurs échanges par SMS avaient été agréables, empreints de complicité. Leur rencontre à Madrid avait été chaleureuse, marquée par des baisers partagés sous les étoiles. Mais Gabe avait arrêté les choses-là, freinant la passion naissante. Il n’était pas encore prêt à explorer les aspects de sa sexualité qui lui étaient inconnus, et il avait préféré garder ses distances, un peu perdu face à ses propres sentiments. Mais ce soir, après avoir pris une profonde inspiration, il décida d’envoyer une invitation. Quelques minutes plus tard, ils convenaient d’un rendez-vous dans un café tranquille, non loin de l’endroit où se trouvait actuellement l'étudiant. Lorsque Gabe arriva, il trouva Bastien déjà installé à une table, un sourire accueillant sur les lèvres. Les deux hommes se serrèrent la main. Après des banalités, Gabe hésita un instant, cherchant les mots justes pour lui dire ce qu’il avait sur le cœur. « C’est... un peu compliqué en ce moment. Je me demande si je fais les bons choix. Mais tu sais, ce qu'on a partagé, ça m'a vraiment fait réfléchir. » Il voulait lui faire comprendre qu’il le voulait, mais qu’il fallait y aller doucement.

@Bastien Dassault

Ce voyage à Madrid ne s'était vraiment pas passé comme il l'aurait espéré, mais il l'avait tout de même apprécié. Il y avait eu un rapprochement entre Gabe et lui, même si ce dernier avait mis un stop à tout ça avant que ça n'aille trop loin pour lui. Ça, Bastien ne pouvait que comprendre, c'était nouveau pour cet homme et pour plusieurs, l'inconnu et la nouveauté peuvent faire plutôt peur. Et puis, même si ça n'allait pas plus loin entre eux, ça restait une personne avec qui il lui était étrangement agréable de parler. Alors peu importe ce que ça allait donner entre eux, il allait s'en contenter sans problème. Suite à un message de la part du plus jeune, ils avaient décidé de se rejoindre à un café. Fidèle à ses habitudes, Bastien était parti d'avance pour être certain de ne pas être en retard, étant quelqu'un qui déteste plus que tout qu'on le fasse attendre. Il avait pris une table pour se poser tranquille et, bien que pendant un moment, il avait son typique air sérieux, un sourire se traça sur ses lèvres quand il aperçu ce Gabe approché. Mine de rien, il avait bien aimé sa compagnie, alors le voir lui faisait un certain bien. Il lui serra la main et discuta un peu de façon superficielle avant d'embarquer dans le sujet qui pesait sur le plus jeune. Il penche la tête sur le côté avec un brin de curiosité dans le regard. Tu veux développer un peu sur ces choix et réflexion ? J'veux pas mal interpréter tes paroles ou causer un quelconque malaise en assumant un truc qui n'est pas ce que tu penses. Malgré sa grande volonté de réussir à l'avoir, il savait se faire respectueux dans le cheminement de ce jeune homme. Il savait que le pousser à faire ce qu'il n'était pas prêt à faire encore, ce n'était pas la bonne façon de faire. Sans trop savoir pourquoi, il posa une main sur la table, paume vers le haut, en sa direction. Besoin de contact ? C'était le genre de Bastien oui.

La confusion régnait encore en lui, ses pensées se bousculaient sans cesse depuis Madrid. Ces baisers, ces moments partagés… Cela représentait-il plus qu’une simple exploration ? Était-il vraiment prêt à embrasser cette partie de lui, ou était-ce encore trop flou ? Gabe hésita un instant, son regard se portant sur cette main tendue. Il savait que Bastien ne le pressait pas, qu’il lui laissait le temps de trouver ses propres réponses. Finalement, il glissa sa main dans celle de Bastien, ses doigts effleurant doucement la paume de l’autre homme. Le contact était rassurant, mais cela apportait aussi un poids à ses réflexions, comme si cette connexion physique intensifiait la réalité de ce qu’il traversait. « Je sais pas vraiment ce que je veux », murmura Gabe en baissant légèrement les yeux. « C’est juste… nouveau pour moi. Tout ça, toi, ce que ça pourrait signifier. J’suis perdu. » Il releva les yeux, croisant le regard de Bastien, cherchant une réponse, une direction, quelque chose pour l’aider à mettre de l’ordre dans ce chaos intérieur. « Mais je sais que j’aime bien être avec toi. Ça me fait du bien… Et en même temps, ça me fait peur. » Ses mots flottaient entre eux. Le jeune homme soupira, sentant un poids s’alléger, même si les réponses n’étaient pas encore là.

@Bastien Dassault

Bastien était installé là, devant Gabe, le regard restant posé sur ce dernier sans dévier. Un sourire étira ses lèvres en sentant la main du plus jeune dans la sienne. La douceur de ses doigts sur la peau du français était agréable, il ne pouvait le nier, il aimait avoir ce contact avec lui. Il pouvait ressentir une partie de l'impact que tout ça avait sur lui, de par ses mots et son non verbal. La nouveauté avait toujours eu pour mérite de causer le doute et engendrer une certaine crainte, Bastien pouvait très bien le comprendre. Lorsque leur regard se croisa à nouveau, l'aîné serra doucement cette main se trouvant dans la sienne, un sourire se voulant rassurant bien présent. Il n'y a aucune presse. De toute façon, c'est inutile de précipiter le tout, ça ne donnera rien de bon. J'veux juste que tu saches que je respecterai tes limites et que je ne forcerai pas la chose. Si tu te sens prêt, alors soit. Mais si non, rien n'oblige de se lancer tout de suite. Même si j'avoue en avoir bien envie. Il ne pouvait s'empêcher que de partager l'envie qu'il ressentait. C'était Bastien quoi, un homme pris avec la damnation d'être hypersexuel donc il était évident qu'il avait toujours la luxure dans un coin de son esprit. Mais il restait quelqu'un de patient et rempli de respect qui n'allait jamais forcer quelqu'un à coucher avec lui si l'homme ne s'en sent pas prêt. Il ne pouvait se permettre que d'espérer que ce soit le cas.

Gabe fixait Bastien, essayant de lire dans ses yeux tout ce qu'il ne disait pas à voix haute. La chaleur de sa main dans la sienne l’apaisait, mais il sentait aussi l’électricité dans l’air. Cette tension, ce mélange d'envie et d'hésitation palpable. C'était presque fascinant de voir à quel point ils étaient connectés, même si leurs attentes n'étaient pas tout à fait synchronisées. Le sourire de Bastien lui apportait un certain réconfort. Gabe serra sa main en retour, un peu plus fort cette fois, comme pour ancrer le moment dans le réel. Il appréciait la sincérité de Bastien, sa manière d'exposer ses désirs sans les imposer. C’était rare de se sentir aussi en sécurité dans une relation qui, par nature, pouvait facilement basculer dans l'incertitude ou l'inconfort. « Je sais, » murmura Gabe, son regard fuyant brièvement celui de Bastien avant de revenir se poser sur lui. « C’est pas toi qui me fais peur... enfin... c’est plus tout ça, ce que ça représente. » Il laissa échapper un léger rire, nerveux. « T'es tellement à l’aise avec tout ça, ça me fascine. Moi, j’suis encore en train de comprendre ce que je veux, ce que je ressens. » Il voyait dans ses yeux cette étincelle, ce désir brûlant. Et c’était intimidant, mais pas dans le mauvais sens. Gabe avait envie de lui, bien sûr. Comment ne pas être attiré par quelqu’un d’aussi sûr de lui, d’aussi... captivant ? Mais il voulait être certain de ses propres sentiments avant de se lancer dans quelque chose de plus physique. Il relâcha doucement la main de Bastien et posa la sienne sur sa propre cuisse, comme pour se recentrer. « J’ai envie de toi, Bastien, c’est clair. Mais... » Il prit une inspiration. « J’ai juste besoin de temps pour que ça soit pas juste une impulsion, tu vois ? » Son sourire s'adoucit alors qu'il levait à nouveau les yeux vers lui, un peu plus détendu. Il appréciait tellement ce qu'ils avaient déjà partagé, cette connexion qui allait bien au-delà du physique. Mais il sentait que ce soir n'était pas encore le moment. Et Bastien semblait comprendre ça, sans aucune trace de frustration ou d'impatience. « On a tout le temps qu’il faut. »

@Bastien Dassault

Silencieusement, Bastien écoutait le jeune homme se livrer à lui. Il comprenait ce qu'il pouvait ressentir, cette incertitude , cette peur de l'inconnu. Oui, Bastien était à l'aise avec la sexualité, mais il était bien différent de la majorité des gens. Il haussa les épaules à ce commentaire d'ailleurs. Il riait silencieusement sous la fascination de Gabe. La différence entre nous deux, c'est que moi, ça fait dix ans déjà que je l'explore ma sexualité. Et le fait que je suis hypersexuel, je suis assez à l'aise avec tout ça. Un aveux sur un problème que tu as ? En quelque sorte, dépendant de comment les gens interprètent le terme hypersexuel. Certains voient les gens comme ses obsédés sexuels qui ne pensent qu'à ça, d'autre comprennent que c'est bien plus complexe qu'il n'en paraît. Dans tous les cas, si aucune question n'était posée, il n'allait pas élaborer. Le jeune Dassault haussa le sourcil en entendant le mot impulsion. Depuis le temps qu'ils en parlent, Bastien ne voyait pas ça comme une impulsion, mais bien quelque chose de réfléchi un minimum. Mais encore une fois, on parlait de lui et sa vision du sexe, d'un homme qui pouvait se livrer un peu trop facilement et rapidement. Il soupirait silencieusement avant de mordre sa lèvre inférieure en réfléchissant. À mon avis, c'est plutôt réfléchi qu'impulsif, mais je suppose que c'est compréhensible. Quand tu te sentiras à l'aise, tout simplement. Il frotta sa nuque en fermant les yeux, Jil devait se battre contre ses impulsions et son égo, n'ayant pas l'habitude d'être retourné comme ça. Habituellement, ce qu'il voulait, il l'avait assez facilement et, alors oui, il n'aimait pas trop le principe d'attendre, il devait pratiquer sa patience, tout simplement.

Gabe écoutait Bastien parler, les mots du Français résonnant dans l'air, porteurs d'une vérité à laquelle il n'avait jamais vraiment réfléchi en profondeur. La voix de Bastien était posée, tranquille, mais empreinte d'une sincérité qui le touchait plus qu'il ne l'aurait admis. L’aveu de l’hypersexualité de Bastien lui avait d'abord semblé surprenant, presque incongru dans l'intimité de cette conversation, mais en même temps, cela donnait un éclairage nouveau à beaucoup de choses. La facilité avec laquelle Bastien s’engageait dans des relations physiques, sa liberté avec son propre corps, tout cela s’emboîtait d'une manière différente maintenant que Gabe comprenait cette part de lui. Gabe, de son côté, n'était pas comme ça. Sa sexualité restait un territoire rempli de questions, d'incertitudes et de désirs contradictoires. Il n'avait pas l'expérience de Bastien, ni son assurance. Il aimait cette idée d'exploration, mais il savait aussi qu'il n'était pas encore prêt à s'abandonner totalement. Il leva les yeux vers lui, observant la façon dont il réfléchissait, les sourcils légèrement froncés, signe qu'il prenait la situation au sérieux. Le silence se fit entre eux pendant un moment. Il savait que, pour Bastien, ce qui semblait naturel et réfléchi était encore un défi pour lui. Mais malgré cela, il appréciait la manière dont Bastien respectait ses hésitations, sa patience malgré son propre tempérament plus direct. C'était une sorte de compromis non dit entre eux, chacun s'adaptant à l'autre. En baissant les yeux, Gabe joua nerveusement avec ses doigts avant de murmurer, presque pour lui-même : « Je veux juste être sûr que tu comprends… ce n'est pas que je ne veux pas. C'est juste que… ça prend du temps pour moi. J'ai besoin de savoir que je contrôle un peu les choses. » Il n’avait pas peur de l’intimité avec Bastien, mais de cette perte de contrôle, de cette vulnérabilité qui l'accompagnait.

Un sourire au lèvres, Bastien écoutait ce que Gabe avait à lui dire. Bien évidemment, Bastien étant lui, lorsque Gabe parlait de contrôle, plusieurs idées lui venaient. Il y avait tellement de façon d'être en contrôle de la situation et il se les imaginait toutes une après l'autre. Il haussa les épaules avant de prendre une gorgée de son café. Serait-ce trop de dire ce qu'il pensait ? Allait il être trop direct et faire peur au jeune homme ? Peut être, mais s'il ne pouvait pas être lui-même façon à ce dernier, les choses ne donneraient rien de bon. Tu sais, se laisser aller au plaisir charnel ne veut pas dire perdre le contrôle. Tu peux très bien être en contrôle de la situation peu importe ce qui se passe. J'suis très écoutant quand je m'y mets. Avait-il répondu en riant. On ne pouvait se cacher que Bastien avait des penchants particuliers, qui devaient souvent de la norme. Mais il s'acceptait ainsi. Il fallait de toute sorte de gens pour faire un monde. Plus sérieusement, si le vie y est, mais que tu as peur de lâcher prise, il y a moyen de moyenner. De s'adapter à toi, tes envies, tes besoins. Si Bastien avait bien une qualité, c'était celle d'être adaptatif. Il savait s'adapter à la situation, à la personne. Pour autant que cette personne prennait plaisir, tout lui allait. Il baissa les yeux en souriant légèrement. Peut être avait-il plus envie de Gabe qu'il me le disait, le pensait. Le fait qu'il ne se laisse pas aller à la première rencontre était un bonus pour lui. Normalement, son genre de relation était de rencontrer quelqu'un, boire quelques verres tirer son coup et passer au suivant. Alors il aimait bien le fait développer une sorte d'amitié avec lui, ça lui faisait du bien.

Gabe avait écouté Bastien avec attention, le sourire légèrement incertain, partagé entre l'amusement et une réflexion plus profonde sur les paroles de son ami. Il n'était pas surpris par la franchise de Bastien. Pourtant, dans ce moment précis, les mots de Bastien résonnaient plus qu'il ne l'aurait cru. « Contrôle… » répéta Gabe dans un murmure, presque pour lui-même, comme s'il essayait de comprendre ce que ce mot signifiait vraiment pour lui. Il était toujours celui qui cherchait à maîtriser les situations, à rester sur ses gardes, mais Bastien l'amenait à envisager une autre perspective. « J'ai jamais vraiment vu les choses comme ça, » avoua-t-il en relevant les yeux vers Bastien. « Pour moi, lâcher prise, c'est un peu flippant. C'est comme… perdre pied. Mais ce que tu dis, ça me fait réfléchir. » Il marqua une pause, jouant avec sa tasse de café entre ses mains, évitant un instant le regard perçant de Bastien. Gabe n'était pas le genre à se dévoiler aussi rapidement, surtout pas dans des conversations aussi… intimes. Pourtant, avec Bastien, il y avait cette étrange facilité à parler, à explorer des territoires qu'il n'aurait peut-être pas osé aborder avec d'autres. « T'as pas peur de te montrer comme tu es, et je trouve ça… admirable, » finit-il par avouer, relevant enfin les yeux pour croiser ceux de Bastien. « Moi, j'ai toujours été plus… réservé. J'suis pas habitué à me lancer dans l'inconnu comme toi. » Un sourire timide éclaira le visage de Gabe. Il appréciait cette conversation, même si elle le sortait de sa zone de confort. Bastien, avec sa manière d'aborder la vie, l’invitait à remettre en question ses propres certitudes. Peut-être que le contrôle, au fond, ce n'était pas ce qu'il pensait. « T’es un peu un mystère pour moi, » continua Gabe, ses yeux se posant un instant sur la tasse de café de Bastien avant de revenir sur lui. « Mais c’est un mystère que j’ai envie de comprendre, je crois. » Il sourit à nouveau, cette fois avec un peu plus de confiance.

@Bastien Dassault

Un léger sourire s'était tracé sur les lèvres de Bastien à la répétition du mot contrôle. Clairement, ses paroles faisaient réfléchir le plus jeune et ça lui plaisait bien. Il voulait qu'il sache qu'il y avait toujours moyen d'être en contrôle de la situation, peu importe ce qui se passait. Il fallait simplement le garder en tête et l'assimiler. Et il aimait vraiment le fait que ce qu'il disait ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. Le contrôle est un concept plus abstrait qu'on ne le croit. Mais en réalité, il y a toujours moyen d'être en contrôle, si on se donne le droit de l'être. Bastien disait ça, mais il était le premier à avoir l'impression d'être en perte de contrôle et à flipper sous cette impression. Il ne voulait simplement pas le laisser paraître, faire peur à Gabe avec cette réalité. L'aîné pencha légèrement la tête sur le côté en laissant entendre un faible rire. Ne confonds pas mon incapacité pour du courage. Ne te laisse pas berner. J'ai simplement une incapacité à prétendre d'être différent que ce que je suis. Prétendre n'est pas une capacité que j'ai. Mais par contre, je sais m'adapter à la personne que j'ai devant moi, une certaine capacité à les faire sentir à l'aise avec moi. Du moins, j'essaie. Après tout, Bastien avec cette capacité incontrôlée à devenir un miroir, refléter les besoin qu'une personne pouvait avoir. C'était ainsi qu'il était fait. À l'aise et direct avec certains, insécure et discret avec d'autre. Il ne le contrôlait aucunement, ça se faisait tout seul, tout simplement. La différence entre toi et moi, c'est que l'inconnu s'est imposé à moi, m'a forcé à m'y jeter. Toi, tu découvres. Donc c'est normal. Avec ce qu'il avait vécu, Bastien n'avait plus trop le choix de se faire à l'inconnu. La vie lui avait posée des obstacles de taille et l'avait fait chuter si souvent qu'il en était rendu quelque peu habitué. Un faible rire se fit entendre de la part du français. Un mystère, il aimait bien ça. Un mystère que tu as envie de découvrir, mais tu risques d'être bien déçu quand tu me comprendras réellement, sois en avertis.