J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Je venais à peine d'arriver à Harvard, et une chose apparaissait claire pour moi : l'intégration risquait d'être moins facile que prévu. Et pour cause, je crois que je ne m'étais pas assez préparé au milieu auquel j'allais devoir faire face. Pourtant, je savais que j'avais bien fait de venir ici, parce que j'avais tant de réponses à venir chercher, que j'étais obligé de le faire. Et si c'était à refaire, je prendrais à nouveau ce billet d'avion, quittant l'Angleterre pour venir ici. Seulement, il semblait quand même qu'il existait un certain décalage entre moi et l'image que je devais renvoyer. Et je crois que la première rencontre que j'avais pu faire - avec une certaine Anastasiya - m'insultant de clochard et me regardant presque avec mépris, m'avait fait prendre une sacrée claque. Et surtout, pourquoi s'était-elle mise à m'appeler Andy ?
Je pense que je n'aurais pas la réponse immédiatement, et encore moins en étant là, en ville, à regarder à travers les vitrines des habits que je ne pouvais pas me payer actuellement, et que je ne pourrais certainement pas me payer pendant un bon moment d'ailleurs. Il était évident qu'il fallait que je me trouve un boulot de toute urgence pour palier à ça. Mais en attendant, je me plaisais à regarder ces vêtements, en m'imaginant dedans. Et en me demandant si, finalement, ça serait bien moi, et l'image que je voudrais qu'on voit de moi.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Sortie centre commercial en duo avec moi-même. Hum. Andy était sorti cet après-midi ce qui m’avait forcée à laisser encore une fois Coraleen avec Alejandro, notre homme à tout faire. Je me demande comment elle allait grandir, cette petite fille, sachant que ses parents la laisse assez souvent avec un homme qui n’est même pas relié à nous par les liens du sang… Erf. Non mais dernièrement, Andy et moi on s’est très bien rattrapé avec toute cette histoire de déprime et on compte également passer tout l’été rien que tous les trois… Alala, qu’est-ce que je pouvais m’en dire des choses, rien que pour me calmer la conscience, moi.

Encore, sans doute pour me détendre, j’ai décidé de faire un tour au centre commercial pour faire des cadeaux. Plus principalement à ma fille, mais également mon mari. C’est devant ma boutique préférée pour homme que j’y ai croisé l’homme de ma vie, qui se tenait là, devant la vitrine. Hum… C’est curieux. J’croyais qu’Andy était de sortie avec Esteban aujourd’hui ? Et puis, drôle de choix de fringues. J’me rappelle pas qu’il ait choisi ces vêtements ce matin, j’me rappelle même pas d’les avoir déjà vu tout court… Ou même ce genre d’accoutrement tout court. Il a dû lui arriver une drôle d’aventure. Je m’approchais de lui doucement avant de lui sauter dans le dos et lui cacher les yeux avec mes mains, souriante.

- Devine qui c'est !

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Quand je vous disais qu'il m'arrivait des choses vraiment bizarres depuis que j'étais arrivé ici. Encore, qu'une fille me dise que j'avais l'air d'un clochard, parce que je n'étais pas assez bien habillé pour elle, passons. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde, je ne la connaissais pas, alors ça s'arrêtait là. Mais lorsqu'on venait à me sauter dessus par surprise alors que je ne m'y attendais pas, il fallait comprendre que la surprise était vraiment réussie !
- Devine qui c'est !
Avais-je seulement l'idée de qui cela pouvait être ? Non. Et pour cause, j'étais arrivé seul ici, et je ne connaissais personne. Alors, lorsqu'une fille vous saute dessus quand vous êtes dans un pays où vous n'avez jamais mis les pieds, il y a de quoi se poser VRAIMENT des questions. Du genre " bordel mais il se passe quoi ici ? >_< "
- Je ne sais pas, mais je suis quasiment sûr que c'est une magnifique fille.
En répondant ça, je ne me risquais à pas grand chose. Au mieux, j'avais raison, et c'était plutôt cool. Au pire, j'avais tort, et elle prendrait plutôt bien le compliment. Tout ce que je savais, c'est que ce n'était ni l'autre folle de l'autre fois, sauf si elle est complétement bipolaire; ni ma soeur, et encore moins Eva. Mais je ne tarderais pas à vite le savoir.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Mais n’empêche, j’étais contente de le trouver ici. Tant pis pour Esteban, finalement, mon mari est à moi ! Bon il faudra lui dire de changer ses vêtements… Quoi que, j’ai peur qu’il se vexe un peu si vraiment, il a choisi de s’habiller comme ça. Je pourrais tout simplement en revenir à mon plan de base et lui faire mes cadeaux en live ! J’étais derrière lui, collée à son dos avec les mains devant ses yeux en attendant qu’il me donne la bonne réponse.

- Je ne sais pas, mais je suis quasiment sûr que c'est une magnifique fille.

… C’n’était pas ce à quoi je m’attendais, mais c’était encore mieux ! Je rougis légèrement au compliment et relâche mes mains.

- Faut que t'arrête de m'faire rougir comme ça, y'a du monde... c'est gênant.

Non, non… Surtout, ne t’arrête pas, j’adore ça. J’attendis qu’il se retourne pour me glisser dans ses bras, les yeux brillants.

- Que trois heures qu'on ne s'est pas vu et tu me manquais déjà... T'arrive à l'croire, toi ? Lui dis-je d’une voix mielleuse, avant de me pincer les lèvres.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

- Faut que t'arrête de m'faire rougir comme ça, y'a du monde... c'est gênant.
L'effet bizzaroïde avec cette fille, c'était un peu comme un effet kiss cool. Vous savez, le double effet. Tout d'abord, on est surpris parce qu'il n'est pas possible qu'une personne que je puisse connaitre ici me saute sur le dos. Mais bon, de dos, je pouvais concevoir qu'elle puisse se tromper, et que lorsqu'elle verra mon visage, elle se rendrait compte de son erreur. Elle me sourirait peut être, ou partirait en courant parce qu'elle aurait trop honte, et puis voilà. Fin de l'histoire. Mais non. Cette fille provoquait le deuxième effet kiss cool. Je me retournais alors, et elle ne semblait pas prendre ses jambes à son cou. Elle ne semblait pas être surprise non plus de me voir là. Enfin, de voir que je n'étais pas la personne qu'elle s'attendait de voir, puisque je ne la connaissais pas. J'étais un peu pris de court, et il fallait que je lui réponde.
- Désolé, mais je ne dis que la vérité.
Je disais la première chose qui me passait par la tête, mais c'était vrai cependant. Cette fille était vraiment jolie. Allez, la vérité. Elle était magnifique. C'était peut être du au sourire qu'elle me faisait, comme si on se connaissait depuis toujours. Après, moi je ne la connaissais peut être pas, mais je mentirais si je disais que ce n'était pas plaisant à voir.

- Que trois heures qu'on ne s'est pas vu et tu me manquais déjà... T'arrive à l'croire, toi ? En fait, cette fille était au dessus de toute attente. Elle continuait vraiment sur sa lancée, et semblait persuadée que.. attends voir. Trois heures que je ne l'avais pas vu ? Encore, peut être que j'aurais pu la croiser plusieurs fois sans m'en rendre compte - même si j'aurais forcément remarqué cette fille - mais là c'était sûr, elle se plantait.
- Trois heures vraiment ? Ca fait si peu de temps ? Je posais la question, comme incrédule.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Si j’étais surprise ? Pas du tout. Tout simplement parce que je croyais dur comme le fer qu’il était mon mari. Le pire ? C’est que je connaissais son existence, mais comme tout le monde il m’était impensable que ça puisse être lui puisque… techniquement… il est censé être mort.

- Désolé, mais je ne dis que la vérité. Non sérieusement, quand il joue l’innocent à me faire des compliments comme ça, c’est impossible de ne pas fondre dans ses bras. En ce moment, tout ce dont j’avais envie, c’était de ronronner et gambader partout. Trois heures qu’on en s’était pas vu et c’est vrai qu’il m’avait manqué ! Dernièrement, c’est comme si j’avais constamment envie d’être près de lui… Mais on s’est toujours dit qu’on vivait notre amour de passion, comme les premiers jours. Et ce, même après 1 an et quelques mois.

- Trois heures vraiment ? Ca fait si peu de temps ? Je riais doucement. Ouais... Il semblait lui-même impressionné par le temps. 3h seulement… Le temps ne passe pas vite. Ça tombe bien que tu sois là, tu pourras directement essayer les cadeaux que j’comptais te faire ! Je lui souriais, toujours dans ses bras et me mis sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser chaste sur ses lèvres.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Je savais qu'en venant ici, j'aurais mon lot de surprise. Mais même si celle ci était vraiment étonnante, elle n'était pas désagréable pour autant. Cette fille est jolie, elle a l'air gentille, et par dessus tout, agréablement douce. Ca me changeait de l'autre folle de russe. Seulement.. bah oui, il y a un mais. Je ne la connais pas, et il apparait évident qu'elle était en train de se planter de personne. Naturellement, je passais mes bras autour d'elle, certainement sous le coup de la surprise. Une personne qui vous caline comme ça et qui est si gentille, le réflexe c'est de faire tout autant, même si je ne devrais peut être pas, à y réfléchir. Sauf que. Sauf que je n'ai pas le temps de réfléchir là, en fait. J'agissais plus à l'instinct qu'autre chose.
- Ça tombe bien que tu sois là, tu pourras directement essayer les cadeaux que j’comptais te faire !
Oula. Des cadeaux ?
- Des cadeaux, vraiment ? Mais.. je ne suis pas vraiment sûr de les mériter. Et c'était vrai quoi. Qu'avais-je fait pour qu'elle m'achète des cadeaux ? Je la gardais précieusement contre moi, étant aussi doux que possible, mais regardais quand même brièvement autour. C'était une caméra cachée ? C'est encore un mauvais coup de l'autre russe ? Je commençais à être un peu méfiant car je trouvais réellement la situation plus que bizarre, mais j'avais vraiment envie de connaitre l'histoire, alors je jouais le jeu. Après tout, si elle jouait, je pouvais en faire autant non ?

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

- Des cadeaux, vraiment ? Mais... je ne suis pas vraiment sûr de les mériter. Je le dévisageais un instant, avant de me mettre à rire. Tu crois vraiment que j'demande la permission pour faire des cadeaux à mon mari... ? Nan. Je tirai la langue avant de me défaire de son étreinte pour me diriger vers l’intérieur du magasin. Cette boutique était très loin d’être économique. Pour Andy et moi c’était une boutique comme une autre, mais pour William, ce serait une toute autre histoire. Mais comme je n’avais pas du tout idée de qui il était vraiment en réalité…

J’attrapais quelques chemises et vestes au passage, puis deux ou trois paires de pantalons. Non, en fait, j’avais pris tout ce qui me plaisait. En tant que styliste et futur PDG de Vogue, mes goûts en matière de vêtements étaient de confiance. Tu veux bien essayer tout ça pour moi, chéri ? Je lui souriais doucement, en lui désignant la pile de vêtements que j’avais dans mes mains. Qu'est-ce que tu fais à l'entrée au juste ? Rentre !

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

Tu crois vraiment que j'demande la permission pour faire des cadeaux à mon mari... ? Nan.
Attendez là, attendez. Je suis quoi ? Son mari ? Bon, ok, j'ai une alliance au doigt, et elle semble me connaitre mais.. J'avais l'impression d'être tombé dans un film de sciences fiction. Le genre de film où le personnage principal entre dans un monde parallèle en descendant de l'avion. Et ici, je m'appelais Andy. J'étais marié à cette fille, et .. et quoi d'autre encore ? A quoi devais-je m'attendre d'autre ?
Je.. euh.. comme tu veux. Je ne savais pas quoi dire, et encore moins comment l'appeler. Le fait est que je n'avais pas la moindre idée de qui c'était. Mais une chose est sûre, je ne rêvais pas, mais j'étais bien dans un monde parallèle. Elle entrait alors, et je la suivais, parce que j'étais bien trop curieux. J'avais envie de comprendre ce qui était en train de se passer exactement.

Tu veux bien essayer tout ça pour moi, chéri ?Une fois à l'intérieur, je n'étais pas déçu du voyage. Elle ne faisait pas les choses à moitié, et semblait vouloir dévaliser le magasin. Tellement d'habits, que j'avais l'impression que j'allais faire un défilé privé, rien que pour elle. Je la regardais faire, encore à l'entrée du magasin. Cette fille, c'était une vraie tornade à l'intérieur. En deux temps trois mouvements, elle avait les bras couverts d'habits. Qu'est-ce que tu fais à l'entrée au juste ? Rentre ! Je rentrais alors, et la rejoignais pour lui prendre les habits des mains. J'enlevais le regard surpris que j'avais depuis le début pour paraitre un peu plus naturel alors, lui offrant même un sourire.
Ok.. Ca va me faire beaucoup de choses à essayer là. Je n'ai plus qu'à m'y mettre. et surtout à surveiller, me demandant si elle allait entrer dans la cabine avec moi ou pas. Je prenais les habits et me dirigeais vers la cabine pour tout essayer. Et pour être sûr de ne pas commettre de boulette plus tard, j'essayais d'en dire le moins possible. Pour l'instant.

J'avais voulu effacer ma vie, mais il semblerait qu'on m'en prette une deuxième.

- Je... euh... comme tu veux. J’voulais faire des cadeaux à mon mari, je n’en faisais que très rarement, après tout. Mais je pouvais parfaitement comprendre que ça le gênait qu’je le traine dans les magasins comme s’il était soumis à sa femme, hum… Peut-être est-ce que je devrais ralentir le rythme ? En tout cas, pour le moment, il n’est pas épargné du tout. J’avais tout plein de morceau à lui faire essayer. Ok... Ça va me faire beaucoup de choses à essayer là. Je n'ai plus qu'à m'y mettre. J’étais contente qu’il se laisse faire, alors je me contentais de lui sourire, pleinement satisfaite. Franchement, j’étais étonnée d’le croiser ici mais ça me faisais vraiment plaisir de passer mon après-midi avec lui, finalement. Une fois à l’intérieure de la cabine, je jetai un coup d’œil aux alentours avant d’entrer avec lui en dedans. Hey ! Murmurai-je en souriant, avant de me mettre à rire. J’ai toujours rêvée d’me faufiler avec toi dans une cabine, vois-tu… Je me rapprochais légèrement pour me serrer dans ses bras, la tête pleine d’idées.