drunk on decisions ⏤ ft. neo

les yeux ne le quittent pas du regard à chaque fois qu'il part dans ses délires, même si le cerveau ne suit pas toujours. ça paraît bizarre, elle pourrait le taquiner à nouveau sur ça, mais ne se permettrait jamais de le juger pour autant. "non, c'est rien, tout le monde est libre de penser comme il veut. qui va t'empêcher de galocher tes potes?" pourtant, elle ne connaissait pas cette facette de lui malgré la proximité physique qu'ils avaient toujours adopté, alors cela lui donne de quoi réfléchir quelques secondes, avant que l'esprit ivre s'égare dans d'autres pensées loufoques. la capacité que lui procure l'alcool à se être facilement distraite, à s'évader, alors que les yeux plongent dans les vagues pour la énième fois. par pour longtemps cette fois-ci, lorsqu'une main saisit soudainement son visage, son regard se concentre sur ceux de neo, qui ne se trouvait maintenant qu'à quelques millimètres d'elle. les yeux se croisent, et elle sent la tension palpable s'installer en elle. surprise par la spontanéité du geste, elle attrape par réflexe le bras de son ami, cherchant à maintenir l'équilibre dans cette proximité inattendue. la tentation est trop forte pour y résister. alors ses paupières se ferment, et dans un élan irrépressible, elle tire sur le bras de neo pour écraser ses lèvres contre les siennes. ça dure qu'un instant, et rapidement, elle recule légèrement, ses yeux scrutant le visage de l'ami pour y déchiffrer l'expression. à la recherche des indices, sa main caresse le bras de bas en haut, se demandant s'il faut prolonger ce moment ou s'il vaut mieux s'arrêter là, à un simple baiser, qui pourrait suffir à chambouler l'atmosphère. "satisfait?" demande-t-elle, alors qu'un sourire s'étire sur ses lèvres.

malgré les fluctuations d'humeurs que l'alcool impose, ils parviennent à mieux s'entendre, pluis fluidement que lorsqu'ils sont sobres. "c'est vrai, c'est l'essentiel," répond chloe avec un haussement des épaules, avant de laisser l'ivresse les guider eux-même vers un consentement à un baiser. ce baiser, simple, doux, n'est qu'un prélude, une façon de prendre la température avant de décider à prolonger le moment. alors, l'instant ne se prolonge pas immédiatement. chloe rompt le baiser, se donne le temps d'admirer chaque détail de son visage, demander s'il apprécie le moment. c'est court, très court, pourtant elle perçoit son recul. quand neo relâche son étreinte, elle l'imite, libérant son bras mais sans détacher son regard de lui. "tu n'as qu'à continuer, alors," dit chloe, elle qui déploye un sourire innocent pour tenter de rassurer l'ami alors qu'elle le défie presque du regard. le temps semble figé, comme si le moment allait s'éterniser. l'alcool avait ce don de pouvoir dissiper les doutes, les réticences, mais les pousse à agir sans penser aux conséquences. pourtant, ce n'est pas du tout à ce qu'elle pense, cette inquiétude que ce qu'ils font pourrait bien leur coûter plus tard est totalement inexistante à ce moment précis. de toute façon, il est habituée à ce genre de choses, non?

la conversation s'interrompt très vite lorsque le baiser scelle le moment, ce baiser que neo vient prolonger avec une détermination presque surprenante. la main de chloe se glisse naturellement derrière la nuque de l'ami, réduisant l'espace entre eux. leurs lèvres se rejoignent à nouveau, aussi rapidement qu'elles s'étaient quittées, comme si il existait une attraction inévitable entre eux. en parfaite harmonie, leurs bouches qui se déplacent avec cette fluidité qui vient trahir la sensation de faim mutuelle, de désir qu'elle avait longtemps enfoui. dans cette bulle d'intimité, elle sent le corps se détendre, rendant la réalité difficile à assimiler: celle que les sentiments n'ont jamais vraiment disparu. la proximité que l'alcool a pu initier, la distance et l'absence, renforcait un sentiment de manque, du besoin latent de retrouver leur complicité. mais jamais elle n'aurait imaginé qu'ils pourraient en arriver à ce moment, avant cette soirée. lorsque leurs lèvres se détachent, les paupières s'ouvrent doucement et les yeux observent neo, toujours proche d'elle. sa main, initialement positionnée derrière son cou, glisse sur ses épaules quand lui recule. "c'est vrai," murmure-t-elle avec un sourire apaisé, bien trop apaisé à la suite d'un geste qui pourrait à nouveau être source de conflits au sein de leur amitié. l'alcool avait temporairement éteint son mal de tête, mais aussi son esprit, et le corps qui agît en totale inconscience de ce que cela pourrait représenter. mais lui reste à proximité, et le corps ne veut plus reculer. ne souhaitant pas rompre le moment, chloe porte une main à la tête de son ami. "je ne te l'ai pas dit, mais toi aussi tes cheveux sont beaux comme ça, j'aime bien," dit-elle, pour ne pas avoir à reparler du baiser. vouloir banaliser le geste pour ne pas se donner de fausses idées, l'attention portée sur la main qui caresse les cheveux teints de neo. la tension se brise doucement, le chien, paresseux de la soirée, se réveille et s'approche pour venir lui aussi réclamer des caresses auprès des deux humains.

comme jamais, ils étaient proches et excessivement tactiles. la main se balade dans les cheveux de neo, par simple curiosité, celle de vouloir sentir la texture. elle ne remarque pas forcément ce dernier être détendu, plus sage, ce jusqu'à ce qu'il pose sa tête contre son épaule. "ah, d'accord," répond-elle en riant doucement. le coeur ne sait pas résister à la mignonnerie, alors la main continue de se perdre dans la chevelure, et elle en oublierait presque le boston terrier qui venait lui aussi quémander des caresses. mais le chien finit aussi par s'échouer au sol sous les caresses de son ami le chat, neo. durant ce moment, tout semble calme et innocent, comme si rien ne venait de se passer juste avant. "tu t'endors pas, hein?" chuchote-t-elle en continuant de caresser ses cheveux, tandis que sa main libre glisse doucement le long de son dos, le frottant de haut en bas. "on peut rentrer si tu vas t'endormir," ajoute-t-elle finalement, alors qu'elle commence à se sentir plus détendue durant son geste.

c'est dans ces moments de calme et d'intimité que l'alchimie semble être la plus palpable, lorsqu'ils en sont presque à s'enlacer au point où il en devient difficile de s'en détacher. sentir la tête de neo s'alourdir, lui qui vient se blottir contre son épaule, apaisé par les caresses délicates de ses doigts, au point de croire que l'insomniaque s'endormait petit à petit. pourtant, sa voix résonne doucement, forme des mots dans une mélodie légère qui en fait presque frissonner le corps. "t'es sûr? j'ai eu un petit doute là," murmure-t-elle pour ne pas rompre la bulle de sérénité. elle en avait perdu toute notion du temps, mais se sent obligée de simplement proposer de rentrer, juste au cas où. la question est posée, puis elle sent son menton s'appuyer contre l'épaule tandis que lui vient la zieuter, toujours de si près. un discret souffle traverse ses lèvres, mais un sourire se déploie, hésitant à admirer à nouveau le visage de son ami. "peu importe pour moi. je demande parce que t'avais l'air de somnoler," confie-t-elle en basculant doucement la tête en arrière pour mieux capter les angles du visage de neo qui venait tout juste de se retirer. ses doigts continuent à se balader, cette fois-ci pour venir écarter les mèches brunes qui lui tombent sur le front, tentant de graver ce moment dans la mémoire. alors les pensées s'emmêlent à nouveau, lorsqu'elle se surprend à le regarder tendrement. est-ce de l'amour, ou la peur de vraiment le perdre cette fois-ci qui la pousse à être si affectueuse? au fond d'elle, le sentiment d'inachevé ne peut s'empêcher de persister, mais également le besoin de se montrer plus patiente et indulgente avec lui. "on peut continuer à se poser ici, c'est comme tu veux, neo," le sourire tente de rassurer, lui laissant le choix, bien qu'elle préférerait rester ici aussi longtemps que possible et repousser la fin de l'été grâce à ces festivités.