étreinte rendue abreuve ton cœur, apaise les pensées dans leur course effrénée, pulsations revivent de la fusion de la paire. baiser déposé, tendresse contraste, un seul gémissement soupiré contre les lippes quand elles se séparent - palpitant infatué en un instant, caresse le temps trop rapidement. l'étoile filante repart, toi laissée pour compte face au croissant de la lune. accoudée au bord de la fenêtre, inspire l'air de la nuit, bercée par les lueurs bleutées et le lointain bruit blanc de la cité. tu te penches, observes un passant au loin, l'innocent ignore le déluge des maux inondant les quatre murs oppressés. les mots jetés dans le vide, ricochent sur les briques silencieuses. "mon problème c'est que j'ai l'impression de me noyer. qu'à chaque fois que j'te regarde, je perd pied mais j'peux pas m'en passer. même quand j'disparais, j'peux pas m'empêcher de penser à toi." confessions avouées à l'astre brillant, dominant la voûte, de sa lumière éclaire le firmament et les nuages duvets. briquet abandonné sur le rebord avec lequel tu joues. flamme s'embrase pour disparaitre, cycle continue du gaz qui s'évapore. chaleur ondule entre les doigts et s'éteint, brûle avec la même conviction que tes palpitations. les épaules se lèvent vers le ciel inanimé, retombent dans un soupir d'ignorance. tu te retournes, affrontes la chimère posée sur son piédestal. le ton s'assèche. "mon problème, c'est que j'sais pas ce que je suis censée faire quand tu m'dis de pas m'attacher, d'pas tomber amoureuse, parce que quand j'essaye de m'retenir et que j'vais voir ailleurs, tu m'fais une crise de gamine passive agressive." sourcils se froncent. "et putain ça fait mal à chaque fois, quand tu m'regardes avec dégout alors que j'fais que suivre les règles. merde si ça t'plait pas qu'on fasse comme ça, dis-le, fais quelque chose alors. parce que j'vais pas rester sagement assise à attendre que tu t'décides pendant qu'moi j'suis en train de couler." gestes s'amplifient, tentent d'extérioriser tous ces sentiments ancrés en toi. essoufflée par ton discours frénétique, tu forces une respiration. le regard faible s'échappe, fixe tes mains anxieuses, ongle écorche la peau dans son angoisse. et la voix redescend, brisures dans les cordes vocales éreintées. "alors ouais, c'était trop. j'ai perdu l'contrôle, j'ai pas pris mon traitement, j'suis partie sans prévenir, et ça change rien où parce que j'allais exploser si j'restais ici, putain." le dos se pose contre le mur, à l'abri du chemin de la brise et de ses libérations. les bras se croisent, tête baissée n'ose plus s'exposer - la paume vient essuyer une perle avant même de la laisser s'évader.
(Maddox Gardner)