i don't believe in humans (jay)

✦ @Ji-hun Hwang  / tw : ras. Elle y était. Lorsqu’elle pénétra enfin dans la maison, ses cellules olfactives reconnurent l’odeur du bois sec. De l’encens qui avait imprégné les fibres de chaque tissu. Holly entra silencieusement dans son ancien domicile, mais elle fut interrompu par l’interrogation du nord coréen. « Euh oui, elle n’a pas voulu être hospitalisée, elle est morte contre moi, dans sa chambre. Je suis restée longtemps sans réagir, c’est le voisin qui a pris le relai lorsqu’il est venu nous apporter nos commissions » Les heures suivant la mort de sa mère étaient si floues. Holly s’était blottie contre elle et elle s’était éteinte à son tour, incapable de se projeter après une perte aussi colossale. Elle avait ensuite erré jusqu’à ce que le voisin prévienne les secours. La suite n’était qu’une succession d’événements dont elle était restée en retrait. Passive. Un chagrin infini qui s’écoulait. Une hémorragie que personne ne pourrait combler. « Tout doit être périmé oui.. » Holly déposa son sac sur le canapé et elle guida le ténébreux vers son ancienne chambre. « Tu peux prendre mon lit, tu en as pour quelques heures ? Je peux aller acheter du café pendant que tu te reposes » Les gens la connaissaient bien, la fille du marais, cette sauvageonne qui venait parfois pieds nus à la bibliothèque pour étudier les insectes.
 

I don't believe in humans

Massachusetts
Night, Tuesday 27th August
none

À la réponse d'Holly, Ji-hun resta immobile et ne fit aucun bruit. Il tenta d'analyser ce qu'elle venait d'avouer avant de regarder un peu partout où la maman aurait pu reposer avant d'être transportée et incinérée ; peut-être le canapé ? Il espérait qu'elle n'ait pas eu le temps de se vider, ou que le meuble dans lequel elle était morte avait été profondément nettoyé. En tout cas, cela devait faire bien longtemps qu'elle n'y avait pas remis les pieds, puisqu'elle avoua que tout ce qu'ils trouveront ci et là sera forcément périmé. Heureusement, l'alcool l'avait un peu rassasié, il pourra patienter le retour du soleil en début de matinée. Ce qui était important était de pouvoir se reposer, il la suivit alors jusqu'à sa chambre à coucher. Il ne prit pas la peine de détailler ce qui pouvait y trouver, notamment parce qu'elle proposa de s'en aller. Sourcils cassés, prêts à l'interroger, il regarda de côté l'air de réfléchir à ce qu'elle venait d'annoncer. Ses cordes vocales finirent par vibrer, longuement, avant qu'il ne daigne parler : il est peut-être un peu tard pour aller acheter du café... Il lui fit remarquer que la nuit était bien avancée et qu'ils n'avaient plus, devant eux, que quelques heures avant de libérer les cendres de sa mère décédée. Et puis, tu as aussi besoin de te reposer, il ajouta avant de défaire les draps. Un lot impressionnant de poussières s'envola, et l'Asiatique toussa. On va peut-être... devoir changer tout ça, il proposa en fronçant son regard qui le piqua, c'est là-dedans ? Il se précipita vers l'armoire qu'il avait remarquée, n'attendit pas pour aller vérifier si une paire pouvait encore subsister. Il fouilla chaque étage que le meuble pouvait compter, tout en se tenant informé : tu dors avec moi... ou il y a un autre lit qu'ici ? Il se tourna un petit temps vers Holly.

@Holly Huxley & @Ji-hun Hwang
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✦ @Ji-hun Hwang  / tw : ras. Elle était chez elle. Dans son cocon. Jay était un intrus. Holly craignait que le spectre de sa mère se réveille et lui hurle dessus. Elle longea le couloir plongé dans la pénombre et ouvrit la porte de sa chambre pour la présenter au nord coréen. C’était un petit espace. Les murs étaient recouverts de ses peintures florales ou animales. Il y avait des tas de cailloux sur les meubles. Des étoiles de mer. Du filet de pêche. Des coquillages. Holly luttait pour ne pas être affectée par la nostalgie. Elle explosa de rire lorsque le brun agita la couette qui recouvrait le lit. Aussitôt, elle éternua et elle acquiesça, peu sûre qu’il y avait de quoi faire un lit dans le l’armoire. « Euh .. On ne tiendrait pas tous les deux là dedans, je vais prendre le canapé. Fais ce que tu peux pour être à l’aise, je vais dans le salon, bonne nuit Jay ! » La brune s’éloigna dans le corridor et elle chercha un plaid dans un placard. Elle sortit ensuite l’urne du sac et la déposa sur la table basse. Elle se coucha ensuite sur le sofa et s’enroula de la couverte duveteuse. Elle se bagarra avec un coussin pour sa nuque, puis elle battit de plus en plus vite des paupières jusqu’à ce que le sommeil la gagne. Les heures défilèrent jusqu’à ce que le soleil s’élève dans le ciel.
 

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Massachusetts
Night, Tuesday 27th August
none

Holly acquiesça, alors Ji-hun se permit d'approcher et fouina. Peu de choses qui ressemblaient à des draps dans cette armoire là, peut-être devra-t-il faire sans, cette fois ? Ce n'était pas grave, ma foi, il avait déjà dormi dans pires conditions que ça. À sa question, la demoiselle pouffa, comme si c'était aberrant ce qu'il proposa. Le lit était petit, mais une fois allongés de côté, dos à dos bien serrés il ne supposait aucun souci ; elle s'inquiétait sûrement de ce que pourrait penser un petit-ami. Il ne trouva pas à insister, la regarda partir, une bonne nuit également souhaitée. Il se tourna de nouveau vers le meuble dans lequel il devra se reposer, épousseta comme il le put en passant sa main sur le matelas usé, s'assit puis osa poser l'arrière de sa tête sur l'oreiller. Il observa le plafond et les babioles accrochées que la Lune s'était permise d'éclairer. Elle doit adorer pêcher, il murmura après avoir été transporté par ses pensées. Ou bien elle aimait l'eau, son pouvoir d'apaiser les maux. Il resta un moment ainsi à observer l'environnement dans lequel elle l'avait invité, et il ne sut exactement quand ses paupières s'étaient fermées. Ce fut un rayon du soleil qui vint le chatouiller, sourcils froncés il soupira à la simple idée de devoir se réveiller, se lever, recommencer une nouvelle journée, alors qu'il était encore fatigué. Malheureusement, une fois de retour dans la réalité, il lui était impossible de se replonger dans le monde virtuel dans lequel il avait un temps voyagé. Alors il bailla, étendit ses bras, bougea un peu son corps avant de regarder par la minuscule ouverture pour voir ce qui s'y passa. Pas un bruit à l'extérieur, c'était louche à cette heure - peut-être pas tant, puisque de Boston ils s'étaient éloignés, vraiment. Civilisation quittée pour un peu de cette campagne paumée. Il prit son courage à deux mains pour se lever, arrangea ses cheveux bruns avant de retourner dans la pièce principale et découvrir la jeune femme encore allongée. Il se stoppa, porta un regard général sur son état avant de vérifier dans les placards ce que, la veille, elle avait affirmé ; effectivement tout était périmé, et il n'y avait pas de café. Comment allait-il survivre à ce début de matinée ? Il frotta son visage d'une paume avant de se faire une place sur le canapé, corps d'Holly doucement poussé à l'aide de son fessier. Holly, il l'appela, une main sur son bras, lève-toi. Il lui demanda, membre qu'il caressa de haut en bas.

@"Holly Huxley" & @Ji-hun Hwang
mise en page par (c) lovebug

✦ @Ji-hun Hwang  / tw : ras. Holly s’éclipse très vite de cette pièce qui avait était le témoin de son bonheur et de sa tristesse infinie. Elle déambula dans le couloir et se recroquevilla sur le canapé pour éteindre ponctuellement sa cervelle hyperactive. Elle jeta un dernier regard aux restes de sa mère, puis, elle plongea dans les tréfonds de son inconscient. Les rêves se succédèrent jusqu’au petit matin. Elle n’avait pas plongé aussi profondément dans le sommeil depuis des mois. Soudain, elle fut rappelé vers la réalité. Ses paupières se soulevèrent et le monde lui apparut. Elle entendit la voix qui l’avait aidé à parvenir jusqu’ici. Son cœur palpita bien plus fort quand elle regarda tout autour d’elle. « Bordel, j’étais tellement fatiguée, ça faisait une éternité que .. » La brune avait la bouche pâteuse, il lui fallait de l’eau. Elle se redressa sur le canapé et son estomac grogna « Euh .. Je suis navrée de ne pas pouvoir t’offrir un petit déjeuner convenable .. » Holly se frotta les yeux et balança ses jambes vers le sol. Elle se leva et ouvrit les volets de la baie vitrée qui permettait de voir un jardin luxuriant à l’arrière et le petit ponton menant au marais. « Je vais aller lui dire adieu, tu veux venir avec moi ? En fait j’aimerais que tu viennes, j’ai peur de ne pas avoir la force de revenir »
 

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Massachusetts
Night, Tuesday 27th August
none

En douceur Ji-hun décida de réveiller Holly, elle semblait s'être bien reposée cette nuit. Il la laissa émerger à son rythme, il ne servait à rien de taper un sprint puisque la nourriture ne leur était pas prescrite. Ce n'est pas grave, on s'arrêta sur le chemin du retour, il indiqua qu'il y avait toujours une solution à chaque problème posé, il ne trouvait pas que c'était une raison de s'énerver. Ta mère est bien discrète, en tout cas, il sourit alors qu'il regardait l'urne posée sur la table basse juste là ; c'était ça qu'on laissera, du silence lorsqu'on trépassera ? La jeune femme trouva la force de se redresser, puis de se lever, habitude d'ouvrir les volets quand le jour se levait. Les rayons s'imposèrent dans la pièce pour l'illuminer, leur faire (re)découvrir des secrets qui n'existaient pas dans l'obscurité. Des objets qui n'avaient d'intérêt que pour ceux qui savaient ce qu'ils représentaient. Ji-hun le devinait plus qu'il ne savait ce que s'était, grâce à ces quelques mois où il avait été recueilli par une famille qui s'aimait, pour qui les souvenirs importaient. Lui, ça n'avait été qu'une question de survie. Il avait fait fi de ces petits détails qui lui manquaient aujourd'hui, parce que donner de l'attention à des choses, à des gens, n'avait jamais été permis. De la nourriture et de l'eau pour se donner une chance, du poison pour abréger la souffrance, pas un tissu gardé , un portrait de famille emprunté, seul l'écusson du parti dans la poche du pantalon enfoui. Son père avait été plus intelligent, quelques photographies de ses enfants et des papiers mis à l'abri au dernier moment qui, finalement, n'avaient pas été ravagés par la mer lors du voyage trépident. Hm, il l'interrogea, rappelé de ses rêveries par une voix, bien sûr oui, je vais t'accompagner. Il n'avait pas pensé autrement, sauf si elle lui avait demandé un instant seule à seule avec sa maman. Il se leva à son tour, et repartit du côté de la cour. Ils contournèrent ensemble la maison, rejoignirent le petit ponton aux quelques morceaux de bois craqués - si jamais ils avaient l'occasion d'y retourner, peut-être qu'il pourrait l'aider à le remettre en état, puisqu'il savait bricoler. Il se laissa captiver par la nature qui commença à communiquer, comme si elle offrait ses dernières paroles à la femme qui l'avait bien traitée, à la gamine le courage soufflé de ne jamais rien lâcher. Comment tu veux procéder, il finit par demander, le silence lentement brisé, le regard vers elle tourné.

@"Holly Huxley" & @Ji-hun Hwang
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✦ @Ji-hun Hwang  / tw : ras. Holly le cachait, mais elle éprouvait de la culpabilité. Elle se sentait atrocement mal de se séparer de sa mère. Elle avait l’impression de se débarrasser de son passé pour qu’elle puisse entrevoir son futur. Elle était égoïste. Elle fit entrer le soleil dans la maison, retrouvant l’intérieur comme elle l’avait laissé en partant pour la ville. Elle invita Jay à se joindre à elle pour les grands adieux. Ce dernier prit les devants et contourna la petite bâtisse pour rejoindre le ponton qui avait souffert ces dernières décennies. Holly enfila ses baskets et bloqua l’urne contre sa poitrine, rattrapant le nord coréen qui découvrait son coin de paradis. Elle s’avança sur le bois et aperçu le petit bateau à moteur encore amarré. « Eh bien, je voulais aller plus loin. Être au large. Tu sais nager ? » Holly descendit dans la barque et déposa l’urne dans une vieille glacière. Elle se plaça ensuite à l’arrière et insista trois fois pour faire démarrer le moteur. « J’ai de l’expérience, fais moi confiance » L’étudiante fronça ensuite les sourcils et s’approcha du bord pour détacher la corde qui maintenait le bateau à quai. Elle tendit ensuite sa main à Jay afin qu’il la rejoigne.
 

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Night, Tuesday 27th August
envie suicidaire, poison

Ji-hun se sentit paisible devant cette eau tranquille, à la regarder ça semblait si facile. Il laissa un peu le temps s'écouler, comme si ouvrir la bouche finirait par tout effacer, comme lorsqu'une pierre était lancée pour y faire des ricochets. Question posée, les yeux qui finirent par se tourner, étonné. Il ne répondit pas aussitôt, le temps de percuter. Malgré le fait qu'il avait réussi à dormir il restait épuisé. Il l'observa descendre jusqu'à une barque et comprit ce qu'elle voulait insinuer ; rien de plus qu'une blague lâchée, elle n'avait pas espoir qu'ils puissent nager jusqu'au centre sans se les glacer. Toutefois, sans le savoir, elle touchait un point sensible qu'il n'aurait jamais dû devoir affronter, l'embarcation était presque identique à celle qu'il avait dû emprunter pour quitter la Corée. Des journées entières à partager un si petit espace qui n'avait fait que se retourner, les mettre, lui et son père, en difficulté - en danger. L'asiatique n'avait pas compté le nombre de fois où ils s'étaient regardés, affamés, assoiffés, malades et blessés, dialogue silencieux qui avait déterminé si, oui ou non, ça valait encore le coup de respirer, s'il n'était pas moins compliqué d'ouvrir cette fiole qu'ils avaient emportée pour s'empoisonner au cas où le périple ne se passait pas comme ils l'avaient désiré. Je ne sais pas si..., il commença, un peu paniqué à l'idée de grimper. Sans s'en rendre compte, il avait fait un pas en arrière pour s'en éloigner ; combien de fois les ténèbres avaient failli les aspirer quand était venue l'obscurité ? Oui il savait nager, mais c'était une autre histoire que de se faire embarquer. La jeune femme lui tendit la main, il n'eut pas énormément de temps pour en décider le brun, car une fois détachée la barque commença à se laisser traîner sur le chemin. Il s'approcha et l'attrapa alors avec fermeté, s'y ajouta en une seule et grande enjambée ce qui la fit un peu tanguer. Raison pour laquelle il n'attendit pas pour se poser, s'asseoir là où pouvait bien tenir son fessier, et ne broncha pas de tout le trajet, jambes recroquevillées et serrées par ses bras desquelles il les avait entourées. Il fixa ses chaussures pour s'assurer que l'eau n'était pas en train de s'engouffrer, se tint à l'écoute de tout plausible bruit singulier.

@Holly Abernathy @Ji-hun Hwang
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✦ @Ji-hun Hwang  / tw : défunt, mort. Elle démarra le moteur avec énergie, pressant involontairement Jay à se décider. Finalement, il devint passager de cette barque qui avait tant permis à Holly de s’évader de la maison. Elle dirigeait le bateau avec aisance. Comme le vélo, ce genre de chose ne s’oubliait pas. Holly jeta quelques regards sur son compagnon qui gardait ses lèvres scellées. Elle profitait du vent sur sa peau. Son cœur battait la chamade. Elle aperçue un groupe d’oiseaux s’envoler au loin. Elle en oubliait la raison de cette promenade sur l’océan. Elle était à nouveau dans son élément, au contact d’une nature forte et fragile à la fois. Elle accéléra, cogna la coque contre quelques vagues puissantes. Lorsqu’elle tourna la tête, elle fronça les yeux pour apercevoir la cabane dans laquelle elle vivait avant que tout dégénère. Elle immobilisa la barque et enjamba le banc sur lequel Jay était assis. « Je pense qu’ici, c’est parfait » Holly ouvrit la glacière et attrapa l’urne qui contenait sa mère. Elle serra le vase contre elle et embrassa la surface du couvercle avec émotion. « Maman, nos chemins se séparent ici, mais je ne t’oublierais jamais. Je resterais fidèle à moi même. J’ai tout appris de toi et je voulais te dire que tu as été une mère exceptionnelle. J’espère que tu m’as pardonné lorsque j’ai pu te contrarier. Tu as raison, le monde est dangereux. Je ferais attention. » La brune inspira profondément et une larme roula le long de sa joue pour s’écraser sur l’urne. « Tu sais maman je t’ai détesté de m’avoir quitté si tôt, mais je sais que tu es enfin en paix et c’est tout ce qui compte pour moi. Te voir souffrir était la pire épreuve de ma vie. Maintenant, je vais te relâcher et tu pourras te reposer pour l’éternité. » Holly chercha ensuite à dévisser le couvercle. Elle s’essaya plusieurs fois et finit par tendre le pot au seul homme présent « Tu veux bien m’aider à l’ouvrir ? »