What's a Pomodori? [Lysseng

Il continue sur sa lancée Lyssandre, se confie un peu plus en détail sur cette relation qui le ronge depuis six mois, sur cette relation qui le hante, marquée par autant de retrouvailles que de séparations. Il comprend que d'un point de vue extérieur, tout cela puisse sembler insensé, mais pour lui, pour Lyssandre, tout était clair. Il aimait Florian, et Florian l'aimait. Ils avaient partagé des mois de vie commune, ils s'étaient séparés puis retrouvés. Ils trouvaient toujours un moyen pour. Étrangement. Même sur ces six derniers mois, des rencontres avaient eut lieu. Pas toujours comme Lyssandre l’aurait espéré, mais il ne pouvait se plaindre d’avoir eu quelques occasions pour retrouver l’homme qu’il aime, d’avoir pu à nouveau passer une nuit ou deux dans ses bras. Et à mesure qu’il parle, qu’il évoque ce qui pour lui semble apparaitre comme une évidence, il sent bien que Sheng semble lui de plus en plus perplexe, confus par cette marée d’information qui semble décousue. Mais peut-être aurait-il dû commencer par le début Lyssandre. Peut-être aurait-il dû commencer par avouer l’erreur que lui a commise. Peut-être qu’il aurait dû rester ce soir là.  « Je sais que ça à l’air insensé, mais il me faudrait plusieurs heures pour que tu comprennes. Et je ne suis pas sûr que ce soit l’endroit. » Encore moins alors que Sheng semble rencontrer toujours autant de difficulté à rassembler les oranges autour de lui. « Mais ce n’est pas le seul problème qui m’attende à Boston. Ils y en a d’autres, et cette fois, c’est effectivement moi qui les fuit. » Parce que les affronter pourrait conduire à tout ce qu’il a toujours craint Lyssandre, la perte de sa famillle.

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Il a du mal à comprendre ce qui peut bien demander autant d’efforts à Sheng pour ramasser quelques oranges. C’était pas bien compliqué pourtant. On attrape, on jette dans le cageot. Ce n’est pas en plus comme si elles étaient des milliers à avoir roulé sur le sol. Certes, certaines s’étaient bien éloignées, et certains passant ne semblaient avoir aucune compassion pour eux mais quand même ! Quelle difficulté cela pouvait-il représenté. Il s’en étonne d’autant plus qu’il imaginait Sheng comme un bon sportif Lyssandre, habile et endurant. Peut-être faisait-il fausse route.

Progressivement, il se rapproche du Adams en ramassant sur son chemin les oranges qui trainent encore au sol tout en se confiant sur son histoire d’amour avortée un peu trop tôt, son coeur brisé depuis quelques mois. Mais ce n’est pas la seule raison qui le pousserait à fuir Boston. Au contraire, Florian, malgré la compléxitude de leur situation, serait justement l’une des raisons pour lesquelles il accepterait de rentrer le kirkland. Ca, et cette thèse pour laquelle il s’est tant battu, ces trois prochaines années d’études dont il rêve depuis des années. En revanche, l’effraie sa situation familiale. Cette ancre dans la réalité qu’il a si longtemps chérie, ce cocon dans lequel il s’est si longtemps réfugié… Disparu, brisé à cause de certains choix, mis à mal par des disputes répétés auxquelles il a lui même participé. Cette colère entre ses adelphes et lui, il l’a nourri aussi, alimenté malgré lui. Il n’en veut plus, mais elle lui comme à la peau. Et c’est elle qui lui fait le plus peur, elle qui lui donne envie de garder ses distances avec sa terre natale. Ici, il était facile d’ignorer quelques messages. Là bas, il serait plus difficile de fuir ceux qui viendraient directement frapper à sa porte.  « J’ai quatre frères et soeurs. Et on peut dire que cette années, on a tous fait des choses que les autres ont désapprouvées… On s’est énormément engueulé, et rien qu’il y a encore quelques jours, je me suis engueulé avec ma soeur par message. Je les aime fort, mais j’ai peur que ça ne s’arrête jamais… Qu’on ne soit plus qu’une famille déchirée. Les fuir, c’est plus simple. Ca donne l’illusion que les choses peuvent encore s’arranger un jour. »

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Il est conscient Lyssandre, que fuir ne sert à rien. Il devine au contraire faire plus de mal à sa famille ainsi, en leur imposant le silence, en les tenant à distance. Mais il est dépassé par tout ces évènements, par cette colère qui les a submergés, encore et encore. Tous explicables par des choix amoureux, étrangement. L'amour, aussi bien félicitée que porte directe pour les enfers. A croire qu'ils sont trop dysfonctionnels les Wayne pour que chez eux, il ne soit pas destructeur. Aux propos de Sheng, il hoche la tête. Il le sait déjà Lyssandre, que faire l'autruche ne mène à rien. Il en a payé lui-même les frais quelques mois plus tôt, avec son ex. S'il lui avait tout simplement parlé au lieu de vivre dans le déni, peut-être qu'ils seraient toujours ensemble aujourd'hui. Peut-être qu'il aurait pu trouver un moyen pour travailler sur sa colère Lyssandre. Peut-être... Il se pince les lèvres, refaire le monde à base de "si" ne lui offrirait rien si ce n'est plus d'espoirs brisés encore. Et quand Sheng évoque des problèmes vieux de trois ans, il n'ose imaginer Lyssandre, ce qu'il endurerait si les siens venaient à trainer autant. « Quel genre ?  » Qu'il demande, n'imaginant pourtant pas son capitaine du genre à laisser les choses trainer, ni même du genre à se laisser atteindre si facilement par quoique ce soit.

Le sol se vide enfin de ses oranges, les dernières sont ramassées, déposées avec moins de délicatesse que les premières. Il n'aurait pas pensé que ça puisse leur prendre autant de temps Lyssandre, n'aurait pas cru que son coéquipier trainerait autant. S'il avait su, il se serait enfui en courant il y a longtemps au lieu d'avoir cherché à prouver sa bonne fois. Lentement, il se redresse non sans une grimace, ses muscles légèrement endoloris. Il s'étire doucement, tend une main un main à Sheng pour l'aider à se relever également. « On peut peut-être continuer cette conversation en marchant. » Maintenant que plus aucune orange ne leur barrait le chemin.

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