La troisième épreuve finie, ils pouvaient enfin souffler un peu les ananas. Il ne le dira pas, mais ils avaient trouvé les derniers jours assez intenses Lyssandre. Peut-être même trop. Les soirées s’étaient enchainées tel un coup du sort. Hasard du planning qui ne l’avait pas épargné, le poussant à une consommation plus intense d’alcool et de drogue douce, qui, couplé à la chaleur et la fatigue l’avait laissé ronchon et solitaire ces derniers jours. Peu d’activité la journée en dehors de simple balade dans les villes, il profitait surtout des soirées et des nuits, plus fraîches, pour s’amuser et sortir, laissant ainsi à son corps plus de temps pour récupérer le reste de la journée, ce qui rendait la suivante toujours un peu plus difficile à vivre que la précédente. Un cercle vicieux dans lequel il s’était piégé, tentant pourtant d’en briser le cycle aujourd’hui. Malgré quelques coups de mous, l’épreuve l’avait obligé à se bouger, à penser à autre chose. Il n’avait pas pensé à sa fatigue, à son manque, ni à la gueule de bois qu’il aurait pu subir si on lui avait laissé la possibilité de rester couché. Soigner le mal par le mal comme on disait, tout un art.
A la sortie de la dite épreuve, il ne ressent pas non plus le besoin d’aller se coucher ou de se laisser tomber dans un coin pour se reposer. Il se doute que la descente aura lieu, dans quelques heures, mais pour le moment, il se sent de continuer à profiter de la ville et de ce qu’elle a à offrir en compagnie de Sheng, s’étant dirigé dans la même direction que lui à la sortir du restaurant, alors que leur équipe s’était dispersée dans la ville. Eux avaient pris la direction du marché, encore bien fréquenté à cette heure, rendant la circulation entre les allées difficiles. Ca se pousse, à ça se bouscule, ça joue des épaules pour se frayer un chemin, ce qui n’est pas sans rappeler quelques souvenirs au Wayne.
« Ca sera jamais pire que les français. » Qu’il plaisante, en souvenir de ses deux années dans la ville lumière. Une expérience unique qu’il chérira toute sa vie, mais qui avait aussi laissé quelques expériences désagréables.
« J’ai jamais vu plus tactile. » Que ce soit pour dire bonjour, merci, au revoir, peu importe le contexte, les relations entretenues avec les personnes, c’était à croire que toutes les excuses étaient bonnes.
« En tout cas, tout ça c’est pas assez pour me motiver à rentrer à Boston. » Pas pour le moment en tout cas. Ni même la dangerosité des vélos qui fendent la foule, les obligeant à reculer jusqu’à buter contre les étalages de fruits et légumes. Et alors qu’il allait s’en plaindre, il l’entend derrière lui Lyssandre, ce brouhaha, signe d’une mauvaise nouvelle.
« J’te jure que j’ai rien touché ! » S’empresse t-il d’affirmer à son capitaine, les mains légèrement levées vers le ciel avant de tout de même s’accroupir pour ramasser les fruits à ses pieds.
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