Not connected by blood
But it feels same and goodNeo's, city center, Boston
Night, Monday 12th August
surdité profondePas de petit boulot à la rentrée, avec ses études et les activités qu'il avait à côté, il en avait bien assez. Elle tenta de le taquiner, lui rappeler cette habitude de s'isoler, de se sentir bien lorsqu'il était enfermé dans sa chambre avec son pc. D'une certaine façon elle le comprenait, rester à la maison la rassurait. Il n'y avait pas plus belle soirée que de se mettre dans le canapé, enroulée dans un voile doux et léger, coussins à câliner devant un bon film à la télé – et quelques snacks à grignoter. Il fallait bien sûr se sociabiliser, un équilibre à trouver, et puis elle avait assez de copines pour le lui remémorer. Je viendrai te voir jouer, qu'elle lui fit, promesse qu'ils trouveront de quoi se revoir après l'été. Ces dernières années avaient été un peu compliquées, trop de nouveautés à gérer, mais ça ne pouvait que s'améliorer. Et puis, ils grandissaient, vieillissaient et donc se rapprochaient. L'écart d'âge ne se voyait presque plus à ce stade – ne restait que le besoin d'une estrade pour que ses yeux puissent arriver en-dessous de l'arcade. Neo se montrait aussi un peu plus attentif, et réceptif, peut-être que c'était ça qui faisait monter en flèche le côté affectif de la demoiselle pour le cousin adoptif. Il avait pour objectif de la rassurer, de protéger un peu sa sensibilité des événements qui pouvaient la bousculer. Deuxième année d'agrément et on lui mettait déjà une énième difficulté en supplément. Peut-être qu'ils croyaient en elle, et elle pas vraiment. Elle voulait bien faire, se rappelait à quel point l'école pour elle avait été une galère, proche de l'enfer. Méthodes d'apprentissage usées qui avaient bien failli tout faire foirer. Heureusement qu'un soir elle avait fini par capter les billets qui étaient secrètement retirés de la recette de la journée, afin d'être mis de côté pour lui offrir un avenir moins stressant que reprendre le petit restaurant de ses parents – elle le leur rendait, maintenant. Et puis, l'éclat qui ne s'arrêta pas, grâce à la réplique de Neo sur les concombres desquels elle blagua. Quelques larmes de rire eurent le temps de monter mais eurent la décence de ne pas couler ; l'image avait été trop bonne pour ne pas la rêver. Masque posé, temps qui devait s'écouler. La crème de nuit et celle pour le contour des yeux, elle énuméra vite fait ce qui lui restait à appliquer, c'est bientôt la fin, rassure-toi. Elle supposait que ce devait être long pour quelqu'un qui n'était pas habitué, autant par les soins que de recevoir des massages de ses mains. Peut-être pas si agréable aussi, ses copines les appreciaient probablement pour que lui. Rien, elle fit, contre l'accoudoir s'asseoir en tailleur, sur ses jambes croisées poser la tête de son cousin de cœur, juste un massage crânien. C'était ce qu'elle faisait toujours pour faire patienter l'heure. Doigts renversés, pouce sur la hauteur, autres phalanges testant la pesanteur, elle commença à presser les pulpes contre les racines colorées. Tâtonner grâce au regard, trouver quelques points par hasard. Mouvements circulaires à peine exercés, quelques nœuds probablement débloqués. Dans le silence plongés, Soo-min se concentrait sur la tâche à effectuer, glissant dans le blond ses doigts de fée. Seul garçon avec qui elle n'avait pas besoin d'hésiter à mêler le toucher, parce que ça faisait plus de vingt ans qu'ils se connaissaient, et que le lien familial faisait beaucoup pour qu'aucune question ne vienne à se poser quant à leur proximité – l'Église n'allait pas la blâmer. Je suis contente que tu m'aies invitée, elle finit par murmurer, si bas qu'heureusement le calme de la pièce permit au coréen de capter les mots sans trop de difficultés. Période à vivre plus compliquée qu'elle n'osait l'avouer ; stalkée. Pas envie d'inquiéter, besoin de se débrouiller pour prouver qu'elle n'était pas faite que de fragilités comme on pouvait trop souvent le penser. Cette soirée détente avait de quoi la réconforter, d'autant qu'elle était bien accompagnée ; même si elle savait que demain ça allait recommencer, que rien n'allait changer.@Neo Jang & @Soo-min Woo
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(Soo-min Woo)