de l'art de ramasser des câpres (Benedikt)

La vérité, c'est que tu n'avais pas beaucoup de patience pour ces choses là et depuis le début ta patience était mise à rude épreuve. Il faut dire que tu revenais de loin, quelques heures auparavant tu ne savais pas ce que les câpres étaient alors de là à devenir un as de la cueillette il ne fallait pas pousser. Alors, ils sauront bien se contenter de ce que vous serez en mesure de leur donner. Il ne manquerait plus que ça, qu'ils ne soient pas contents alors que vous avez pris sur votre temps libre pour les aider. "Exactement " Tu conclus, fièrement, en adressant à ton ami un regard complice. Il semblerait que la discussion sérieuse avait commencé. Tu ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, en fait tu n'y voyais pas suffisamment clair. "Je ne sais pas trop. J'étudie différentes options mais aucune ne me paraît satisfaisante." Parce que quelqu'un finira forcément blessé, dans l'histoire, et c'était ce que tu voulais à tout prix éviter. "J'en parle avec Scarlett, une amie psy. Elle me dit qu'il faut que je pense à moi avant tout mais...ce n'est pas simple." Parce que tu avais tellement pris l'habitude de vouloir faire plaisir aux autres que tu en oubliais tes propres besoins. Tu soupiras longuement, comme si tu portais le poids du monde sur tes épaules. Tu secouas vivement la tête quand Bene évoqua l'éventualité de déranger ta famille. "Ma grand-mère vit toute seule dans ce manoir, ça lui fera un peu de compagnie." Elle avait aussi ce sens de l'hospitalité qui avait fait sa réputation, dans les environs. "Alors c'est le plus important." Tu hochas la tête quand Bene te donna des nouvelles de Mala. Tu auras sûrement l'occasion de la croiser d'ici la fin des vacances, tout du moins tu l'espérais. Tu haussas les épaules d'un air de dire je n'en sais rien. "Je te dis, on a improvisé. Lyssandre lisait le flyer qu'on a pris à l'entrée et on disait des trucs en latin en pensant que ça passerait..." Tu ricanas à ce souvenir. Tout le bagout du monde n'avait pas suffi à leur faire oublier que vous ne connaissez pas votre sujet.

De l'art de ramasser des câpres. , journée du huit août
à Salina, îles éoliennes - Sicile

Depuis le début de leur compétition en Sicile, Rainier et Bendikt n'avaient pas eu l'occasion de passer du temps ensemble, alors se retrouver, même si c'est afin de cueillir des câpres, lui fait infiniment plaisir. Toujours muni de son panier, le blond plaisante. S'ils étaient payés peut-être auraient-ils amassé davantage de câpres, seulement, le Marlowe ne semble pas des plus efficaces de toute façon. "Tu dois prendre le temps, ne rien regretter." Plus facile à dire qu'à faire lorsque l'on est dans ce genre de situations. Lorsqu'il évoque une amie psy, le blond ne sourcille pas, mais s'interroge. Qui est-elle ? Depuis quand sont-ils amis avec Rainier et est-ce qu'il éprouve quoi que ce soit pour elle ? Il n'est pas près de l'interroger à ce propos au vu de ce qu'il traverse de toute façon. "Elle semble ne pas avoir tort, tu sais." Penser à soi, se faire égoïste et songer à son bonheur, certaines personnes savent y faire alors que d'autres peinent avec cette simple idée. Rainier et Benedikt font partie du second groupe de personnes. "Je te comprends, tu sais." Il prononce dans un soupir, songeant soudainement à sa fratrie. "Dans un manoir ?" Esquisse d'un sourire. "Je vais me sentir comme chez-moi dans ce cas." Il aurait préféré vivre dans un petit appartement et avoir des parents aimants, mais on lui a offert un manoir et des parents le haïssant. "Je vous imagine bien, tous les deux, en train de galérer devant un flyer." D'ailleurs, il ne peut pas s'en empêcher d'en rire, le blond, préférant sa discussion à la cueillette de ses câpres.



@Rainier de Danemark

Tant bien que mal, tu avais réussi à ramasser une certaine quantité de câpres, combien, tu ne saurais en juger mais il te semblait que tu étais assez proche de l'objectif. Tandis que tu faisais aller tes bras rien ne t'empêchait de discuter avec Benedikt de tout ce qui pouvait bien te tracasser. Tu n'avais pas encore forcément mis de mots sur tes tourments mais tu avais une intuition profonde de ce qu'il fallait faire. Tu réfléchissais beaucoup à ta propre histoire dernièrement, tu regardais l'enfant que tu avais été et l'adulte que tu voulais devenir. et la réponse devenait plus claire, plus évidente. On te conseillait de suivre ton cœur mais c'était plus facile à dire qu'à faire car personne n'en sortira indemne et cela te paraissait terriblement injuste. Tu hochas la tête quand le blond te conseilla de réfléchir pour ne rien regretter. "Oui, j'ai jusqu'à la fin de l'été pour y penser, rien ne presse." C'était naïf de ta part de croire cela parce que tu savais bien que le temps passait beaucoup trop vite et que les grosses échéances arrivaient beaucoup trop vite. Pourtant, tu savais également que tu ne pourras pas rester dans cette situation indéfiniment, que faire l'autruche ne servirait à rien sinon faire plus de mal encore. "Il y aura des cœurs brisés et des vies gâchées, dans cette histoire." Tu ajoutas, les traits de ton visage empreints d'une certaine gravité. "Mais je ne peux pas continuer comme ça, ce n'est pas sain. L'amour ne se commande pas et j'ai bien vu ce que ça à donné chez mes parents de rester ensemble  alors que leurs sentiments ont changé et leurs envies aussi." Tu avais mis longtemps à l'admettre, que tu te retrouvais toi aussi dans cette situation alors que tu pensais briser la malédiction et faire mieux. Il faut croire que les chiens ne font pas des chats. Tu méditas sur tes paroles quelques instants, le cœur lourd, avant de poser les yeux sur ton panier rempli de câpres. Tu hochas lentement la tête quand Bene te questionna sur le manoir de ta grand-mère. "Oui oui, un authentique manoir." En réalité quand tu disais qu'elle vivait toute seule dans sa demeure, ce n'était pas tout à fait vrai, son personnel vivait également sur place, ne serait-ce que pour la protéger contre d'éventuelles intrusions. Tu ne répondis rien quand le blond ironisa sur le fait qu'il allait se sentir comme chez lui. Tu ne disais rien parce que tu savais ce qu'il en était avec ses parents et les relations tendues qu'ils avaient. Tes relations avec ton propre père étaient également compliquées, on ne pouvait pas dire que vous avez eu les parents de l'année, aussi c'était particulièrement important pour toi, si ce n'est primordial, de donner autre chose à ton fils, parce qu'il méritait que tu lui donnes le meilleur. Tu souris en repensant à la visite bidon de la Cathédrale de Palerme alors que Lyssandre et toi étiez persuadés de pouvoir donner le change. "Tu parles, ils ont rapidement compris qu'il y avait anguille sous roche." Tu déploras en haussant les épaules. "Je ne sais pas à quel moment ils ont compris qu'on n'y connaissait rien mais...à partir du moment où ils ont compris on a été priés de ne pas leur faire perdre plus de temps et d'aller voir ailleurs s'ils y étaient." Pour le coup vous étiez vraiment passés pour des cons mais cela fera indéniablement une anecdote amusante à raconter dans quelques temps.