4,5,6 Cueillir des cerises || (Haiwee)

Cette seconde nature, elle a toujours existée chez le Wayne.  Des triplés, il a certainement toujours été le plus doux, le plus charmant. Contrairement à ses frères qui se voulait un peu plus brutes de décoffrage, lui avait ppur l'habitude d'essayer d'obtenir les choses par des mots doux, des sourires enjoleurs. Ce qui marchait régulièrement, mais ne rendait pas son charme efficace à chaque fois. Un comportement qu'il n'a pas l'habitude de voir qualifier de gênant, même s’il comprend que certaines personnes n'aiment pas avoir le sentiments d'être dragué. Mais la clarification faite par Haiwee, il modérerait ses ardeurs l'étudiant. " Mais promis, ça n'ira pas plus loin que des mots. " Il ne s'amuserait pas à la toucher plus que de raison, ne tenterait aucune approche physique qui ne serait pas nécessaire dans le cadre d'une épreuve par hasard. Aucun geste qu'il n'aurait à l'égard de Rainier par exemple,  avec qui il ne tenterait jamais rien. En tout cas, il admire la sérénité avec laquelle la brune et sa moitié ont appréhender son attitude. Lui était du genre trop jaloux pour gérer ça de façon aussi mature, trop jaloux pour ne pas mettre le holà tout de suite. Et alors qu'elle lui explique Haiwee, le secret de leur relation, il tourne la tête vers elle, hausse légèrement les épaules. " Si tu le dis. " Il le sait, au fond qu'elle a raison mais ne l'admettra pas. Parce que lui aussi a fait confiance à un homme avant que son coeur ne soit brutalement lacéré par les mensonges.

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Elle est plus que sûre d'elle, dans leur relation, parce que lorsqu'on y réfléchit, elle l'a été dès le départ, même quand elle désirait croire qu'il n'y avait rien de plus, qu'elle pouvait arriver à ne ressentir pour lui que de l'amitié. Alors que tout en elle était, indubitablement, attiré. " Mais promis, ça n'ira pas plus loin que des mots. " en hochant le visage, de manière muette, elle le remercie. Elle saura gérer quelques mots de trop dans une conversation virtuelle, à ne pas douter. Et quand elle souffle le secret d'un couple, elle s'étonne de voir Lyssandre se renfrogner, bien qu'il tente de le cacher. C'est la désinvolture forcée qu'elle note aussi quand il prononce, " Si tu le dis. " elle n'a pas de mal - en bonne rêveuse - à imaginer un tas de scénarios. Tous probablement faux. Mais dans tous, son coeur en est ressorti abîmé. En chopant une autre poigné du condiment, elle assure ; " Je le dis, je le crois même. " un peu trop fort, mais elle y croit. Et malgré sa jalousie, la crainte de voir Sheng partir, elle a confiance. " T'as jamais été amoureux ? " au point de croire l'autre en tout et pour tout, en fermant les yeux.

Il ne le dira pas mais il envie Haiwee d'avoir le coeur suffisamment entier pour penser que la confiance suffit pour faire perdurer un couple. Lui n'ose plus y croire, depuis février, parce qu'il sait que ça ne suffit pas. Il a fait confiance à Florian pendant des mois, des années, a refuser d'ouvrir les yeux quand on a tenté de lui mettre la vérité sous le nez, sous prétexte justement, qu'il faisait confiance au blond et qu'il refusait de croire qu'il ait pu lui mentir ainsi. Jaloux mais confiant, il avait gueuler plus d'une fois Lyssandre sur les absences du Martinez, sur ses sorties avec certains de ses amis qu'il exécre l'étudiant, mais jamais il n'avait fouillé, jamais il n'avait tenter de le piéger, et jamais il n'avait commis l'irréparable, persuadé que le blond lui-même s'y était adonné. Il avait confiance Lyssandre. Il a toujours confiance, parce que si Florian venait à lui dire qu'il veillerait sur lui, il sait qu’il y croirait. " Si... " Si répond t-il dans un souffle à sa coéquipière, déstabilisé par la question à tel point qu’il laisse quelques condiments lui échapper des doigts. " Mais ça ne m'a mené nul part. " A part dans la déprime, la solitude, la peine et la douleur, ce qu'il ne prendra pas la peine de préciser.

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Toujours à discuter sur le vaste sujet de l'amour, elle n'arrête par de remplir son panier, un petit peu fière de voir son niveau grimper, même si elle avoue le délaisser un tantinet pour se montrer curieuse au sujet de Lyssandre et ses pensées, après tout, cette cueillette leur permet de mieux s'appréhender, d'apprendre à le connaitre, de nouer une potentielle amitié, " Si... " Si il croit en l'amour, néanmoins dans le timbre de sa voix, elle devine encore plus la blessure derrière. Presque, elle se reconnait, lorsqu'elle a été blessée par Sheng, la première fois. Lorsqu'ils n'étaient pas encore ensemble, s'entend. " Mais ça ne m'a mené nul part. " alors encore, elle songe à l'histoire qui a pu le mener à ça. Mais elle respecte le côté pudique, n'aime pas forcer, si bien qu'elle souffle, " On n'est pas obligé d'en parler, tu sais. " elle ne cherchera pas plus loin.

Il a l'impression d'avoir fait le tour du sujet Lyssandre. Ces derniers mois, il en avait beaucoup parlé, de la rupture, de cette soirée au Spring break où il avait revu Florian, puis de cette soirée à Boston où il s'était embrassé, puis d'une autre, où il avait replongé dans ses bras. D'ailleurs, il y avait un peu cru, à la reprise de leur histoire après cette soirée, mais l'étudiant s'était fourvoyé. Quelques semaines plus tard, c'était une nouvelle dispute qui éclatait, et depuis le silence. Certainement la phase la plus difficile à vivre pour lui, la phase qui venait à lui faire le plus de mal, parce que Florian se retirait de sa vie sans qu'il ne puisse rien y changer Lyssandre. Il préférait encore leur première rupture, celle pendant laquelle la jalousie le brulait parce que le blond s'acoquinait avec n'importe qui, mais au moins, il voyait, au moins, leurs échanges étaient préservés. Cette fois, en revanche, il ne restait que le chaos. Alors non, il n'a plus grand chose à en dire, et il sait qu'il n'est pas obliger d'en parler, mais faire de son histoire avec le Martinez un tabou ne l'aiderait pas à avancer. « T'inquiète. J'suis pas du genre à faire des tabous. Mon histoire est ce qu'elle est, et il faudra bien l'exorciser un jour. J'envie juste ta naïveté. » Ce n'est pas un reproche, et le choix du mot n'a rien d'une insulte. Il voit la naïveté comme un manque d'expérience de ceux dont l'univers n'a pas brisé les rêves. Il le sait, certains n'y seront jamais confronté, et quelque part, c'était aussi eux qui portaient l'espoir. Il fallait dans ce monde des Haiwee pour permettre aux Lyssandre de ne pas perdre totalement foi en l'amour. C'était ainsi.

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