limonata e sorrisi (( rainier & cassie ))

Tu avais voulu faire un test, rien que pour prouver à Cassie que tu pouvais vendre quelque chose à quelqu'un d'autre que des dames âgées sous le charme du jeune homme que tu étais. Tu avais donc interpellé un quinquagénaire un peu decati, pas vraiment du genre à se pâmer devant toi et pourtant il acheta quelque chose au stand que vous occupiez. Lorsque tu jetas un regard circulaire aux alentours tu compris aisément pourquoi le vendeur avait besoin d'aide. Le stand était immense et proposait des fruits et légumes. Quoi de mieux que de faire goûter le produit pour convaincre les clients d'acheter? Le pauvre bonhomme était en train d'encaisser les clients situés du côté opposé au vôtre, il ne pouvait donc pas être à deux endroits en même temps. "Peut-être, mais un vieil homme est souvent plus difficile à convaincre qu'une vieille dame." Tu te souvenais de ton grand-père et de son fort caractère Agitateur hors pair, il avait mis le bazar à la cour, et ne manquait jamais de faire savoir ses coups de gueule. "Puis la cinquantaine, ce n'est pas si vieux." Tu soulignas, avant de te laisser complètement gagner par la nostalgie. Décidant de t'accorder une pause que tu estimais bien méritée, tu regardais Cassie tenter sa chance avec un jeune homme qui avait à peu près votre âge. Tu gardais les bras croisés, attentif à la scène qui se déroulait sous tes yeux. Tu ricanas quand elle parvint à ses fins. "Ce n'est pas fair play ça." Tu protestas, même si le résultat était là. "Tu es une fille, et blonde en plus de ça, forcément que ça leur plaît, aux mecs." Que les hommes du sud préfèrent les blondes, ce n'était pas une légende, loin de là. "Tiens, essaie avec les deux filles, là bas, pour voir. " Les filles qui étaient de votre tranche d'âge elles aussi. Tu mettais Cassie au défi, et tu attendais patiemment qu'elle le relève, savourant une limonade fraîche qui était la bienvenue avec la chaleur qui s'installait.

Cassie, en entendant le défi lancé par son ami, releva un sourcil, une étincelle de malice dans le regard. Elle aimait les challenges, même les plus anodins, et lui prouver qu'elle pouvait aussi convaincre des clientes était un défi qu'elle acceptait volontiers. "Très bien, regarde et apprends," dit-elle avec un sourire confiant avant de se diriger vers les deux jeunes femmes. Celles-ci étaient en train d'observer les étals de fruits, échangeant des commentaires sur la qualité des produits. Cassie prit une grande inspiration, ajusta sa casquette et s'approcha avec son sourire le plus engageant. Prête à leur vendre une bonne limonade. Elle pouvait jouer de son charme, avec des hommes ou des femmes. Mais elle avait aussi un Prince à ses côtés, et elle n’allait pas hésiter à en jouer.

Tu regardais Cassie s'activer pour essayer de vendre une troisième limonade. Pour la tester un peu, tu avais choisi toi-même ses prochaines cibles qui étaient ces deux jeunes femmes. Tu observais donc leurs interactions très attentivement, et, au bout d'un moment, tu sentis que c'était plutôt mal barré, pour ne pas dire qu'elles ne semblaient pas très intéressées. Ton verre terminé, tu le posas sur la table pliante contre laquelle tu t'étais appuyé pour te mettre à côté de la Adams. "Tu es sûre que c'est vraiment mort?" Tu glissas, sur le ton de la conspiration. "Parce qu'il semblerait que tu aies un atout dans ta manche." Tu fis un geste pour t'auto-désigner, avant d'interpeller les deux fuyardes. "Mesdames?" Tu dis alors, maigre tentative pour les rattraper. "Vous êtes sûres que vous ne voulez pas goûter? Peut-être que vous pourriez changer d'avis." Tu fis un clin d'œil à Cassie, comme pour lui dire à toi de jouer!  

Tu voyais Cassie tenter différentes méthodes pour vendre des boissons fraîches au client avec plus ou moins de succès. De ton côté tu t'accordais une pause bien méritée, pour mieux profiter du spectacle. Voir ton amie galèrer avait quelque chose de divertissant mais au bout d'un moment, tu décidas d'intervenir et de rattraper les deux jeunes femmes avant qu'elles ne s'enfuient pour de bon. Tu laissas la main à Cassie qui ne se gêna pas pour te menacer au passage. Tu ouvris de grands yeux, faisant mine d'être choqué. "Ingrate, je viens de te sauver la mise là." Ouais, ça ne faisait pas de mal de rappeler que tu l'avais quand même bien aidée et c'est comme ça qu'elle te remerciait? "Ce ne sera pas nécessaire d'en arriver là, je crois que nous avons terminé." Tu devais bien l'avouer, tu avais envie de rentrer à ton hôtel pour te reposer. Tu étais resté debout trop longtemps et la douleur commençait à se manifester dans tes articulations et ton dos. Tu te sentais cassé avant même le début des épreuves, voilà qui promettait mais ta pathologie, hélas, ne te laissait aucun répit. "On va manger quelque part?" Tu proposas, en rendant ton tablier - au sens propre comme au sens figuré. "C'est moi qui offre." Tu venais à peine d'arriver en Sicile que tu avais déjà envie de goûter aux spécialités locales. Tu songeas en l'espace d'un instant que ça aurait été le paradis pour Shay puisqu'elle était au moins aussi gourmande que toi mais elle n'avait pas voulu t'accompagner, au prétexte que vous n'allez pas beaucoup vous voir avec la compétition. Tu ne voyais pas vraiment où était le problème puisqu'il n'y avait pas une épreuve tous les jours mais soit, elle avait fait son choix et elle était restée à Boston. Quant à toi, l'absence de ta fiancée n'avait en rien contrarié tes plans, tu étais donc parti sans elle, participant à la compétition comme tu l'avais voulu. Puis tu voyais cette distance comme quelque chose de bénéfique parce que ces derniers mois tu avais l'impression d'étouffer, chez toi, et là seulement tu pouvais respirer. "Tu en profiteras pour me raconter tes dernières aventures." Tu dis finalement, reprenant ton air enjoué habituel après avoir ruminé quelques secondes. Tu avais tellement négligé tes amitiés ces derniers mois que tu avais du temps à rattraper si Cassie voulait bien t'en accorder.    

Cassie rit doucement en secouant la tête, amusée par son propre échec à tenter de vendre des boissons fraîches. « Ouais, ouais, merci pour le sauvetage, » répondit-elle, un brin moqueuse. « Mais ça m’empêchera pas de te menacer, tu le sais bien. » Elle lui jeta un regard avant de rendre enfin son tablier, le laissant tomber sur le comptoir. Elle se sentait un peu fatiguée, mais en bonne compagnie, tout semblait plus léger, plus simple. Et puis, l’idée de manger quelque chose la motivait encore plus. Après une journée comme celle-là, la perspective de découvrir les spécialités siciliennes était plus qu’alléchante. « Ah, j’accepte volontiers l’offre, mais je te préviens, je vais te ruiner ! » plaisanta-t-elle en haussant les sourcils d’un air faussement menaçant, avant de laisser échapper un éclat de rire. « Allez, je connais un petit restaurant pas très loin, ils font les meilleures arancinis que t’aies jamais goûtées. » Cassie lui adressa un regard entendu, prête à l’embarquer dans une autre aventure, cette fois-ci culinaire. Elle savait qu’il avait besoin de se détendre après cette longue journée, et manger ensemble semblait être la parfaite occasion de renouer, de rattraper le temps perdu. Ils marchèrent côte à côte dans les ruelles animées de la Sicile, la chaleur de la journée commençant à laisser place à la fraîcheur du soir. Les lumières des lampadaires projetaient des ombres douces sur les pavés, créant une atmosphère presque féérique. Cassie se tourna vers lui, curieuse. « Alors, raconte-moi un peu ce qui se passe dans ta vie. Ça fait un moment qu’on n’a pas vraiment eu le temps de se poser et de discuter. » Elle marqua une pause, avant d’ajouter avec un sourire plus doux, presque hésitant : « Ça va, toi, vraiment ? » Elle avait remarqué les petites absences dans son regard, les instants où il semblait se perdre dans ses pensées. Il était fort à cacher ce qu’il ressentait, mais elle n’était pas dupe. Elle voulait savoir, vraiment savoir, comment il allait. Parce que malgré tout, elle tenait à lui. C’était son ami, et même si leurs vies les avaient parfois éloignés, elle était là maintenant, prête à écouter. Leurs pas les menèrent jusqu’au restaurant, une petite terrasse ombragée où les arômes de la cuisine sicilienne flottaient dans l’air. Cassie s’assit en face de lui, posant son menton sur ses mains, le regardant avec attention, prête à entendre tout ce qu’il avait sur le cœur. « J’ai tout mon temps, » dit-elle doucement, lui offrant un sourire rassurant.

@Rainier de Danemark