limonata e sorrisi (( rainier & cassie ))

Cassie se promenait dans le Marché de Ballarò, captivée par l'effervescence des étals colorés et les cris animés des vendeurs. L’air était chargé de l'arôme alléchant des épices et des produits frais. Alors qu’elle passait devant un stand débordant de fruits et légumes locaux, un vendeur au visage jovial l’interpella. « Eh, vous ! Vous avez l’air d’apprécier le marché ! » dit-il avec un sourire chaleureux. « J’aurais besoin d’un coup de main pour attirer quelques clients. En échange, je vous offre un verre de limonade fraîche. Ça vous tente ? » Cassie, attirée par l’idée de découvrir un goût local tout en contribuant à l’animation du marché, accepta avec enthousiasme. Elle se plaça devant le stand, faisant de grands gestes pour inviter les passants à venir découvrir les produits. Avec un sourire contagieux, elle engagea la conversation avec les visiteurs potentiels, les invitant à goûter aux échantillons.

Il ne faisait pas encore trop chaud en cette matinée, la première de la semaine. C'était donc le bon moment pour aller faire le tour du marché, avant que les locaux ne partent faire la sieste en début d'après-midi. Paré de ta casquette et de tes lunettes de soleil, tu flânais entre les différents étals. Bon vivant que tu étais, tu t'arrêtais pour tout goûter, qu'il s'agisse de douceurs salées ou sucrées. Tes découvertes culinaires t'amenèrent jusqu'à un stand qui proposait des limonades, ou quelque chose de ce genre à en croire les tas de citrons si jaunes qu'ils paraissaient faux. Ton attention fut accaparée par cette voix qui te paraissait familière. "Cassie?" Tu hasardas, ayant de la difficulté à te rappeler du nom de tes camarades. Tu avais déjà croisé Cassie plusieurs fois et pour cause, elle était la colocataire de Benedikt, ton ami d'enfance. "Qu'est-ce que tu fais là? Tu vends des boissons aux touristes maintenant?" A ne pas douter, avec ce summer camp édition 2024, tu allais de surprise en surprise.  

Il y avait du monde sur ce marché, bien plus de locaux que de touristes. Ils semblaient tous savoir ce qu’ils voulaient. Et les limonades ne semblaient pas être en tête de leur liste de courses. Qui plus est, elle avait beau tenté de crier en anglais, seuls les touristes se retournaient, or elle voulait attirer l’attention des siciliens. Alors qu’elle sortait son téléphone pour chercher la traduction une voix plutôt familière la fit relever la tête. « Oh tiens, coucou toi ! » Elle lui offrit un grand sourire. « Je m’essaie à une nouvelle activité – si jamais le droit ne fonctionne pas. » Tout en riant, elle lui offrit une limonade, qu’il ne pouvait refuser. « Tu sais parler italien … ou sicilien par hasard ? »  

Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu étais surpris de voir une de tes camarades de maison à un stand où on vendait des boissons. C'était tout naturellement que tu lui avais demandé ce qu'elle faisait ici. Tu n'avais en effet pas notion que des étudiants étrangers étaient sollicités pour aider les locaux à vendre des limonades, aussi c'est un poil circonspect que tu t'approchas de la blonde, écoutant ses explications. "Une nouvelle activité..." Tu murmuras, un peu dubitatif, en essayant de comprendre les tenants et les aboutissants, sans grand succès pour le moment. Lorsque Cassie te demanda si tu savais parler italien, tu restas bouche bée. "Attends, mais tu fais comment pour haranguer les passants?" Tu savais que les Adams pouvaient avoir des idées originales puisque toi-même tu en avais fait partie, mais là, tu ne saisissais pas. "Ma grand-mère maternelle est sicilienne mais je ne parle pas la langue, non. " Tu dis alors, à ton grand regret. L'année dernière, tu t'étais juré d'apprendre l'espagnol suite à ton séjour en Amérique du Sud parce que tu avais passé deux mois à galèrer pour comprendre la langue mais ce n'est pas pour autant que tu avais tenu tes résolutions, tu n'en avais simplement pas eu le temps ni l'occasion. "Je peux essayer?" Tu t'enquis alors, passant de l'autre côté du stand. Tu pouvais toujours te montrer sceptique, mais ça ne te dispensait pas de mettre la main à la pâte toi aussi.  

Les clients n'étaient pas nombreux au stand et elle s'en voulait un peu de ne pas pouvoir aider davantage le marchand. Elle, qui pensait pouvoir user de son charme, les italiens ne semblaient pas plus attirer que ça par une jolie blonde. "Je disais juste ciao, ciao. Et je leur montrais la limonade. " Et alors qu'elle disait cela, elle se rendit compte à quel point c'était ridiculement peu et insuffisant. "Ah oui ?" Étonnée d'apprendre qu'il avait quelque part des origines siciliennes. "Avec plaisir. Plus on est de fous, plus on rit". Elle lui laissa une petite place derrière le stand, hâte de le voir à l'œuvre. Peut être que les petites mamies italiennes apprécieront plus la présence de Rainier. 

Tu écoutais attentivement les explications de Cassie avant de hausser un sourcil. "Comme dans la chanson de la casa de papel?" Tu interrogeas, tandis que tu te retenais de rire. "Tu es au courant que ciao veut dire au revoir?" Tu étais certes une bille en italien mais tu savais au moins ça. N'y tenant plus, tu te mis à rire de bon cœur. Ce n'était pas méchant de ta part, pas plus que tu étais en train de te moquer d'elle, mais tu trouvais l'anecdote vraiment amusante. "Tu m'étonnes qu'ils ne venaient pas jusqu'au stand, dans ces conditions." Maintenant que la lumière avait été faite sur ce mystère, tu comprenais pourquoi il n'y avait pas foule. Tu hochas la tête quand elle t'interrogea sur tes origines italiennes parce que oui, tu avais du sang italien dans les veines. "Oui, j'ai des origines italiennes entre autres. Je descends de la reine Victoria donc j'ai des ancêtres un peu partout en Europe, et je descends aussi de la famille Orsini, de laquelle est issue Clarice Orsini, la femme de Lorenzo le magnifique." Tu avais apprécié visiter Florence, quand tu y es allé deux ans plus tôt. Le sérieux de la conversation tranchait considérablement avec ton hilarité de tout à l'heure. Ta stratégie consistait à faire croire que c'était fun, dans votre coin et qu'il fallait venir voir ce qui s'y passait.