(tw) You're not a burden (vincent)

Je suis épuisé. Mes émotions sont devenues cauchemardesques parce qu'elles ressortent. Je n'ai jamais été bien doué pour les cacher, mais là... Je suis qu'un amas émotif et la fuite a résulté d'une grande fatigue. Posé sur le canapé, je me réveille à peine quand il me secoue gentiment pour me dire d'enfiler mes chaussures et je réussis juste parce qu'il m'aide sinon je me serais rendormi directement. Je ne l'ai pas senti me mettre mon manteau ni même soulevé à nouveau jusqu'à la voiture. Le chemin de retour, puis sur mes pieds je tangue en murmurant quelque chose d'incompréhensible avant de me sentir soulevé, mais c'est une douce sensation quand ce sont ses bras et je me blotti contre lui. Je maugreer quand il doit me brusquer un peu gentiment pour m'enlever ma veste et mes bottes jusqu'à me soulever pour un compte que je ne peux plus compter afin de me poser sous les couvertures. Je me retourne légèrement en soupirant. J'ignore ce qui lui passe par la tête. Mais je suis trop fatigué pour me rendre compte de son état et dès qu'il s'approche pour s'allonger, je viens volontiers me blottir dans ses bras en soupirant. C'est dans ses bras que je dors paisiblement. Je crois qu'un bon huit heures passe avant que j'ouvre les yeux pour me rendre compte que je suis dans ses bras et je recule la tête afin de l'admirer plusieurs minutes avant de venir embrasser ses lèvres même dans son sommeil. Puis, je me redresse lentement en soupirant. J'ai l'impression de peser une tonne. Je vais récupérer un haut de Vincent et je vais simplement dans la douche après avoir enlevé mes vêtements de la veille. Lavé, séché, j'enfile simplement le long t-shirt qui me va au-dessus des cuisses. Je grimpe sur le lit avant de venir gentiment grimper sur lui pour m'étendre entre ses jambes, cherchant le plus possible son contact.

Je ne m'aperçois pas tout de suite qu'il s'est réveillé… Lorsqu'il m'embrasse, je bouge légèrement, continuant à dormir. Ce n'est que lorsqu'il revient sur moi que je commence à surgir du sommeil. “Hmmm…” Que je dis avant de bouger légèrement. J'ouvre les yeux doucement avant de sourire lorsque je penche la tête pour le voir. “Tu as bien dormi mon ange ?” Que j'ai demandé d'une voix endormis.

Je soupire contre lui avant de le sentir commencer à bouger et je viens doucement redresser la tête pour croiser mes bras sur son torse et j'y pose le menton pour l'admirer. "- Grâce à toi oui..." Mon sourire est doux. Malgré tout, j'ai encore un petit voile devant les yeux et je fais maintenant glisser mes jambes de chaque côté de son corps pour me redresser et je me rapproche pour poser mes lèvres sur son front et je viens ensuite lui voler un tendre baiser. "- Je vais nous faire un petit déjeuner. Des saucisses de porc, avec des crêpes à la base de sarrazin qui sont de bonnes protéines et qui soutiennent. Avec un bon café." Je tente de faire meilleure figure. J'ai faim, je le sens, mais je tente de sourire pour ne pas affronter plus que ce qui s'est passé hier. Une tentative de fuite dans un sens.

Il a bien dormi grâce à moi qu'il me dit… Je ne pensais pas qu'il allait bien dormir contre moi, après l'avoir secoué à ce point. De voir son regard voilé, m'inquiète… Me prouvant que je l'ai un peu trop secoué.
Il passe ses jambes de chaque côté de mon corps… Je glisse doucement mes mains sur ses hanches alors qu'il s'approche pour m'embrasser le front. Je souris au baiser volé. “Ça sonne bon tout ça… Tu essaies de me prendre par l'estomac, je me trompe ?” Que je blague un peu. Je luis souris… Ne voyant pas vraiment qu'il essaie de fuir en quelque sorte. Je serre légèrement ses hanches avant de glisser mes mains sur ses fesses. “Mais… Je vais nous le faire, d'accord ? Avec ce que tu as vécu hier, je préfère que tu te reposes.”

Être secoué avait été essentiel... Mais oui, Vincent m'avait fait peur. Je n'aime pas que l'on crie sur moi... Mais je sais pourquoi il l'a fait. Je n'ai pas peur de l'approcher puisque je l'embrasse, mais si l'un de ses gestes s'amorce trop brusque, je crains un réflexe de ma propre personne contre ma volonté. "- Je te conquiers de ton estomac quand tu veux." J'affiche un petit sourire triste à ses mots et je m'avoue rapidement vaincu, même si son seul contact suffit à insuffler de la chaleur dans tout mon corps. Même que celui-ci le reconnaît et commence à réagir, mais je ne peux pas... Je glisse doucement mes mains sur son torse avant de mettre mes mains derrière pour attraper les siennes pour les enlever et je me redresse. "- Je vais t'admirer faire, dans ce cas..." Je détourne la tête et je me mets debout en dehors du lit afin de faire quelques pas traînant dans la pièce avant de sortir jusqu'à la cuisine. Sorti depuis peu de la douche, je ne porte que l'un de ses hauts qui me fait comme une nuisette. Je viens m'asseoir au comptoir, repliant mes bras et posant le menton. J'pourrais me battre... Me montrer têtu... Mais je n'ai jamais aimé le faire et je baisse un peu les yeux sur le comptoir. Je soupire. C'est encore compliqué, pas vrai...? Le combat n'est pas terminé.

J’ai souri à ses paroles… Sourire qui diminue en voyant le sien qui est triste… Mais avant que je ne puisse dire quelque chose, il enlève mes mains et se lève rapidement. “Je… Ok, si c'est ce que tu veux” il détourne le regard et je me pince les lèvres en le regardant partir.
Clairement, il ne va toujours pas bien et je me frappe mentalement pour ne pas l'avoir vue avant. T'es con des fois, Vincent… Que je pense. Je soupire et me lève à mon tour. Je me rends à la salle de bain pour faire mes besoins matinaux, me lave les mains et arrive à la cuisine. Je m'empare de mon tablier, l'enfile, avant de me mettre devant le fourneau. “Comment vas-tu ce matin ?” Que je brise le silence enfin. Je me tourne vers lui pour le regarder.

Est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? Non. Je le repoussais, d'une certaine façon et contre moi-même. Je suis accoudée au comptoir et je baisse les yeux encore une fois. Je le vois pourtant mettre son tablier et je me mordille légèrement la joue parce que sa question est piège. Je ferme quelques secondes les paupères en prenant une petite inspiration et je resserre un peu les bras contre moi. "- Je suis debout et je suis réveillé... Et toi?" Je ne sais pas comment le dire autrement. J'ignore ce que j'ai dis, aussi, au moment où je me suis effondré dans ses bras la veille. Je ne me souviens pas d'avoir parlé que mon père me prend pour monnaie d'échange et qu'il est autant violent avec moi, le révélant ouvertement pour la première fois, même si je n'en étais pas parfaitement conscient. Je n'ose pas lever les yeux, comme un gamin attisté et je me content donc de fixer le blanc du comptoir sans chercher davantage. Je suis immobile. Ça m'avait aidé, dans mon pays, de faire comme un bibelot et de ne pas déplacer mon environnement, mais ici... Je sais qu'il n'est pas Lui. Et que ce n'est pas nécessaire... Mais les vieilles habitudes douloureuses ne s'effacent pas aussi aisément. Je sens la tension derrière ma tête où je me suis frappé à répétitions et je ne fais toujours rien. J'ai du mal à visualiser la réalité du fait que ce n'est pas Singapour et que mon père ne franchira pas cette porte dans les secondes à venir. Je me tends légèrement à cette pensée. J'ai peur... Autant qu'il m'arrache à Vincent demain pour toujours ou pour l'éternité. Vivant... Ou six pieds sous terre. Parce que je sais ce dont il est capable.  

Il a baissé les yeux encore une fois après m'avoir répondu. Je suis triste de le voir comme ça… On dirait un petit chien battu qui attend sa punition. “Tu ne m'as pas vraiment répondu.. Tu sais. Mais je comprends.” Comme il ne me regarde pas, je me retourne pour commencer à préparer ce qu'il voulait nous faire. Les crêpes et les saucisses de porc. “Oh… Ça va…” que je dis. En réalité, j'en ai aucune idée, puisque je me perds dans les sentiments. Pourtant, je ne vais pas bien. Je ne le réalise tout simplement pas encore.

Je sens bien que quelque chose a changé entre nous... Et je sens mon coeur se serrer. Est-ce que c'est ça, la fin...? Je commence à trembler, légèrement, sur mon siège et je renifle un petit coup avant de l'entendre dire que ce n'était pas sa question. La réponse que je reçois m'indique que non et cette fois, je me tourne sur le siège et je m'approche de lui. J'arrête ce qu'il fait. "- Vincent..." Que je souffle d'une petite voix. Ça prend de mon courage pour lui parler. Le confronter. "- Il serait peut-être mieux que je m'en aille..." Les larmes coulent doucement sur mes joues. "- Je... Regarde comment tu es... Tu... Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais... Ça ne va pas et tu as assez avec tes cours, Khol et Tullio.. Khol qui sera à la maison...Ta mère. Je... J'veux pas me sentir de trop. Tu es humain... Et tu... Tu as aussi tes limites... Et je te libère de la mienne... S'il te plaît..." Je recule en ramenant mes bras contre moi. "- Je t'aime... Et je t'attendrais toujours.. Mais je ne peux pas être un poids quand tout ne va pas bien. Ce... Tu n'as pas à me voir comme ça... Tu...Tu peux cesser de payer mes services je... J'vais trouver un moyen... Sans y retourner..." J'abandonne l'idée de manger, l'estomac qui s'est retourné et je pâli légèrement. Je pivote pour partir rapidement à la chambre où je dois faire mon sac. C'est la seule solution à mes yeux pour le libérer de mon poids. De lui donner l'espace et le temps nécessaire... Je ne lui sers à rien, sauf à augmenter le négatif et je ne veux pas servir à ça. Qu'à mal et je ne veux pas. Je ne peux pas... Je pleure quand je mets mes vêtements dans mon sac.

Je me suis retourné lorsqu'il me stoppa… Et mon coeur se serre moi aussi à ses mots. “N–” mais il continue. Je n'ai pas la chance d'en placer un mot.
Comment peut-il dire que je suis mieux sans lui !? Il n'est absolument pas question que j'arrête de payer… Personne à part moi ne va le toucher. Personne… Et… Merde, pourquoi essait-il de me fuir, encore ? Putain… Il ne peux pas voir que j'ai besoin de lui ? “Ravi attends…” mais il est parti. Je me mordit fortement la lèvres pour ne pas me laisser sombrer dans le désespoir. Il n'est pas encore parti alors je peux encore le rassurer.
J'enlève le tablier, après m'avoir essuyé les mains et part à la chambre. Il est là, à faire son sac. Je viens l'arrêter et je lui lève le menton pour qu'il me regarde. Je lui fais un petit sourire pour essayer de le rassurer. “Arrête de penser que tu es un fardeau. Tu ne l'es pas.” Que je commence. “Je suis là pour toi, arrête de me fuir s'il te plait.” Parce que s'il part… Je ne serais pas assez fort pour surmonter tout ce qui se passe. “Je vais bien.. Ravi, ok ? Et tu n'es pas un fardeau.” Que je lui répète avant de le serrer dans mes bras. “Puis, il n'est pas question que j'arrête de payer. Aucun autre homme ne posera ses mains sur toi.” Je me le promet.