C'était p'tain de chaud. Après un moment aussi bouleversant, où t'as presque senti ton âme s'échapper de ton corps, où l'excitation comprimait encore ta poitrine. Où tu tentais encore de reprendre un souffle normal, il a fallu que tu l'ouvres. Que t'avoues comme ça ce que ses yeux n'ont pas eu le temps de voir plongé déjà en ton être. Passer d'un putain de bien-être à un putain de malaise, c'était du Julia tout craché. Mais le voir rager comme ça pour deux guignols, te surprend un peu. C'est de la jalousie ? T'as encore des choses à apprendre Julia, un manuel à lire pour comprendre cet ascenseur émotionnel qu'il vient d'emprunter. Tu espères toutefois qu'il n'ira pas loin, qu'il restera quand même tout près et surtout, qu'il ne t'en veuille pas au point de se barrer. Fort heureusement, il te tourne le dos juste pour regagner le bord de la piscine. Encore allongée sur ce mini bar, tu te redresses et tournes la tête pour constater un petit bleu dans le creux de ton dos, à la naissance de tes fesses. Sûrement dû à la puissance de ses coups de bassins et ce bar pas très douillet pour accueillir ton corps. Les dégâts sur son torse sont bien pires que ce petit bleu. Sauf que tu n'as pas le temps d'y porter attention. Plonge alors sous l'eau pour le rejoindre et remonter à la surface le long de son corps. — Qui te dit que ce n'est pas toi qu'ils regardaient ? Peut-être qu'ils sont ensemble et qu'ils se sont inspirés de tes prouesses pour aller terminer ce qu'ils comptaient peut-être faire en venant ici ? Sauf qu'on était là avant eux. Hausse les épaules quand ton regard accroche l'sien. — T'aurais préféré que je te le dise, t'aurais vrillé, l'excitation serait descendue aussi vite qu'elle est montée. Et p'tain... Ouais, je n'arrivais à sortir aucun mot tant tu m'possédais... Et t'aurais rien pu dire à cet instant Julia, tellement ton corps bouillonnait à le garder prisonnier entre tes cuisses. Tu ne ressentais pas le b'soin aussi de lui dire que t'étais dans cette transe uniquement à cause de lui. Cela se lisait sur tes pupilles encore dilatées. — Alleeeez, j'suis désolée... La sorcière sort sa plus belle arme, la moue sur le visage. Les doigts qui agrippent ses joues, là où se déferle une pluie de baisers recouvrant tout son visage. Juste pour le faire chier et ne lui laisser aucun autre choix que d'abandonner son p'tit air grincheux.

l'ascenseur émotionnel est un peu trop violent pour moi. passer du haut au bas en une fraction de seconde. une phrase. une révélation et me voilà de retour à la réalité. j'aurais voulu flâner encore un peu dans cette bulle qu'on avait. dans ce moment hors du temps. hors de l'espace. mais t'as décidé de tout gâcher en m'avouant que deux hommes étaient là il y a quinze minutes. à nous mater. je me lève et me diriges vers nos affaires. j'enfile mon caleçon. « dans tes rêves, c'est toi qu'ils ont matés » et ça me rend dingue. mes sourcils se froncent en entendant tes mots. t'essaie de me persuader de ne pas m'énerver là ? « ouais peut-être » grognement entre mes lèvres. chut julia. je n'arrive plus à réfléchir. tu parles trop. je me tourne vers toi, l'abord froid et pas aimable. ton regard dans le mien. t'essaie d'arranger les choses. je te fixe, l'air pas content. fermé. j'en reviens pas que t'ai fait ça. alors peut-être que ouais, ça aurait gâché le moment mais j'apprécie pas ce qu'il s'est passé. je suis hyper possessif, tu le sais. je ne veux pas partager nos moments. en dehors tu fais bien ce que tu veux. ma langue humidifie mes lèvres. mon regard est mauvais. et tu t'approches encore un peu. t'amuses avec mes joues. tu m'embrasses partout sur le visage. « tu m'emmerdes steiner »

Le corps plaqué contre le sien, pluie de baisers qui s'abat sur son visage, oui Julia, ce n'était pas très furtif de parler de ça maintenant, mais comme tu es entièrement douée pour être maladroite, c'est sortie tout seul d'entre tes lèvres. Tu ne pouvais pas garder ça pour toi, il avait le droit de savoir Hebert alors oui, peut-être que tu aurais dû attendre un petit peu avant de lâcher la bombe. — Disons que je n'ai pas encore appris à maîtriser ma maladresse. J'pratique encore, ne m'en veux pas... Réponse sincère. Tout ce que tu ne souhaitais pas, c'était pourtant de gâcher ce moment. Mais t'as réussi à le faire au final et tu ne sais pas vraiment comment te faire pardonner. — Techniquement, tu ne m'as pas vraiment partagé... Aucun des deux ne s'est approché pour mater de plus près étant donné que ton dos faisait office de camouflage. Tout ce qu'ils ont pu voir, c'est ton corps et à peine mon visage. T'es vraiment nulle quand tu veux te faire pardonner, il ne pourra pas t'en vouloir longtemps, si ? Lorsque sa main agrippe ta fesse pour te plaquer encore plus contre lui, un rictus s'installe au coin de tes pulpeuses. Index qui caresse les griffures sur son torse. Ta marque. — Si t'arrêtes de faire ton grincheux, peut-être qu'on pourra avoir d'autres moments rien qu'à nous. À l'abri des regards. Le chantage ça marche toujours non ? — Et aussi peut-être que je t'inviterai à dormir dans ma chambre histoire que tu puisses terminer cette nuit dans mes bras, tête entre mes seins ! D'un geste assez ferme, tu balayes sa main de ta fesse pour sortir de l'eau et enfiler rapidement ta robe de nuit avant qu'on ne te surprenne à poil.