An experimental outing

Nila avait raison de le corriger, parce que c'était lui qui tentait de la rendre plus jeune qu'elle ne l'était en réalité, de peur que l'attirance qu'elle lui portait pouvait se répercuter sur ses propres idées ; et où est-ce que ça les mènerait ? Il n'avait certainement pas envie de la blesser. Néanmoins il l'avait dit et affirmé, restera ouvert à ce que l'avenir pouvait bien leur réserver, de simples connaissances à plus si affinités. Mais il ne tergiversa pas à ce sujet-là, préféra en apprendre davantage qu'il ne savait déjà. À commencer par la composition de sa famille qui, il l'avait compris, était bien plus grande que la sienne toute personne réunie. Beaucoup avaient déjà quitté la terre pour les cieux, ils n'étaient plus vraiment nombreux. Lui, son père. Peut-être ses sœurs et sa mère. Un oncle, deux tantes qu'ils ne voulaient guère. Peu de cousins et cousines ayant survécu aux diverses famines. De toute façon, il ne les connaissait pas, alors ça ne pouvait pas lui donner grise mine.

Il entendit toutefois dans les paroles de sa voisine qu'il y avait une absence qu'elle tenta de faire passer, mais le brun ne fut pas dupe et comprit avant même qu'elle n'en vienne à lui expliquer. Il prit les devant pour se confier également. Comme une réponse à la douleur qu'elle partageait, il prit le temps de lui apprendre celle qui le hantait. Ne pas savoir ce qui avait pu leur arriver était difficile à accepter pour le grand-frère qu'il était. Il se rendait coupable parfois de ne pas avoir été assez attentif, pensait qu'il aurait pu les empêcher de fuir ainsi sur le vif, mais on ne changeait rien au passé, pas même en le souhaitant de toutes les forces qui l'habitaient. Ne sois pas désolée, tu n'y es pour rien dans ce qui s'est passé , dit-il posément, en lui souriant. Il avait pris l'habitude de refouler ses sentiments, on le lui avait appris alors qu'il n'était qu'un tout jeune enfant, ça l'aidait à en discuter sans se sentir déboussolé. Ne t'éloigne pas, lâcha-t-il. C'était tout, pour tenir le coup des épreuves que la vie lui imposait.

Perdre les lueurs de bonne humeur qu'il rencontrait était probablement la pire chose qui pouvait arriver en cette période un peu compliquée. Besoin de lumières vivantes et bienveillantes à ses côtés pour combler la peur de se faire réprimander de trop parler, de se faire éjecter du pays libérateur pour les erreurs qu'il avait faites par le passé, d'être renvoyé vers cette terre où il redeviendra poussière ; ça ne sera qu'une question de temps – du nombre de coups violents qu'il devra accepter – avant qu'il ne se fasse exécuter. Et s'il pouvait quérir en leur sein un peu d'affection pour lui donner courage et motivation, pour sûr qu'il ne dira pas non. Mais le sujet fut vite évincé pour quelque chose de plus gai : la réussite du premier os découvert, un peu étrange et coloré de vert. Bien joué, s'exclama-t-il avant de lui accorder sa paume pour célébrer la victoire. On a probablement été paléontologues dans une autre vie, dit-il, posant les ustensiles, on devrait donner leur chance aux débutants.

Ji-hun s'étendit un instant, doigts joints et bras tendus vers le plafond si grand, il proposa : on peut se diriger maintenant vers les planètes, on va pouvoir se téléporter sur Mars. Il dévoila une partie de l'animation qui les attendra à la fin du parcours, et il se rappelait que, sur le site qu'il avait feuilleté, il y avait eu de bons retours. Ça va être chouette, lui assura-t-il avant de libérer le siège sur lequel il s'était installé. De son menton il pointa la porte de sortie pour lui signaler qu'ils devaient se diriger par ici. Le nord-coréen l'invita à passer devant, parce que le monde s'était agglutiné autour des bacs de sable non mouvant puis, une fois qu'il pût marcher à ses côtés, ne se priva pas pour l'interpeller. Est-ce qu'il y a dans l'espace quelque chose qui te fait rêver, l'interrogea-t-il, pour savoir ce que ça pouvait bien lui inspirer. Les étoiles m'ont souvent aidé à leur façon, avoua-t-il, je n'ai pas vraiment de religion, mais elles ont été la définition même de mon Paradis.

Elles avaient été là pour éclairer ses nuits noires quand l'électricité manquait et, de se rallumer, ne laissait pas grand espoir. Pour le guider sans qu'il n'ait appris à lire une carte céleste quand il naviguait avec son père sur la mer de l'est. Pour en apprendre davantage sur les gens qu'il rencontrait, parce que l'astrologie en disait long sur les autres et sur lui – c'était en tout cas ce qu'on lui avait récemment appris. Et ce fut d'ailleurs par ces croyances et pratiques symboliques qu'ils commencèrent, car là, après être passés par les portes d'une toute autre atmosphère, il leur fut proposé de tirer la carte du signe avec lequel il faisait la paire. C'est quoi le tien, demanda-t-il après avoir choisi le Poisson évidemment – signe du zodiaque tropical de l'Occident ; et qu'est-ce que ça pouvait bien lui apprendre sur Nila ? Tu le lis, pour voir, se mirent-ils de côté pour se donner le temps d'analyser.

Ji-hun écouta la jeune femme à ses côtés s'exprimer, lui confier ce qu'elle admirait le plus dans la salle qu'ils rejoignaient. Les planètes, les galaxies, les étoiles, celles-ci même qu'il avait pris l'habitude d'appeler pour qu'elles se dévoilent. Il n'avait pas peur du noir, mais leur brillance donnait un peu d'espoir – mot qu'il avait appris aux États-Unis, mais qu'il avait déjà ressenti quelques fois avant ça malgré lui. Il comprit parfaitement l'attrait d'Arya pour celles-ci, s'assura toutefois que d'en parler ne faisait pas trop de mal à Nila, du coin de l'œil il la regarda, puis l'observa – il ne devrait probablement pas se faire autant de tracas, sinon elle n'aurait pas décider de s'imposer ça. Ma plus jeune sœur avait une passion pour les oiseaux, dit-il en retour. Elle imaginait souvent ce qui se passait tout là-haut, et elle se faisait reprendre très souvent par les parents, parce qu'il n'y avait rien de plus dangereux que vouloir visiter des pays où vivaient des gens méchants et malheureux. Le pays dans lequel ils habitaient était le plus sûr qui existait sur terre – ils en étaient tellement fiers.

Boules colorées suspendues dans la pièce qu'ils franchissaient, Ji-hun leva à peine les yeux sur la décoration puisque des petites cartes captèrent toute son attention. Il s'avança vers celles-là, lut ce qui était inscrit sur le devant et son signe astrologique il attrapa. Il retourna le rectangle et parcourut ce qu'il y avait d'écrit à chaque angle. Curieux, il demanda à sa partenaire d'en faire de même et lui demanda de lire pour deux. Elle était née Balance, et lui ne s'était intéressé jusqu'ici qu'au Poisson et au Lion. Le côté artistique y est en tout cas, confirma-t-il. Pour ce qui était du reste, il lui faudrait plus de temps pour savoir ce qu'il en était réellement. Le sien lui correspondait bien. Loyal, c'était une personne sur laquelle on pouvait compter. Généreux, les autres étaient sa priorité. Intuitif, il savait que son instinct était toujours là pour l'aider même s'il ne mettait jamais sa raison de côté. Il ne put lui en faire profiter, ni même penser à analyser davantage ce que lui dictait la carte qu'il tenait, puisque Nila peina à se concentrer sur ce qu'ils faisaient, par des pleurs soudainement attirée.

Le nord-coréen les avait entendus aussi, mais il était habitué à voir des enfants peinés dans le pays d'où il venait, et ce sans réellement s'en soucier. Alors, quand la demoiselle partit à la recherche de l'enfant égaré, il se demanda bien ce qu'elle faisait. Il resta un instant figé à côté du plan de travail où les signes astrologiques avaient été étalés, avant de reposer le sien et de s'engager à la retrouver parmi la foule qui s'était d'ores et déjà agglutinée. Il s'excusa auprès de plusieurs personnes qu'il bouscula sans chercher à offrir plus de politesse que ça, sa principale préoccupation était de retrouver Nila. Enfin il la rattrapa et s'extasia devant la scène qu'il prit sur le fait, sans savoir ce qui se passait. Il ne prit pas part à la conversation entre elle et le petit garçon, l'écouta simplement pleurnicher et répondre à ses questions. Chez lui, ce genre de situations avait été le cadet de ses soucis. Dans la rue il y avait tellement vu de corps éparpillés, un petit bout d'homme parfois encore accroché ; la vie reprenait simplement ce qu'elle avait généreusement donné.

Mais il comptait bien changer, prendre exemple sur ce qu'il apprenait à chaque fois qu'il se mettait à observer. Il prit connaissance des détails que le gamin avait donnés et s'approcha de l'artiste pour lui souffler : je vais voir à l'accueil s'ils ne peuvent pas faire une annonce, amène-le près de l'entrée, ils auront plus de facilité à vous retrouver. Conseils offerts à la plus jeune, il disparut aussitôt de sa vue. Il traversa la salle de paléontologie en courant, arriva à l'endroit désiré, prit un instant pour souffler avant d'interpeller un agent. À ce dernier il fit part de la présence d'un enfant qui avait perdu ses parents, il attendait dans la section d'astronomie avec l'une de ses amis. Il s'appelait Théo, n'était pas bien grand et ses yeux étaient d'un bleu-vert vraiment beau ; savait-on jamais, ce détail pouvait peut-être aider, au cas où plusieurs couples s'était donné le mot d'appeler leur fils Théo. Dans les hauts-parleurs une voix grésilla, puis l'annonce se répéta. Dans chacune des pièces on fit appel, et Ji-hun en profita pour s'éclipser pour rejoindre la demoiselle qu'il avait un peu plus tôt laissée.

À peine le temps de faire le trajet que deux adultes l'avaient rejointe pour récupérer leur progéniture égarée. La mère avait encore le visage terrifié à la simple idée de l'avoir perdu à tout jamais. Le père semblait plus calme et posé, d'apparence seulement – le doctorant en mettrait sa palme à couper. Ils la remercièrent infiniment avant de s'en aller et enfin le biochimiste décida de s'approcher. Tu fais souvent des bonnes actions comme ça, demanda-t-il, tu as été la seule à t'en inquiéter, pourquoi ? Autour d'eux personne ne s'était retourné, de simples regards s'étaient posés mais les pas avaient continué de les porter ; difficile de comprendre pourquoi les agissements différaient d'un individu à l'autre malgré le pays qu'ils partageaient. On continue ce qu'on avait commencé, suggéra-t-il ; ils devaient encore trouver leur signe astrologique sur le ciel étoilé qui s'étalait sur une jolie et immense carte dessinée.

L'enfant récupéré par ses parents, Ji-hun ne put s'empêcher de demander pourquoi elle avait agi ainsi, sans une once d'égoïsme et d'égocentricité. L'explication de Nila ne tarda pas, et fut si bien dite qu'il n'eut pas besoin de lui demander de détailler. Se mettre à la place de l'autre était une nouveauté, on ne lui avait jamais inculqué malgré le fait qu'il avait reçu une éducation au carré. Il tentera de s'en rappeler pour ne plus porter des œillères ou tourner la tête de l'autre côté. Ce n'était pas qu'il n'était pas généreux, il avait souvent aider les malheureux, donnait de temps en temps un coup de main à sa marraine, mais ça ne venait jamais vraiment de lui même. Il changera ça, parce qu'il trouvait belle la réaction de la demoiselle. L'acquiescement et le sourire s'affichant, ce fut comme une promesse qu'il se fit intérieurement, devenir meilleur que ce qu'il était d'ores et déjà à présent.

Il laissa les doigts de la plus jeune accrocher son poignet, et ne fit aucun commentaire sur la nouvelle proximité engagée, de peur de la voir une fois de plus reculer. Il l'avait dit plein de fois que ça ne le dérangeait pas, à croire que l'indienne peinait à croire qu'il ne plaisantait pas à ce sujet là. Quand bien même il y avait une différence d'âge qui le retenait, la poupée à la peau halée avait ce quelque chose qui lui plaisait, et peut-être qu'être plus vieux de quelques années d'une certaine manière le rassurait – il en connaissait bien plus qu'elle n'en savait, ce qui n'était pas toujours le cas avec ces autres femmes qu'il rencontrait, habituées à se donner et expérimenter sans trop compter. Je suis Poisson, l'informa-t-il, une fois qu'ils eurent retrouvé la table précédemment quittée. Il se tint prêt à l'écouter, boire la tonalité de sa voix plus que les mots qu'elle s'était mise à articuler.

Une fois qu'elle eut terminé de lire le paragraphe qui le concernait, il ne put s'empêcher de demander comme elle l'avait fait : et t'en penses quoi ? Du caractère que ce morceau de papier lui conférait. Il y avait du faux, il y avait du vrai. Il ne fallait pas oublié qu'il était aussi Nord-coréen, et que certains traits de l'autre et de l'un se contradisaient. Ce n'était pas très grave en soi, il fallait faire un petit mixte de tout ça. Lecture passée et idée qu'elle se faisait de lui exprimée, ils purent passer à la carte du ciel, et voir les signes se dessiner puis scintiller. Véritable photographie étoilée, mise en avant par une lumière très tamisée dans une pièce à moitié isolée. Ils entrèrent à l'intérieur pour voir ce que le plafond de la Terre avait à offrir de meilleur. Tu saurais trouver ta constellation, demanda-t-il – ils pourront vérifier une fois qu'ils auront cherché.

Ji-hun se concentra sur la diction de sa partenaire de sortie, n'entendit pas plus que ça le paragraphe qui se reportait à lui. La tonalité de sa voix était aussi parfaite que lorsqu'elle chantait, et ne s'autorosait pas à mâcher les mots, les articulait. Il baissa ses yeux bridés, paupières à moitié fermées pour laisser son oreille attraper les sons qui, de ses lèvres, s'échappaient. Plus que ravi d'avoir une audition au top de sa forme, il fut un peu déçu lorsque ce fut terminé, aurait pu attendre des heures, comme ça, à l'écouter. Il lui demanda ce qu'elle en avait pensé, dans l'espoir qu'elle puisse lui donner des détails de ce que le texte leur apprennait. Je pense que je définirais ça plus comme de la discrétion que de la timidité, c'est vrai, lui donna-t-il raison. Il n'aimait pas s'exposer sauf lorsque ça concernait ses domaines d'activités. Donner des conférences lui plaisait, mais il n'était pas le mec qu'on remarquait facilement en soirée à moins d'avoir flashé, et ne dévoilait pas si aisément ce qu'il ressentait.

Pour ce qui était de la créativité, il y avait un deuxième point de marqué de son côté. Là encore, je pencherai plus pour l'imagination que la création, releva-t-il la subtilité, mais tu serais peut-être étonnée de savoir que je me suis essayé au piano et au dessin technique quand j'étais petit. Ça lui permettait de faire de jolis croquis des organes de l'anatomie, mais ça s'arrêtait à ça, n'avait pas le talent qu'elle lui avait montré la dernière fois. Il lui expliqua pourquoi : en Corée, l'art et le sport font partie des matières principales dans lesquelles on doit exceller. Même si on savait parfaitement qu'on n'était pas doué, alors on se débattait avec notre personnalité et nos intérêts pour réussir à passer les examens jusqu'à poursuivre sur notre propre chemin. Peut-être le fait que je sois né à la fin de la période me vaut de ne pas être un Poisson parfait, se moqua-t-il, même si, une fois les mots employés corrigés, on s'en approchait plus qu'on le croyait. Il suffisait juste d'un peu creuser.

La partie suivante leur permit de s'isoler. Pièce tamisée où scintillaient des étoiles parfaitement représentées, il n'y avait pas grand monde qui s'y était encore aventuré, ils pouvaient donc pleinement profiter du spectacle qui leur était proposé. Oui, juste là, s'autorisa-t-il à la pointer du doigt. Mais de sa hauteur et de l'emplacement où il s'était arrêté, la seule chose qu'elle voyait au bout de sa pulpe était un morceau de ciel lâchement abandonné. Il comprit bien vite que leurs points de vue étaient différents, décida de faire autrement. Il se mit derrière elle et, genoux légèrement pliés pour apprivoiser sa hauteur, il lui montra la forme de la constellation qu'il connaissait par cœur. Il y a deux têtes, repassa-t-il sur son signe, et deux queues. On dirait deux spermatozoïdes qui ont décidé de ne pas nager dans la même direction. Il plaisanta avant de rester à proximité de la demoiselle pour s'assurer : tu le vois ? Si non, il lui décrira au mieux l'emplacement, puis finira par se redresser lentement.

Il se déplaça jusqu'au panneau de renseignements pour trouver le signe de la jeune femme qui l'accompagnait, et le toucha du bout de son index une fois remarqué. Il semblerait que le tien forme une sorte de maison à qui on aurait donné un sacré coup de pied, déclara-t-il avant de l'analyser de ses yeux bridés puis, sur la cartographie céleste, tenta de le repérer.

Sa constellation trouvée et montrée à la jeune femme qui l'accompagnait, Ji-hun s'intéressa au panneau de renseignements dans l'espoir de trouver la Balance plus rapidement. Il ne la connaissait pas, pour cette raison se devait de la regarder, en observer la forme et ses côtés. Elle lui parut comme une maison à qui on avait donné un coup de pied, mais Nila préféra le personnifier, ajouter au triangle deux bras baissés. Il ne comprit pas la perspective différente et récurrente qu'elle osa lui remonter. Était-ce la notion de taille, d'âge ou de maturité qu'elle pointait ? Il ignora ce dont elle voulait parler, préféra passer à autre chose pour ne pas rendre le moment plus compliqué – l'impression qu'elle avait pris mal l'une de ses répliques ou de ses actions. Comme elle le fit, il leva la tête au-dessus de lui, et tenta de chercher ce qui les intéressait. Il fouilla le ciel étoilé un peu trop près du Poisson, la Balance quant à elle ne mordait pas à l'hameçon. Ce fut un peu plus loin que Nila s'exclama, vers le plafond pointa son doigt ; juste là, mais où ça ?

Le Nord-coréen plissa les paupières pour ce faire, mais il sembla bien loin du compte, pour ça l'Indienne ne le laissa pas pour compte. Dans son dos elle se réfugia comme il l'avait fait il y avait quelques minutes de cela, de ses phalanges enlaça son poignet, et dans un élan la plus jeune se permit de le guider sans paraître tant gênée par la proximité – elle réussit tout du moins à lui cacher, lui ne put le remarquer. Oh, dit-il en reprenant l'entière possession de son bras, Je ne pensais pas qu'elle était si éloignée que ça. La distance entre les deux constellations le laissa un instant sans voix. Tu crois que c'est parce qu'elles ne s'entendent pas, lui demanda-t-il après quelques secondes de mutisme. En amitié, peut-être que ça pouvait fonctionner, en amour ils se ressemblaient probablement trop pour s'épouser – à moins de faire un très gros effort sur leurs personnalités pour pallier aux difficultés qu'ils pourraient rencontrer. Mais ça, ils ne le sauront que s'ils venaient à un peu plus fouiner sur des sites spécialisés mis à disposition des gens atteints de curiosité.

Pour l'heure ils étaient loin de connaître tout sur l'astrologie et les compatibilités, et il était temps de passer à l'activité suivante qui leur était proposée : un pas sur Mars, sans prendre la fusée. Sortis de l'espace tamisé, ils purent avancer vers un espace ouvert où les spectateurs pouvaient enfiler des bottes par dessus les chaussures qu'ils portaient, et marcher sur un sol spécialement créé pour reproduire l'effet que ça faisait de se rendre sur la planète et l'explorer. Un casque virtuel était aussi cédé pour davantage s'immerger. Ça te dit de faire comme si on était missionnés à trouver des petits bonshommes verts, lui proposa-a-t-il, non sans rire. Il s'avança en premier, pour voir comment c'était fait. Tu chausses du combien, se tourna-a-t-il vers Nila avant d'interpeller le gars qui se chargeait de cette expérience-là. Après tout ça ne pouvait arriver qu'une seule fois.