Torrey & Wyatt - come back again

Torrey me répondait que ce n’était pas seulement passé. Ce qui c’était passé était réel. La musique en fond et l’éclairage tamisée, rendait cette situation irréelle. Comme si ce n’était qu’un rêve et rien d’autre. Pourtant, sa main qui serrait la mienne dans la sienne était réelle. Je ne savais pas quoi répondre, car elle avait raison. Je sentais que l’on en avait pas finit et que le passé refaisait surface pour paraitre encore plus visible. Il se mêlait au présent. « On dirait… J’ai l’impression de retrouver une partie de moi… » C’était sortie tout seul. Je ne jouais pas les beaux parleurs, je disais ce que je ressentais, parce que j’étais comme ça. Je voulais trouver une raison pour expliquer cette impression.

La musique m’assourdissait et pourtant j’avais l’impression de n’entendre que sa voix. Comme si ce n’était que lui et moi dans cette grande pièce. Elle était vide et la musique ne jouait que pour nous. Mais ce n’était qu’une impression. Et ce sentiment que nous ressentions, j’aurais aimé qu’il n’en soit qu’une aussi. Ce n’était pas le cas… « On dirait… J’ai l’impression de retrouver une partie de moi… » Je serrai la mâchoire. Pourquoi est-ce qu’il me disait ça? Je secouai la tête et lâchai sa main d’un coup, m’enfuyant presque en courant plus loin, m’arrêtant au tournant d’un couloir à l’extérieur de la salle, haletante et complètement perdue. Qu’est-ce qui me prenait à la fin?! Je passai les mains sur mon visage et tentai de reprendre mes esprits, je savais que Wyatt ne tarderait pas à me rejoindre. Mais qu’est-ce que j’aurais à lui dire alors?

J’étais peut être allé trop loin dans mes mots. J’aurais du me taire. Torrey me fuyait du regard et à deux secondes après, elle était partie. Merde. Quel con ! Je m’en voulais de lui avoir dit ça. C’est vrai qu’elle me rappelait une partie de moi que je pensais avoir perdu, mais je ne savais pas ce qu’il y avait entre nous. Il n’y avait pas de mot pour définir ce lien. Je la rattrapais donc. Je voulais m’excuser. Après tout, c’était une amie non ? Je n’en savais rie, c’était le flou totale. Est-ce que l’on ressentait ça par rapport au passé que l’on avait eu en commun ? « Torrey, excuse moi. J’ai été con d’avoir dit ça. »

Je n’avais eu que quelques secondes pour penser rapidement et ça n’avait rien donné. À nouveau, Wyatt était devant moi dans son élégance habituelle, totalement désarçonner lui aussi. « Torrey, excuse-moi. J’ai été con d’avoir dit ça. » Je secouai la tête. « Non… C’est moi. Je n’aurais pas du partir comme ça. » Je baissai la tête et fixai mes pieds quelques secondes. « C’est juste…. J’ai peur je crois. » Qu’est-ce que tu dis là ma vieille? T’as aucune raison d’avoir peur, pas vrai? Au fond, il n’y a rien entre vous… pas vrai? « Je n’arrive pas à oublier l’après-midi qu’on a passé ensemble… » voilà, c’était dit.

Torrey me disait qu’elle avait peur. Sur le coup, je ne comprenais pas ou elle voulait en venir. Puis, elle m’avouait qu’elle n’avait pas oublié notre après midi. Je ne savais plus quoi dire. Dans le fond, j’avais aussi du mal, mais je mettais ça sur le fait que j’avais eu beaucoup d’affection pour elle au par avant et que ça revenait au galop. Maintenant, il y avait Feldt et j’avais du mal à oublier ce qui c’était passé. J’étais perdu entre deux personnes, parce que j’avais aussi du mal à oublier cette après midi là. Quand j’étais avec elle, j’avais le sentiment de retrouver une partie de moi que j’avais oublié au Nouveau-Mexique. Je ne voulais pas non plus que son couple soit brisé à cause de moi. Je ne pouvais pas lui dire “moi aussi“ même si j’en mourais d’envie. Néanmoins, ça sortait tout seul sans que je puisse me retenir. « J’ai du mal aussi.. » Mais tout ça, ce n’était pas raisonnable. J’avais l’impression de me retrouver coincé dans une situation impossible. « Mais ce n’est pas raisonnable… » Je me mentais à moi-même. Dans le fond, je voulais être quelqu’un de bien surtout avec elle et elle était en couple. Je devais respecter ça.

Je me sentais totalement idiote. Je n’avais aucun droit d’agir comme je le faisais et de lui dire ce genre de chose. Il y avait Kovu et puis… voilà quoi. « J’ai du mal aussi.. » Je levai la tête vers lui et croisai son regard. Vraiment? Alors ce n’était pas que dans ma tête? Pourtant je n’avais pas le droit de m’en réjouir. « Mais ce n’est pas raisonnable… » J’hochai rapidement la tête, il avait raison. Mais alors pourquoi avais-je l’impression qu’il creusait un trou dans mon cœur en disant cela? Je tortillai nerveusement mes doigts ensemble et reportai une nouvelle fois mon attention sur lui. J’avais le cœur qui battait la chamade. Personne ne nous voyait ici… pas vrai? Passant rapidement les bras autour de son cou, je vins plaquer mes lèvres contre les siennes, espérant simplement qu’il ne me repousserait pas.

J’étais déstabilisé, je ne savais plus quoi faire. Tout était flou et être avec elle me rappelait la personne que j’étais dans le fond. Le garçon du Nouveau-Mexique que j’avais essayé de faire taire. En plus de ça, je venais d’embrasser Feldt et de lui dire que je voulais quelque chose. J’étais perdu entre deux filles et je ne voulais pas agir comme un con avec Torrey. Je tenais trop à elle pour ça. Aussi, je fus totalement désarmé lorsqu’elle entourait mon cou de ses bras et qu’elle plaquait ses lèvres sur les miennes. Pendant une seconde, je lui rendais son baiser, mais ce n’était pas raisonnable, il y avait son petit ami, le père de sa fille. Je ne pouvais pas jouer l’amant une fois de plus. Doucement, je mettais fin à cette étreinte. Mes mains posées sur ses bras, je reculais. «Torrey, on ne peut pas.. » ça me déchirait le cœur de lui dire ça, parce que je ne voulais pas lui faire du mal et surtout parce que j’étais perdus, totalement.

Pendant quelques secondes, peut-être même une brève minute, Wyatt répondit à mon baiser et j’eu l’impression que tout était plus simple. Mais rien ne l’était et j’en étais consciente. Il se recula doucement, me repoussant gentiment. «Torrey, on ne peut pas.. » Je baissai la tête, honteuse. Bien entendu qu’on ne peut pas. Merde, j’étais complètement stupide. Il y avait Kovu et tout ça. Qu’est-ce que j’avais encore fait? J’avais une envie folle de fondre en larme, mais ça ne servirait absolument à rien. J’esquissai donc un sourire en coin, très peu convaincu de moi-même et relevai la tête vers lui. « Je sais… »

Pendant un instant, elle baissait la tête. Puis, comme si elle s’armait de courage, elle relevait la tête. Deux mots et un sourire qui semblait forcé . Je ne comprenais pas ce qui nous arrivait. Enfin quoi ?! J’avais crus quoi ?! Qu’en l’embrassant au parc ça ne serait qu’un simple baiser ?! Je ne voulais blesser personne et surtout pas elle. Torrey me faisait perdre mes moyens et j’avais peur. Peur que cela ne soit que la conséquence d’un vide à combler ou si ça allait encore plus loin comme si ce qui c’était passé durant notre enfance devait poursuivre. Durant nos quinze ans, cela avait été une histoire sans fin, sans chute concret. Ce n’était pas terminé ? Après tout, durant ce camp, j’avais eu un véritable coup de foudre pour elle, mais j’étais si jeune à l’époque. Gêner, je détournais le regard pendant un instant, puis, je me ressaisissais. « On devrait retourné dans la salle. »

Wyatt semblait aussi mal à l’aise que moi sinon plus. Mon cœur se serra. Je n’aimais pas cette situation, pas du tout même. Pourquoi est-ce qu’il me faisait cet effet là? Moi qui avait toujours été fidèle. Et même, moi qui n’avait pratiquement eu aucun mec dans ma vie, voilà qu’il fallait que j’en désire un autre que mon petit ami. C’était mauvais tout ça. Est-ce que ça avait à voir avec notre passé. C’aurait été facile de me conforter en me disant qu’avec lui, je retrouvais la moi du passé, celle qui n’avait pas encore souffert. Mais c’aurait été de me mentir que de croire que ce n’était que cela. Il y avait réellement quelque chose entre nous, là, maintenant. « On devrait retourner dans la salle. » Je déglutis en le regardant. « J’en ai pas du tout envie, mais tu as raison. » Je jouai à nouveau avec mes doigts à défaut de prendre les siens. J’avais tellement envie de le sentir près de moi. Qu’il me touche, me réconforte… Merde, merde, merde!