V-day's disaster ઈ Andy

J'étais rentrée tard, enfin, plutôt très tôt de la soirée de la St Valentin. Rien de sensationnel ne s'était passé de mon côté, ça avait été finalement plutôt calme. J'avais rencontré ce footballeur, Cameron, a ce jeu de la St Valentin, et ayant été épargnée par les lettres de Cupidon, ma soirée avait consisté à faire du smalltalk avec des connaissances et alterner entre bar, piste de dance et coin détente. Je n'avais pas forcé sur l'alcool, cette semaine ne serait pas de tout repos, et me mettre dans des états pas possible à cause de la St Valentin n'était pas le meilleur des plans. Une soirée calme mais agréable était toujours bien, de temps en temps. Je doit avouer qu'il y avait eu des moments assez... ennuyeux quand les personnes auxquelles je parlaient manquaient cruellement de sens de l'humour, ou de capacités intellectuelles. Malheureusement, bien que l'on soit à Harvard, ça arrivait relativement souvent. J'avais abandonné Andy assez tôt dans la soirée, il avait des rencontres à faire ou je-ne-sais-quoi. Mal m'en avait pris, apparemment, vu la tête qu'il avait.

Je ne savais pas encore ce qui c'était passé, mais je l'avais croisé ce matin en descendant prendre mon petit dej, encore habillé de son costume, et il puait l'alcool... Sa tête n'était pas agréable à voir, pour être honnête. Je savais que quelque chose n'allait pas, mais dans cet état, impossible de savoir quoi. Je l'avais envoyé sous la douche, en espérant que ça atténuerait sa gueule de bois, avant de redescendre chercher doliprane, café et tout le reste de mon petit déjeuner. Je ramenais tout ça et m'asseyait sur son lit, m'enroulant dans sa couverture. Qu'est ce qui avait bien pu pouvoir se passer ?

Je feuilletais la dernière édition du Elle français tout en grignotant un toast. Andy se faisait long, sous la douche, mais vu la quantité d'alcool qu'il avait du ingurgiter la veille, ça semblait normal. Mais ça me tuais de ne pas savoir ce qui c'était passé... Il ne tenait pas l'alcool, et en général, ne se mettait pas volontairement dans de telles conditions.

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Ce fut très dur, le retour dans la Eliot House. Je m'étais déjà senti très mal à l'aise vis à vis de Liana, après tout j'avais de quoi ; bourré comme un coing, je m'étais pointé chez elle en croyant que c'était chez moi, j'avais squatté son lit, sa salle de bain... Encore heureux je n'avais pas vomi, ça aurait été le summum de l'humiliation. J'avais l'impression que ma tête allait exploser, que chaque mot qui m'était adressé était hurlé. Ça y est, je me rappelais désormais pourquoi j'évitais toujours de me foutre une cuite : humiliation et mal-être, voilà ce que ça entraînait, tout ce que je voulais éviter. Et en plus, j'avais raté mon coup, puisque je me souvenais parfaitement de ce qu'il s'était passé avec Rose ; un peu trop bien même.

Arrivé à destination, Charlotte s'approcha de moi avec un air inquiet, me conseillant d'aller me doucher. Oh je m'en doutais bien que je puais l'alcool à des kilomètres à la ronde, ce n'était d'ailleurs pas non plus pour me réjouir. Très vite j'avais regagné ma chambre et la salle de bain, prenant des vêtements propres et une fois seul dans la salle de bain, je jetai mon costume dans la panière à linge sale et me glissai sous l'eau chaude de la douche, fermant les yeux. j'eus un moment d'absence, tâchant d'oublier toutes les conneries que j'avais pu faire la veille et essayant de me dire que les jours à venir ne pourraient qu'être meilleurs, il fallait que je positive. Au moins, Liana n'avait à ma connaissance rien filmé ou n'avait pris aucune photo de moi compromettante, c'était toujours ça de pris.

Enfin, je sortis de la douche après m'être lavé au moins deux ou trois fois tant je me sentais sale, autant à cause de l'alcool que de l'inceste. Je sortis, me rhabillai rapidement d'un simple jean de marque et d'un tee-shirt, enfilant les chaussettes rapidement et me séchant un minimum les cheveux. Je me lavai les dents, là aussi deux ou trois fois au moins, pour finalement ressortir de la salle de bain, m'épaulant à l'encadrement de la porte en fourrant les mains dans les poches en regardant Charlotte, puis le sol, un léger sourire sur les lèvres, un sourire ironique.

« Voilà, plus d'odeur de martini dans l'air... Ça fait du bien. »

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J'entendis l'eau arrêter de couler, et le bruit du sèche-cheveux se fit entendre. Un peu moins de dix minutes plus tard, Andy était appuyé sur l'encadrement de la porte, un sourire ironique au lèvre. Raison de plus pour ne pas croire que tout allait bien. Je levais un sourcil, je ne me laissais pas avoir. « Voilà, plus d'odeur de martini dans l'air... Ça fait du bien. » Ca, je me doutais que sans odeur d'alcool, il se sentirait mieux.

« Tant mieux alors! »

Un demi-sourire sur mon visage, je lui faisais un signe de tête, l'incitant à venir s'assoir à mes côtés, sur son lit. Je le connaissais assez, et j'étais sûre qu'il ne parlerait pas si je ne le faisais pas parler. Je me servais une tasse de café, manquant d'en renverser sur le matelat.

«Je suppose que tu n'en souhaite pas ? Et tu vas me dire ce qui c'est passé ?»

Je commençais à imaginer le pire. Je savais pertinemment que ce n'était pas du tout l'élève le plus apprécié à Harvard - je me demandais parfois pourquoi nous étions amis, pour être honnête- mais de la à ce que quelqu'un l'ait mis dans une si mauvaise passe ? Son visage ne semblait pas tuméfié, il n'avait pas du être pris dans un quelconque combat... Je buvais une longue gorgée de café, qui avait entre temps refroidi, prête à écouter Andy.

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Sans broncher le moins du monde, je me décollai de l'encadrement de la porte et rejoignis Charlotte qui se trouvait assise sur mon lit, m'installant à côté d'elle en souriant légèrement. Je savais ce qu'elle allait me demander, je savais que j'allais lui répondre, parce qu'il fallait que ça sorte et que c'était une personne de confiance. Mais c'était en même temps tellement difficile à avouer que je ne me sentais pas de le lui dire de moi-même et j'opposais automatiquement une certaine résistance, même si j'avais envie de lui dire pour soulager du poids qui me pesait déjà si lourd. Mais j'avais honte, tellement honte. Je secouai simplement la tête en guise de refus pour le café, m'appuyant contre le dossier du lit en soupirant ; ma tête semblait peser une tonne, j'avais été idiot de boire autant.

« C'est... »

Je marquai une légère pause, détournant les yeux de Charlotte en me mordant la joue, hanté par le souvenir de la peau brûlante de Rose contre la mienne. Gêné, je me raclai la gorge et me passai une main dans la nuque, balayant la chambre du regard comme pour me rassurer, me dire que personne n'écoutait, personne n'était là avec nous et personne ne pourrait trahir mon secret.

« J'ai tellement honte, t'imagines pas. »

Je reportai mon attention sur elle, me mordillant désormais la lèvre. Allez. Il fallait que ça sorte, que je lui dise, je pouvais avoir confiance en elle. Je ne savais pas du tout ce qu'elle allait en penser, mais peu m'importait pour le moment. Pourvu qu'elle garde ça pour elle, ça m'allait.

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Toujours plus ou moins silencieux, Andy commençait vraiment à m'inquiéter et un tas de scénarios possibles défilaient à toute allure dans ma tête. Et chaque scénario était de pire en pire... Je jouais avec mon pendentif, signe de mon malaise. Avait il tué quelqu'un ? Ou engagé quelqu'un pour le faire ? Je veux dire, cette seconde option était plus probable, plus sure, et je savais qu'il n'avait pas que des amis. Et il y avait Elysia. Je préférais ne pas trop m'aventurer sur ce point avec Andy, mais je savais que si elle était morte, ça lui rendrait service - d'une certaine manière... Il n'aurait pas à se marier avec elle, et il n'en avait absolument pas envie - Elysia non plus.

« C'est... »

Il commença à parler, avant de s'arrêter et de scanner la pièce. Et l'éventualité du meurtre ne me semblait plus aussi idiote. Si il prenait autant de précaution, ça devait vraiment être quelque chose. Ou alors il avait assisté à quelque chose de pire ? Merde, Andy, parle, je commence à avoir vraiment, vraiment peur pour toi.

« J'ai tellement honte, t'imagines pas. »

Honte. Je me faisais une promesse : je n'allais pas le juger. Mais pour qu'il ait honte ? Je veux dire, c'est pas trop le genre d'Andy... D'habitude, il humilie sans pitié alors...

Tu sais, je dirais rien, ce que tu vas me dire va pas sortir de ma bouche.

Je pensais qu'il me faisait assez confiance, mais des fois, réentendre certains mots étaient réconfortants... Et je n'avais pas l'intention de trahir ou de réveler à qui que ce soit ce qu'il allait me dire, quoi que ce soit. Après tout, je connaissais un grand nombre des cadavres qui dormaient dans les placards de ma famille. Ca n'en ferait qu'un de plus.

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Je dévisageai Charlotte un instant, l'observant jouer avec son pendentif, pour finalement baisser les yeux sur le matelas, pris d'un doute. Peut-être était-ce mieux que je ne lui dise rien tout compte fait ? Elle allait penser quoi ? Comment réagirait-elle face à Rose ? Je relevai les yeux vers elle alors qu'elle tentait de me réconforter en me disant que je pouvais tout lui confier. Je me perdis quelques instants dans ses yeux avant de laisser ma tête aller en arrière s'appuyer contre la tête de lit, me passant les mains sur le visage. Bon dieu que mon crâne semblait peser une tonne...! Je soupirai profondément, prenant mon courage à deux mains ; il fallait que je lui dise, que je me confie.

« J'ai couché avec Rose, ma cousine. »

Sachant que j'étais homophobe, l'inceste ? Que pouvait-il y avoir de pire que l'inceste à mes yeux ? Je n'en avais pas la moindre idée, même le meurtre rivalisait difficilement dans la mesure où j'avais été élevé à la dure, selon les règles qui disent que les cafards doivent être écrasés. Mais l'inceste ? Je déglutis péniblement, reposant les yeux sur Charlotte en me redressant.

« C'était elle, la fille qui m'avait donné rendez-vous. J'avais déjà quelques coupes de champagne dans le nez, je savais pas, et... fin... »

Si ça s'apprenait, j'étais un homme mort, c'était clair. Déshérité par mes parents, chassé par la Eliot House puisque n'ayant plus de richesses, humilié à vie. Je pouvais pas me le permettre.

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J'observais Andy attentivement, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. Je voyais dans ses yeux une incertitude, un malaise que je ne connaissais que très peu dans ses yeux bleus. Je l'entendis soupirer, avant de déclarer ce dont je ne m'étais jamais imaginé. « J'ai couché avec Rose, ma cousine. » Je sentis mes yeux s'écarquiller, involontairement. J'essayais de me contrôler et d'afficher un visage relativement calme, mais je ne savais pas exactement à quoi je ressemblais.

Rose était sa cousine ? Première nouvelle. Elle savait pertinemment que j'étais à Eliot, on avait cours quasiment tout les jours ensemble, et elle ne m'avait jamais dit ça ?
Secondement, il avait couché avec elle. Okay. Je restais stoïque. Je ne savais pas quoi en penser, et encore moins quoi dire. Je regardais dans le vide, avant de me rendre compte que le silence n'était pas forcément la meilleure des réponses. Avant que je ne puisse dire quoique ce soit, il continua, expliquant. J'écoutais. Essayant de comprendre. D'imaginer le poid qui devait être sur les épaules d'Andy. De mesurer les conséquences de ces gestes.

« Rose est ta cousine ? »

Pas la meilleure réponse, je sais. Mais qu'est ce que je pouvais dire ? Je regardais Andy dans les yeux, et essayait de reprendre une tête normale, en jouant de plus belle avec mon pendentif. J'avais été assommée, c'est sûr. Je ne savais pas quoi dire. Deuxième fait.

« Ca explique l'odeur d'alcool. »

Deuxième réplique inutile, mal placée. Ta gueule Charlotte. Enfin non, parle. Mais dit des choses intelligentes et non pas des débilités qui te décréditent encore plus. Dans tout les cas, personne ne devait apprendre ce qu'il venait de me dire. C'était question de vie ou de mort. Je ne connaissais pas sa famille, mais je sais quelle aurait été la réaction de la mienne.
Je m'asseyais juste en face d'Andy, qui s'était relevé, et prenais sa main, tentant de le réconforter comme je le pouvais. Pas de jugement Charlie, pas de leçons de morales non plus... Je restais muette. J'avais envie de lui dire de ne pas s'inquiéter, que tout irait bien, je le lui promettais. Que ce n'était pas aussi grave que ça en avait l'air. Mais la vérité, c'était que je ne savais vraiment pas comment en parler, comment le soulager, comment aborder la chose.

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Le moins qu'on puisse dire, c'était que la nouvelle avait jeté un froid dans la chambre. J'avais vainement tenté de m'expliquer, après tout je n'étais pas porté sur l'inceste et une telle nouvelle était évidemment un vrai choc puisque tout le monde savait ce que je pensais de l'inceste. Et puis, je savais que la famille de Charlotte était semblable à la mienne, qu'elle pourrait comprendre dans quelle position de faiblesse extrême je me trouvais. Mais était-ce une bonne chose ? Je venais littéralement de lui confier le plus gros secret de toute ma vie, si l'envie lui prenait, elle pouvait très bien le lendemain aller répandre la nouvelle et ruiner ma vie en quelques mots quelques heures. Par automatisme, je bloquai ma respiration quelques secondes, attendant une réaction de la part de Charlotte, un mot, n'importe quoi qui puisse me faire souffler un peu. Et puis les mots sortirent, m'étonnant plus qu'autre chose. Elle ignorait que Rose était ma cousine ? Je restais silencieux, mon regard balançant entre ses deux yeux bleus, avant de hocher la tête concernant l'odeur de l'alcool.

« Je pensais que tu étais au courant que c'était ma cousine. Et... ouais, j'osais espérer qu'en buvant comme un ivrogne après, j'oublierais la soirée entière, mais c'était une réflexion idiote... »

Je resserrai doucement sa main dans la mienne, posant la deuxième par-dessus et baissant les yeux pour regarder nos doigts joints en me mordant la lèvre inférieure. Je ne savais plus vraiment quoi faire, j'étais coincé, en tout cas pour le moment... Je ne savais pas ce qu'il en était de Rose. Elle était totalement ivre quand nous avions couché ensemble, elle ne se souvenait probablement de rien... il fallait qu'elle ne se souvienne de rien. Je lui faisais suffisamment la misère depuis son arrivée à Harvard pour qu'elle n'ait aucune pitié à m'humilier de la sorte.

« Je ne sais pas si Rose se rappelle de quelque chose, elle était ivre. »

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Je commençais à accuser le choc, et à y voir plus clair. Je cherchais des mots réconfortants, de mots justes. Je n'étais pas connues pour mon tact, mais si il fallait que j'utilise le peu que j'avais, c'était le moment ou jamais. Je regardais Andy dans les yeux, sentant ses mains dans les miennes. Il reprit la parole avant moi, avant que je ne puisse reprendre mes mots pour en placer des plus justes.

« Non, je savais pas, mais je crois que t'as raison, l'alcool, c'était pas ton idée la plus brillante. Mais t'inquiète pas Andy, ça va aller. Et puis, c'est pas comme si j'allais en parler à qui que ce soit. »

Je restais calme, posée, le plus possible. Je ne pensais pas que quelqu'un d'autre soit au courant, et pour être honnête, c'était mieux ainsi. Si quelqu'un entendait ça... S'en était fini pour Andy. J'essayais de m'imaginer ce qui avait pu se produire hier, mais je n'y arrivais pas. Je connaissais Rose depuis mon arrivée, et à vrai dire, ça m'étonnait. « Je ne sais pas si Rose se rappelle de quelque chose, elle était ivre. » Déjà quand je l'avais croisée dans la salle détente, elle n'avait pas l'air fraîche... deux heures plus tard, je pouvais bien imaginer le résultat.
Mais se souvenait-elle ? C'était le plus gros problème, en fait. Je ne parlerais jamais de ça, quoiqu'Andy puisse me faire un jour. C'était trop gros, trop inimaginable. Je jetais un coup d'oeil dans la pièce, m'assurant encore que personne n'était là. Je comprenais les précautions prises quelques minutes auparavant par Andy.

« Et tu ne peux même pas lui poser la question, admettons qu'elle ait été trop ivre pour s'en souvenir, elle se posera des questions... »

Mais il fallait absolument savoir ce dont elle se souvenait. Je resserrais les mains d'Andy dans les miennes, fixant nos mains ainsi entremêlées. Que pouvais-je lui dire ? Je levais les yeux, mais que pouvais faire un regard, mis à part peut-être donner du réconfort, montrer mon soutient, lui certifier mon appui. Je serais là pour lui, mais est ce que cela serait suffisant ?

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Ah ça, pour ne pas être brillante mon idée, elle ne l'avait pas été... Et pourtant, je l'avais fait quand même, tout en sachant que c'était idiot. Heureusement pour moi, même si ça n'arrivait pas souvent, ce n'était pas ma première cuite et je savais plus ou moins comment la gérer... Eau froide, cachets pour la tête, éviter les hauteurs et les mouvements trop brusques... Mais alors la situation dans laquelle je m'étais fourré, je n'avais pas la moindre idée de la manière dont j'allais m'en sortir. Si Rose se souvenait de ce qu'il s'était passé, j'étais cuit, rôti, frit. Charlotte semblait petit à petit se ressaisir et se remettre du choc qu'avait provoqué la nouvelle et je sentais ma gorge se dénouer un peu. Je n'étais toujours pas très à mon aise, mais c'était sans doute normal au vu de ce que je venais d'apprendre à Charlotte et son absence de parole bien qu'elle ait désormais les traits du visage plus détendus. Enfin, elle me rassura en me disant qu'elle n'irait rien raconter à personne ; cela me soulageait, même si je le savais depuis le début que je pouvais lui faire confiance, c'était autre chose de l'entendre me le confirmer. Je lui adressai un léger sourire en guise de remerciement.

Et puis je baissai les yeux sur nos mains jointes, ne sachant pas trop quoi penser et songeant de nouveau à ce qu'il s'était passé la veille au soir, je finis par partager avec Charlotte le fond de ma pensée. Sa réponse me laissa perplexe ; elle avait raison, de quoi j'aurais l'air si je lui demandais si elle se souvenait de ce qu'elle avait fait de sa soirée ? Je devais être plus subtile. Pris d'un gros mal de tête, je m'assis en tailleur en me redressant et relevant les mains avec celles de Charlotte, je vins appuyer mon front dessus en me penchant, les coudes posés sur les genoux. Elle avait les mains fraîches en plus, ça me faisait un bien fou.

« Mais comment j'ai fait pour me foutre dans une situation pareille... ? »

Coucher avec ma cousine quoi. On m'aurait dit ça y a deux jours, j'aurais mis un pain à celui ou celle qui aurait osé en le traitant de tous les noms et songeant à quel point c'était dégueulasse. Et aujourd'hui je ne pouvais plus, puisque ça s'était produit. Je relevai doucement la tête vers la jeune femme en me redressant avant de reprendre la parole.

« Merci d'être là Charlotte. Je sais pas pourquoi tu es si gentille avec moi, mais ça me fait vraiment plaisir. »

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