Ils sont tous fous ce soir...(malicia)

One cigaret

Les Eliots jouaient toujours leurs victimes alors qu’ils engageaient eux-mêmes les problèmes. Et après, ca se plaignait de s’faire frapper. Hallucinant. Faut croire que la consanguinité, ca leur tapaient vraiment sur le cerveau. Enfin bref. Travis était parti, avec Malicia, après lui avoir proposé d’aller fumer. Il était tout de même énervé ; connu pour sa violence et son impulsivité, il avait fait de gros efforts pour se tenir. Même si il ne frappait pas les femmes, si on le chauffait trop et qu’il perdait ses moyens, tout pouvait arriver. Se calant contre le mur dehors, il sortir une cigarette, et en tendit une à Malicia. Il n’allait pas faire le radin, toute façon, il avait volé le paquet pendant la soirée à une fille qui l’avait un peu trop laissé dépassé de son sac. Tant pis.
« C’est vraiment une bande de cons…Bien joué le coup de la chaise, au fait. »

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Malicia sortit une cigarette de son petit sac. Son gadget devait faire tâche avec sa robe noire, mais qu'importe ? L'essentiel était qu'elle avait fait l'effort de suivre le thème qu'elle avait choisi. Du bout des lèvres, elle maintenant sa cigarette en regardant au loin, repensant encore à ce qu'il venait de se passer. Malicia avait la fâcheuse habitude de rentrer dans les conflits sans savoir exactement ce qu'il se passait. En fait, elle aimait juste taper ceux qui le cherchaient, car après tout qui déclenche ou se mêle d'une bagarre s'attend forcément à recevoir une baffe, sans regarder spécialement sur qui ça tombait. Sauf que ce soir, ç'avait été quelque chose de particulier.
« C’est vraiment une bande de cons…Bien joué le coup de la chaise, au fait. »
Derrière sa clope, Malicia souriait. C'était son grand vice d'utiliser des instruments pour se défendre. Son vice ou sa qualité. C'était à voir.
" Ouais... . Une bande de con, c'est certain. Ce qui m'amuse le plus dans tout ça, c'est quand on les envoie promener, qu'ils sont clairement mis à terre mais qu'ils continuent à brailler des menaces minables en croyant faire peur. Alors qu'on ne les écoute même plus. "
Elle repensait à la dernière tirade de la bleue qu'elle venait tout juste de quitter.
" Je n'ai pas assisté au début de cette guerre, je ne sais donc pas ce qui s'est passé. Mais le plus important dans une guerre ce n'est pas de savoir qui a commencé, c'est de la gagner. Sinon, ça perd tout son intérêt. Sauf qu'on a affaire à une sacré bande de demeurés. Des demeurés intouchables. "
Elle lâcha une bouffée de fumée.
[color=#76ad23]" Des intouchables, parce que les profs les défendent et sans le cacher. Tout en se défendant eux-mêmes de ne préférer personne. Alors les Eliott en profitent. C'est minable. "

Malicia secoua le visage.
" Et toi, qu'est-ce tu faisais là ? Tu passais ton chemin à la base, ou tu as eu envie de t'en mêler aussi ? "

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Des intouchables ? Ouais, elle n’avait pas tord la blondinette. Elle avait un style un peu spécial, qu’il n’avait pas remarqué tout de suite, mais ca lui allait bien. Et puis, il n’était pas du genre à juger les gens, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Lui était bien couvert de tatouages de la tête aux pieds, son torse étant quasiment complet à ce niveau là, ainsi que sa gorge, ses mains, ses phalanges, et même son visage avait eut le droit de passer sous l’aiguille.
« Ca braille, ca braille, ils sont juste doués pour ça. Et puis y a papa maman derrière prêt à payer n’importe quelle somme pour les sortir du trou. Quant aux profs, ouais, mais tu comprends, on est les vilains petits canards, bouhouu. »
Il avait dit la fin de sa phrase de façon totalement ironique. C’était bien comme ça que Harvard voyait les Mathers ; des petits cancres, le fond du trou de la société. Seulement, ils n’étaient rien de tout ça ; ils vivaient différemment, voila tout. C’était ça aussi qui jouait ; les autres étaient trop bridés, il voyait la différence comme un mal.
" Et toi, qu'est-ce tu faisais là ? Tu passais ton chemin à la base, ou tu as eu envie de t'en mêler aussi ? "
Travis tira une longue bouffée de sa cigarette et remonta ses manches, libérant le bleu violacé qu’il avait dans le creux du bras.
« On était peinard avec deux autres Mathers, Apple à trébuchée, on a fait une p’tit blague histoire de, et ils se sont tous ramenés comme des gentils petits toutous. »

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Malicia hocha la tête. Pourquoi ça ne l'étonnait pas ? Parce qu'ils avaient agit de la sorte deux fois en l'espace d'une seule soirée, et encore, cette dernière n'était pas encore terminée.
" Franchement, quitte à choisir, je préfère les soirées recluses. Qu'elles soient privées ou pas, mais sans les Eliott ou les Cabots. Autant les Lowell ne me dérangent absolument pas, j'aime bien leur style, et les Dunster sont souvent de notre côté, et donc disons qu'ils savent réfléchir, que pour les autres... pas que la bagarre me dérange, loin de là, mais ça part toujours en sucette. "
Malicia lâcha une bouffée de cigarette.
" Et en matière de sucettes, je préfère cruellement les autres. "

Une boutade qui ne ferait peut-être pas rire, mais en tout cas, ça arracha un sourire à Malicia qui se tourna vers Travis, un large sourire aux lèvres.

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Travis eut un rire aux dires de Malicia. Elle était bien sympathique cette Mather, ca l’étonnait de ne pas l’avoir aperçu avant. Même s’il était loin de connaitre tout le monde, au moins de vue, quoi.
« Ba, faut attendre que les neurones connectent, et ca à l’air pas mal défaillant de leurs cotés. »
Il parlait bien sur des Eliot, et surtout de Sky qui était arrivé après l’action pour s’en prendre à Malicia. Cella là, elle était particulièrement lente à la détente, comme fille. Fallait le faire, se pointer après la guerre. Un jour, elle se ferait laminer celle là.
« J’pensais les Cabots un brin plus intelligentes, mais j’crois qu’elles ont le cerveau dans le cul, au final. »

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Une autre bouffée de cigarette, et Malicia répondit :
" Au contraire, elles sont très intelligentes, parce qu'elles savent qu'elles sont intouchables. Elles en jouent. Regarde Apple. Son air de dinde vient du fait qu'elle se tortille de plaisir à savoir que personne ne viendra la rappeler à l'ordre. "
Malicia haussa des épaules.
" A croire qu'il faut être une sacrée salope pour pouvoir se mettre le personnel dans la poche, quand ce n'est pas dans le cul. "

Un instant, Malicia s'imagina en train d'imiter Apple. Ça faisait un truc du genre "Malicia tendit la main à Travis 'Salut je m'appelle Apple' avec un air de pouffe, le cul en arrière, dégainé, 'Ce soir je fume ta cigarette, demain je tape sur les Mathers, mais tu diras rien, hein, sinon, pas de dessert.' avec un clin d'oeil, et l'idée lui parut particulièrement cocasse. Et carrément marrante. Elle rigola toute seule, manquant s'étouffer avec son restant de cigarette.

" Jamais grand dieu jamais, je n'irai chez eux ! Plutôt crever que de mettre un pied chez les Cabots ! "
Ses traits s'étaient durcis sous l'effet du froncement de sourcils. Et puis finalement, elle décida de mettre en pratique ce qu'elle avait imaginé l'instant d'avant et se tourna brusquement vers Travis, les fesses en arrière.
" Salut je m'appelle Apple ! Ce soir je fume ta cigarette, qu'est-ce que tu en dis ? Et demain je pourrai taper sur les Mathers sans que tu dises rien. Ouiii, sinon pas de dessert ! "
Une voix aiguë, un doigt dans la bouche, un clin d’œil à la fin pour Travis.

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" Au contraire, elles sont très intelligentes, parce qu'elles savent qu'elles sont intouchables. Elles en jouent. Regarde Apple. Son air de dinde vient du fait qu'elle se tortille de plaisir à savoir que personne ne viendra la rappeler à l'ordre. "
Travis réfléchit. C’était pas faux, mais n’y avait-il que ça ? Il avait sérieusement fini par douter de l’intelligence de certaines maisons. Mais également de leur ouverture. Il avait l’impression que le seul endroit où personne ne se jugeait entre eux, c’était la Mather. Pourtant, il ne connaissait réellement aucun d’eux, mais c’était tellement visible qu’il fallait être rangé dans le bon moule pour rester parmi eux.
" A croire qu'il faut être une sacrée salope pour pouvoir se mettre le personnel dans la poche, quand ce n'est pas dans le cul. "
Là, il ne put s’empêcher de vraiment rire. D’accord, elle venait de le tuer !
« J’sais même pas si elles en ont conscience. Quand t’es né avec la petite cuillère dans la bouche et la vie parfaite, être protégé de la sorte doit tout simplement être normal dans leurs têtes de moineaux. »
Malicia rigole toute seule, et il eut un sourire amusé. Le rire, c’était communicatif. Surtout quand on a passé une soirée de merde, et qu’on ne demande que ça. Puis vint le moment où elle lui fit une belle imitation de la cabot pure. Il éclata de rire de plus belle.
« Bien sur mademoiselle Apple ! Et un p’tit chèque de papa aussi ? »

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" Huuuum tant qu'il y six zéros dessus, ça me convient. "
Malicia reprit sa pause normale, adossée contre un mur, et continua de fumer sa cigarette. Au final c'était toujours à peu près la même chose partout ; plus il y a de différence, et plus il y a d'indifférence. Et malheureusement, il y aurait toujours un individus ou un groupe pour penser mal d'un autre et lui faire la guerre. Au final, il s étaient encore comme au lycée, à faire des bandes, à rentrer dans un moule, et à suivre la cadence. C'était une guerre des clans comme deux groupes de copains qui ne se supportent pas et se cherchent des poux. Est-ce que ça l'amusait vraiment ? Disons qu'il valait mieux prendre ça du bon côté des choses.

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Il eut un sourire amusé. Les Eliots devaient tellement avoir l’habitude de l’argent et tout ce qui va avec. Lui, il était né d’une famille pas très riche, et n’avait connu que l’indépendance, ce qui était mieux, peut être. Enfin, il avait aussi volé tout ce qu’il avait envie d’avoir, donc, il n’avait jamais été réellement malheureux dans sa position sociale.
« Attends je reviens.»
Il retourna dans le bar, piqua une bouteille, avant de revenir vers Malicia, de l’ouvrir, et d’en boire deux trois grosses gorgées.
« Elle au moins, nous fera passer une bonne soirée ! »

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Malicia acquiesça d'un signe de tête. Oui, les seuls moments où les bouteilles font défaut, c'est quand il n'y en a plus. Autrement, elles sont toujours là pour consoler.
La cigarette de Malicia était terminée. Elle chercha une poubelle d'un coup d’œil qu'elle rejoignit l'espace de quelques secondes, avant de retourner se planter contre le mur. Et finalement, elle se laissa glisser jusque atterrir en bas.
" Alors, dis-moi, ta cavalière, c'est ta copine ? "
Oui, Malicia passait maintenant aux conversations piquantes.

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