(+ alexei) it was us against the world

it was us against the world (+ alexei)

Une simple soirée chez les mathers, comme beaucoup de soir d'ailleurs. Certes, tous les habitants de la maison n'étaient pas présents, mais une partie y était, buvant, fumant, dansant, comme le voulait la devise des verts. Sauf que moi, j'avais préféré resté dans ma chambre. Je ne me sentais pas vraiment d'humeur à aller m'amuser avec les autres. Gwen avait essayé de me motivé, mais finalement, elle était partie en compagnie de Grace. Cette dernière avait d'ailleurs dit de me laisser tranquille. Même si elle avait dit ça comme si elle s'inquiétait pour moi, je savais que la véritable raison était tout autre. Nous étions peut-être colocataires mais nous ne nous apprécions pas vraiment, et pour tout avouer, je ne faisais l'effort de me montrer sympathique envers elle que pour Gwen. Qu'est-ce que je ferais sans elle. Ainsi, la soirée battait son plein. Plusieurs fois, Gwen était revenue me voir, ainsi que Septembre qui semblait étonnée de pas me trouver parmi les fêtards, ou encore Malicia. Mais à chaque fois, je leur faisais comprendre, gentiment mais fermement, que je ne voulais pas quitter ma chambre. Je repensais à Solweig. Toute ma journée avait été morose et, à vrai dire, je ne m'étais même pas levée pour aller en cours. J'étais même restée en pantalon de jogging et débardeur, les cheveux en queue de cheval. Je n'avais même pas eu le courage de m'habiller correctement, ou même de me coiffer ou quoique ce soit. Je n'étais sortie de ma chambre que pour aller dans la salle de bain et manger un bout vers le milieu de l'après-midi. Et depuis, j'étais restée cloitrée. Elle me manquait, terriblement. Je ressassais tous ces souvenirs que nous avions en commun, tous ces moments passés ensemble et, maintenant encore, je regrettais mon comportement envers elle. Et dire que nous étions restées en froid pendant si longtemps. Voilà que je broyais à nouveau du noir. Soudain la porte s'ouvrit à la volée. Je me levais précipitamment de mon lit et sans même regarder la personne qui s'apprêtait à entrer, je lui lançais mon coussin à la figure: « Putain, j'ai dit que je voulais être seule ! » C'est alors que je vis réellement la personne qui se tenait au pas de ma porte, l'air étonné. Alexei. Tout de suite, je m'en voulu. « Désolé, je croyais que c'était Grace... » Excuse bidon...

it was us against the world.

La fin des cours approchaient à grand pas. J’avais terriblement hâte de plus avoir de cours et pouvoir faire ce que je voulais de mon été. Je comptais bien m’évader de cette ville pour ne plus voir mes parents et qu’ils n’essaient plus de contrôler ma vie, même si dans le fond, je savais très bien que peu importe la distance qui me sépare d’eux, ils réussiront toujours à se mêler de mes affaires. Bref, d’ici là, je continuais ma vie sur le campus. Heureusement, j’avais une autre famille ici, de personnes qui me ressemblaient plus, les Mathers. C’était la fête quasiment tous les soirs et aujourd’hui ne faisait pas exception. On s’habituait très rapidement à ce mode de vie, fraternisant avec les gens. Bien sûr, ce n’était pas toujours les mêmes qui étaient présents et comme j’étais du genre social, et encore plus une fois que j’avais bu, je m’amusais bien. La soirée se passait, comme toujours. Tout le monde dansait en buvant ou fumant et moi je finis par quitter le rassemblement pour me diriger vers le couloir des chambres. J’avais remarqué l’absence d’Elysia, mon… amie? Peut-être qu’elle était sortie, ou qu’elle glandait dans sa chambre, bref j’avais décidé d’aller la voir. Entre elle et moi c’était plutôt complexe, enfin avec elle tout l’est à la base. Et pourtant, je l’apprécie mais je lui en veux d’être partie sans m’avoir donné de nouvelles pendant si longtemps après... Bref. Je ne savais pas comment agir avec elle, donc j’essayais de faire comme si de rien n’était, ce qui était plutôt difficile parfois. J’ouvris la porte sans cogner, ma bière à la main. Je n’eus même pas le temps de voir si elle était là ou non que je reçu un coussin à la figure, accompagné de : : « Putain, j'ai dit que je voulais être seule ! » Je la regardai enfin, fronçant les sourcils. La jeune femme était debout devant moi, pas du tout arrangé, ce qui n’était pas vraiment son genre. Je veux bien croire qu’on n’est plus aussi proche qu’avant, mais j’aurais tout de même apprécié un accueil un peu plus chaleureux. J’attendais en silence, je ne sais quoi, mais enfin elle reprit la parole. « Désolé, je croyais que c'était Grace... » J’haussai les épaules, je n’étais pas certain si je devais la croire. La manière elle avait dit ça me faisait plutôt croire qu’elle avait vraiment envie d’être seule. « Je peux partir hein, si tu veux ! » Je lui souris légèrement, restant tout de même dans la chambre, la porte ouverte. Ça m’étonnait un peu d’elle qu’elle soit restée dans son lit alors que pas si loin se trouvait une fête. Enfin avec elle, il ne faut pas toujours cherché de logique. « J’étais juste venu voir ce que tu faisais, comment t’allais… » Je baissai le regard, me trouvant un peu stupide. J’avais quasiment l’air de la surveiller, mais dans le fond, c’est juste que je tenais à elle, beaucoup.

it was us against the world (+ alexei)

Cette journée avait été sans doute l'une des pires de la semaine. La veille encore, je me sentais bien, souriante, ne pensant qu'à la soirée qui se préparait le soir, passer un bon moment avec Ashlyn, ou encore Gwen. Et puis, à mon réveil, toute conviction était partie. Je ne voulais rien faire, je ne voulais voir personne. Heureusement, mes deux colocataires m'ont laissée pour partir en cours. Peut-être avaient-elle senti le besoin de me laisser avec moi-même? Ce n'était sûrement pas Grace qui avait fait le premier pas en partant. Non, je ne l'aimais pas et elle me le rendait bien. Tout ça à cause d'un mec, Konrad. Cette fille était vraiment jalouse. Je ne lui avais pourtant rien fait, juste fréquenté un gars, qui, de toute manière, ne lui appartenait même pas. J'ai d'ailleurs appris qu'il venait de se mettre en couple avec Emma, une fille que j'apprécie. Enfin bref. Ainsi donc, en cette soirée de mi-mai, je me retrouvais seule dans la chambre où venait d'entrer Alexei tandis qu'en bas, une ambiance festive régnait. Je lui avait jeté mon coussin en pleine poire mais je m'étais excusée. Pourtant... « Je peux partir hein, si tu veux ! » Directement, alors qu'il n'avait même pas fait un pas, je criais: « NON! » Alors là, ça venait vraiment du coeur. Non, je ne voulais pas qu'il me laisse. J'avais quand même dégager toutes les autres personnes qui étaient venues me voir, mais lui, c'était différent. Il avait toujours été différent des autres à mes yeux, et ce, depuis que l'on se connaissait alors que j'étais encore chez les Eliots. « J’étais juste venu voir ce que tu faisais, comment t’allais… » Sans savoir pourquoi, je me mis à rire sèchement. « Parce que tu te fais du soucis pour moi maintenant? Il me semble que la dernière fois qu'on s'est parlé, tu ne voulais même plus me voir! » À peine avais-je prononcé ces mots que je m'en voulais. Il partait d'une bonne intention, mais il fallait toujours que je complique tout. Nous n'étions plus comme avant, à rire, à s'amuser ensemble, à se faire des câlins. Non, tout ça, c'était du passé... Je savais que c'était de ma faute, que je ne devrais pas trop en demander, mais il me manquait, terriblement. Certes, par moment, il fait comme si je ne l'avais pas quitté, mais des jours, il me tirait une de ces gueules. Comme la dernière fois où il m'avait piqué une petite colère pour rien. Non, ce n'était pas pour rien, c'était pour avoir quitté Harvard sans rien dire; c'était pour l'avoir laissé dans ce lit alors que nous venions de passé une nuit d'amour; c'était pour ne pas lui avoir donné de nouvelles pendant 8 mois; c'était pour l'avoir rayé de ma vie du jour au lendemain. Il ne me l'a jamais avoué, mais je sais que c'est pour tout ça que maintenant, nous ne sommes plus comme avant. Mais je voulais qu'il me pardonne, qu'on retourne en arrière, qu'on redevienne comme avant. Parce qu'il me manque.

it was us against the world.

J’avais l’habitude dans ce genre de soirée de me défoncer, comme tous les autres autour de moi en fait. Va savoir pourquoi, j’avais remarqué l’absence d’une belle jeune et décidé de quitter la chaleur de la grande pièce avec des dizaines d’autres étudiants pour monter dans les chambres. Déjà légèrement étourdi par l’alcool que j’avais déjà dans le sang, je marchais jusqu’à la chambre d’Elysia, croisant quelques autres étudiants. Certains allaient seulement chercher des trucs dans leurs chambres et d’autres montaient plutôt dans leur lit. Vous voyez comment ils sont sages, déjà dans le lit à cette heure. Bref, moi je n’avais trouvé personne et ce ne serait sûrement pas en allant trouvé mon amie que ça allait finir comme ça. Enfin, on l’avait déjà fait et je m’étais réveillé seul dans le lit puis quand j’ai voulu la revoir elle avait disparu. Tout de même sympa. Depuis qu’elle était revenue, je n’étais pas des plus gentils avec elle, enfin c’était un peu normal je crois, donc c’était con d’aller la voir là, mais elle me manquait terriblement. Je fus accueilli de manière plutôt intense dans sa chambre. C’est plutôt rare qu’on me jette un coussin à la figure pour me dire bonjour. Au moins, elle a de l’originalité. Je répondis au fait qu’elle voulait être seule en disant que je pouvais partir, un : « NON! » sorti rapidement de la bouche de la jeune femme et ça me fis sourire. Elle avait été si naturelle, directe, je resterais peut-être malgré tout. « D’accord, si tu me promets de ne plus rien me lancer ! » Je lui un clin d’œil, bien sûr, je rigolais. Je supposais que là n’en avais pas été son intention, mais j’avoue que j’aurais pu cogner. Chose que je n’avais vraiment pas pensé en arrivant devant la porte. Lui disant la raison de ma venue, elle se mit à rire. Je ne sais pas pourquoi mais ça me faisait un peu mal au cœur… « Parce que tu te fais du soucis pour moi maintenant? Il me semble que la dernière fois qu'on s'est parlé, tu ne voulais même plus me voir! » Décidemment la jeune femme ne me comprenait vraiment pas. Enfin elle avait raison que je n’étais vraiment pas constant avec elle. Un jour j’étais comme avant et l’autre la colère de ce que l’avais fais. Sans oublier la confusion que j’avais à son égard, à savoir comment je la considérais finalement. Bref, tout ça faisait qu’elle pensait à présent que je ne me souciais pas d’elle, ce qui, bien sûr, elle totalement faux. Mais je ne pouvais pas lui dire tout ça. Je venais de rester un moment en silence, totalement perdu dans mes pensées et Ely me trouverait sûrement étrange, je soupirai légèrement, la regardant. « Je... Je me soucis de toi ouais, et pas que depuis ‘’maintenant’’. » Je levai les yeux au ciel, je détestais qu’on essaie de m’interpréter, surtout lorsqu’on ne me comprenait pas comme elle en ce moment. Et pourtant, avant on se connaissait par cœur, mais aujourd’hui elle était différente et dans le fond, qu’est-ce que ça peut bien faire comment je la considérais avant? Elle n’est plus la même. « Je sais, j’ai changé d’avis. Enfin non, mais jamais je ne voudrai carrément plus te voir, ce n’est pas mon genre, moi. » J’étais un peu méchant là, lui lançant une pique que moi je ne pourrais l’éliminer carrément de ma vie comme elle avait fait.

it was us against the world (+ alexei)

« D’accord, si tu me promets de ne plus rien me lancer ! » Je rougis alors doucement, presque honteuse de mon comportement, avant de sourire. Par la suite, sans savoir pourquoi, il a fallu que je l'agresse avec mes mots. Ce n'était pourtant pas mon genre d'être ainsi, et jamais je ne m'aurais cru capable de me comporter ainsi avec Alexei, mais le fait été là, je l'avais fait. Tout de suite après avoir prononcé ces mots, je me sentis mal. Je savais pertinemment que je n'aurais pas dû, que tout se ce que je cherchais là, c'était de me disputer avec lui. Je ne suis pas du genre à chercher les embrouilles, je ne l'ai jamais été et je ne le serais sans doute jamais. Mais juste à cet instant, sans savoir pourquoi, il a fallu que je lui crache mon venin en pleine gueule. D'abord le coussin, puis ça... Il aurait certainement dû rester en bas au lieu de venir me voir... Je voyais bien que mon comportement l'avais blessé, moi même je me sentais terriblement honteuse et presque dégoûtée. Le silence s'installa alors, un silence pesant. Et tandis que j'allais m'excuser, il ouvrit la bouche. « Je... Je me soucis de toi ouais, et pas que depuis ‘’maintenant’’. » Je le savais très bien ça, qu'il s'était toujours soucié de moi, même après ce que je lui avais fait. « Je sais, j’ai changé d’avis. Enfin non, mais jamais je ne voudrai carrément plus te voir, ce n’est pas mon genre, moi. » Ce qu'il me dit me toucha profondément. Je n'avais jamais voulu ça, j'avais besoin de changer d'air, de me reprendre, de laisser un peu le passé, de revenir plus forte. Et j'avais sans doute fait l'erreur de ma vie en laissant tout ce beau monde derrière moi, ces personnes qui m'aimaient, qui auraient tout fait pour m'aider, comme Presley, comme lui, comme Solweig. J'avais été profondément égoïste et les conséquences étaient devant moi. Plus rien ne serait comme avant. Je baissais alors les yeux. « Je sais que j'ai fait une erreur... Je n'ai jamais voulu vous laisser, que ce soit toi ou encore Sky, ou qui que ce soit. J'avais vraiment besoin de partir, d'essayer de me reprendre, de repartir à zéro... » Ce que je ne disais pas pourtant, c'est qu'une seule et unique personne avait été au courant de mon départ, et qu'elle avait été la seule à avoir de mes nouvelles. Donc en soi, peut-être que je n'avais pas eu le courage de les laisser tous derrière moi; peut-être que je n'avais pas eu le courage de rester réellement toute seule; peut-être que je n'avais pas eu le courage de tourner la page, tout simplement. Je savais que j'avais changé, qu'il ne me reconnaissait plus. Même moi, je le savais. Et peut-être que c'est à cause de ça que nous ne sommes plus comme avant. Surtout en ce moment où je traversais vraiment des périodes de hauts et de bas. Mon humeur était comme une montagne russe. Je savais que j'avais besoin d'aide. Mais je ne voulais pas. Je n'osais pas.

it was us against the world.

La jeune femme disait peut-être que j’étais d’humeur variable avec elle mais en fait, elle n’était pas vraiment mieux que moi. C’était vraiment nul puisqu’avant on était vraiment proche. Toujours ensemble, à parler de n’importe quoi. Et puis aujourd’hui on avait quasiment de la difficulté à avoir une conversation normale, et pourtant je ne cessais d’espérer que ça redevienne comme avant entre nous. Enfin, comme avant c’était peut-être un mensonge aussi, ou pas. C’était beaucoup trop confus dans ma tête que je ne savais même pas ce que je désirais, j’étais vraiment stupide dis donc. Sérieusement, s’attacher à une fille qui part le matin avant qu’on se réveille et surtout qui disparait pendant 8 mois pour je ne sais qu’elle raison, ça ne donnait rien. Elle méritait juste que je l’efface de ma vie comme elle avait pour moi. Cependant, je n’y arrivais tout simplement pas, et je ne savais pas pourquoi. Surtout qu’aujourd’hui, Ely n’était plus celle que j’avais connu. J’aurais peut-être du rester en bas à fêter avec les autres. Je devrais peut-être arrêter de suivre mes envies. Sérieusement, j’ai des bulles qui me passent parfois dans le cerveau. Mais bon, je n’étais pas pour partir maintenant de sa chambre, ça empirait juste les choses. Enfin, est-ce que ça pouvait être pire que maintenant ? « Je sais que j'ai fait une erreur... Je n'ai jamais voulu vous laisser, que ce soit toi ou encore Sky, ou qui que ce soit. J'avais vraiment besoin de partir, d'essayer de me reprendre, de repartir à zéro... » Je souris légèrement, baissant le regard. Au moins, c’était mieux que les précédentes choses qu’elle m’avait dit. Toutefois, je m’en voulais à présent de lui avoir rappelé qu’elle était partie et derrière ça que je lui en voulais. Je crois d’ailleurs que je ne lui ai jamais vraiment dis. Enfin pas directement mais la jeune femme est tout de même intelligente et vu ma manière d’agir avec elle, celle-ci doit sûrement s’en douter que je ne lui ai toujours pas pardonné. « Désolé, je voulais pas dire ça, enfin… » Bien sûr que si c’est ça que j’avais voulu dire, j’avais voulu lui rappeler son erreur, mais ce n’était vraiment pas sympa. Et je m’en voulais déjà. Je suis beaucoup trop spontané, je devrais réfléchir avant de parler parfois, non tout le temps. « Essayer de te reprendre… et tu crois que t’as réussi? » Je la regardai à nouveau, tout aussi sérieusement. Je ne savais pas trop elle avait cherché quoi en partant en fait. Je ne savais pas c’était dans le but de devenir comment. J’étais curieux, trop curieux et ça me démangeais de savoir ça pendant un moment. Peut-être que dans le fond la Ely d’avant ne lui plaisait pas et pourtant, à moi oui.

it was us against the world (+ alexei)

C'est dans ces moments-là que je détestais ce que je suis devenue, que je me détestais tout court en fait. Je ne m'acceptais pas, je ne l'ai jamais fait. Je me suis toujours cachée dans une ombre, derrière un masque et même maintenant, je ne sais pas qui je suis réellement. J'avais été la fille timide et coincée, celle qui n'osait rien dire, rien de faire de peur de blesser les autres, celle qui gardait tout pour elle-même jusqu'à en exploser. Et j'ai explosé. Je suis devenue celle que je suis maintenant, plus sociale, plus extravertie, plus je-m'en-foutiste, plus franche. Je pensais que les gens m'apprécieraient plus, que j'aurais plus d'amis, et ça avait été le cas, mais j'avais perdu des êtres chers; certains ne me comprenaient plus. Peut-être était-ce là mon erreur. J'avais décidé de partir. J'aurais dû rester, ils m'auraient aussi aidé, ils auraient vu mon évolution, ils m'auraient compris -ou pas. Je suis passée d'une Eliot à une Mather avec toutes les conséquences qui venaient avec. Et depuis la disparition de Solweig, j'étais d'une humeur versatile tout le temps. « Désolé, je voulais pas dire ça, enfin… » Je lui souriais alors, tristement. Mensonge, je savais très bien que c'était ce qu'il voulait dire. Il ne me l'a jamais dit clairement, mais je savais pertinemment que c'est ce qu'il voulait m'avouer depuis mon retour. Qu'il m'en voulait réellement pour l'avoir laissé seul ce matin-là, de l'avoir laissé seul sans aucunes nouvelles pendant 8 mois, de l'avoir abandonné tout court. « Si, c'était ce que tu voulais dire... » Je lui sortais alors sa vérité qu'il avait préféré cacher au fond de lui. « Essayer de te reprendre… et tu crois que t’as réussi? » Sa question, je ne savais pas comment y répondre. Si je disais oui, comment réagirait-il? Mais si je disais oui, ce serait aussi un mensonge. Parce que finalement, je suis revenue au point de départ. Si je disais non, il m'en voudra sans doute encore plus d'être partie comme ça. Je me mordis alors la lèvre. Je ne savais pas, je n'en savais rien. Bien sûr, Konrad avait réussi à me changer, mais avais-je vraiment choisi la meilleure personne possible? Après tout, c'était Konrad, tout le monde savait ce dont il était capable... « Je... je ne sais pas... » C'était la seule réponse que j'avais pu lui donner. Parce que c'était la vérité. Au tout début, en revenant, je me sentais vraiment bien, vraiment libérée. Mais maintenant, je n'étais plus sûre de rien...

it was us against the world.

C’est certain que tout le monde change au fil du temps et surtout de leur expérience. On ne pouvait reprocher à quelqu’un d’avoir changé, puisque dans le fond, on le faisait tous. Toutefois, pour Ely ça avait été vraiment radicale, je ne la reconnaissais même plus. Je me souvenais avant lorsque je ne la connaissais pas et qu’elle trainait avec ma sœur. Je n’avais même pas eu envie de la connaitre tellement elle était renfermée, mais elle avait fini par s’ouvrir à moi, restant elle-même. Pas que je n’aimais pas celle d’aujourd’hui, c’est simplement que ça me perturbait quelque peu de la voir comme ça. Probablement parce que je la considérais avant comme plus qu’une sœur pour moi, mais aujourd’hui, j’en savais carrément rien. Elle me sourit alors que je lui disais que j’étais désolé. Je me sentais comme si c’était écrit en grosse lettre sur mon front que c’était un mensonge. Faudrait peut-être que j’apprenne à mentir, enfin avec certaines personnes c’est plus facile, mais pas avec Ely. « Si, c'était ce que tu voulais dire... » Je soupirai, baissant le regard sur mes pieds. La jeune femme avait totalement raison, et c’est ça qui me faisait chier. Elle arrivait apparemment toujours à me comprendre, à me deviner, alors que je moi je merdais à simplement savoir si elle allait bien. Je ne savais pas ce qui clochait avec moi pour que je n’y arrive plus. « Bon peut-être, mais pas méchamment… » Je voulais bien sûr qu’elle sache que je lui en voulais pour tout, oui tout puisqu’il y avait tant de chose. Mais je ne pouvais tout de même pas être méchant avec elle pour ça. C’était ses choix, et j’étais simplement un ami, parmi tant d’autre, donc je ne pouvais lui dicter sa vie. « Je... je ne sais pas... » Fus la seule réponse que j’obtins lorsque je lui demandai si elle croyait qu’elle avait réussi à se reprendre. Bien sûr elle était différente, mais est-ce que c’était vraiment comme ça qu’elle voulait être? Apparemment, la jeune femme ne le savait pas, ce qui était un peu stupide, selon moi. Il me semble que quand on fait quelque chose d’aussi gros, étant quitter toute sa vie pendant plusieurs mois, on s’arrange au moins pour que ça serve à quelque chose. Mais non, la jeune femme n’en savait rien et ça m’énervait. « Tu ne sais pas ? Ça vraiment été utile alors de faire tout ça, dis donc. » J’étais très sarcastique en ce moment. Je ne lui avais pas pardonné tout ça, mais je devrais peut-être oublier aussi. Après tout, Ely ne devait pas tant tenir à moi si elle pouvait m’effacer sans aucunes difficultés pendant un moment.

it was us against the world (+ alexei)

J'étais totalement perturbée. Par sa présence, par ses questions, par moi-même aussi. Parce que je ne savais plus quoi faire, comme me comporter, comment faire pour me pardonner. J'avais l'impression que ce n'était plus possible, malgré mes excuses. Je le sentais tellement distant alors qu'il était juste à quelques mètres de moi. Et ça me tuait. « Bon peut-être, mais pas méchamment… » Non bien sûr, il ne voulait sans doute pas me blesser, mais le mal était fait. Par contre, quand je lui répondis que je ne savais pas si j'avais réussi à me reprendre, là, il l'avais vraiment mal, mais très mal pris. Je le voyais s'énerver d'un coup et sa voix sarcastique me fit sursauter. Je n'aurais jamais cru qu'un jour, il s'adresserait ainsi à ma personne. « Tu ne sais pas ? Ça vraiment été utile alors de faire tout ça, dis donc. » En plus de l'avoir blessé, je l'avais mis en colère. Je ne savais vraiment pas quoi faire. J'avais peur qu'il parte, là, tout de suite. Et dans un élan de panique, je le pris par le pan de son haut alors qu'il n'avait même pas bougé. Comme pour l'empêcher de sortir de ma chambre, de m'abandonner comme j'avais pu le faire. « S'il-te-plait, t'en vas pas... Je... J'suis vraiment désolée de t'avoir abandonnée, crois-moi, j'voulais pas. Si tu savais à quel point je regrette maintenant. Je... me laisse pas... » Je ne savais pas ce que j'avais sur le coup, mais j'avais vraiment peur. Je sentais à quel point il s'était éloigné, comme s'il avait mis un mur entre nous. Et là, j'avais l'impression qu'il allait vraiment franchir la porte et me laisser. Il ne pouvait pas partir, je ne supporterais pas qu'une autre personne me quitte. J'avais vraiment du mal ces derniers temps. Même si je continuais de repousser les autres, il y en avais juste d'autres que je ne pouvais pas quitter, d'autres qui devaient rester à mes côtés, comme Alexei. « Je sais que plus rien ne sera comme avant entre nous. Je sais que tu dois me détester même. Mais... me laisse pas toute seule je t'en supplie. Tu peux me détester autant que tu veux, te venger aussi... mais ne m'ignore pas... » Peut-être étais-je en train de tout exagérer, mais cette panique ne voulait juste pas me quitter. Je ne savais plus ce que je faisais, je ne comprenais même plus ce que je disais. J'étais tellement confuse par rapport à moi-même ces derniers jours. Je ne savais pas ce que je voulais, je ne savais pas ce que je faisais, je ne savais plus qui j'étais. Il y avait des jours où je me sentais bien, sereine, normale; et d'autres où je remettais tout en question. Et aujourd'hui en faisait parti.

it was us against the world.

Sérieusement, qu’est-ce que je faisais toujours ici à espérer ? En fait, je ne savais même pas qu’est-ce que j’espérais. Ely ne redeviendrait pas comme avant tout simplement parce que je lui parle un peu ou plutôt, elle ne redeviendrait jamais comme avant, ce qui me faisait un peu chier pour dire vrai. Je préférais celle d’avant, même si Ely avait avant beaucoup confiance en elle. Je ne sais pas pourquoi mais je m’étais vraiment attaché à cette jeune femme, comme une sœur j’avais cru. Je le crois toujours, ou pas. Enfin je n’en sais toujours rien et ça ne me donne rien de me casser la tête en ce moment pour essayer de comprendre puisqu’on était si distant à présent. Je détestais ça bien sûr, mais je ne pouvais pas faire grand-chose pour changer cela. Bref, je ferais sûrement mieux de retourner me défoncer pour l’oublier là, car à trop penser je vais finir par avoir mal à tête. Les réponses qu’elle me donnait m’insultait plus que d’autre chose, je devrais peut-être juste me taire et arrêter de vouloir tout comprendre, ça ne donnait apparemment rien. J’étais toujours planté devant elle, alors qu’elle s’approcha rapidement de moi, attrapant le pan de mon t-shirt. « S'il-te-plait, t'en vas pas... Je... J'suis vraiment désolée de t'avoir abandonnée, crois-moi, j'voulais pas. Si tu savais à quel point je regrette maintenant. Je... me laisse pas... » Je baissai le regard sur elle, je n’aimais vraiment pas la voir dans cet état, mais c’était de ma faute malheureusement. Ma manière d’être avec elle n’était pas des plus sympas. Je la regardais toujours, ses beaux yeux puis ses lèvres qui me donnaient le goût de plaquer les miennes sur elles. Je soupirai, chassant cette idée de ma tête. « Je sais, je sais que tu regrettes Ely, mais ça change rien à aujourd’hui… Et là tu me demandes de ne pas te laisser, mais c’est carrément ce que toi tu as fais. » Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, c’était en effet ce que la jeune me disais en ce moment. De toute façon, je tenais beaucoup trop à elle pour l’abandonner maintenant, alors que je voyais clairement qu’elle n’allait pas bien. J’aimerais être assez fort pour me venger, mais je ne le suis malheureusement pas, ou heureusement pour elle. « Je sais que plus rien ne sera comme avant entre nous. Je sais que tu dois me détester même. Mais... me laisse pas toute seule je t'en supplie. Tu peux me détester autant que tu veux, te venger aussi... mais ne m'ignore pas... » Détester? Elle croyait vraiment que je la détestais? Malgré tout ce qu’elle avait fait, j’en étais incapable. J’aurais probablement du, l’ignorer, l’effacer, mais même après 8 mois d’absence et une personnalité totalement différente, je ne pouvais la jeter comme ça de ma vie. Elle était toujours près de moi et, ne sachant plus trop quoi dire, je me rapprochai encore plus d’elle pour la prendre dans mes bras, la serrant contre moi. J’aimerais tant lui dire que je ne lui en voulais pas, que je lui avais pardonné mais ce n’était pas le cas. Ça serait pourtant tellement plus simple. « De toute façon, c’était comment avant… » Dis-je pour briser le silence. C’était plutôt une pensée, que la jeune femme ne comprendrait probablement pas. Je voulais dire par-là que je ne savais même pas qu’est-ce qu’on avait été avant. Je l’avais toujours considérée comme ma sœur, mais on ne finit pas dans le même lit que sa sœur normalement. « Et je te déteste pas, je t’en veux toujours, beaucoup, mais je ne peux pas te détester. » Ce mot était beaucoup trop fort, faux pour la situation. Je ne pouvais tout simplement pas la laisser continuer de penser ça.

(Contenu sponsorisé)