[Evelyn - Jessica] Perdue à Harvard

J’écoute attentivement les paroles de Jessica, mieux que ça, je les bois. Je fixe les mouvements de ses lèvres qui m’expliquent alors qu’elle sort tout juste d’une relation. Je suis touchée qu’elle se confie si rapidement à moi, comme je l’ai fait quelques instants auparavant. Il arrive dans la vie que l’on rencontre des personnes avec qui parler est immédiatement quelque chose de naturel, avec qui les confidences pleuvent et la confiance s’instaure dès le départ. Peut-être que cela vient du fait que nous ayons les mêmes racines, à moins que ce ne soit uniquement la magie de certaines rencontres. J’attends que Jessica cesse totalement de parler pour répondre, je ne souhaite nullement la couper dans son histoire, et je suis émue par sa rupture. J’ai moi-même déjà ressentie la douleur de perdre l’être aimé, et je ne le souhaite à personne, pas même à ma pire ennemie. « Les ruptures ce n’est jamais évident, j’essaie à chaque fois de me dire que ce n’est pas un fin, que c’est le début d’autre chose. » Dis-je d’un ton que je souhaite réconfortant. Alors tout s’explique, Jessica n’est pas intéressé par le charmant brun qui scrute chacun de ses faits et gestes car elle est plus attirée par la gente féminine. Si je n’ai moi-même jamais eut d’expériences avec une femme, je n’ai aucun problème avec les préférences sexuelles des uns et des autres. Pour moi, l’amour n’est qu’une magie qui s’instaure entre deux personnes, sans qu’il ne soit obligé qu’il s’agisse toujours d’un homme et d’une femme. L’amour n’a pas de sexe. C’est ce que disait toujours ma mère, qui dans sa jeunesse et encore après, a toujours défendu la cause homosexuelle. Certainement en partie à cause de mon oncle qui lui-même aimait les hommes et ne pouvait malheureusement pas l’afficher dans une famille bien trop stupide. J’hoche la tête lorsque Jessica tente de rendre sa rupture moins déprimante. « Oui, Harvard regorge de personnes superbes, alors il n’y a nul doute que de nouvelles rencontres t’aideront à te changer les idées. Le tout c’est d’éviter de se morfondre et de manger de la glace tous les soirs. Il faut aller de l’avant. Et malheureusement, je sais de quoi je parle. » Dis-je finalement en repassant à toutes ces nuits où durant ma grossesse, j’avais essuyé mon chagrin à l’aide de pots de glace Häagen-Dazs. Je décide de ne pas partager cette anecdote et d’ailleurs je n’en ai pas le temps. Mon téléphone sonne et je décroche, ma mère est impatiente de mon retour, elle aimerait bien rencontrer un homme avec qui elle discute sur l’un de ses sites de rencontre. Ma mère retombe en adolescence et ce n’est pas évident à gérer, pourtant je n’ai pas le choix. Je m’excuse auprès de Jessica avant de m’en aller, lui proposant de se rejoindre à la Cabot House, le lendemain soir pour la séance photo.

Je dévale les escaliers, j’ai lissé mes longs cheveux blonds et j’ai enfilé une somptueuse petite robe noire, qui s’arrête sur le haut de mes cuisses sans pour autant dévoiler mon décolleté. Je ne sais pas vraiment quelle genre de photo Jessica prend, j’ai pour cette raison hésité des heures devant mes vêtements et puis j’ai choisis une robe et j’ai décidé que j’en changerai si elle ne convient pas. De toute façon, les vêtements ne manquent pas dans le dressing que je partage avec Elia et Constance. J’ouvre la porte et découvre Jessica, superbe sur le pas de la porte. Je l’invite à entrer sans cesser de sourire et lui demande de me suivre jusqu’en haut. Je pousse la porte de la chambre et la referme derrière nous. « Bienvenue chez les Cabots ! » Lançais-je dans un murmure. « Molly est finalement endormie, alors je ne sais pas si ce sera possible de la prendre en photo… En tout cas bienvenue dans ma chambre… » Ce n’est pas uniquement la mienne, je la partage avec deux autres Cabots, mais elles nous ont laissé la chambre pour la séance photo. « Installe toi, tu veux peut être mangé ou boire quelque chose ? A moins que tu ne veuilles commencer immédiatement les photos ? »

Avant même son arrivée, j’avais tout prévu. J’avais confectionné quelques petites choses à manger, si jamais elle n’avait pas dîné en arrivant, et j’avais remonté de la cuisine, plusieurs bouteilles de sodas. Je m’empare d’un verre dans lequel je déverse une bonne partie de la bouteille de Coca, et je le lui tends avant de m’empresser de boire à mon tour, un verre de jus de fruit. Je suis déjà si stressée à l’idée de jouer les mannequins, qu’une dose de caféine en plus ne serait pas une bonne idée. Le liquide glace le fond de ma gorge lorsque je finis le verre d’un cul sec et je m’apprête à obéir à la jeune photographe. Mes débuts devant l’objectif sont catastrophiques, je ne sais pas vraiment comment me tenir, Jessica doit le sentir puisqu’elle me guide. Je m’assois sur le lit, prends quelques positions différentes, détachent ma longue chevelure blonde, je joue avec sur quelques clichés avant de me lever cette fois-ci, mettant mes mains sur mes hanches et posant sous toutes les coutures. Finalement, au bout de quelques minutes, je me détends et je prends les choses comme un jeu. C’est plutôt plaisant en fait, c’est amusant et je me lance alors presque seule dans l’expérimentation de nouvelles poses. Je marche, je lui lance mon regard le plus dur, et l’instant d’après le plus sensuel. Je fais mon maximum pour qu’elle ne perde pas son temps ce soir. « J’ai hâte de voir le résultat. » Dis-je entre deux poses. « Si l’on continue, je vais avoir un book complet ! » Ajoutais-je avant de cesser ce petit jeu. Jessica me demande si j’ai d’autres vêtements. Je repousse mes cheveux en arrière et me dirige vers la petite porte près du bureau. Je l’ouvre et ce n’est pas une armoire que j’ouvre, mais plutôt un immense dressing. La résidence Cabot est très certainement l’une des seules à proposer de si grands dressing à ses occupantes, mais il faut dire que nos virées shopping sont si fréquentes que nous en avons besoin. Des dizaines de petites robes sont centrés, des shorts, des jupes, des pantalons sont pliés impeccablement. Les hauts ne manquent pas non plus, et dans un coin, de la lingerie est même visible. Je ne suis pas superficielle, l’apparence n’est pour moi pas primordiale mais j’ai toujours eut un faible pour les vêtements, pour la mode. J’aime simplement être en valeur dans mes tenues et dès que je craque sur une fringue, je ne peux résister. Ma mère dirait que ce petit penchant me vient de mon père, qui était riche certes mais surtout très dépensier. « Je te laisse choisir, je te fais confiance, c’est toi la professionnelle. » Dis-je en faisant glisser la fermeture éclair de ma robe. Je la laisse glisser sur mes hanches, dévoilant une silhouette élancée et presque dévêtue. Je suis pudique en général, mais Jessica a dut déjà voir des dizaines de silhouette en sous-vêtements si elle est photographe, alors j’espère que cela ne la dérange pas. « Il y a quelque chose qui pourrait convenir pour la suite de la séance photo ? » La questionnais-je finalement.

Je suis surprise du choix de Jessica, en réalité, je ne m’attendais pas à ce genre de séance photo, j’ai un complexe particulier avec mon corps, notamment depuis ma grossesse, j’ai l’impression d’être hideuse et me dévoiler à ce point me met mal à l’aise, surtout en sachant qu’il restera de ce moment des traces photos. Mais le meilleur moyen d’affronter un obstacle et de s’y confronter, alors je décide de prendre sur moi pour en finir avec ce genre de complexe. Qui sait, Jessica pourrait même me réconcilier avec mon corps au final ? J’hoche alors finalement la tête en m’emparant de l’ensemble qu’elle a choisi. Voyant sûrement le malaise sur mon visage, elle me propose de l’enfiler avec une jupe en plus. « Non, ça n’irait certainement pas ensemble et puis, cela va sûrement m’aider à décomplexer… » Je fixe l’ensemble des yeux un instant cependant, hésitante. C’est sûrement l’un de ceux les plus sexy que je possède, j’ai un faible pour la lingerie, je ne peux passer devant une boutique sans fondre devant au moins un ensemble et l’attacher. « Je reviens. » Dis-je finalement en m’éclipsant un instant dans la salle de bain. Je ne suis pas assez à l’aise avec moi-même pour me changer devant Jessica que je connais si peu mais en l’espace de quelques minutes seulement, j’ai échangé mes sous-vêtements blancs pour les dessous en dentelle fournit par la demoiselle. Les jarretelles me donnent l’aspect d’une femme fatale et c’est un sourire timide sur le bout des lèvres que je ressors finalement. Je tente de faire diversion pour ne pas qu’elle ne remarque ma gêne. « Tu penses qu’il faut que j’attache mes cheveux ou je les laisse comme cela ? » Dis-je en m’approchant d’une Jessica qui me scrute de la tête au pied… « Jessica ? » Demandais-je finalement n’observant que peu de réactions à ma question.

J’essaie d’être la plus détendue possible alors que je pose en si légère tenue. La dentelle laisse deviner sans difficulté les courbes les plus intimes de mon corps et pourtant je me détends peu à peu alors que l’appareil capture certains instants. Jessica me met à l’aise et je pose alors sans aucune retenue, tentant tout de même de rester délicate sur mes poses. Pourtant, rapidement, je comprends qu’il se trame quelque chose et je descends immédiatement du lit sur lequel je posais allongée pour me diriger vers Jessica qui ne semble pas aller très bien. Je dépose ma main délicatement sur sa joue et remonte légèrement son menton pour plonger mes prunelles émeraude dans ses yeux profonds. Je suis tout à coup inquiète, elle semble ne pas être en pleine forme et je m’en veux d’avoir accepté cette séance photo si tard, peut-être est-elle réellement fatiguée. Avec un emménagement si proche et une reprise des cours à Harvard, elle n’a pas du dormir énormément ces derniers temps… Elle tente de me rassurer. Des migraines semblent l’assaillir lorsqu’elle photographie un peu trop longtemps. Ma bouche se mue en une moue désolée et j’acquiesce finalement. « Tu es sûre que ça va aller ? » Je ne comprends pas exactement ce qu’il est en train de se passer réellement, mais j’ai l’intime sensation que Jessica n’est pas totalement sincère. Peut-être que finalement, elle regrette de m’avoir proposé cette séance photo, peut-être que je suis le modèle le plus pitoyable de ce continent mais elle ne me laisse pas le temps d’y réfléchir d’avantage. Son épaule échappe à mon contact et elle se dirige vers le dressing pour s’emparer d’un ensemble de lingerie. Sa voix résonne et alors je suis surprise par sa question. C’est étrange tout de même. Elle est ici pour prendre des photos et elle souhaite essayer l’un de mes ensembles de lingerie… Dubitative, j’hoche cependant la tête. « Euh. Oui, si tu veux, il n’y a aucun souci… Celui-ci est particulièrement joli en plus, j’ai craqué dernièrement pour lui dans une boutique de lingerie, j’espère qu’il va t’aller, tu as été plus gâtée par la nature que moi en terme de poitrine… » Dis-je finalement.

Je pivote sur moi-même, pour me servir un verre d’eau glacé tandis que je devine que Jessica enfile l’ensemble. Il ne lui faut que très peu de temps pour être somptueuse dans celui-ci. Ses courbes féminines sont mises en valeur dans un telle ensemble et je suis stupéfaite du résultat. Elle est splendide, bien plus encore que je n’aurai pu l’imaginer. Cela la change tellement ! Je m’approche d’elle. « Il te va encore mieux qu’à moi ! Je te l’offre si tu veux ! » Lui dis-je tout en m’emparant de sa chevelure brune pour la remonter dans son cou. « Et si tu attaches tes cheveux comme ça, alors c’est le bouquet, personne n’osera te résister… »

Je porte un verre de jus d’orange à mes lèvres tout en affirmant à Jessica que cet ensemble lui va parfaitement bien. Elle se dirige jusque dans la salle de bain pour attacher ses cheveux et je l’y rejoins pour observer le résultat. Cela lui va tellement bien que je ne peux m’empêcher d’acquiescer. Jessica est une femme merveilleusement belle, et j’aimerai lui apprendre sans la froisser à se mettre d’avantage en valeur, c’est l’une des choses que je juge important. Toute femme est sublime, tant qu’elle sait se mettre en avant. Et Jessica n’échappe pas à la règle, pourtant elle évoque le fait que sa poitrine est un peu trop serrée dans cet ensemble qui pourtant lui va si bien, et elle s’empresse de dégrafer le bout de tissus pour le retirer. Je suis étonnée de sa facilité à se dénuder dans un premier temps, mais je ne dis mot. Je dépose mon verre sur le coin du lavabo tandis qu’elle s’approche de moi et me demande d’ôter le mien pour pouvoir observer mes seins. Mes grands yeux s’écarquillent pour la dévisager. Je ne comprends pas immédiatement ce qu’elle me demande et je me sens tout à coup mal à l’aise. Je suis pudique, et il y a des choses que je n’ose retirer. Mes sous-vêtements en font partie. Je me recule d’un pas alors et tente de cacher mes joues qui rosissent. « En réalité, je suis pas assez à l’aise avec mon corps pour oser en retirer d’avantage. » Dis-je sur un ton délicat. Et je comprends alors finalement dans le regard de Jessica que ce n’est pas exactement la réponse qu’elle attendait. Ce qui jusqu’à présent ne m’a pas effleuré l’esprit sonne alors comme une évidence, et je me souviens des mots échangés à la cafétéria de l’université. Sa rupture récente avec sa petite amie me semble être un point que j’ai négligé. Je me rapproche finalement de Jessica, mordillant ma lèvre inférieure, j’hésite un instant avant de me lancer. « Jessica je… Enfin, tu attends quoi exactement de moi ? » Risquais-je finalement, sur un ton hésitant. Je ne désire nullement la faire souffrir, en réalité, elle est magnifique et même si je n’ai encore jamais eut de relation avec une fille, je l’aurai choisi s’il avait fallu que je tente. Pourtant, je n’ai nullement envie d’aller plus loin ce soir et ce pour plusieurs raisons. Ethan étant la principale raison à tout cela. Il occupe mon esprit et mes pensées depuis que nous nous sommes rencontrés et je n’ai nullement la tête à me lancer dans une relation compliquée c’est pourquoi je ne faisais plus attention aux hommes. Mais jamais je ne me serai doutée que Jessica pouvait voir en moi peut-être une personne pour combler le vide qu’a laissé son ex petite amie. « Je suis vraiment contente de te connaître et je t’apprécie déjà énormément, cependant, je ne pensais pas que… Que tu me voyais comme autre chose qu’un modèle photo… » Je n’ai jamais été douée pour refuser des avances, et pour cette fois-ci c’est pire encore, Jessica est si adorable que la blesser me fait peur. « En fait il y a quelqu’un à qui je suis attachée en ce moment… » Lui avouais-je finalement….