(winie) strange night.

jeudi trois novembre, dans la nuit Ces derniers jours n'étaient pas faciles ni pour moi ni pour Marnie. Et bien que l'on dormait ensembles, j'avais cette impression qu'aucun de nous n'arrivait à réellement bien dormir. Il y avait quelques somnolences par-ci par-là, mais rien de bien concret. Pas de réel sommeil réparateur. Et cette nuit ne dérogeait pas à la règle. Mes pensées oscillant entre la grossesse de Marnie, son état de santé -mental-, ces fichus cauchemars qui ne voulaient pas disparaitre et enfin cette fameuse question que j'avais envie de lui poser. Ne sachant tout simplement pas comment l'amener. Est-ce que je devais faire quelque chose d'officiel ? Ou juste la lâcher comme ça. Marnie à mes côtés, mes bras l'enlaçant, je ne savais pas si elle dormait ou si elle tentait de l'être. Tu dors ? Lui demandais-je en lui murmurant la question au creux de son oreille. Et lorsque je la vis bouger, je compris que ce n'était pas le cas. Ou alors je venais de la réveiller.. Je fermais mon étreinte sur elle, afin qu'elle reste telle qu'elle était. Quelques baisers dans son cou, je lui demandais enfin, de la même façon que la question précédente. Est-ce que tu m'épouserais si je te le demandais ? Je ne savais même pas quelle réponse je souhaitais de sa part. Mais il fallait que je la lui pose. Il fallait que je sache si elle serait capable de s'unir à vie avec moi. Si elle serait capable de rajouter mon nom au sien afin que bébé ait nos deux noms. Marnie Featherington Tremblay.

@Marnie Featherington

jeudi trois novembre, dans la nuit une semaine pile. ça faisait une semaine pile que tout était arrivé. cet évènement avait chamboulé ma vie, encore plus que la grossesse en fin de compte. j'étais presque incapable de fermer l'oeil. pourtant je mourrais de fatigue, je piquais du nez régulièrement devant mes cours en visio, mais les nuits étaient infernales. quand je réussissais à m'endormir, mon sommeil durait quinze minutes avant d'être réveillée en sursaut par cette impression de me réveiller ailleurs que chez moi, enfermée, sans pouvoir manger ni boire. non pas que ça m'inquiétait plus que ça d'habitude, mais c'était de mon propres gré que je pouvais m'infliger ça. mes sens étaient vingt quatre heures sur vingt quatre en alerte; le moindre bruit me faisait paniquer et j'avais beaucoup de mal à me retrouver seule après la nuit tombée. les bras de wilby m'entourent, une contenance rassurante qui réussissait de temps à autre à me faire me sentir vraiment en sécurité. mais cette nuit, mes billes sont ouvertes, grandes ouvertes. elles fixent le sol, le plafond, le mur, tout ce qui m'entoure. lorsqu'il me demande si je dors, je bouge un peu pour me dépêtrer du matelas qui m'aspirerait presque, histoire de me tourner face à lui. mais j'ai pas le temps. je suis prise de court par sa question. mes sourcils se froncent. on en est là? un bébé, un mariage, c'est quoi la suite? une maison avec une barrière blanche, un chien et un chat à nourrir? wow. je quoi? hein? immédiatement, je me redresse et m'assoie en tailleur face à lui.

@Wilby Tremblay

jeudi trois novembre, dans la nuit Une boule au ventre vint s'installer en moi juste après lui avoir posé la question. Et si elle disait que non, qu'elle ne voulait pas se marier ? En soit, je pourrais totalement comprendre, mais je savais aussi que ça me ferait terriblement mal au coeur. De savoir que je peux la perdre à n'importe quel moment. Même si evidemment cela peut aussi arriver dans un mariage. Et ça me touchait dans ma fierté de l'admettre, que je n'avais pas envie d'essuyer un non. Je la vis s'asseoir d'un seul coup, face à moi. Alors je fis de même, mais plus calmement. J'te parle pas d'un grand mariage. Juste toi et moi. Et nos témoins, parce qu'on peut pas faire autrement. Juste s'unir à la mairie, être ensemble aux yeux de l'état. Que notre enfant puisse avoir nos deux noms... comme sa maman. Juste... te savoir à moi officielement. Et au fond, je comprendrais très bien si elle refusait maintenant. Après tout ce que je lui avais fais subir.

@Marnie Featherington

jeudi trois novembre, dans la nuit j'avais pas prévu ça. je l'avais vraiment pas vu venir. on en avait jamais parlé de ça. j'avais l'impression que tout allait toujours vite et que tout était toujours imprévu dans ma vie et d'autant plus depuis que wilby y était rentré. tout se chamboule dans ma tête. ça fuse vite, beaucoup trop vite. j'essaye de réfléchir à une idée après l'autre, de trier les informations mais c'est brouillon dans ma tête et ça l'est encore plus dans mes mots wow j'veux pas ça moi. marnie merde, t'es conne, bien sûr que tu le veux. mais pas comme ça. pas juste tout les deux. et en même temps, si juste tous les deux. enfin si je veux mais.. putain wil tu fais chier là ! je croise les doigts sur ma poitrine, attendris par ce qu'il me dit, j'en aurais les larmes aux yeux mais je me retiens. y'en a marre de chialer pour un rien. j'croyais que tu voulais pas te marier, que tu voulais pas de famille tout ça tout ça? tu me fais quoi là ? je le regarde tendrement, histoire de lui faire comprendre que je ne suis pas sur la défensive mais que je cherche à le comprendre. à comprendre ce qu'il s'est passé dans sa tête pour en arriver là.

@Wilby Tremblay

jeudi trois novembre, dans la nuit J'avais longuement hésité à lui poser la question, à lui faire part de ce qui se tramait dans ma tête. Et ce n'était pas mon genre. Pas mon style de garder les choses en moi, et d'y réfléchir trop longtemps. Fonçant plus qu'autre chose et pour réfléchir par la suite. Mais j'avais assez merdé comme ça avec Marnie pour recommencer. Alors cette fois-ci, j'avais pris mon temps. J'avais contrôlé mes paroles. Et lorsque je l'entendis me répondre, je m'abstins de me traiter de petit con. J'aurais du oublier cette idée. Juste nous laisser faire notre vie. Après tout, qu'est ce qu'une Featherington ferait avec un Tremblay ? Je l'avais bien vu la différence lors du repas avec ses parents. Ok. Clairement vexé, je tentais de rester calme. De ne pas partir énervé, ne pas la laisser seule. De la merde ? Pour pas changer... J'hochais de la tête avant de retourner me coucher, à lui tourner le dos. Non, je n'avais pas envie de parler. Non, je n'avais pas envie de l'entendre me dire Je veux, mais. Parce que clairement je la sentais venir celle-là. Je fermais les yeux, comme si cela allait mettre une barrière entre elle et moi.

@Marnie Featherington

jeudi trois novembre, dans la nuit me marier était une évidence pour moi. quelque chose dont j'avais toujours rêvé, que j'avais longuement imaginé étant jeune. et puis, de déceptions en déceptions, j'ai fini par me dire que ce jour n'arriverait peut être jamais. que je ne rencontrerais jamais la personne avec qui je voudrais franchir ce cap. et même pire, j'étais persuadée que personne ne voudrait le franchir avec moi ce cap. toujours à retourner les choses à mon encontre, penser que je ne suis pas assez bien et ce pour qui que ce soit. mais là j'avais merdé. je l'avais vexé. j'aurais sûrement réagis de la même façon à sa place. je le regardais s'allonger de nouveau et me tourner le dos. cette fois il ne fallait pas que je parle trop vite et sans réfléchir. désolée. "peut mieux faire", phrase qu'on dit aux élèves moyens, ce qui n'a jamais été mon cas. c'est pas que je veux pas, en fait je veux. mais il y a un mais oui. peut-être même plusieurs. des craintes et des appréhensions aussi. moi j'veux un grand mariage, de princesse tu vois? un truc avec des guirlandes qui illuminent tout, avec un photomaton, des fleurs séchées sur la table et aussi peut-être euh.. un orchestre? ou au moins un violon et un piano? je m'égare complètement dans mes rêves d'enfant en oubliant qu'il me tourne le dos. je n'en ai que faire d'ailleurs. j'ai pas sommeil et je sais qu'il ne fermera pas l'oeil de si tôt non plus. mais toi c'est pas ça que tu veux... dis-je sur un ton un peu moins enjoué. toujours assise en tailleur, je me penche pour lui murmurer à l'oreille et puis je veux une bague. qui brille pour que tout le monde le sache oui, c'est ça être une featherington. barbie-princesse-fille-unique.

@Wilby Tremblay

jeudi trois novembre, dans la nuit Me marier, avoir un enfant, n'étaient pas du tout dans mes plans de base. Jusqu'à ce que je rencontre cette fille. Celle qui me changeait, de jour en jour. Cette fille qui me rendait dingue. Cette fille dont j'étais totalement accro. Cette fille que j'avais tenté de repousser tant bien que mal. Je me rappellais encore de notre première échographie, des larmes de joie que j'avais eu en voyant cette ombre sur l'écran, mais surtout aux sons de son battement de coeur. J'étais alors prêt à accueillir cet enfant dans ma vie. J'étais prêt à tellement de choses pour elle. Je l'écoutais me dire ce qu'elle avait à me dire, et un sourire vint se poser sur mes lèvres. Ca ne m'étonnait même pas d'elle. T'as oublié le feu d'artifice non ? Rajoutais-je tout en me retournant pour lui faire face. J'en riais. Mais c'était tout Marnie. D'imaginer tout cela. D'en rêver. Elle n'était pas ma princesse pour rien. Seulement, je ne pouvais pas lui offrir tout cela. C'est pas que je ne veux pas ... Je ferais tout pour toi. Je le ferais ce fichu mariage de princesse pour elle. Je serais ridicule le temps d'une journée, je n'en mourrerais pas. Mais je voulais qu'on le soit avant que bébé n'arrive... Mon regard dans le sien, je rajoutais. On peut faire un petit truc avant ? Ma main sur sa joue, je vins l'embrasser délicatement. Et ton grand mariage de princesse plus tard ? Quand bébé marchera ? Qu'il envoie les pétales de roses avant ton arrivée ... Puis je vins la coucher délicatement sur le lit, me mettre doucement sur elle. Je t'aime Marnie Featherington Tremblay.

@Marnie Featherington

jeudi trois novembre, dans la nuit j'ai le cœur qui palpite, les yeux qui pétillent, et un sourire niais collé aux lèvres. comment j'ai pu oublier ça! voilà, il était parfait pour ça. pouvoir compléter ma liste de souhait pour un mariage imaginaire n'était pas donné à tous. il était parfait parce qu'il acceptait qui j'étais. je plissais les yeux en réfléchissant à ce que pouvait être un petit mariage. ça veut dire combien de personne ça un "petit mariage" ? dis-je en mimant des guillemets. je souris d'autant plus quand il me décrit la scène de notre enfant qui marcherait à notre mariage. wow, encore un truc que j'aurais jamais imaginé. t'es presque plus romantique que moi avec tes pétales de roses là! enfin, je me laisse emporter dans son élan pour m'allonger. les yeux rivés dans les siens et mes mains qui se hissent autour de sa nuque, avec certainement un sourire niais à souhait à son je t'aime associé à mon prénom et son nom. chut j'entraine sa tête vers la mienne pour l'embrasser. et tout d'un coup une crainte, sortie de nulle part, comme la moitié de mes pensées angoissantes que je peine à combattre et imagine si tu m'aimes plus?

@Wilby Tremblay

jeudi trois novembre, dans la nuit Je me sentais d'un coup un peu mieux. Pas peu fier de moi d'être resté ici, d'avoir pris sur moi et de ne pas être parti en claquant la porte. Je voyais donc que fuir les problèmes/conflits n'était clairement pas la meilleure chose à faire. Le mieux étant de parler, de communiquer. Même si c'est pour entendre des choses qui ne nous font pas forcément plaisir. Et encore je suis sûr que tu as oublié pleins de choses... Non parce qu'autant faire un mariage de folie, autant mettre le paquet. Je ne voudrais pas faire les choses à moitié. Toi, moi, bébé... Je posais alors ma main sur son ventre. Et nos deux témoins? Je ne voulais pas me casser la tête. Je ne voulais pas faire de ce mariage, un réel mariage. Ca serait juste : une union civile ? Tu sais que dès que ça touche aux plantes... Et mes pensées divaguèrent sur ce que je pouvais faire comme réalisation. Y mettre un peu du mien dans ce mariage. Et on en parlait déjà comme si ça allait se faire. Il ne manquait plus la bague... ce n'était pas passé dans l'oreille d'un sourd, ça. L'embrassant, j'étais bien, heureux, et je pensais alors à sa requête de la dernière fois : autant ne pas dormir, autant rentabiliser le temps... J'allais aller sur ce chemin lorsqu'elle se stoppa. Je la regardais, dépité. Je t'aimerais toujours Marnie. C'est toi ou personne. Puis je vins l'embrasser de nouveau, avant que mes lèvres ne terminent leur chemin sur son cou...

@Marnie Featherington

jeudi trois novembre, dans la nuit je pense que j'ai l'air d'une enfant à qui on vient de promettre le jouet convoité. j'en reviens pas et j'ai envie de le crier sur tous les toits. je pose ma main sur la sienne déjà posé sur mon ventre déjà assez arrondi. quelle vie de dingue je mène. cette conversation m'a fait tout oublier. comme si la semaine que j'avais passé n'avait jamais existé. c'était l'histoire d'un instant. le moment d'égarement, de répit.  un témoin.. pensais-je à voix haute. c'est bien trop compliqué de choisir une personne. dans ma tête c'était comme dans un catalogue, je réfléchissais à qui pourrais-je bien proposer d'être mon témoin. ma famille? mes amis? c'était quel genre de choix pourri à faire. tu prendrais qui comme témoin toi? autant être sûr qu'il n'allait pas me ramener n'importe qui, vu comme wilby avait des fois des manières de réfléchir un peu.. particulières. le sourire toujours accroché aux lèvres, ses paroles raisonnent en moi. toujours besoin d'être rassurée à la moindre minutes qui passe, de savoir qu'il sera là, toujours, qu'il m'aimera à jamais. ses baisers dans le cou ne me laisse immédiatement pas indifférentes et des frissons parcourent mon corps. un j't'aime tellement.. qui s'échappe l'air de rien.


@Wilby Tremblay