CALENA ▬ Are you kidding me ? (flashback)

Un simple merci et je me sentais bizarre. Sans prévenir, elle passait ses bras autours de ma taille et posait sa tête. Je caressais ses cheveux d’une main. C’était comme si pendant un bref instant, nous avions posé les armes, baissé les barrières. A ce moment précis, je n’étais pas son professeur, mais une personne sur qui elle pouvait compter. Sans qu’elle le voie, je fermais les yeux et je savourais le fait de l’avoir dans mes bras. Je rouvrais les yeux, puis, je m’écartais de cette étreinte et lui glissais quelques mots. « Tu peux compter sur moi. » Je savais que ces derniers temps tout n’étais pas simple et je savais aussi qu’en sortant de cet hôpital, nous reprendrions les armes. Dès que je sortirais d’ici, je me renfermerais à nouveau tout comme elle. Pourtant, elle n’était qu’une simple amie, non ? C’est derniers temps notre amitié avait connu beaucoup de bas. Est-ce qu’un jour elle me pardonnera pour mes fiançailles ?

Elle continuait de me remercier et je ne savais pas pourquoi, mais ça me mettait mal à l’aise. D’ordinaire, je n’étais pas jaloux avec mes amies, mais elle, elle me mettait dans tous mes états. Ce n’était pas pour me rassurer. Puis, Milena me disait qu’il fallait qu’elle rentre. Je regardais l’heure sur ma rolex. Merde, ça faisais bien trois heures qu’on était la. « Oui. » Elle reprenait ses affaires pendant que j’allais chercher ses cachets. Enfin, elle me rejoignait dans le hall. Je lui offrais mon bras et l’aidais à monter dans la voiture. Puis, je prenais place à ses côtés. Pendant un court instant, je n’enclenchais pas le contacte. Je ne savais pas quoi dire. J’avais l’impression d’avoir franchie une limite. Je ne sais pas pourquoi, mais pour une quelconque raison, je me sentais mal. Je commençais à ressentir des choses que j’aurais préféré ignorer. Enfin, après une minute de silence, je démarrais ma voiture. Un silence gênant c’était installé dans l’habitacle. D’extérieur, je pouvais paraitre froid, mais intérieurement, j’étais chamboulé. Merde ! Pire qu’une gonzesse.

Nous arrivions sur le campus. Je me garais devant la Lowell House, mais avant que je n’ai eu le temps de sortir de la voiture, Milena avait déjà ouvert la portière. Elle était en train de vaciller et heureusement je la rattrapais à temps. « T’es pas en état de marcher, je vais t’aider à monter là haut. La maison était silencieuse. Il devait être dix-neuf heures trente ou vingt heures. A cette heure-là, la plupart des étudiants étaient de sortie ou enfermé dans leur chambre. Je lui offrais mon bras et ouvrais la porte d’entrée. Il nous fallut environs cinq minutes pour monter les escaliers. Milena était vraiment faible, j’avais même été tenté de la porter, mais d’un cela lui aurait donné des vertiges et de deux, elle aurait surement gueulé. Même faible, je savais qu’elle en était capable. Je poussais la porte de sa chambre et la laissait s’assoir sur son lit. « Tient ton cachet. » J’avais gardé la précieuse boite dans la poche de ma veste. « Il faut que tu mange aussi. »Je savais qu’une de ses colocs pourrait l’aider et je ne tenais pas à être vue dans leur cuisine. Déjà que j’étais rentré en catimini. Milena me regardait étrangement et à ce moment précis, je ne savais pas ce qu’elle avait en tête. Elle avait le teint livide et les yeux rouges. Je me rendais compte qu’elle était vraiment malade, mais cela dit j’avais du mal à assimiler le fait qu’elle soit atteinte d’une maladie grave. Je n’aimais vraiment pas la voir comme ça. « Ecoute Mil’.. Les mots étaient sortis tout seul. Je ne savais pas exactement ce que j’avais faillis lui dire. Mon instinct avait commencé à parlé à ma place. Heureusement, je m’étais rattrapé à temps. Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ?! Que je serais toujours là et qu’elle pouvait compter sur moi ? Que j’avais eu peur pour elle ? C’était totalement fou et totalement risqué de me dévoilé comme ça. Soit elle me prendrait pour un mec collant soit elle serait qu’elle était vraiment important à mes yeux. Puis, merde! Qu'est-ce qui me prenait ?! Je perdais les pédales. Je pensais ça parce qu'elle était malade et que j'étais inquiet. Oué, ce n'était qu'une sorte de pitié, non ?

Je lâchais un rire sardonique lorsqu’elle m’appelait papa. « Je ne suis pas aussi vieux. » Prise d’une ardeur qui m’était inconnu, j’avais commencé une phrase pour lui dire à quel point elle était importante, mais cette envie était passé en deux secondes. Il valait mieux que je me la ferme. Je ne voulais pas me rabaisser à ce point devant elle parce qu’elle était souffrante. Non, il en était hors de question. J’avais ma fierté aussi. « Non rien oublie. » Erreur. Elle n’allait pas me laisser tranquille. Milena avait le regard percutant et elle ne lâcherait pas le morceau. « Tu ferais mieux de prendre une journée de congé demain. » C’était tous ce que je trouvais à dire. Minable, mais c’était le prix à payé pour me préserver. « Je ferais peut être mieux de rentrer.. »

Je lui avais dis que je ferais mieux de rentrer. Elle l’avait sans doute mal pris, car elle me disait de partir sur un ton de désinvolture. Elle rajoutait “comme d’habitude“ ça veut dire quoi ça ? C’est l’hôpital qui se fou de la charité ! C’était souvent de sa faute, si je partais en voleur. Parfois, la situation était étrange entre nous et je sentais qu’un conflit était en train de naître. Je préférais alors mettre fin à notre rencontre et nous laisser deux ou trois jours de battement pour souffler. Milena n’avait pas l’air d’avoir compris mon comportement. Ce n’était pas de la lâcheté, mais je dirais plus de la préservation. « J’ai même pas envie de répondre à ta remarque désobligeante. » Bon ok, j’avais fait fort, mais je parlais avant qu’elle ne rétorque. « Repose toi bien. » Je lui jetais un dernier regard et passait le pas de sa porte. Cette nuit là, j’eu du mal à dormir, parce que j’étais inquiet pour elle et pour notre relation. Si on pouvait appeler ça une relation.