Aspen & Calvin - Comment improviser un cours privé

On est seul, autant en profiter pour faire un cours individuel ?

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Ce matin là, le temps était pluvieux et orageux. L’atmosphère était lourde et la fraicheur des amphithéâtres était un vrai paradis. J’avais cours à dix heures et lorsque j’entrais dans la grande salle, je fus surpris de la trouver vide. D’ordinaire, elle était déjà remplit de monde. En plus de ça, nous étions sur un programme très important. On abordait la littérature russe et son histoire. Je posais mon sacoche sur mon bureau et j’en profitais pour inscrire l’intitulé de mon cours sur le tableau noir. Avec un peu de chance, ils ne tarderaient pas à arriver. Malheureusement, avec la pluie qui c’était abattue sur le campus et les orages qui ne cessaient de tonner, il y avait peu d’espoir pour qu’ils viennent. C’est à ce moment précis qu’une élève entrait dans mon cours. C’était une des élèves que je trouvais assez pertinente. Je relevais la tête et lui lançait un sourire. « Ah enfin une élève ! » Je m’asseyais sur le bord de mon bureau tout en la laissant s’installer. « Je crois bien que tu va être la seule aujourd’hui, tu veux quand même que l’on fasse cours ? »

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Calvin & Aspen

Il faisait lourd et le temps était orageux lorsque je consentis enfin à me lever. Lorsque mon regard se posa sur mon réveil une heure inquiétante apparut : 09h55. J'allais être vraiment en retard à mon cours de Russe mais le professeur ne remarquerait rien puisque j'entrerais discrètement dans l’amphithéâtre. Avant de sortir de ma chambre, j’attrapai au vol mon livre de littérature russe. Je m'étais inscrite à ce cours car plusieurs de mes amis en faisaient partis et que j'avais entendu de bons échos sur le physique très avantageux de ce dernier. J'adorais aller dans ces cours qu'il donnait si bien. Je courrais à travers le campus avec un parapluie dans la main et en talon je peux vous dire qu'à chaque minute, j'avais peur de tomber. Ma montre indiquait 10h05 lorsque j’arrivais devant les portes de l'amphi. Je repris mon souffle, rangea mon parapluie, ébouriffa mes cheveux et poussa les portes. A ma grande surprise il n'y avait personne dans la salle, juste le prof à son bureau. Mais où étaient-ils tous passés ? Tout en m’avançant, je vis un petit sourire se dessiner sur le visage de Calvin. Il s'installa sur son bureau tandis que je déposa mes affaires au premier rang. Il m'annonça subitement que j'allais être surement la seule aujourd'hui et si je voulais toujours faire cour ? A vrai dire je n'avais rien d'autre à faire ce matin et je ne voulais surtout pas retourner dans ma chambre et tenir compagnie à mon alcoolique de coloc.
« Un cours particulier n'a jamais fait de mal à personne ! », dis-je avec un immense sourire. J'espérais que ce cours serait particulièrement enrichissant et je ne me trompais pas sur ce point.

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Elle s’installait au premier rang. Je pouvais voir qu’elle portait des talons et avec ce temps cela me surprenait. Comme quoi les femmes avaient du courage. Heureusement, que nous ne portions pas de telle chaussure. Je trouvais ça très beau chez une femme, mais ça restait tout de même un instrument de torture à mes yeux. Aspen me répondait qu’un cours particulier n’avait jamais fait de mal. Je me disais que je n’allais pas faire le cours que j’avais prévu, mais plus des révisions. « Bien, comme tu es la seule, que dit tu de faire des révisions. Y a quelque chose que tu n’as pas compris ou que tu aimerais approfondir ? » Autant qu’elle en profite. C’était une première pour moi de voir l’amphithéâtre aussi vide. Je ne pouvais pas en vouloir aux élèves, mais ils allaient quand même me donner des explications. « Il pleut toujours dehors ? » Je pensais que la pluie allait s’estomper et puis, je me demandais si mon prochain cours allait avoir lieu vu qu’apparemment une bonne partie des élèves avaient décidés de faire la grève. Soudain, un bruit infernal retentissait. C’était l’orage. « Apparemment non. »

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Pour tout dire j'étais un peu stressé par ce "cours de révision" car je n'avais rien à revoir de particulier vu mon très bon niveau dans cette matière. En même temps, le professeur Mikhaïlovitch était une très bonne motivation, en tout cas pour moi. « A vrai dire je n'ai rien de particulier à revoir car je pense être prête pour mes prochains exams. On ne peut pas dire que je suis une des dernières de la classe.», dis-je avec un immense sourire. Je voyais son regard assez évasif, porté sur cette immense amphithéâtre complétement vide. Sa question sur le temps de dehors était là pour meubler vu les nombreuses trombes d’eau qui s'écraser contre les grandes baies vitrées. Je me retournais à mon tour quand un coup de tonnerre éclata. L'orage était une de mes plus grandes peur, surement une peur que j'avais garder de mon enfance. « Vous êtes sûr que les cours d'aujourd'hui vont être assurés vu la tempête qui se prépare ? » dis-je d'une voix qui se voulait posée mais qui de toute évidence ne l'était pas du tout.
Au dessus de nous les lampes commençaient à grésiller et le vent de dehors n'arrangeait rien. Mon cœur battait de plus en plus vite mais je pouvais compter sur les paroles rassurante de mon professeur qui se trouvait à mes côtés.

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C’est vrai qu’Aspen était une de mes meilleurs élèves. Elle me disait qu’elle allait s’en sortir aux examens et j’étais ravi de voir que mes cours servaient à quelque chose. « En effet, je suis d’ailleurs agréablement surpris de voir à quel point tu assimile très vitre contrairement à certains. » La pluie devenait de plus en plus forte et on pouvait l’entendre taper sur le toit du bâtiment. Je me demandais même s’il n’y avait pas de la grêle, car pour l’entendre jusqu’ici il fallait beaucoup de puissance. Un nouvel orage frappait le campus. Finalement, il n’y allait pas avoir grand monde aujourd’hui voir personne. C’est ce que me faisait remarquer Aspen. « Je pensais que le temps allait s’améliorer, mais apparemment non. » C’était bien la peine de s’être levé tôt ce matin. J’aurais pu rester chez moi et corriger la pile de copie qui attendait d’être corrigé. Les lumières c’étaient mis à grésiller. Merde, ça ne présageait rien de bon ! En tournant la tête vers Aspen, je pouvais voir qu’elle était légèrement paniquée. « Vous allez bien ? » Peut être qu’elle avait peur de l’orage ? Je savais que certaines personnes avaient une peur panique de l’orage, mais je n’en avais encore jamais rencontré. « Pardonnez ma question, mais vous avez peur de l’orage ? »

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Vu sa question je ne devais pas être très bien. Livide à mon avis, on se seraient cru dans un mauvais film d'horreur pour ados : les lampes qui grésillent, la pluie battante, l’amphithéâtre vide, il ne manquait plus que mon professeur soit enfaite un serial killer. J'essayais dans mon esprit de dédramatiser mais je n'y arrivais pas. « On ne peut mieux» fis-je en souriant d'un sourire crispée. C'était difficile d’avouer cette peur complétement ridicule quand d'autres personnes avaient peur d'être enfermés, tuer ou je ne sais quoi d’autres. Sans m'en rendre compte, je tremblais et Calvin, mon prof, le remarqua. On pouvait dire qu'il était très observateur.
« Ça va vous paraitre complétement stupide et vous allez me voir autrement après ça mais oui j'ai très peur de l'orage. Ça doit remonter à mon enfance mais j'ai toujours peur que la foudre s'abatte sur moi, avec la chance que j'ai.»
Après toute cette situation, je pense que son cours privé serait annulé, pourquoi ne pas faire plus ample connaissance ? Je savais qu'il était jeune pour être prof, il devait avoir quoi deux trois ans de plus que moi.
Finalement je ne m'étais pas levée pour rien j'allais peut-être connaitre un peu mieux, mon prof préféré.

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Aspen m’avouait que l’orage était sa plus grande peur et que cela remontait à l’enfance. Je n’avais pas vraiment de peur, mais je n’aimais pas les endroits étroits. « Ce n’est pas stupide. Il y en a qui ont peur des insectes. Je veux dire par là qu’aucune peur n’est stupide, ça fait juste partie de l’humain. » Je lui souriais. Il n’y aurait surement pas de cours et le cœur n’y était pas. Maintenant, que nous nous retrouvions tout les deux ici, pourquoi ne pas connaître d’avantage mon élève ? « Je vais vous faire une confidence, mais moi, j’ai peur de m’endormir dans le noir complet. » Ce qui était vrai. Il y avait toujours la lumière de mon radio réveil ou les lumières de la ville qui éclairait ma chambre quand je laissais mes volets ouverts. J’esquissais un sourire. « Je sais, ça fait enfant, mais pas de moquerie (a) »

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Je ne pensais pas un seul instant que mon prof ressentirait une seule peur. En tout cas il ne laissait rien paraitre physiquement. Il m'avoua qu'il avait peur de s'endormir dans le noir à cette petite révélation je souriais.
« Je ne me permettrais pas de me moquer de vous, ma peur est encore plus ridicule.» dis-je en rigolant. Je ne pensais pas qu'il serait aussi souriant et drôle, à vrai dire je m'attendais à quelqu'un d'un peu plus distant et réservé. J'en avais marre de le vouvoyer et ce n'était plus de rigueur puisque nous n'étions plus en cours. Je me permit alors de lui faire la réflexion : « Je pense qu'on devrait arrêter de se vouvoyer Calvin, si je peux me permettre ? Enfaite j'ai déjà vu plusieurs élèves vous appeler ainsi et tu m'accorderas que nous ne sommes pas vraiment en cours. De plus tu dois avoir, allez, deux ans de plus que moi à tout cassé. » Ma façon de le dire aurait pu être prise de deux manières, soit arrogante, hautaine enfin tout ce qui vous passe par la tête en négatif et la deuxiéme juste une simple curiosité. Je pense que mon prof choisit la deuxième option vu son sourire que se dessinait sur son visage.

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Sa peur n’était pas ridicule, mais je plaisantais avec elle. « Dans ce cas là nous somme deux à avoir une peur ridicule. » Je riais légèrement. Au bout d’un moment, elle me demandait si on pouvait se tutoyer. Apparemment, elle m’avait déjà vu parlé de cette façon avec d’autres étudiants. Merde, je n’étais pas si discret que ça et entendu par certaines personnes cela peut être mal vu. « En dehors tu peux me tutoyer, après tout c’est vrai qu’on a pas tant d’écart que ça. » J’évitais de glisser sur des pentes dangereuses avec mes élèves, mais c’était toujours plus agréable de tutoyer son professeur. On peut dire qu’Aspen était le genre de femme à prendre les devants. J’aurais pu prendre cela pour de l’arrogance, mais je pouvais voir que c’était juste une sorte de curiosité ou alors un teste ? « Vu qu’on est coincé ici pour un petit moment » Vu qu’on allait pas sortir dehors vu la tempête qu’il y avait. « Si tu me parlais un peu plus de toi. Je suis assez curieux de connaitre qui sont mes élèves. »

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Il me confirma que nous n'avions pas beaucoup d'écart et je me rappelais la première fois où je l'avais vu. Il m'avait paru jeune pour être professeur à Harvard sachant que le doyen fait très attention de ne pas prendre de professeurs trop susceptibles d'éveiller "la curiosité" des élèves féminines, et bien je crois que là c'était complétement raté. Calvin était, comment dire, intelligent, gentleman et en plus de ça une beauté à couper le souffle. Que demander de plus ? Ah oui qu'il ne soit pas prof.
Je m'égarais dans mes pensées lorsque je croisais son regard qui me scrutait avec curiosité. Il me demanda si je pouvais un peu plus parler de moi, d'habitude je savais parfaitement le faire, même trop bien vu les pensées de certaine personne à mon égard, mais d'en parler quand on vous le demande c'est plus difficile mais sans broncher je m'exécutais : « Ça fait deux ans que j'étudie la littérature à Harvard et c'est la première fois qu'un de mes profs soit autant attentionnée auprès de ses élèves, même mon cousin qui est prof ici s'en fout complétement de moi. Je suis fille unique et mes parents se sont jamais vraiment occupés de moi quand j'étais petite, préférant me laisser à la charge de ma nourrice. Ils étaient jamais là, tout le temps en voyage d'affaire, même si on est riche il m'a toujours manqué de l'affection de mes parents et ça m'a toujours poursuivi. Mon adolescence n'a pas toujours été très rose mais qui n'est pas passé par là ?
J'adore le sport plus particulièrement le base-ball, c'était la seule fois où mon père s'occupait de moi. Je fais du mannequinat à mes heures perdues et j'ai peur de l'orage mais ça tu t'en doute déjà. » dis-je en rigolant. J'en avais trop dit et d'habitude je ne disais pas souvent ça aux personnes que je rencontrais et encore moins à un de mes profs mais là c'était différent je me sentais en confiance. « Et toi ? Parle-moi un peu de ta vie. Qu'est-ce qui t'a poussé à venir ici ? »

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