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Take a break, get into something else ft Joyce (16.09)

Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
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Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : Take a break, get into something else ft Joyce (16.09) - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
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Ji-hun Hwang
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PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
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– Avoue que tu as seulement envie de fouiller dans mon tiroir pour voir ce que j'y cache…

Elle se redresse pour l'attraper par la main, l'empêchant ainsi de s'approcher de la commode.

– Mais ce n'est pas encore pour ce soir.

Sourire qui échancre ses lèvres avant qu'elle ne vienne le perdre contre les siennes et l'attire une fois de plus vers elle, le poussant ainsi à revenir sur le lit pour s'allonger à ses côtés. Il est bien plus grand que la couchette de sa chambre sur le bateau, leur permettant d'être allongé et de s'observer sans avoir besoin de se blottir l'un contre l'autre. Joyce l'observe alors quelques instants, sa main courant contre sa joue avant de se décider à revenir sur un sujet à peine effleurer quelques instants plus tôt.

– Jay… traite moi de tricheuse si tu veux, mais je n'ai pas envie de quelqu'un d'autre que toi.

Exclusivité mentionnée à fleur de ligne.

– Est-ce que je peux te poser une question personnelle ?
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Ji-hun Hwang

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Un nombre suffisant de mouchoirs furent cédés à Joyce, afin qu’elle puisse se séparer de la semence qui avait marqué sa peau, du nombril à ses côtes. Ji-hun profita de cet instant pour entourer sa virilité d’un tissu, puis l’essuya sur la longueur avant de recueillir un à un les papiers froissés et usagers. Poubelle à quelques pas du lit, il fit les efforts nécessaires pour la rejoindre, marchant sur ses genoux sur le drap avant de se pencher en-dehors de la literie pour y avoir accès. De retour près de la biologiste, il n’eut pas besoin d’observer longuement l’état de son sous-vêtement, et lui proposa d’aller lui en chercher un autre dans la commode qui se trouvait dans sa chambre. Sans autre idée en tête que la libérer de l’inconfort qu’une culotte mouillée pourrait lui faire ressentir. Mais ce fut sans compter sur cette petite piqûre de rappel que la jeune femme lui lança, et ses yeux dévièrent aussitôt sur le meuble qui contenait monts et merveilles – à commencer par ce body blanc tout en transparence, sur lequel il aurait picoré de sa bouche les quelques fleurs ajoutées à la lingerie. Body qu’il avait eu l’occasion de voir en photo, mais qu’il n’avait jamais vu sur elle.

Et il aurait pu faire un bond de géant vers la gardienne de ces trésors si Joyce ne l’avait pas attrapé par la main à temps. Elle avait raison de tenir fermement sa position, celle de faire perdurer les surprises au fur et à mesure de leurs échanges – physiques ou virtuels, mais il avoua tout de même : à deux doigts j’étais, d’avoir un aperçu. Tentant ça l’est vraiment. Mais il respectait, le nord-coréen, n’avait juste qu’une hâte de découvrir ce qu’elle pourrait bien prévoir pour la prochaine fois. Il répondit à son sourire d’une même esquisse, et les lèvres se rencontrèrent de nouveau. Bonheur simple, mais qui remplissait un être tout entier de sa chaleur. Agréable bien assez pour lui faire oublier les cachotteries de sa dame de l’eau, maintenues en captivité dans l’un des tiroirs fermés à quelques mètres de lui. Il continua d’épouser la bouche de la doctorante, s’allongeant en douceur à ses côtés sans perdre une miette de ses baisers. Corps qui s’affaissa au rythme que Joyce choisit pour l’attirer à elle. Il posa de côté, parce qu’il n’appréciait toujours pas de se coucher sur le dos, et ça tombait bien, puisque la plus jeune lui fit face et entama quelques caresses sur son visage.

Il la dévisagea d’abord, puis se laissa porter par l’attention bienvenue. Il ne ferma pas ses yeux, mais ses paupières perdirent tout de même de la hauteur. Inspirations et expirations plus apaisées, il se remettait de leurs ébats dans la tendresse offerte par la scientifique. Silence de mise, jusqu’à ce que les croissants de la belle aux petites taches de rousseurs ne viennent à s’écarter, puis s’articuler. L’interpellation le réveilla un peu. Tout ouïe, son regard se voulut moins bridé – même s’il ne pourra jamais se faire vraiment rond, et ses sourcils quémandèrent la suite. L’aveu sonna, fut accueilli par des traits qui restèrent neutres d’abord, puis le coin de lèvres, juste à côté de son pouce, s’éleva un peu ; et elle la sentit, cette satisfaction qu’il avait tentée de dissimuler, pas vrai ? Il opina du chef, pour affirmer qu’il avait compris la réciprocité qui était née sans qu’ils en aient discuté. Et pour rendre véritable la confession, il la traita officiellement  : tricheuse. Pourtant, pour leur sécurité à tous deux, il apprécia réellement qu’elle ait copié son comportement sans aucune impunité. Il posa sa propre main sur celle de Joyce restée contre sa joue, avant de lui prodiguer quelques effleurements réguliers.

Ça serait mentir de dire qu’il n’avait pas accroché ses doigts à ceux d’une autre, que sa main n’avait pas frôlé d’autres courbes, ou que ses lèvres ne s’étaient pas aventurées sur une autre bouche ou le long d’une autre peau. Simples rapprochements qui lui avaient donné envie de goûter à un peu de tendresse, mais pas de coucher. Il s’y était tenu sans difficulté. Personne n’avait agrippé sa virilité de quelques manières que c'était, et il n’avait pas exploré l’intimité d’une femme autre que celle de Joyce depuis Chilseok – depuis leur première fois. Parce qu’il n’avait pas besoin de plus, et que l’exclusivité avait toujours fait partie de sa vie, de sa façon de fonctionner. Qu’importait les appels à céder des silhouettes féminines, il avait toujours vécu avec le schéma que les plaisirs charnels ne se partageaient qu’à deux. Tout du moins, de son côté, car il acceptait ne pas être le seul. Ça commençait par les premiers actes, et se terminait dans un commun accord qui ne pouvait être signé à l’avance. Au fil des envies, de ce qu’il y avait encore à prendre, sans doute. Le Poisson ne voulait que la Lionne, et tant mieux si la Lionne ne voulait que le Poisson.

Il subsistait une interrogation, apparemment d’ordre privé, que la demoiselle n’hésita pas à souffler, et elle demanda l’approbation de la formuler. Il se rappela furtivement ce qu’Haley lui avait dit, alors qu’elle le guidait dans les couloirs de la faculté de médecine. Assez bonne mémoire pour se refaire la discussion et retrouver mot à mot ses recommandations. « C’est toi qui décide de ce que tu dis ou non […] tu ne dois rien à personne. », c’était ce qu’elle lui avait déclaré. Malgré ça, Ji-hun ne se sentait pas de cacher le moindre détail de sa vie, ni à mentir ou inventer son propre monde. Il était fier de ses réussites et de ses failles, de ses qualités et de ses défauts, de ses expériences et des découvertes qu’il avait encore à faire. Il progressait, et espérait devenir une personne meilleure jour après jour – à l’image de ce qu’il se faisait, lui, du bien. Une question personnelle… Sérieuse tout à coup vous devenez, Mademoiselle Joyce, plissa-t-il les paupières, amusé. Ça leur arrivait, mais rarement après un rapport. D’habitude ils s’endormaient ou cherchaient davantage de sérénité, ils approfondissaient un sujet dans d’autres circonstances.

Mais la communication avait toujours été importante entre eux, et si la biologiste pensait que le moment était le bon pour mettre sur le tapis cette interrogation plus intime, alors il n’y voyait aucun inconvénient, seulement : nous mettre en condition, laisse-moi juste le temps, alors. Parce qu'ils étaient à moitié déshabillés, et que ça laissait un moment à Ji-hun de s’attendre à tout, comme à Joyce de préparer la formulation la plus simple – et en même temps la plus complète. Il se redressa pour ôter le jeans et le boxer qui trônaient encore au niveau de ses genoux. Les vêtements rejoignirent le sol, près du sac à dos qu’il avait laissé en bas du lit. Il vint se charger de la culotte humide de sa partenaire, la lui fit glisser le long de ses jambes et remonta vers le soutien-gorge qui laissait encore déborder la moitié d’un de ses seins. Comme d'accoutumée il s’y prit à deux fois pour dégrafer la lingerie, parce qu’il tentait de faire glisser les crans du mauvais côté. Il tira sur chacune des bretelles, et une fois la liberté complètement gagnée, il les couvrit du draps – après avoir demandé à la scientifique de se décaler un peu.

Il s’allongea à nouveau auprès d’elle, sur le flanc, et prit l’une de ses mains dans la sienne, phalanges jointes dans une étreinte et il hocha la tête : je t’écoute ?



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Un sourire plein de malice s'épanouit de part et d'autre de ses joues alors qu'elle retenait du bout des doigts le mouvement de Jay. Elle aimait ce suspens autour des tenues qu'elle cachait dans ses tiroirs, ce pouvoir magnétique que pouvait avoir le tissu et la flamme de désir que cela pouvait créer dans les yeux qui la déshabillaient. Et elle avait l'impression qu'il y aurait une magie un peu brisée s'il pouvait avoir tout l'étalage de ses dessous avant qu'elle ait pu les lui faire découvrir autrement – sur son corps par exemple, à la merci de ces longs doigts qui aimaient se glisser dessous et enduire ce qu'ils y trouvaient de leur chaleur.

– Tu devras attendre d'avoir un aperçu directement sur le modèle.

Et c'était mieux, sans doute, enfin elle le pensait, ce genre de tenue était bien moins intéressante sans les formes que l'on pouvait projeter dedans. Le doctorant devrait donc être patient et se contenter des images déjà offertes et de son imagination en attendant leur prochaine nuit à deux. Et surtout, pour le moment, de ses lèvres qu'elle se plaisait à dévorer alors qu'il s'allongeait près d'elle. Joyce aurait pu rester de longues minutes à l'observer ainsi, se laissant prendre par le sommeil, ses paupières se refermant sur ce morceau de plaisir qui avait enveloppé sa nuit, pour s'éveiller quelques heures plus tard sur ce même visage endormi. Mais d'autres choses se battaient dans sa tête et elle ressentait le besoin d'extraire ses pensées avant de rejoindre le pays des rêves ; parce qu'il n'était jamais bon de toute manière de garder les choses pour soi. L'aveu de cette exclusivité qu'elle voulait bien lui consacrer, combien même elle n'avait pas été demandée, mais simplement parce qu'elle n'enviait pas d'autres corps, qu'elle était ainsi Joyce, fait d'attirance unique : pour l'océan et pour une personne, jamais plus. Elle ne saurait expliquer comment, c'était ainsi, et si certes elle avait merdé ce propre principe par le passé, ça avait été sous le coup d'une colère sourde et de sentiments trop bousculés. L'exception qui confirme la règle. Hera vivait maintenant non loin et les choses c'était apaisée, peut-être pas assez pour que l'on puisse qualifier ça d'amitié, mais en tout cas une belle entente et surtout l'ambiguïté c'était évaporée. Si elle avait su que c'était la même Hera qui avait fait battre le cœur de celui qu'elle avait tant aimé, peut-être aurait-elle vu les choses sous un autre angle, terriblement humaine dans ses sentiments. Mais elle ne le savait pas alors ça simplifiait tout, comme si l'ignorance, finalement, était presque l'ultime cadeau qu'avait pu lui faire Denzel, malgré la déchirure de la confiance.
Mais tout ça n'avait plus d'importance désormais et l'étudiante sent quelque chose bourdonner en elle en apercevant les coins des lèvres de son vis à vis se relever en un subtil sourire. Jay a beau la traiter de tricheuse, elle comprend malgré tout que ça lui fait plaisir dans cette esquisse sur ses lèvres.

Mais ce n'était pas tout et une question, plus délicate, subsistait dans son esprit, le genre de question qui aurait pu l'accompagner pendant une bonne partie de la nuit et l'empêcher de dormir malgré les bras rassurant de Jay autour d'elle. Alors il valait mieux que ça sorte dans le fond, même si ça teignait un air un peu trop sérieux sur ses sourcils. Mais il ne repousse pas pour autant son interrogation, lui demande seulement de lui laisser un peu de temps, ce qu'elle peut faire pendant qu'il termine de se déshabiller – corps sur lequel elle laisse alors traîner ses yeux quelques instants, oubliant toute pensée pendant quelques secondes. Quand elle relève les yeux vers le visage de Jay, c'est lorsqu'il prend l'initiative de la déshabiller à son tour, et elle lève les hanches pour l'aider, avant de le laisser galérer sur l'agrafe de son soutien-gorge – certes, elle aurait pu lui donner un coup de main sur celui-ci, mais c'était rigolo de le voir un peu peiner, et puis il finissait bien par y parvenir. Nue alors, elle n'a pas le temps de frissonner que les draps retombent sur son corps et lui sur le matelas, proximité appréciée, surtout après ce qui a pu se dérouler sur ce même lit. Elle ne s'imagine pas le laisser partir, préfère sa chaleur réconfortante à ses côtés ; même s'ils ne sont pas ensemble, il sont plus qu'un simple plan cul et, même dans ce cas, Joyce a toujours trouvé difficile de partager une telle intimité puis de tout rompre comme si de rien n'était, que chacun retourne à sa solitude l'air de rien.

– Je me demandais, souffle-t-elle en cherchant ses mots, est-ce que c'est le préservatif qui te gêne ou l'idée de la pénétration ?

Elle étale la carte de ses pensées sans tenter de prendre des détours ; autant être direct après tout que de compliquer inutilement les choses pour en arriver à la même conclusion.

– Parce que…– elle développe – je porte un stérilet, alors si c'est le préservatif, et si tu as envie bien sûr, on pourrait aller se faire tester – on devrait d'ailleurs se faire tester de toute manière, c'est jamais un mal et c'est gratuit sur le campus et… enfin bref – et tant qu'on couche avec personne d'autre alors on pourrait essayer ? Un jour, si tu veux.

Son pouce se perd contre la douceur des doigts qui sert les siens.
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Les vêtements furent retirés par les mains de l’homme, et déposés là où il sera facile de les retrouver, quand le moment sonnera de se redresser sur ses jambes et de s’apprêter. Mais pour l’heure, les corps nus se firent face sous le drap, parce qu’une question restait en suspens, et qu’il n’était jamais bon de fermer les yeux en ayant la tête – trop – pleine. Ji-hun saisit la main de sa comparse scientifique, mêla ses doigts aux siens, avec la volonté certaine d’accueillir l’interrogation et d’y répondre sans aucune pudeur – ou peut-être un peu, mais sans véritablement le montrer. Parce qu’il ne se voyait pas rester un inconnu pour Joyce, il serait prêt à confier chaque détail de sa vie, si elle ressentait le besoin d’être rassurée. Le nord-coréen savait garder en réserve les parties déplaisantes de ce qu’il était, – les parties qui pourraient déplaire aux autres plus qu’à lui-même, en réalité –. Il restait un asiatique parmi tant d’autres pour beaucoup de ses connaissances, puisqu’il avait su taire son pays de provenance, et toutes les épreuves qu’il avait vues et dues traverser. Mais comment accepter de rester un anonyme aux yeux de la femme qui se donnait à lui depuis un mois déjà ?

Complètement décontracté contre le matelas, couché sur le flanc, bras gauche sous l’oreiller où reposait sa tête, il affirma être à l’écoute et ouvrit grandes ses oreilles. Elle commença sa phrase, et en l’espace des quelques secondes qui stagnèrent et précédèrent le sujet, il eut le temps de se demander ce qui pouvait bien se passer dans son cerveau. Il la fixa et tenta d’entrer à l’intérieur de son crâne, là où les neurones s’agitaient et où les synapses transmettaient chaque information – et parfois de façon brouillon. Il fit la liste des questions personnelles qui pourraient sortir de la bouche de Joyce. Bien évidemment, celle sur ses origines, son passé n’y échappèrent pas, mais ce fut sur son groupe sanguin qu’il s’arrêta. Dit comme ça, cela pouvait paraître absurde, mais les citoyens d’Asie – et  la Corée notamment, dans son ensemble – affirmait pouvoir lire l’intégralité de la personnalité d’un individu dans son groupe sanguin. Comptée comme question privée, elle était posée lorsqu’un homme et une femme apprenaient l’un de l’autre dans l’espoir d’être compatibles. Un peu comme l’astrologie pour les Occidentaux ou le zodiaque Chinois, il serait déterminant dans les relations.

Alors, lorsqu’il fut finalement question de préservatif et de pénétration, Ji-hun peina à desceller ses lèvres à son tour. Non pas parce qu’il était réfractaire à en parler, mais parce qu’il ne s’y attendait pas vraiment, à ça. Cela laissa la possibilité à la biologiste d’aller plus en avant dans son raisonnement. Elle fit mention d’un stérilet, mais le nord-coréen n’avait jamais entendu ce mot – pas en anglais tout du moins. Il ne put réellement savoir de quoi il s’agissait, ne mit aucune image sur le fameux « coil » qui compléta la phrase de sa vis-à-vis, mais devina sans mal qu’il devait y avoir un rapport avec un mode de contraception féminine. Il retint qu’elle n’avait pas l’intention de le forcer à porter ce sac en latex, ni à planter sa virilité dans son intimité d’ailleurs. Elle proposa une alternative à la problématique, comme tout bon scientifique qui se respectait. Elle avait visé juste pour la capote, parce qu’importait ô combien l’envie s’élevait, ô combien il pourrait, plus tard, apprécier une femme, jamais il n’en enfilerait. Non pas parce qu’il ne voulait pas – quoi que la composition laissait tout de même à désirer –, mais parce qu’il ne pouvait pas. Blocage instruit alors qu’il ne savait pas encore à quoi ça servait.

Se faire tester était forcément une bonne idée, puisque leurs muqueuses étaient souvent en contact, bouche et sexe se rencontrant assez souvent pour augmenter le pourcentage de malchances de transmettre une M.S.T. Le brun n’avait pas peur des aiguilles, habitué à servir de cobaye à la fille de sa marraine d’accueil. Il avait eu le droit à la panoplie intégrale avant d’arriver sur le sol américain, et avait dû donner son sang pour vérification avant le début des entraînements. Il se savait clean, mais on n’était jamais totalement à l’abri sur un campus, dans une fête, ou en servant dans un hôtel en pleine nuit. Quant à l’hypothèse de la faire totalement sienne, il se savait curieux, mais était-ce assez pour sauter le pas ? Il n’avait pas la réponse à cette question, pourtant : okay. Son regard s’était légèrement baissé, mais avait tout de suite retrouver les yeux marrons de sa dame de l’eau, et il lui sourit, opinant de la tête. Pour se faire tester, je suis d’accord, acquiesça-t-il, avant de prendre une grande inspiration. Aucune pression ne sortit du souffle qui suivit, juste une certaine excitation de, prochainement, avoir le choix d’aller plus loin, ou pas, avec elle ; le choix, rien que ça.

Tant de questions restaient en suspens de son côté à présent. Il n’avait aucune confiance aux protections mises sur le marché, alors est-ce que c’était réellement sûr de procéder ainsi ? Pour autant, il trouva trop prématuré d’en parler. Il leur fallait d’abord recevoir les résultats, ils aviseront ensuite avec d’autres interrogations, comme des adultes responsables et dignes de confiance. Il préféra laisser place au bonheur, agrandissant son sourire – questionnement envolé, à peine effleuré. Il se montra émoustillé, lâcha la main de Joyce pour venir la poser contre ses cheveux, juste au-dessus de son oreille. Et il l’embrassa, paupières closes, de plusieurs pressions régulières, après avoir rapproché sa tête de la sienne. Il retira son bras de sous l’oreiller, coude sur le matelas, sa main resta en l’air avant de s’abattre sur le haut de son crâne où ses pulpes appliquèrent quelques papouilles. Racines occupées par ses doigts, lèvres bisoutées par ses soins, il laissa sa main droite glisser sur son omoplate, puis suivre la ligne musclée de sa colonne vertébrale. Elle passa donc sous le drap, s’arrêta un moment au creux de ses reins avant de s’aventurer sur l’une de ses fesses qu’il saisit virilement.

Il lui avait confié, un soir, désirer se les accaparer – les toucher et les malaxer –, il ne se fit pas prier pour tester leur fermeté de sa paume, au point de rapprocher peu à peu le bassin de la demoiselle du sien, intimité prête à se gonfler de désir à nouveau, mais… Il retira ses lippes, qui s’étaient voulues plus passionnelles, des siennes et notifia, à contrecœur : natation j’ai… plus beaucoup de temps il ne me reste, pour dormir… Responsabilités qui l’attendaient dans quelques heures, d’offrir à Harvard, son équipe, son entraîneur, de meilleurs scores que la fois d’avant. Et sans repos, le pourrait-il ? Un dilemme, c’est toujours avec toi, rit-il, sans pour autant la rendre coupable. Se laisser aller à d’autres gâteries, ou être raisonnable ? Il l’observa, et il ne lui fallut que peu de secondes pour suggérer à la doctorante : le réveil, vingt minutes plus tôt je mets ? Ne disait-on pas que le meilleur moyen de bien commencer une journée était de se laisser tenter par les plaisirs de la chair au petit matin ? Et qu’importait si elle était d’accord ou non, ce qui était certain, c’était qu’elle allait passer le restant de la nuit dans ses bras. Et ce qui était encore plus génial, c’était lorsqu’ils partageaient ensemble la position idéale pour dormir.

Il l’invita alors à se placer, comme ils en avaient l’habitude. Te tourner, tu peux, s’il te plaît, demanda-t-il, de façon à pouvoir l'étreinte de sa chaleur. Il n’eut pas besoin de la guider, parce qu'elle savait ce qui leur plaisait à tous deux. Tout ce qui leur plaisait ; absolument tout…


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Joyce ne désirait pas griller des étapes, simplement qu'ils se sentent à l'aise dans cette relation - quel que soit le nom qui pouvait bien la décrire, ça n'avait pas tant d'importance que leurs sensations à l'intérieur de celle-ci. Se faire tester était, dans tous les cas, une bonne idée. Harvard leur permettait de le faire gratuitement et rapidement et il était toujours utile de vérifier, assez régulièrement, que tout allait bien de ce côté ; surtout que les IST étaient loin d'être transmissibles uniquement via la pénétration et qu'ils n'avaient pas vraiment été les plus prudents de ce côté – comme bien d'autres étudiants américains, d'ailleurs, mais ce n'était pas parce que les autres faisaient-ci, que c'était une excuse pour faire comme eux, bien au contraire, même. Elle avait encore en tête les cours de ses premières années à San Francisco, avant de se spécialiser en biologie marine, un de ses professeurs avait justement fait toute une séance là-dessus – aussi bien préventive qu'explicative. Alors certes, elle avait fait un test lors du deuxième semestre et n'avait plus connu d'aventures depuis, mais on était jamais trop prudent – surtout avec tout ce qui était délai pour détecter certaines infections ; et clairement son dernier test ne datait pas de trois mois après sa relation avec Denzel, puis Hera. Bref, il y avait quelque chose de biologique et donc de rassurant dans tout ça et elle était soulagée que Jay accepte sans essayer de dévier la conversation ou retarder la piqûre. Le plaisir c'était important ; le plaisir safe, ça l'était plus encore.
Pour le reste… pour le reste ils verraient, ils auraient bien le temps d'en rediscuter plus tard. Jay avait trois ans de doctorat devant lui et Joyce quatre, tout le temps du monde pour toutes les conversations possibles et imaginables. Est-ce que leur histoire durerait aussi longtemps ? Il avait été clair, il ne désirait pas se mettre en couple et ça arrangeait bien la doctorante dans le fond, encore fragilisée par sa relation passée. Mais pour l'instant ils s'entendaient bien ensemble, l'attirance qui les liait était aussi bien physique qu'intellectuelle alors pourquoi réfléchir plus loin ? Il fallait qu'elle apprenne à se détacher de tout ça, à simplement faire confiance à l'avenir et attendre de voir de quoi demain serait fait. Apprendre à simplement conjuguer la vie au présent plutôt que de se précipiter dans son futur fait de vagues et de requins.

Et bientôt toutes ces questions se retrouvent surtout oubliées dans le passé. Les lèvres de Jay se perdent sur les siennes et l'étudiante se laisse happer par ces baisers tellement agréables, cette chaleur humaine qui l'enveloppe. Ce semestre commençait bien différemment du précédent, certes d'une part parce qu'elle n'était plus totalement étudiante avec ce statut à mi-chemin entre les études et le travail, comme si elle avait été trop intimidée par l'idée d'entre directement dans la vie active, mais surtout, la différence venait de son humeur. La légèreté qu'avait incarné cet été, elle la devait grandement à l'homme qui se tenait dans son lit et elle lui en était reconnaissante. D'autant plus reconnaissante que ses baisers étaient particulièrement émoustillants et lui donnaient l'envie de se perdre dedans ; quand ses mains englobent ses fesses, elle sent son intimité la chatouiller et l'envie d'un nouveau tour de piste titille ses idées, toute fatigue oubliée une fois de plus. Son corps a faim de celui à côté du sien et son bassin se rapproche encore plus de cette source de chaleur sous les draps. Contact cependant coupé soudainement, comme une clé qu'on retirerait d'une voiture, alors que les lèvres qu'elle rêve de voir se balader sur sa peau les rappellent à leurs obligations – à celle de Jay, surtout, Joyce pourra profiter d'une nuit de sommeil un peu plus longue.

– C'est un dilemme pour moi aussi, tu es une sacré tentation. Mais je n'ai pas envie que tu te noies !

Et puis il tranche, solution qui repousse à plus tard l'envie qui humidifie encore un peu les cuisses de Joyce et qui devront attendre les premières sonneries du réveil.

– Le matin c'est encore mieux, murmure-t-elle.

Elle ne parlait pas là uniquement du sexe ; absolument tout l'était. Simplement se réveiller entre ses bras, partager un nouveau café, le voir se rhabiller dans les premiers rayons du soleil qui se faufilaient derrière les rideaux de sa chambre pour s'accrocher à sa peau. Ils en avaient fait l'expérience déjà, et ces moments-là lui plaisait, parce que dans l'aurore tout était calme et bouleversant, encore naissant.
Avant de se tourner, elle embrasse ses lèvres avec douceur, une passion bien plus calme que celle qui étreignait encore son cœur quelques secondes plus tôt. Et elle vient s'approcher du lobe de son oreille, désireuse de lui promettre avant de glisser dans les bras de Morphée : "En attendant de te retrouver demain matin, je rêverai de toi." De leurs corps nus sur une plage, le soleil brûlant les peaux.
Entre les draps elle pivote enfin, son dos retrouvant le torse musclé du nageur. Puis enfin ses paupières se ferment, imaginant déjà les traits de Jay dans son inconscient.

* * *

La sonnerie déchire le sommeil un peu trop tôt au goût de Joyce, et il lui faut quelques instants pour retrouver la réalité. Mais, lorsqu'elle se rappelle la nuit passée, les bras de Jay autour de son corps encore alourdi par la nuit, toute envie de se plaindre est remisée au placard. Elle sert un peu plus fort les bras qui l'englobe avant de prendre l'une de ses mains pour la mener à ses lèvres, baiser qui s'égare sur le bout de ses doigts. Enfin, elle se retourne un peu, juste assez pour pouvoir croiser le regard sur lequel elle s'est endormie.

– Bonjour toi, bien dormi ?
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Le matin, c’était mieux, c’était vrai. Et pour tout un tas de raisons. Ils en avaient déjà vécu quelques uns, savaient désormais de quoi ils parlaient, et à quoi s'en tenir. Une habitude qui pouvait toutefois continuer de les surprendre, parce qu’importait le nombre de nuits et de jours qu’ils passaient ensemble, jamais ils ne se ressemblaient. Surtout quand, avec quelqu’un, on peut le partager , valorisa-t-il les matinées durant lesquelles la solitude n’était pas sa meilleure alliée. Il ne le dit pas mais, lorsqu’il découchait, c’était souvent pour la retrouver, Joyce. Ji-hun lui sourit alors, et profita du dernier baiser volé pour passer son bras gauche sous la tête de la scientifique. Il y répondit en fermant les paupières, afin d'apprécier la douceur avec laquelle sa bouche se pressait contre la sienne. Puis le voile disparut et le visage de la biologiste aussi, au plus près du sien. Elle s’approcha de son oreille, pour lui souffler une phrase. Une phrase qui, à elle seule, aurait pu lui donner envie de rendre son rêve réalité, s’il n’avait pas cette part de sagesse gravée en lui.

Il aspira entre ses dents, songeur, et demanda : nu, ou habillé. Bien évidemment, il n’obtint aucune réponse à ça. Elle savait le faire languir, mettre les bonnes choses en suspens pour lui permettre de faire travailler son imagination, et ce n’était pas plus mal. Elle se tourna, et lui aussi pour attraper le téléphone posé sur la table de chevet. Il fit abstraction des messages en attente, chercha simplement l’horloge dans ses applications, et raccourcit leur temps estimé de repos de vingt minutes. Il leur restait un peu plus de quatre heures de sommeil, c’était peinant de se dire que ça devenait leur quotidien. Il soupira, et reposa le mobile sur le meuble, avant de venir se caler contre le corps de la doctorante. Il épousa chaque ligne, chaque angle de son anatomie, la couvrit un peu mieux du drap, et rejoignit de sa paume l’un de ses seins. Forme pas tout à fait ronde qu’il adorait tenir à chaque fois qu’il passait la nuit avec elle. Espoir inavoué de s’assurer qu’elle ne disparaîtrait pas au petit matin sans lui dire au revoir.

* * *

The Monkees connurent leur moment de gloire dans la chambre de la Dudley. Pour la première fois, les notes de « daydream believer » accompagnèrent les profondes inspirations des deux étudiants endormis. L'alarme de six heures quarante retentit donc, mais elle ne secoua pas plus que ça le nageur des Crimson. Trop épuisé, ou trop bien ainsi couché – peut-être les deux – il n’ouvrit ni les yeux, ni les bras dans l’objectif d’atteindre la pseudo boîte musicale. Mais il y eut cette étreinte un brin plus chaude, et ces chairs qui marquèrent une tendresse bienfaitrices sur ses pulpes. Il gonfla un peu plus ses poumons, et commença à ciller sans totalement émerger encore. Pourtant, lorsqu’il daigna enfin lever les rideaux, il tomba sur le regard de sa dame de l’eau, et la – trop – courte nuit fut vite oubliée. Salut, lui rendit-il de cette voix grave et brouillée qu’elle avait tant de fois entendue, bien avant même qu’ils commencent à coucher ensemble. Comme un bébé, dit-il ; littéralement.

Il la dévisagea, pendant que les doigts de sa main gauche vinrent toucher sa chevelure. Le refrain commença et Ji-hun ne put s’empêcher de fredonner, en observant le mouvement que ses pulpes effectuaient sur l’épaisseur … to a, daydream believer and a, homecoming queen , chantonna-t-il , murmurant deux octaves en-dessous du chanteur – parce qu’il avait la voix un peu trop aiguë pour le coréen. Oh cheer up Sleepy[…] Les réveils étaient parfois compliqués, mais lorsqu’on vivait la même chose, il était facile de mutuellement se motiver. Et ce, quand bien même ça semblait insurmontable, pas vrai ? Il laissa un souffle rieur s’échapper de ses narines, réchauffant une partie du visage de la belle à moitié endormie, et il suggéra : une chanson à nous, on devrait trouver, quand ensemble on se réveille. Et peut-être n’avaient-ils pas les mêmes goûts musicaux, mais est-ce que c’était ça qui les empêcherait d’apprécier ? L’asiatique raffolait le (pop) rock des années 60 à 80, mais il ne sentait pas ses tympans vriller sur des musiques plus « dans le coup ».

Ils n’avaient toutefois pas subi une sonnerie aussi matinale pour faire le tour des playlist de YouTube, et le sexe dressé fièrement contre les fesses de l’étudiante était là pour le leurs rappeler. Il fit le tour du faciès de celle contre qui son corps s’était détendu, celui contre lequel il s'était assoupi, puis ses lèvres vinrent embrasser sa joue la plus proche. Il n’appuya pas tant que ça, effleura juste son épiderme. Une fois, deux fois, puis trois. Il resta en suspens un instant au bout de la quatrième, pendant que son nez prit un gros volume d’air, qu’il relâcha aussitôt. Déjà excité ? Grand something, oui ! Il entrouvrit ses lèvres, sans reculer sa tête de la sienne. Son museau frôla sa pommette et il déclara : de toi j’ai envie, Joyce. Dans ses yeux brillait une lueur désolée, parce qu’il savait qu’elle aurait pu dormir plus longtemps s’il n’avait pas été là, récupérer toutes ces heures nocturnes qu’elle avait dédiées au travail, mais… Ton cou j’ai envie de goûter , souffla-t-il vraiment tout bas. Il n’attendit pas longtemps pour tranquillement s’aventurer à baiser de plusieurs à-coups sa mâchoire, et il rejoignit lentement l’endroit où était placée la jugulaire.



@Joyce Millett
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Nu, ou habillé… un sourire échancre les lèvres des Joyce, un sourire qui veut absolument tout dire. Elle refuse cependant de répondre directement, préfère emporter ces mots dans ses songes où elle en couvrira le corps nu – bien évidemment – de Jay. Son sourire fait bientôt place à son dos, les muscles dessinés sous la fine peau, les omoplates tracées dans les lignes de son corps. Et lorsqu'une main accroche son sein, elle a déjà basculé dans un autre état et se demande si c'est celle de l'homme qui dort avec elle, ou celle de Morphée…

* * *

Le réveil se fait en musique, comme souvent entre ces deux-là – même si souvent est peut-être un terme un peu aventureux, mais ce n'est pas la première fois en tout cas. Daydream believer prend ses marques dans la chambre de l'étudiante qui n'est pour autant pas surprise du choix des notes. Jay s'est déjà confié à elle au sujet de la sonnerie de son réveil et elle apprécie la mélodie rythmée qui écourte leur sommeil. La fatigue en revanche, apprécie moins ce moment, mais est vite renversée par la perspective de cette matinée ; s'ils ont avancé l'heure du réveil, c'est pour pouvoir passer du temps ensemble et ça, Joyce l'apprécie. Que ce soit pour traîner nus dans un lit ou même simplement boire un café en discutant de tout et de rien, les moments passés avec le doctorant ont ce côté toujours agréable et souriant ; plein de couleurs et de vivacité. Ça tranche avec celle qu'elle a été tout le semestre dernier, à courir après des chimères, et ça lui fait du bien. Il ne faut pas s'attacher, on ne sait pas de quoi demain sera fait… des départs – elle sur l'océan et lui poursuivre ses ambitions dans le New Jersey –, beaucoup de boulot, des rêves choyés. Le futur s'étale sous leurs yeux sans qu'ils en aient véritablement conscience, parce qu'il est moins intimidant de s'attacher au moment présent. Un moment plein de douceur et de sourire.
Joyce tourne juste assez la tête pour l'observer soulever ses paupières. Elle le trouve beau ainsi, peut-être même encore plus que la veille, simplement vêtu de ses draps et de son corps à elle qui l'effleure ; les yeux encore alourdis par le sommeil, les prunelles encore éprises par les rêves écrits la nuit-même. Cette voix du matin, enrouée, un peu plus grave qu'à l'accoutumée, enveloppe ses mots et la fait sourire, alors que bien vite la même voix rejoint celle du chanteur du groupe, s'enlisant dans les notes, pas toujours juste, mais agréable et elle sourit un peu plus fort. Petite habitude qui s'écrit, à son rythme. Désormais, quand elle entendra cette chanson, elle pensera à Jay et à leur matinée ensemble. La musique s'associe si facilement aux êtres… et aux ressentis. De ces matins ensemble elle se rappellera les peaux qui se cherchent, les souffles qui se caressent et les yeux qui s'éveillent. Pour toutes les solitudes sur le grand bleu, autant de bonheurs emmagasinés avant le grand saut dans quelques années.

– Peut-être qu'on pourrait demander à des étudiants en musicologie s'ils peuvent créer une sorte de mashup avec Daydream believer et Yellow submarine ?

Elle ne sait même pas si ces deux chansons ensemble sont cohérentes, mais a l'impression que ça leur correspondrait bien, les faire rythmer ensemble, trouver leur équilibre tout en gardant leur personnalité. Parce que Joyce n'a pas l'impression de se perdre dans cette relation avec Jay, quels que soient les mots qu'elle puisse mettre dessus. Elle s'épanouit dans sa vie de femme et de chercheuse, bien plus qu'elle ne s'accroche à ses désirs. Mais si en plus ses désirs sont comblés, alors comment résister ?
Ils n'y résistent pas d'ailleurs et elle sent bien son envie dressée contre elle, autant que ses baisers qui se pressent sur sa joue. Envol de papillon dans son ventre quand il lui murmure qu'il a envie d'elle ; parce qu'elle aussi a envie de lui, son corps entier, ses hormones le crient à chaque parcelle de frisson qui recouvre son épiderme. Le matin c'est encore mieux, surtout lorsqu'on a quelqu'un avec qui le partager, et elle est d'accord avec cette théorie, reste encore cependant à la vérifier par la pratique…

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