SOLEYNA ► I dont want to leave you, but he needs me.

Jeudi. Jour de la soirée entre fille, réservée à mes chères meilleures amies : Oxana & Sofia. Nous étions colocataire depuis quelques temps, enfin depuis bien longtemps avec Sofia et depuis peu avec notre chère Oxana. J'étais très heureuse de cette colocation malgré le mauvais départ et notre amitié était une des plus belles choses de ma vie. Malheureusement, j'avais eu à prendre une décision et je dois dire que sur ce coup, c'était dur ! Même malgré ma réponse presque déjà donnée, je réfléchissais encore au long de la journée, mais j'avais très vite repris la même décision : déménager pour vivre avec Ethan. Il m'avait avoué avoir besoin de moi et je ne me sentais pas de l'abandonner malgré ce qu'il avait pu me faire. Je savais que les filles n'allaient pas seulement être déçu mais aussi, me dire que j'étais trop gentille avec lui mais je sentais que je devais le faire. En partant, elles resteraient deux, lui, restait seul pour le moment alors que nous avions trop de vécu ensemble. Il était ma moitié depuis longtemps, pas la moitié dans le sens où on l'entends d'habitude, la moitié dans une amitié, la meilleure amitié au monde. C'était si compliqué, a vrai dire. Quand je rentrais assez tard, à l'appartement, elles étaient déjà là, se préparant pour notre petite soirée, assise sur le canapé. Je passais la porte rapidement et en les voyant, je leur lançais ; "Salut les filles !" On pouvait me sentir timide et anxieuse. Je courrais rapidement vers ma chambre, déposer mon sac pour les rejoindre rapidement, j'enlevais ma veste et mes chaussures. Je rouvrais la porte de ma chambre avant de m'écriais : J'arrive les filles, je me change ! Je prenais précipitamment un short et l'enfilait puis je les rejoignais dans le salon, m'asseyant au sol face à elles. ça va les filles ? Pas trop dure la journée ?

J’étais installée sur le canapé, silencieuse. Mon regard se perdait sur la table basse sur laquelle étaient disposés verres, boissons, quelques petits trucs à grignoter. Aujourd’hui, c’était notre soirée du jeudi. Oxana avait tenu à ce qu’on instaure ce petit rituel le jour de son arrivée dans l’appartement. Une idée qui m’avait tout de suite plut. Presley n’était pas encore arrivée et il n’y avait qu’Oxana et moi. C’était tendu entre nous depuis qu’elle avait découvert mon petit secret. D’ailleurs, j’avais prétexté avoir beaucoup de choses à faire pour passer le plus de temps hors de notre appartement. Du coup, les filles ne m’avaient pas beaucoup vus cette semaine et ce week-end, je serais aussi absente, car j’avais prévu de passer du temps avec Calhen. J’entendis la porte s’ouvrir, rompant le silence dans lequel je m’étais terré. Je relevais la tête : Presley était arrivée – « Salut ! » - J’eus un drôle de pressentiment au ton de la voix de Presley. Je ne sais pas, je la sentais anxieuse, mais peut-être que je me trompais. Presley disparaissait un instant dans sa chambre et je portais mon regard sur Oxana quelques instants. Je me demandais si elle avait parlé à Presley cette semaine. Si elle lui avait dit pour mes problèmes d’action aux médicaments. Presley revint vers nous, s’asseyant sur le sol, face à nous – « C’est toute la semaine qui a été dure, mais ça va. » - J’esquissais un fin sourire – « Et toi ? Tu m’as l’air toute bizarre ? » - Repris-je. Impossible de m’empêcher de faire la remarque, elle me connaissait.

La soirée du jeudi. Au début, je pensais que c'était une bonne idée. Parce que je me disais qu'avec les examens, nous allions avoir du mal à nous voir et nous parler comme on le souhaitait et comme on le faisait autrefois. Seulement, je n'avais pas prévu de me brouiller ainsi avec Sofia, ce qui avait nettement refroidi l'atmosphère de l'appartement. On ne faisait que s'y croiser. J'essayais de rester un maximum à l'extérieur pour ne pas à supporter le zombisme de la danseuse. Pour l'instant, Presley ne s'était rendue compte de rien et c'était tant mieux. Je devais avant tout, préparer quelque chose. Et une fois fait, je pourrais lui dire. Pour l'instant, ce serait des problèmes en plus. J'étais donc dans la cuisine, vêtue d'un short en coton blanc et d'une tunique de la même couleur avec des broderies de dentelle sur le col et sur les manches longues. Mes cheveux étaient attachés sur le côté de mon visage en une tresse en épi où quelques mèches folles s'échappaient de l'élastique. Je venais de servir le jus d'orange quand Presley est entrée. « Hey! Le poisson est enfin sorti de son bocal. » Je mettait la bouteille et les verres sur un plateau puis j'allais le déposer sur la table basse du salon tandis que la nageuse allait se changer. Je jetais un œil à Sofia avant de m'asseoir dans l'un des fauteuils confortables du salon. « Ça va aussi. Par contre toi, t'as l'air sur le fil. Qu'est-ce qui se passe? » Je me penchais pour prendre une chips et la plonger dans une sauce barbecue avant de la mettre en bouche.

Je m'étais assise face à elle et ne savait pas trop comment m'y prendre, ni comment elles allaient prendre mon annonce donc franchement, je beugé toute seule là, intérieurement. Je sentais qu'elle m'observait et en plus de cela, les deux semblaient inquiète ou simplement bizarre. Sofia m'annonça que sa semaine entière s'était mal passée. Il est vrai qu'on ne s'était pas vu beaucoup ce qui était étonnant à croire que la colocation n'arrange rien. Heureusement, elle allait bien dans le fond. La blonde quant à elle ajoute qu'elle allait aussi bien mais les deux à l'unisson étaient d accord sur le fait qu'elle sentait bien que j'allais pas bien ou que j'étais mal, gênée. Je n'osais pas trop leur dire, je n'osais pas parler, me lancer : je voulais pas perdre leur amitié. D'un coté, je pensais qu'elles allaient comprendre, de l'autre pas du tout alors je tentais une première lancée ; J'ai quelques choses à vous dire ... Je respirais un grand coup avant de continuer ; J'espère que vous n'allez pas m'en vouloir, vraiment ... Je grimaçais face aux mots prononcés.

Partager un appartement avec les filles, j’avais tout de suite adoré l’idée. C’était même moi qui avais proposé à Oxana de se joindre à notre colocation. Mais peut-être que j’avais eu tort. J’aime mes deux meilleures amies, seulement, j’aime beaucoup moins qu’on se mêle de mes affaires. Oxana n’aurait peut-être rien remarqué de mon comportement si on ne vivait pas sous le même toit.

Comme nous l’avions deviné il y avait quelque chose qui n’allait pas chez Presley. Du moins, je trouvais qu’elle avait cet air grave qui signifie qu’il y’a quelque chose. Les mots que prononçait la blondinette pour nous répondre ne me rassuraient pas. Les discours qui commencent par « J’ai quelque chose à vous dire… » ne présagent généralement rien de bon – « Quoi ? Pourquoi est-ce qu’on pourrait t’en vouloir ? » - Je posais mes prunelles bleus sur elle et ne la quittait pas des yeux – « Dis nous… »

Je m'étais installée confortablement dans le fauteuil, picorant les chips avec gourmandise. Je fronçais les sourcils aux paroles de Presley. Elle devenait bien mystérieuse tout à coup. Je l'observais, attendant qu'elle s'explique. Pourquoi est-ce qu'on allait lui en vouloir? Je reposais le verre dans lequel je venais de boire une gorgée avant de le reposer sur la table. « Oui raconte-nous au lieu de laisser planer ce suspens. » Je n'étais pas friante des mauvaises nouvelles et apparemment, s'en était une, alors autant qu'elle fasse vite. Même si j'espérais que ce n'était bien sûr, pas une mauvaise nouvelle. Peut-être que Presley exagérait. Après tout, elle prenait facilement la mouche, comme nous trois, alors peut-être qu'elle s'en faisait trop pour rien.

Ouais, je ne pouvais pas m’empêcher d’appréhender, c'était comme ça. Comment le dire ? comment faire ? Quoi dire ? Surtout, je voulais espérer à fond qu'elles n'allaient rien me reprocher et pas m'en vouloir du tout. Toujours assise en face d'elle, je me tripotais les mains à cause du stresse. Sofia avait directe été inquiète, ouais, je devais bien comprendre que ça l'inquiète vu ma façon de parler et je grimaçais toujours tandis que j'étais en pleine réflexion. Je tentais de savoir ce que je devais dire, si j'avais bien fait le bon choix, tant de choses. Elle me fixait, attendant mes paroles, attendant en vain que je l'ouvre de nouveau et c'était la même pour Oxana qui s'était contentée de me demander de parler et d’arrêter ce suspens. Oui, elle voulait toutes les deux que je réponde. Je savais que je devais clairement me lancer. Je soupirais et repris alors la parole, baissant la tête de peur, de honte ; Je ... je vais déménager ! J'avais dis ça directement, d'un coup sans fioriture. Juste l'annonce brute. Je n'osais pas les regarder, je m'étais contentée de briser le lien avec leur regard inquiet.

L’annonce tombait enfin. Presley nous annonçait son déménagement. Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Je m’étais attendue à peu près à tout, mais l’idée du déménagement ne m’était pas venue à l’esprit. Je me demandais ce qui l’avait soudain décidée à prendre cette décision. Il devait bien y avoir une raison pour qu’elle quitte notre colocation à trois. Notre cohabitation ne lui convenait plus ? Au lieu de me poser toutes ces questions toute seule, je préférais reprendre la parole : « Comment ça ? Enfin je veux dire… pourquoi est-ce que tu veux déménager et aussi pour aller où ? » - Le ton de ma voix était assez calme avec une petite pointe d’étonnement. En fait, j’étais un peu perdue pour le moment et j’attendais donc que la jeune femme nous explique ce qui se passait. Parce qu’il devait forcément y avoir quelque chose.

J'observais Presley qui semblait mal à l'aise à cause de la nature de la conversation. Cela devait être quelque chose qui lui tenait à coeur. Puis elle annonça son départ. Gne? J'avais du louper un épisode. Je croyais qu'elle se sentait bien avec nous, qu'on formait une bonne équipe? La tension des premiers jours s'était estompée, surtout après notre discussion nocturne entre Presley et moi. Alors j'étais un peu surprise par ses propos. Elle semblait ne pas vouloir déménager, mais elle semblait y être plutôt contrainte. Je fronçais les sourcils. « C'est... surprenant comme annonce. » Je tentais de capter le regard de la blonde. « Tu as des problèmes? » Je pensais à un tas de problèmes, un ex jaloux, des problèmes de frics... « Tu sais qu'on peut t'aider, So et moi. » Même si je doutais que c'était si simple à arranger. Je voulais lui montrer qu'on était là pour elle, même si je ne comprenais pas trop, tout ce qui se passait.

Ouais, j'arrivais pas à les regarder parce que j'avais peur de leur réaction, peur de les perdre même si je trouvais que ça aurait été ridicule de me bouder pour si peu. Oui, je partais mais je les abandonnais pas, et puis, je laissais de la place en plus pour les deux et j'étais toutes proches, je changeais pas de quartier quoi. Je vis tout de suite que ça les étonné et qu'elles aimaient pas trop, mais en même temps, j'avais pas encore expliqué pourquoi. En plus, je n'aurais pas voulu qu'elle saute de joie, non plus, faut le dire. Je sentais dans leur voix l'étonnement mais aussi pleins de questionnement et elles ne se privèrent pas de demander presque en meme temps des explications, le pourquoi du comment. Oxana montra plus encore cet étonnement mais aussi, sa peur que j'ai des problèmes me disant que si j'avais besoin elles étaient là. Le truc c'est qu'elle était loin du compte. Calme, redevenant la vrai Presley, j'affrontais leur regard et souriais timidement ; Non, je n'ai pas de soucie... Ethan est revenu ... Et il a besoin de moi, il veut que j'aille habiter avec lui, il a besoin de moi ... Avais-je dit en me convaincant moi même par mon ton au maximum. Je repris précipitamment pour ne pas qu'elles me disent ceux a quoi je m'attendais : Oui, je sais, je ne devrais pas pardonner si facilement, mais ... mais c'est lui .... Oui, elles avaient du me ramasser à la petite cuillère, toutes les deux avec Elysia quand mon meilleur ami était parti sans un mot, quand je l'avais cru mort et je n'en revenais pas d'avoir réussi à lui pardonner si vite, mais c'était si particulier entre nous. Je savais très bien qu'elles n'allaient pas forcément approuver tous ça, enfin bon, je crois qu'intérieurement je savais qu'elles m'en voudraient plus d'avoir pardonné que de partir ...