Réveil difficile ... [feat. Elia]

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J’appréciais le fait qu’elle tente de relativiser, j’avais essayé sans grand succès … Le pire dans tout ça c’est que j’avais toujours une bonne excuse pour déraper, papa m’a couper les vivres, Neveah m’a fait chier toute la journée, mes parents m’ont fiancé de force … La liste des choses qui m’avaient fait dérapé était longue, le problème c’est que je n’arrivais pas à me contrôler. Certes Mike avait été un connard sur ce coup-là, et je comptais bien me venger d’une façon ou d’une autre, mais couché à droite à gauche n’était pas une solution et en plus de ça, je savais que c’était mal.

« Le problème c’est que c’est pas la première fois et franchement j’ai l’impression que se sera pas la dernière, me souler encore je m’en fou c’est pas ça mais, il y a un mois, je me trouvais un mec, mes résultats scolaires et médicaux étaient bons, la vie reprenais enfin un sens … »

Je m’arrêtais un instant, je repris mon souffle et tentais de reprendre plus calmement.

« Et maintenant j’ai quoi ? Un pauvre sms de rupture, et un nouveau traitement, j’ai encore perdu 5 kilos ce mois-ci, je deviens un zombi, j’ai beau faire de mon mieux ya rien à faire, et maintenant je couche avec un inconnu qui s’avère être un gay, tu sais j’ai longtemps cru que mon comportement d’avant avait à voir avec cette maladie, c’est ce que m’avait dit les médecins, pourtant j’ai subi 4 opérations, le plus gros de la tumeur et partie et pourtant j’en suis toujours au même point … »

Je me retenais de pleurer, ce n’était pas vraiment de la tristesse plutôt un dégoût généralisé, j’en avais marre de tout, marre de croire que je pouvais guérir alors que cette merde me mettait KO à chaque fois, marre de croire que je pouvais trouver un mec bien qui n’en voulait pas qu’à mon cul, marre de croire que je pouvais devenir une fille bien, personne n’y croyait de toute façon, même moi je n’y croyais plus.

« Franchement ya des jours où j’ai envie de tout envoyer chier, de rentrer en Australie et d’aller crever en paix ! » Lâchais-je enfin.

Je savais que ces mots étaient dur, mais je devais me faire une raison, si mon état ne s’améliorait pas c’est que la maladie était toujours-là, j’avais que deux options, une nouvelle opération pour essayer encore une fois d’enlever cette merde en tout cas en partie ou alors attendre qu’elle gagne. Et je ne voulais plus d’opération, les 4 dernières avaient été un supplice, je pourrais pas revivre ça pas encore …

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Elia tentait de me rassurer, dans un sens ça me faisait plaisir mais je savais aussi qu’elle n’était pas médecin, et on m’avait souvent répété que mon état d’esprit pouvait influencer d’une certaine partie l’évolution de la maladie, pourtant je m’étais battu et la maladie était encore là, et maintenant oui je baissais les bras, je n’étais pas si forte que ça, combien de fois je m’étais enfermé dans un coin pour pleurer sans qu’on me voit, je ne savais pas si j’aurais encore la force de me battre, je commençais à en douter sérieusement.

« J’ai rendez-vous à l’hôpital la semaine prochaine, et je sais déjà ce qu’on va me dire, mon nouveau traitement n’a pas eu l’effet voulu, je vais devoir me refaire opérer et ça je veux pas … » Avouais-je.

En plus de devoir rester à l’hôpital pendant des semaines, il y avait aussi la chimio après opération, je supportais très mal ce traitement, et cette fois, tout le monde serait au courant, et je ne voulais pas qu’on me voit comme ça, avec un visage creusé à l’excès, un début de perte de cheveux, un teint fantomatique, je faisais peur à tout le monde, je me faisais peur à moi-même …
Elle me parla alors des garçons, je souriais plutôt ironiquement.

« Les mecs je veux plus en entendre parler, j’ai pas envie de revivre ça encore une fois ! En plus des amis mecs j’en ai pas beaucoup et je ne les envisage pas du tout comme ça. »

En réfléchissant, c’est vrai que j’avais peu d’ami mec, hormis Mathieu mais il était comme mon frère, Andy le nouveau mari père de famille et Kenny qui était plus un soutien pour moi compte tenu de notre maladie commune. Alors non personne n’attirait mon attention, et je ne cherchais plus.

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Encore à moitié dans le gaz, j’écoutais Elia, elle voulait bien faire, me remonter le moral mais franchement c’était peine perdue, je ne voulais pas …

« Mon médecin m’avait prévenu si le nouveau traitement ne marchait pas, la seule alternative c’était l’opération, j’en ai déjà subi 4 et j’en suis toujours au même point, et c’est pas l’opération le pire, c’est tout ce qui va avec, la chimio, les rayons …. Et le pire c’est que même avec ça, je serais pas guéri, qu’est-ce qui me dit que dans 6 mois, je ne doive pas encore me faire opérer. C’est une spirale sans fin, et je suis fatigué … » Avouais-je.

Je n’avais encore jamais dit ça à personne, et si je n’étais pas encore bourrée, je ne l’aurais jamais dit, l’alcool avait tendance à agir comme un sérum de vérité sur moi, on pouvait me faire avouer le moindre de mes secrets …
Elle tenta ensuite de me vanter les bienfaits de l’amour, il y a quelques semaines, je l’aurais cru sur parole du haut de mon petit nuage de bonheur mais alors aujourd’hui, je n’en avais plus rien à foutre. Il me faudrait du temps, beaucoup de temps avant d’y recroire …

« Elia, je viens de me faire larguer par un connard avec un simple SMS, tu pourrais comprendre que j’ai pas envie de retenter l’aventure maintenant merde ! » Lançais-je sèchement.

A peine j’avais lancé mon pique, déjà je m’en voulais, elle voulait juste m’aider et c’était pas cool de lui parler comme ça.

« Excuse-moi, c’est juste que franchement là maintenant, j’ai pas la tête à penser aux mecs … » Repris-je plus calmement.

Et lorsqu’elle aborda le sujet du bal, les larmes montèrent de plus belle.

« Hier encore mon cavalier c’était Mike … Et franchement je me demande si je vais y aller, je veux pas faire peur aux gens avec ma tête de cadavre et je vais plomber l’ambiance plus qu’autre chose … » Répondis-je.

Et dire que j’avais déjà une robe que j’avais fait moi-même, j’étais tellement heureuse d’aller au bal et ce connard de Winthrop avait ruiné tout mon enthousiasme …

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J’étais lasse … Lasse d’être malade, lasse des mecs, lasse de tout et tout le monde me disait la même chose : bats-toi ! On voyait bien que ce n’était pas eu qui devait endurer ça …
Elia semblait déterminer, elle croyait vraiment à ces paroles, je savais que ce n’était pas juste pour tenter de me remotiver, elle était sincère mais je n’y croyais plus vraiment.

« Bien sûr que j’ai quelque chose à perdre, mes dernières forces, tu sais il y a pleins de chose que je n’ai encore jamais fait mais que j’aimerais tenter. Si je mets mes dernières forces dans cette guerre et que je perds, j’aurais tout perdu pour rien. Alors que si je profite de mes dernières forces pour profiter de mon temps alors je n’aurais aucun regret. » Répondis-je.

Parfois j’avais l’impression de parler comme une condamnée, je n’en étais pas loin c’était vrai, il fallait que les gens comprennent que je pouvais mourir d’un jour à l’autre, c’était la dur loi de la médecine, et c’était aussi pour ça que je ne voulais plus me battre. J’avais lutté trop longtemps, maintenant je voulais m’éloigner de la pression, me détendre, m’amuser mais cela signifiait ne plus me battre, car je ne pouvais pas tout faire … Mais personne ne semblait prêt à le comprendre.

« J’ai encore des rêves tu sais, pas besoin de vivre 50 ans pour les réaliser. » Avouais-je.

Encore une fois elle me parla de moyen pour vaincre mes problèmes, apparemment elle pensait que les mecs pouvaient m’aider … A part me pourrir mon temps restant je en voyais pas trop mais bon.

« Je ne cherche plus à vaincre mes problèmes, j’ai accepté mon diagnostic. Je ne suis pas satisfaite, c’est vrai, j’aurais préféré être en pleine santé, et continuer à vivre. Mais je n’ai plus la force d’essayer, alors je vais le faire à ma façon. » Répondis-je.

J’avais retrouvé un petit sourire. Je n’étais pas prête à mourir évidement, mais de plus en plus je me rendais compte que c’était la seule issus, et même si cela ne me convenait pas, je n’avais pas le choix, alors je voulais simplement faire les choses comme je l’entendais.
Je n’étais franchement pas convaincu que le bal était un endroit pour moi. Et même s’il était vrai que certains y allaient seuls, je ne voulais pas ça. Ça ferait trop pauvre fille, je ne voulais pas en rajouter une couche.

« On verra, franchement je suis pas sûr d’avoir envie d’y aller, et puis la gueguerre des maisons ça commence à me souler un peu. » Dis-je.

Lorsque j’étais Eliot, je détestais les Mathers, je participais à toutes ces conneries, j’y prenais même un certain plaisir. Mais maintenant je trouvais ça ridicule. Ces gens se battaient sans réelles raisons. Juste parce qu’ils étaient différents, les riches d’un côté, les drogués de l’autre, alors franchement les voir se battre pour rien, je n’étais pas sûr que ça me remonte le moral.

« Bien sûr que j’ai quelque chose à perdre, mes dernières forces, tu sais il y a pleins de chose que je n’ai encore jamais fait mais que j’aimerais tenter. Si je mets mes dernières forces dans cette guerre et que je perds, j’aurais tout perdu pour rien. Alors que si je profite de mes dernières forces pour profiter de mon temps alors je n’aurais aucun regret. » Certaines personnes trouveraient ça complètement stupide, fou, moi non. Je comprenais ce qu'elle voulait dire, même si je n'étais pas malade, il est évident que si je devais l'être un jour, avoir une maladie aussi grave, je voudrais profiter de la vie, faire ce que j'ai envie de faire, réaliser la liste que je me suis faite & pouvoir partir dignement. Sur ce point là j'étais d'accord. Fait le alors, fait ce que tu as envie de faire, que ce soit manger des choses, faire des sensation forte, voyager. Je sais pas mais fait le alors. Je ne lui disais pas d'aller à la mort, mais y avait pas mieux pour se sentir plus vivant, pour partir bien que d'avoir fait ce qu'on veut faire depuis toujours. Ca me faisait penser également à le temps d'un automne, avec la liste que l'héroine à faite & son petit ami qui lui fait réaliser ses voeux pour qu'elle soit heureuse. Parfois ça peut être des voeux tout bête comme dans le film elle voulait se marier dans l'église où ses parents se sont marier, avoir un tatouage & il lui en fait un faux, ceux qu'on achète & qui partent peu après. « J’ai encore des rêves tu sais, pas besoin de vivre 50 ans pour les réaliser. » J'hôchais la tête pour lui dire que je savais. « Je ne cherche plus à vaincre mes problèmes, j’ai accepté mon diagnostic. Je ne suis pas satisfaite, c’est vrai, j’aurais préféré être en pleine santé, et continuer à vivre. Mais je n’ai plus la force d’essayer, alors je vais le faire à ma façon. » C'est à dire à ta façon, faire ce que tu as envie ? « On verra, franchement je suis pas sûr d’avoir envie d’y aller, et puis la gueguerre des maisons ça commence à me souler un peu. » Je souris. C'est vrai que c'était lourd cette guerre, je comprenais pas pourquoi autant de haine, juste car certains se sentent supérieur aux autres car ils ont de l'argent & que les autres ont envie de profiter de la vie en buvant, se droguant. Certes je n'étais pas pour la drogue, n'aimant pas ça du tout mais ce n'était pas pour autant que les mathers étaient tous des mauvaises personnes, bien au contraire. Je suis d'accord, ils en deviennent ridicule parfois.

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Je m’étais éloigné de tout le monde ces derniers temps, je le regrettais un peu mais j’étais insupportable, je m’en rendais bien compte. En même temps personne ne comprenais ma souffrance alors forcément ça clachait régulièrement.
Elle me demanda des explications sur ma vision des choses, je n’étais pas très claire.

« J’aimerais juste qu’on arrête de me faire la morale, boire c’est pas bien, ça ne règle pas les problèmes, franchement je le sais j’ai plus 10 ans, mais j’en ai besoin parfois. Maintenant je vais profiter de la vie et tant pis si mon cher papa n’est pas d’accord, j’en ai marre de lui obéir, je veux faire ce que je veux, quand je veux, que ça plaise ou non ! » Répondis-je.

Cela signifiait aussi que je ne voulais plus qu’on me répète indéfiniment que je ne devais pas faire si ou ça, j’avais remarqué que les gens étaient de plus en plus lourd avec moi, fait pas ci, fait pas ça … Je voulais juste qu’on me foute la paix quoi …
Je n’étais pas la seule à en avoir un peu marre de cette guerre des maisons, c’était toujours à ceux qui en ferait plus. Le pire c’était la guerre Mather/Eliot, pour avoir été Eliot je savais qu’ils pouvaient être plutôt snob et susceptible, et les Mathers aimaient en rajouter encore, alors forcément ça partait vite en sucette et je n’avais pas besoin d’assister à leur connerie …

« Tu m’étonnes, ça risque de mal finir surtout … »

Je le pensais, les deux camps étaient prêts à tout et ça risquait de tourné en règlement de compte sanglant. J’espérais secrètement que le Doyen intervienne avant mais ce n’était pas gagné …

« J’aimerais juste qu’on arrête de me faire la morale, boire c’est pas bien, ça ne règle pas les problèmes, franchement je le sais j’ai plus 10 ans, mais j’en ai besoin parfois. Maintenant je vais profiter de la vie et tant pis si mon cher papa n’est pas d’accord, j’en ai marre de lui obéir, je veux faire ce que je veux, quand je veux, que ça plaise ou non ! » Je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir, quand on est dans notre passe rebelle, ou qu'on va mal on a tout sauf envie d'entendre les autres nous dire à longueur de journée fait pas ci fait pas ça comme la chanson de Jordy -> mais eux le font pour sont bien donc je comprenais les deux cas. C'est pas forcément mauvais ce qu'ils disent, c'est pour toi, parce qu'ils tiennent à toi mais je comprends aussi que t'as besoin de faire ce que tu veux, que t'en as envie. Fait ce que tu veux mais profite en bien, je veux dire passe pas tes journées & soirées à boire comme une folle, si tu veux profiter fait le comme il faut, boit si tu veux, mais pas trop & tout le temps. Tu profiteras plus en faisant des choses que tu as envie, que tu as jamais pu faire plutôt qu'en passant ton temps à boire. Elle pouvait profiter mais je lui conseiller de profiter en faisant des activités qu'elle ne pouvait pas faire, qu'elle n'a jamais fait comme du karting, du paintball, des trucs tout con comme ça. Boire c'est bien mais pas non stop & y a d'autres façon de profiter de la vie. « Tu m’étonnes, ça risque de mal finir surtout … » Ca j'étais totalement d'accord & j'approuvais en hochant la tête. Bon tu veux peut être aller dormir non ? Ou bien sortir, fin je sais pas si tu veux faire quelque chose d'autre que discuter de ça ? On avait parlé, ça lui avait fait du bien je suppose mais il était tant de fermer la parenthèse.