Tw : machisme :: drogue
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« Je ne dois pas être mémorable dans ce cas. » Pas assez fin pour son ami mais visiblement trop métaphorique pour Haiwee. L’amérindienne n’a pas saisi le message glissé si bien qu’il scrute ce verre avec agacement, soufflant en serrant les dents. Mémorable, bien sûr qu’elle l’a été, si bien qu’il se retrouve à présent frustré de devoir la laisser à son homologue masculin puisque certains codes entre bien nés sont à respecter : Ne jamais rafler le trophée d’un autre, toujours user de ses propres moyens pour briller en assemblée. Jamais femme n’a su s’imposer autant entre ses murs et dans sa vie. Il est impossible pour lui de la récupérer sans se mettre le yankee et les autres à dos, impuissant face à cette paume qui se hasarde sur la cambrure de la brune. « Mais dans la foule, ce soir, moi, je n’ai vu que toi. » Ses doigts logés au fond de sa poche se resserrent en étau sur ses sentiments contradictoires comme pour les étouffer, comme si la douleur allait lui faire penser à autre chose qu’au triste spectacle qui se déroule juste sous son nez. Il se redonne une contenance, réajustant sa veste d’un mouvement franc des épaules et ne rechigne pas à arranger son col avant de s’éclaircir la voix d’un raclement pour souligner la futilité de cette phrase inspirée de purs clichés.
Le sourire de l’amérindienne à cette caresse osée lui donne subitement envie de se tirer et pourtant il reste campé sur ses positions, sauve les apparences comme toujours puisque c’est ce en quoi il excelle : la contrefaçon. Mais cette voix l’interpelle derechef et s’accapare de nouveau la conversation, Haiwee au centre de l’attention. « Je l’ai reçue, l’invitation, je l’ai reçue chez moi, » Et comme si ça ne suffisait pas, le verre s’élève encore une fois sur la voie de ses lèvres, cheminement qu’il suit avec une insistance sans pouvoir faire quoique ce soit. Mais elle avorte son geste en faveur d’un détail qui le conforte dans ses réflexions, une phrase qui réanime en son for intérieur une certaine rancœur : « anonymement, vous n’avez donc personne à remercier. » « Witter… » Il l’a peine articulé de sa mâchoire crispée, songeant déjà à ce qu’il pourra faire pour lui rendre la pareille une fois qu’il sera rentré. L’étudiant a déjà tenté de porter un coup à sa société en l’affichant elle dans tous ses états, en plein ébat. Mais la leçon n’a visiblement pas suffi puisqu’elle a recommencé alors il lui faudra encore frapper. Pour l’heure il ronge son frein, à la limite du supportable lorsqu’elle se met à toucher l’américain, condamne le geste qu’elle vient d’exécuter sur sa joue. Autrefois, c’était à lui qu’elle faisait autant attention et offrait ses faveurs mais à présent c’est au blond qu’elle dévoile l’impudeur brulante du galbe de ses seins, approchant son visage du sien. Il ne peut en supporter plus, posant son verre sur le coté pour ne pas avoir à la regarder l’embrasser, s’obligeant à faire taire sa curiosité qui ne ferait que d’avantage l’écœurer jusqu’à mimer de l’intérêt pour un groupe en contre bas. Il n’y a rien à regarder, bien sûr, mais il lui est tellement plus aisé de les ignorer que de les voir se chercher.
« Enlève tes doigts. » Apostrophé par la crainte que cette main ne se soit égarée un peu plus loin, cette fois le sino détourne la tête vers le couple pour toiser les hanches cintrées dans ce noir écrin, pas vraiment certain de savoir ce qu’elle lui reproche puisqu’elle ne l’a pas rejeté d’entrée de jeu. D’ailleurs aucun ne semble comprendre ce qu’il lui prend, étonnés et restant sans voix jusqu’à en sourire bêtement. Tous sont amusés de voir le si entreprenant privilégié se faire remettre à sa place excepté deux : le principal concerné et celui qui n’a pas souhaité être témoin de leurs minauderies, l’asiatique toujours silencieux, ses traits se voilant d’incompréhension dès qu’il croise le regard d’Haiwee.
Et si ne pas voler la possession d’un autre est d’or au sein de leur confrérie, il existe une autre règle à ne pas violer : Ne jamais laisser une femme rabaisser l’un de leurs, solidarité masculine oblige. Mais cette fois il devra prendre parti pour l’un des deux camps : Haiwee ou ses condisciples fortunés qui se foutent éperdument du bien de la jeune femme, du moment qu’ils peuvent en profiter. A ses yeux pourtant, le choix est vite fait. « "Ce que femme veut", tu l'as dit… » pour le parapher avec légèreté, favorisant Haiwee.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Sheng Lao Xian)
Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━
We'll be in hell tomorrow. But, we are...
heavenbound tonight ∇