broken heart gallery (charles&gigi)

Ça me fait du bien de parler. Plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Je n’ai honte de rien mais pour des raisons légales, je ne peux pas crier sur tous les toits que Raphaël et moi, c’est un mariage arrangé afin d’avoir une carte verte. Peut-être qu’un jour, je n’aurai plus besoin de lui et de cela pour rester ici. Mais ce n’est pas encore le cas. Et avec tout ce qu’il se passe dans ma vie, je ne suis pas sûre de vouloir abandonner ma nationalité brésilienne. Important et agréable. On doit déjà faire attention à tout et tout le monde à longueur de journée… Alors quelqu’un avec qui on peut se laisser aller, juste être sans réfléchir, c’est plus qu’important et agréable. Oui, ça l’était. Maintenant, si on a un contrôle, je suppose qu’il faudra qu’on mente et qu’on dise qu’on est séparé ou dans une passe difficile. Ou alors que je déplace la moitié de ma vie chez lui le temps de convaincre les agents de notre mariage. Pourtant, ni lui ni moi ne nous cachons de nos relations hors mariage. Il faudrait peut-être que l’on remédie à cela et que mon visage se retrouve sur son instagram et le sien sur le mien. C’est quelque chose à laquelle je réfléchirais quand j’aurai retrouvé ma vie et saurais quoi en faire. Si je quitte les États-Unis d’Amérique pour le Brésil, je n’aurai pas besoin d’y penser. Il l’était ouai. Tu connais le mythe qu’une personne peut vous changer ? Bah c’est ça. Enfin, non. Il a toujours été monogame mais jamais exclusif. Raph aime pas être enfermé dans une cage. Il aime sa liberté, il aime butiner, profiter de la vie. Et, rapidement, je me corrige. Enfin, il faut parler au passé, la fidélité a l’air de lui convenir maintenant. Que je dis rapidement, haussant les épaules doucement. Je ne dis pas cela sur le ton du regret ou autre parce que la fidélité de Raphaël, je ne l’attendais pas sur le plan sexuel et j’ai donc clairement ce qui m’importe. Ça ne change rien à ma vie, vraiment, mais j’ai du mal à comprendre comment l’oiseau qu’était Raphaël peut être en cage depuis si longtemps. Ça ne lui ressemble tellement pas que s’en est effrayant. Seulement voilà, chacun sa vie et je ne vais pas m’opposer à cela. Leeroy, Leeroy ? Que je souffle avec un accent bien anglais, me redressant légèrement. Si tu n’as jamais vu le clip Best Song Ever de One Direction, je pense que je serai dans l’obligation de te mettre dehors. Je t’adresse un clin d'œil et soupire doucement. Une partie de mon adolescence aussi tout ça. Et les questions se font plus personnelles parce que ça m’intéresse, ça m’intrigue et me donne envie d’en savoir plus sur toi. C’est la première fois qu’on se livre vraiment et je trouve presque cela triste que l’on ne l’ait jamais fait plus tôt. Je comprends, c’est de l’argent facile… Et j’ai longtemps été en recherche de ça. Strip teaseuse, actrice porno, j’en ai fait des choses pour renflouer mes comptes en banque. Je suis presque tentée de me lancer sur Only Fans pour me faire encore plus de frics et pouvoir continuer de racheter le Nirvana. Mais mon visage serait sur le réseau et si je tombe sur un client, ça risquerait de nous causer des soucis. Je chercherai pas sur internet. C’est ton monde, j’ai pas à aller fouiner. Que je souffle rapidement. Je veux pas voir à quel prix on te vend, sur le net. Si tu tombes sur l’un de mes film, sache juste que je ne suis pas si bruyante en temps normal/ Parce que c’est peu courant de brailler à ce point. Et ça me fait éclater de rire quand j’y pense. Il y a des films qui pourraient changer ta vision de moi mais ce n’est pas grave. Des trucs loufoques mais d’autres carrément dégueulasse. Si on m’avait dit qu’un pute et une actrice porno vivrait ensemble si longtemps sans le savoir, j’y aurais jamais cru. Comme quoi, toi et moi, on s’entend sur tous les points. Ça colle et c’est peut-être bien pour cela que notre collocation est aussi chaotique que parfaite. Je ne la changerais pour rien au monde.

the duo's flat. wed, april 27th at night w/ @Gigi Desrosiers
tw : maladie, cancer.
Je m'inquiète même pas pour vous. J'suis sur que vous trouverez de quoi continuer à les berner. Parce que même si lui est comme un inconnu pour moi, je te connais. Toi et ton esprit qui à cette capacité à se dépatouiller des situations d'une facilité déconcertante. Loin d'en être, c'est plutôt d'un oeil admiratif que je te vois, encore plus maintenant que j'apprend tout ça. Mais bizarrement, entendre parler de ton mari me laisser penser que nous aussi, on a des ressemblances. Ce besoin de voler où le vent nous porte, ne rien avoir d'exclusif et savoir s'en contenter. Lui c'est par besoin de ne pas enfermé, moi par peur d'être brisé. Sauf que je suis navré d'apprendre qu'un soldat est tombé, bien que d'un coté, je suis heureux si le bonheur il a trouvé. J'suis encore plus choqué de savoir que votre mariage n'a pas empêché qu'il trouve l'amour. J'veux dire, tout le monde n'accepterait pas que son mec soit engagé même si c'est bidonné. Encore faut-il le savoir La personne avec qui il est le sait? Ca vaudrait mieux mais c'est aussi risqué. Il suffit d'un peu trop de jalousie ou de possessivité pour que la confession se transforme en une bombe déclenchée. Mais si jamais ça vient à se passer, tu as maintenant un allié de plus prêt à se démener pour que tu ne sois pas renvoyée. Parce que ton chez toi, c'est ici, avec moi. Mon prénom répété dans ta bouche sonne d'une certaine beauté que je ne m'explique pas. Ha...Ben il va falloir me jeter dehors. Que je dis, la voix riante un instant avant de demander plus sérieusement C'quoi le rapport entre le clip et mon second prénom? Apprend-moi des choses que je ne sais pas. On s'essaye pour la première fois à l'exercice des révélations et je crois que je tombe déjà accro. On ne s'hurle pas dessus, il n'y a aucune insulte,... Notre mer habituellement agitée semble si paisible. C'est malheureux d'avoir dû attendre qu'un drame arrive pour que ce moment puisse exister mais, je suis content qu'il soit nait. Très facile. Et c'est ce dont j'avais besoin quand je suis arrivé. Trouver rapidement de l'argent pour obtenir une indépendance et voir mes rêves se rapprocher. De toute façon, si un jour t'as des questions, t'as qu'a me demander. Parce que te livrer mon secret c'est comme me libérer. Si satisfaisant que je ne serai pas gêner d'en discuter encore et encore. Oué enfin je t'entend quand même bien des fois... Les lèvres que je pince pour ne pas rigoler, impatient de voir ce que tu vas me rétorquer. Je crois que j'ai trouvé ma façon préférée pour réconforter. Un peu de contact physique, parler à coeur ouvert et une pointe de taquinerie. En même temps, j'me voyais pas répondre à ton annonce de colocation en mettant ça en avant. Sauf si toi, t'avais précisé ton ancien métier. Là j'aurai été assuré d'être choisi. Ce qui me soulève une question Tiens d'ailleurs, pourquoi t'as choisi ma candidature plutôt qu'une autre? Si autres il y avaient. Gourmand d'en savoir un peu plus, complètement charmé par cette Gigi pondérée.

Je ne peux que me contenter d’hausser les épaules. Je ne sais pas si on arrivera à les berner aussi facilement que par le passé. Quand je vivais à Los Angeles, tout était bien plus facile. Il n’y avait personne dans ma vie, personne de fixe dans la sienne et cette maison était notre chez nous. A l’heure actuelle, nous faisons littéralement domicile à part et sa relation personnelle rend le tout carrément difficile. Je ne veux pas y penser. Un problème après l’autre et même si les autorités ont pour habitude de débarquer à l’improviste, je n’ai aucun doute sur le fait qu’on trouvera quelque chose. Il le faudra. Je ne veux pas perdre ma carte verte. Je n’en sais rien. On ne parle pas de son couple parce que ça ne m’intéresse pas. Raphaël est un ami, bien entendu, en plus d’être mon mari, mais je ne cherche pas à en savoir plus de ce côté. Et pour être honnête, je m’en fous un peu. Je laisse échapper un léger rire de mes lèvres quand je souffle ces mots. Je refuserai le divorce envers et contre tout donc son petit-ami n’a qu’à faire avec moi. Sans compter que je suis loin d’être encombrante. Je vais avoir besoin de lui et de son soutien dans les jours et semaines qui arrivent mais sinon - en dehors d’une ou deux sorties loufoques - je les laisse tranquille. Je sais où est ma place et entre eux deux, elle ne l’est pas. Je n’en suis pas triste et j’espère que tu le vois bien. Ça ne change rien à ma vie, j’ai ce que je recherche sans l’obligation d’être à un homme alors je gagne dans cette histoire. La blague tentée, je grimace à ses questions. T’es anglais et t’as jamais vu ce clip ? Je suis choquée. Enfin, pas totalement mais ça me fait rire d’exagérer mes réactions à ce sujet. Ça me permet d’évacuer, de souffler et de me concentrer sur autre chose. En gros, ils jouent le processus de création d’un clip musical et l’un des personnages secondaires s’appellent Leeroy. C’est pour ça que ça me fait penser à toi, de savoir que c’est ton deuxième prénom. Tu ne pourras jamais trouver l’équivalent pour moi. Alors qu’il n’essaye même pas. Bien qu’au final, je ne lui ai pas donné le patronyme qui m’a été attribué après mes premiers cris. Comme ceux que je peux pousser dans les productions du père de Raphaël. J’éclate de rire à ta remarque et lève les yeux au ciel Bah je peux te dire que c’est rien à côté de ce qu’il y a sur le net. Et je ne sais pas pourquoi, mais je sais que tu sais. Pas forcément mes films mais peut-être ceux d’autres femmes. Je n’ai pas le temps de lui demander plus que le sujet est bien plus sérieux. T’étais le moins pire. Moqueuse, taquine, me revoilà dans mon mood normal quand ça nous concerne. J’avais le choix avec une nana qui puait les épices à couscous, un vieux pervers et un couple de jeunes qui ont passé plus de temps à regarder comment fonctionnait la douche et à se glisser dedans avec leurs chaussures aux pieds qu’autre chose. Rien de bien intéressant. Et je me suis dis que si t’avais un accent anglais, je pourrais te demander de me parler pour m’endormir. Péché mignon. Je ne comprends pas toujours tout mais c’est sensuel, presque sexy. Et je me suis dis que si je devais baiser mon coloc, t’étais le meilleur choix. Visiblement, j’avais eu faux sur toute la ligne parce qu’on a passé plus de temps à se friter - s’effriter - qu’à s’envoyer en l’air. Pourquoi ? Tu cherches des arguments pour chercher une autre colocation ? Ça m’attristerait presque. Non, en fait, l’idée que tu partes, ça me rend triste.

the duo's flat. wed, april 27th at night w/ @Gigi Desrosiers
tw : maladie, cancer.
Malgré que tu sois plus modérée, je te reconnais bien là quand tu affirmes refuser le divorce envers et contre tout. Un égoïsme que je ne peux pas attaquer, parce que la cause de ce dernier est carrément recevable. Ce n'est pas un caprice, c'est simplement par sécurité. J'suppose qu'il doit accepter, sinon tu l'aurais rapidement su. Ton mari en aurait parlé ou pire, il aurait pu cogiter à comment soulager la jalousie de son petit-ami. Tien, ça ne me frappe que maintenant, Raphaël est donc avec un homme, tout continu de m'étonner. Une soirée de révélation que je ne suis pas prêt d'oublier. Ca posera problème que si ils veulent se marier. Quoi que, il doit y avoir un délai pour l'obtention définitive de la carte verte nan? Des questions qui sont balayées par ta plaisanterie à laquelle je demande un peu plus de détails. Ben pas de mon plein gré. Que je répond en laissant un rire s'échapper, doucement Ha oué? Il est peut-être passé sous mes yeux mais je m'en souviens pas. Je compte alors sur toi pour me montrer ça. Pas dans l'immédiat, nous avons des confessions à se faire, une intimité livrée sans crainte. Pourquoi j'pourrai jamais? Ca sonne comme un défi et j'adore ça. Me dire qu'il ne faut jamais dire jamais, que si tu dis ça, c'est peut-être pour me convaincre de ne pas tenter. Nos risées se rejoignent, la mélodie sonne agréable à mes oreilles, je la préfère à celle de tes pleures. Notre conversation posée, comme ta tête sur mon épaule et nos mains liées sur ta cuisse. Des sacrés vocalismes... Que vous faites vous, actrices du x. Evidemment qu'il faut tout sur-jouer, ça doit donner envie et exciter. Puis, à simuler sans se cacher, je me dis que c'est aussi pour éviter que le partenaire prenne tout ça trop au sérieux? Encore des interrogations à la con dans mon esprit, mais une seule mérite d'être sortie et je le fais. Entendre que j'étais le moins pire me fait pouffer de rire, pas sur que ce soit un compliment mais on prend. Tu t'expliques et ma tête remue lentement à chaque anecdotes que tu cites, comme en accord que oui, je suis bien mieux qu'eux. Arrivé au pêché mignon, tu ne vois pas mon visage mais il est quelque peu hébété par la surprise. J'ai donc gagné grâce à cet accent anglais? Tu m'as encore jamais demandé de te chanter une berceuse, mon accent est à chier? Que je plaisante, bien conscient qu'il est dans le top de ceux préférés par les femmes. Et si je pensais avoir atteint le pic de stupéfaction, voilà que tu me sors une phrase qui me fait bégayer. Qu...quoi, qu'est ce que t'as dit? Et mon corps bouge de façon à ce qu'on puisse regarder, dans les yeux, avant de glousser que T'es complètement givrée. Ho que oué, mais qui s'est pensé chanceux lors de l'entretien pour cette colocation pensant pouvoir prendre du bon temps avec la demoiselle qui habitait ce lieu? Qui se ressemble, s'assemble. Les sourcils qui se froncent pour cette confusion Hin? Mais nan! Le portrait qui se secoue par la négativité avant de poursuivre Nan j'voulais juste savoir pourquoi....MOI. Ce dernier mot un peu plus marqué. Tu sais pas toi, mais je redoute le jour où cette colocation devra se terminer.

Ma vie aux États-Unis ne tient pas à grand-chose. Sans mariage, pas de liberté, pas de prêt, pas de vie, tout simplement. Alors je ne suis pas prête de lâcher Raphaël. Me trouver un autre mari, une autre carte verte sur pattes mettrait en avant le fait que ma première union est fausse et ce serait un trop gros risque. Et le problème sera rapidement trouvé : ils ne se marieront pas. Que je souffle avec un large sourire. Je ne sais pas ce qu’il se passera s’ils en arrivent là mais je ne veux pas y penser. Je ne peux pas gérer deux problèmes, deux événements qui changeront complètement ma vie en même temps. Je ne veux pas avoir perdu tant d’années avec ma mère pour rien, ce qui sera le cas si Raphaël demande le divorce. Je secoue la tête et chasse ces pensées de mon esprit. Hors de questions d’y croire, d’y accorder la moindre importance. Mon prénom complet, c’est Gina-Gisela. Personne n’a de prénom aussi pourri, y a qu’un psychopathe qui veut pourrir la vie de sa fille qui lui donne un patronyme pareil. Et une femme amoureuse qui accepte. Parce qu’ils étaient deux là-dedans. Ma mère aurait pu refuser mais elle a accepté. J’étais fière de mon prénom avant, de ma particularité, du fait qu’il n’y avait pas deux Gina-Gisela au Brésil. Aucune croisé dans mes concours de beautés, aucune à l’école. Mais quand je suis arrivée ici, sur la terre promise, j’ai opté pour mon surnom. Il passait bien plus facilement et mon arrivée ici était motivée par la volonté de tout couper avec cette vie au Brésil, cette vie qui me rattrape aujourd’hui. Un sourire dans ta direction, je ne peux qu’acquiescer à tes mots. La Castafiore n’a qu’à bien se tenir ! Et si ta question me surprend, je ne sais même pas pourquoi j’ai préféré toi à un autre. Peut-être parce que tu avais la période d’emménagement la plus courte ou que l’animosité qui se dégageait entre nous impliquait des soirées mouvementées. Je n’ai pas eu tort. Pas assez sexy je crois. Que je lance, taquine, avec un large sourire. Il est forcé, il me fait presque mal au visage mais il balance le mood complet de cette discussion. Tu savais pas encore ? Contente de t’avoir déstabilisé et de voir ce que ces mots peuvent provoquer sur toi. T’étais pas forcément le moins pire mais celui qui remplissait toutes les catégories de ma petite check-list. Bah maintenant tu sais. Et pour réaliser tous mes rêves, tu me fredonnes une berceuse ? Que je dis. J’embrasse ta joue bruyamment et me glisse sous les couvertures. Fredonner pas chanter. Je t’ai entendu sous la douche, ça fait peur. J’en glousse et t’adresse un léger sourire. Je sais toujours pas ce que je vais faire mais il faut que je me repose… Un petit somme pour apaiser mon esprit, pour faire taire les mots qui se bousculent dans ma tête. Les mots mais aussi les maux. Parce qu’eux aussi, ils sont nombreux. Merci Leeroy. Je pince mes lèvres et t’adresse un clin d’oeil, serrant doucement ta main dans la mienne avant de me tourner dans le lit et de me planquer sous la couette. Ma protection, mon château. Parce qu’ici, je suis la Reine.

RP TERMINÉ.