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L’excuse est belle mais elle n’est pas réelle, je le sens. Je ne peux pas en être sûre, malheureusement, mais je me demande bien ce que ça pourrait te faire que j'inonde - ou pas - la salle de bain de l’hôtel. J’ai toujours rendu la salle de bain de la maison parfaitement propre, rangée alors pourquoi est-ce que ça changerait là ? Si tu crois que je me comporte mal quand je suis hors de mon logis, c’est que tu me connais vraiment très mal. Je n’ai pas été élevée par des monstres et ma mère travaille dans un hôtel, tout comme toi, alors le respect, je l’ai. Agacée, la colère monte en moi. C’est petit à petit que je commence à perdre mon calme, ma sagesse et que la peste que je peux être, surgie de nul part. Arrête de prendre tes rêves pour la réalité s’il te plaît. Que je souffle, en levant les yeux au ciel. Oui, j’aime que l’on m’apprécie, que l’on veuille de moi mais ça s’arrête là. Je ne suis pas folle, je n’imagine rien et n’ai rien envie de m’imaginer. Nous sommes deux âmes qui aiment s’arracher et si certaines de nos disputes sont montées de toutes pièces, celle-ci est réelle et se nourrit de tout ce qu’il se passe dans cette salle de bain. Tout cela, c’est ta faute. Si tu m’avais pas foutu sous l’eau, on serait probablement loin l’un de l’autre. Offusquée par les mots que t’utilises, je ne peux me retenir de soupirer fortement Vaut mieux être une tortue qu’un putain de lapin. Je sais bien que dans la fable, c’est un lièvre mais j’ai bien peur que tes facultés cognitives soient limitées. Je sais bien que ce n’est pas le cas mais te faire croire l’inverse me plaît tout particulièrement. La vacherie qui nous unit n’est pas belle à voir et je suis sûre que tous les vacanciers nous diraient de nous calmer mais ça, ce serait mal nous connaître. On se nourrit de ça, on vit de et pour ça. Et alors que l’ambiance prend un drôle de tournant, je ne peux m’empêcher d’en jouer. C’est un peu mon terrain de jeu préféré. Et si je ne suis jamais tombée amoureuse des personnes avec lesquelles je jouais à longueur de journée, ce n’est pas pour toi que je vais tomber. T’as pourtant quelque chose de plus rassurant, de plus chaleureux qu’eux mais les choses sont claires et nettes : il n’y aura rien, niet, nada. Et si mon regard ne rate rien, je crois que le jeu devient un peu trop dangereux. Si la nudité ne m’a jamais gêné, je ne crois pas que tu sois si indifférent. Si tu t’attends à ce que je te tire les vers du nez… Il peut attendre bien longtemps et moi, je n’en ai pas à perdre. Il va falloir que je me change entièrement, que je repasse un moment à me coiffer bien que mes cheveux commencent déjà à sécher. Mes yeux dans les tiens - après une légère inspection - c’est la mise au défi. Je ne bouge pas, tentant de rester impassible même sur mon visage. J’en ai vu d’autres vas. Que je lance en restant là, face à toi. C’est toujours cette soif du défi, cette envie de repousser nos limites au plus loin. Ça en deviendrait plus que malsain et c’est bien pour cela que je fais un pas en arrière et soupire Mais ça m’intéresse moyennement. Et j’hausse les épaules, continuant ma manoeuvre, un pas après l’autre, regardant toujours tes yeux et ton visage. Forcément, mon angle de vue s’élargit quelque peu et je souffle Effectivement, t’es pas très doué. Parce qu’un vrai striptease, le tissu devrait être bien plus bas et je devrais voir plus que ce pubis taillé. Je te montrerai un jour. Ou pas. Un clin d'œil dans ta direction, les mains sur mon peignoir, je pousse la porte de ma chambre du talon. Pas de bêtises en pensant à ça. Garce, je suis dans ma chambre et commence à fermer la porte tout en retirant le peignoir. Tu ne devrais pas voir grand chose si ce n’est un sein - que tu as déjà vu. Le bras habile, je raccroche le vêtement et laisse juste passer ma tête par la porte. Bonne journée. Je souffle ces mots, t’adresse un clin d’oeil et ferme la porte derrière moi, te laissant sur ta faim. Et sur la fin de ce moment. Dos contre la porte, je soupire doucement, passe mes mains dans mes cheveux et m’autorise quelques secondes pour retrouver mes esprits et reprendre le cours de cette drôle de journée. Quelle drôle de vie que celle que je vis avec toi.
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