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(TW) Samara ~ Am I gettin' closer to knowin' where I belong ? ~

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Am I gettin' closer to knowin' where I belong ?  
@Samara Lewis
Tout s'est cassé la gueule en l'espace de quelques heures. Le chemin vers l'acceptation de soi est une route minée, et Denzel a sauté sur la première cartouche qui s'est présentée. L'âme écorchée, le sourire pourtant présent, toujours, masque digne d'un magnifique carnaval pour éviter les questions personnelles. Et ça fonctionne, comme d'hab'. Jusqu'à cette nuit et l'envie de se retourner la tête. De foutre le bordel, d'incarner le petit connard; jeu so easy, puisque cette idée correspond à l'avis général à son sujet. Arrivé dans ce bar dansant, guitare sous le bras; un billet au patron et le voilà sur scène, micro près des lèvres. Une reprise avec une voix féminine pour l'accompagner, devant un public conquis par la sensibilité évidente de son timbre. Quoi de plus authentique qu'un myocarde déchiré ? Denzel laisse simplement parler la douleur, les mauvaises palpitations du battant; ce fichu mal-être, poison de son organisme. Il y a cette demoiselle, au fond de la salle; longue chevelure et regard captivant, le blond l'associe rapidement à sa petite amie. C'est comme chanter pour eux, ces personnes qu'il aime plus que tout; les absents du soir, ceux à qui il voudrait transmettre des messages. Levi, Joyce, Hera. Au lieu de quoi, les opales se rattachent à sa partenaire du moment; donzelle à l'allure aussi douce que l'est sa voix. Regards accrochés pour le bouquet final, avant qu'il ne rejoigne le bar et y commande un paquet de shooters. L'alcool anesthésie les sens, endort la conscience. Jusqu'à ne plus rien percevoir, pas même le mouvement entêté du muscle cardiaque, trop irrégulier pour un type de son âge. Alcool et drogue, fatigue et sentiments; le détour mortel d'une soirée. Suite floue et teintée d'une drôle de violence; Denzel l'a sûrement bousculé volontairement, ce type à fleur de peau. Peu de souvenirs conservés, en dehors de son rire de gamin lorsque l'autre frappe et qu'il grogne - encore ! en guise de provocation. Un crochet de trop et Denz' disparaît derrière le rideau noir. Réveillé par une lumière éblouissante. Le froid mordant sa peau. Les gouttes carmines mélangées au goudron. L'incompréhension. Corps meurtri, laissé en plan sur la chaussée; est-ce la lumière du paradis, ou seulement un vulgaire appel de phares ?  


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J’ai froid. Plantée devant le bar où Judith s’amuse à draguer tout ce qui bouge, j’hésite à demander une cigarette à un passant. Pourtant, j’fume pas… du moins, pas régulièrement. Oh, ça va ! C’est mon seul vice : même l’alcool ne m’intéresse pas plus que ça. C’est bien pour ça que j’me fais chier comme un rat mort. J’ai bu deux cocktails en arrivant, et Judith doit en être à son cinquième. Au bout du quatrième, elle a commencé à darder des regards lubriques autour de nous, comme si quelqu’un avait activé le mode « chasse à l’homme » dans son cerveau. Pourtant, elle m’avait promis qu’on passerait une soirée fun, entre « nanas ». Ouais, elle a juste oublié de préciser qu’elle me lâcherait comme une vieille chaussette à la moindre occasion pour se frotter - pardon, je veux dire danser - contre les tablettes de chocolat de je-ne-sais quel mâle en rut ! Je lui envoie un énième SMS qu’elle ne verra sûrement pas :

Jude, j’crois que j’vais rentrer. J’me les caille. T’avais l’air de bien te marrer avec ce mec. Passez une bonne soirée xx

On n’est pas loin de chez elle ; elle pourra rentrer à pied - seule ou accompagnée, c’est pas mon problème ! Et puis, c’est une grande fille, et elle m’a assuré qu’elle voulait encore rester et qu’elle « sentait bien ce type ». Soit. C’est pas mon délire de jouer les babysitters, de toute façon. Après avoir resserré ma parka autour de moi, dissimulé ma longue chevelure dans mon dos et baissé ma capuche pour ressembler le moins possible à une fille seule en train de rentrer chez elle à pied au beau milieu de la nuit, je m’engage sur les planches qui bordent la rivière. J’suis contente d’avoir résisté aux exhortations de Jude et d’avoir mis des bottes plates plutôt que les talons qu’elle voulait absolument que j’enfile. Cette fille est dingue. Ça fait deux ans qu’on se connaît, mais je crois qu’elle n’a toujours pas compris que les talons et moi, ça fait douze. J’ai à peine franchi quelques mètres qu’une voix d’ivrogne m’interpelle :

— Hey, beauté, tu veux aller boire un verre ?

Fuck it. J’vais prendre un taxi.

***

Je suis en train de somnoler quand le chauffeur freine brusquement.

— Bon sang, il y a quelqu’un par terre…

Hein ? Non, mais c’est quoi cette soirée ?! En jetant un coup d’œil à travers le pare-brise, j’aperçois un type blond vautré sur l’asphalte, la lèvre ensanglantée.

— J’peux vous laisser ici ? Il barre la route.

Je dévisage le conducteur - même s’il ne me voit pas puisqu’il a les yeux rivés devant lui - et empoigne mon sac avant d’ouvrir la portière.

— Vous voulez pas appeler une ambulance, au moins ? L’emmener à l’hôpital ?

— Vu le prix que ça coûte, ça m’étonnerait qu’il veuille ça, surtout s'il a pas d'assurance… Il bouge, donc ça veut dire qu’il est pas mort.

Super. Pas de pourboire pour vous, monsieur ! Je le remercie du bout des lèvres et sors du véhicule. Et maintenant, j’fais quoi ?! J’habite à deux pas d’ici… mais je vais certainement pas laisser ce mec crever au beau milieu de la rue, nan ?

— Euh… (Je me racle la gorge.) Vous allez bien ? Vous voulez que j’appelle les secours ?

Je remarque qu’un bracelet gît sur le sol, juste à côté de lui. Il a dû le perdre en tombant. Si ça se trouve, ce pauvre type vient de se faire tabasser ! Machinalement, je m’agenouille pour le ramasser et le glisse dans ma poche - faudra que je pense à le lui rendre, quand il aura retrouvé ses esprits. Pour le moment, il a l’air complètement à l’ouest…
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@Samara Lewis
Peut-être qu'il ne mérite pas mieux comme dénouement. C'est là sa vraie place; l'asphalte froide et détrempée, comme n'importe quel clochard sans toit au dessus de la tête. Denzel a pris la correction qu'il mérite sans doute, et il n'ira sûrement pas se plaindre. L'histoire aurait pu se terminer au fond d'une ruelle, à l'abri des regards. Au lieu de quoi, on l'a placé à la vue de tous, comme pour lui permettre de tomber sur une âme charitable. Son agresseur, il ne s'en souvient pas. A vrai dire, il n'a plus les idées claires et la soirée dans son ensemble reste assez floue. L'envie de dormir se mêle au froid, les sens engourdis atténuent - pour le moment - le facteur douleur et tout va presque bien. Le ronronnement des moteurs à proximité lui permet de réaliser; il n'est pas au paradis et certainement pas parti pour y entrer, son corps repose juste dans la rue, au beau milieu de la route. Cette lumière aveuglante n'a rien de comparable à un ange, ce sont juste les phares trop puissants d'une voiture moderne. Le son lointain d'une portière qu'on ouvre, puis les bruits de pas se rapprochent. Une voix féminine, tordue par ce qui ressemble à des acouphènes, en cycles répétés dans sa tête. Denzel bascule enfin sur le dos, recrache un peu du sang qu'il gardait visiblement en bouche. - Non, pas les secours. Surtout pas. parce que l'hôpital coûte un bras et qu'il peut se débrouiller. Une grimace, les cervicales craquent de bon coeur et le blondinet se redresse, non sans porter une main à ses côtes, fêlées depuis quelques temps déjà. - De l'alcool fort, quelques compresses et le tour sera joué. soldat pratiquement remis sur pied. La silhouette retrouve la stature verticale, vacille sous l'impulsion de vertiges et des substances illicites; rapidement adossée à une voiture garée là, le temps d'y voir plus clair et de distinguer celle qui lui fait face. Brune, grande et bien couverte. Le gamin fait pâle figure, avec sa tête bourrée d'ecchymoses. - J'irais pas à l'hôpital, okay..? Je me débrouille toujours, ça va aller. il assure, même s'il peine encore à tenir debout. Le corps fatigue, l'esprit n'est pas totalement lucide non plus, mais la volonté de tout faire soi-même reste instinctive, comme ancrée dans les gènes. Garçon entêté, incapable d'appeler au secours même lorsqu'il est sur le point de se noyer. 


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Ce mec n’a pas l’air trop perturbé par ce qui s’est passé. Si ça se trouve, il a zappé comment il s’est retrouvé là ? Ou bien… ce genre de situation lui arrive souvent. Après tout, il a bien dit qu’il se « débrouillait toujours ». Quoi qu’il en soit, pourquoi est-ce que j’suis encore là ? Il m’a très clairement fait comprendre qu’il n’avait pas besoin d’aide. Oui, mais… sa tronche gonflée et sa lèvre fendue laissent croire le contraire, sans parler du vacillement inquiétant qui semble malmener son corps comme un vent insistant ferait chavirer un bateau en pleine mer. Quant à son discours traînant, c’est soit le signe qu’il a un traumatisme crânien, soit celui qu’il est encore sous l’influence de Dieu-sait quelle substance.

— Ok… Vous voulez que j’vous appelle un taxi, au moins ? Un Uber. Ce sera payé avec mon compte. Vous n’avez qu’à me filer votre adresse.

Je sors mon portable pour lui prouver ma bonne foi. Ça y est, il va croire que je suis la fille de Crésus. Si ça se trouve, il va essayer de me voler mon sac, maintenant. Tu plaisantes ? T’as vu dans quel état il est ?! Pas faux. De toute façon, s’il tente quoi que ce soit, un petit crochet du gauche et il se retrouve de nouveau le nez dans le béton !

D’un regard abaissé vers l’écran de mon téléphone, je capte que Jude a répondu à mon SMS de tout à l'heure.

Giiiirl ! Pourquoi t’es partiiiie ?! J’espère ktu m’en veux pas. J’trouverai le moyen de me faire pardonner ! Bisou bisou, chérie xxx

Si, je lui en veux. Mais j’ai d’autres chats à fouetter, pour le moment. Notamment : un mec défiguré et à moitié dans le coma qui veut me faire croire que tout va bien alors qu'il est à deux doigts de s'aplatir par terre comme une crêpe !

PS:
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@Samara Lewis
Inconscient sur les bords, trop extrême pour la moyenne et même parfois, pour lui-même. L'esprit lutte quand le corps rêve simplement de s'écrouler. Denzel a toujours été ainsi, à aller jusqu'au bout des choses. Certainement pas en position de force; mais est-ce seulement différent de ses habitudes ? Pas du tout. Personne ne peut l'aider, il n'y a que lui et ses capacités. Son cerveau de petit con débrouillard. Ses manières de voleur. Sa ruse et ses compétences. Pas de pilier pour soutenir, pas d'épaule extérieure pour avancer; seul, et très bien comme ça. Le sourire se déploie, sans une once de bonheur au dedans. L'éternel masque du type joyeux, pourtant écorché de l'intérieur. Lèvre fendue, et ce n'est pas la première fois. Probablement pas la dernière non plus. Elle lui propose un taxi, cette fameuse âme charitable. Restée à distance. Rien de surprenant, vu son allure. Adresse, ce mot sonne faux dans sa bouche.

C'est quoi une adresse ? De quoi tu parles ? - Attends une seconde, laisse moi réfléchir.. souffle-t-il en contenant un rire, trop douloureux pour sa cage thoracique. - J'ai pas d'adresse. J'ai que dalle en fait. Et c'est pas grave, ça l'a jamais été. dommage, elle était prête à le faire. Mais à quoi bon ? Denzel n'a pas de chez lui; il n'en a plus depuis longtemps. - J'ai juste un peu mal au crâne, mais rien de fou. et il se redresse, porté par la fierté plus que par la santé. Tente de faire quelques pas, avant de se passer les phalanges sur le visage. - T'aurais pas.. Un antalgique sur toi, par hasard ? parce qu'il manque seulement les médicaments à son cocktail de grand n'importe quoi, pour aller chercher les bras de Morphée.  




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Sa question fait monter un rire dans ma gorge, qui se déverse à travers mes lèvres par saccades incontrôlables pendant une poignée de secondes. J’y peux rien, ça sort tout seul. J’ai tendance à me marrer aux moments les plus inopportuns - ça a toujours énervé mes parents. Bon, ok, je dois encore être un peu pompette - ça doit jouer. Mais cette situation est tellement… incongrue. Je lui propose un taxi pour rentrer chez lui, et il me sort qu’il voudrait plutôt une aspirine ! Alors, quoi ? Il vit dans la rue ? Cette pensée fait immédiatement mourir le gloussement sur mes lèvres. Merde. Un SDF ? Pourtant… j’sais pas, il a pas le profil. Ses fringues sont certes un peu amochées à cause de la bagarre dans laquelle il a dû se retrouver, mais il n’a ni le physique habituellement chétif des sans-abri du coin, ni leur odeur et encore moins leurs dents noircies par le manque de soin et la drogue. Ou alors, je suis juste trop naïve et ma place privilégiée dans la société me rend aveugle. C'est vrai, qu'est-ce que j'en sais, après tout ? Comment je pourrais prétendre savoir à quoi ressemble « un vrai » clochard alors que j'ai toujours eu la chance d'avoir un toit au-dessus de la tête ?

Je décroche mon sac à main de mon épaule pour plonger une main à l’intérieur et en sortir une petite pochette : ma trousse de secours portable. Quoi ? Je me trimballe partout avec ! Conseil de notre coach, quand j’ai commencé à faire du sport sérieusement, au collège. « Ayez toujours une boîte de pansements et des cachets anti-douleur sur vous, au cas où. Vous me remercierez un jour. » Bah, merci, coach Carter. J’crois que c’est la première fois que votre conseil porte ses fruits !

— Tiens, je lui dis en lui passant deux pilules. Désolée, j’ai pas d’eau. (Je patiente quelques secondes avant de lancer avec un réel intérêt.) Qu’est-ce qu'il t’est arrivé ?

Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Bonne question. J’suppose que je me sens investie, maintenant. Et puis, je suis trop curieuse. On me l’a toujours dit. « Tu poses trop de questions », « c’est comme ça et puis c’est tout »… ce genre de réponses ne m’a jamais satisfaite. J’ai besoin de comprendre, de trouver une logique aux situations les plus insensées. J’suis de ceux qui croient que rien n’arrive sans raison. Et au moins, si je le fais parler, y a moins de chance qu’il perde conscience et se fracasse le crâne sur le trottoir. Parce que c’est le genre de truc qui serait un peu relou, ça.
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@Samara Lewis
Est-ce qu'elle se moque en plus ? Ou peut-être qu'elle manque simplement de lucidité. Tout est possible à une heure pareille, et Denzel est bien trop perturbé pour chercher la petite bête. En temps normal, le blond aurait sans doute posé des questions, il se serait intéressé à celle qui lui tend la main, même au sens figuré. Cette nuit, c'est plus compliqué. Le corps voudrait tomber, l'esprit s'agite encore et la douleur fait tanguer le tout. Son petit démon sur l'épaule ne fait que répéter qu'il mérite ce châtiment, quand bien même dans les faits, Denzel n'a rien fait d'autre que d'assumer qui il est. Et c'est là le pire, n'est-ce pas ? Offrir la version authentique, faire tomber les masques et se voir rejeté par ceux qui sont censés compter le plus. Le doute s'est installé en lui, et le garçon remet son existence en question. A quoi bon vivre si c'est pour faire semblant ? Au final, cette histoire de logement ne lui prend même pas la tête; trop habituel pour qu'il en fasse tout un drame. Denz' ne voit que par la douleur et le besoin de ne plus rien ressentir. La brune le sauve avec ces pilules magiques; ça pourrait être tout et n'importe quoi qu'il accepterait sans poser de questions. - T'inquiètes, pas besoin. la remercie-t-il avant de s'enfiler les gélules, déglutissant tout de même avec difficulté.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Excellente question, lui-même ne s'en souvient pas vraiment. La dernière heure de sa vie est complètement floue, teintée de noir plus que d'autre chose. - Je sais pas.. Je sais plus. et c'est la vérité, le cerveau a fait un véritable reset et a, semble-t-il, effacé sa mémoire à court terme. - J'ai pas vraiment de souvenir, mais.. J'imagine que c'était pas glorieux. hypothèse évidente vu son état. Il devait être mal entouré, s'est fait casser la figure avant d'être amené ici. Quelque chose du genre. - Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je mérite sûrement pas que tu m'aides, alors.. Pourquoi ? ce serait presque louche, qu'on puisse s'intéresser à lui. Les imbéciles dans son genre, tout le monde s'en tape.  


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Je m’adosse contre une voiture garée dans la rue et frotte mes mains pour me réchauffer. Ce type est un mystère, mais j'ai l'impression qu’il en est un pour lui-même aussi. Et je crois qu’en ce sens, on se ressemble peut-être.

Je reviens d’une soirée. Ma pote m’a lâchée pour un mec, donc je me suis barrée. (Je désigne du menton un bâtiment un peu plus loin.) J’habite juste à côté.

Tu veux pas lui donner l’adresse exacte, aussi ? Comme ça, si c’est un serial killer, il saura comment mettre la main sur toi. Hin hin.

J’allais pas te laisser agoniser au beau milieu de la route ! j’ajoute en levant les mains pour souligner l’évidence.

Je suppose que ma bonté me perdra, surtout dans un monde comme le nôtre. C’est toujours les filles trop gentilles qui se font avoir. Vous n’avez qu’à voir le personnage de Reese Witherspoon, dans Sexe Intentions. Pourquoi je pense à ça maintenant, moi ? Sûrement parce que ce blondinet me fait penser à Ryan Philippe. Ouais, il est mignon. Sans doute plus sans les boursouflures et les ecchymoses, cela dit.

Mais… t’as vraiment pas de chez-toi ? Tu dors où ?

Une bagnole file comme une fusée dans la rue adjacente, les vitres tressaillant sous l’assaut des basses alors qu’un tube de hip-hop s’échappe de l’habitacle. Mon cœur accélère légèrement sa course, comme pour rattraper la voiture. La ville a beau être plutôt sage en journée, on ne peut nier que le monde de la nuit est un univers différent. Tout est possible, mais surtout, tout semble permis. C’est peut-être de là que sont nés les mythes des vampires et autres créatures monstrueuses - une astucieuse allégorie pour dépeindre la transformation surnaturelle qui s’opère au crépuscule et le démon qui semble prendre possession de l’esprit des Hommes. Les ombres de la nuit dissimulent, et par un processus paradoxal, libèrent ce qui était enfoui. Waouh. Je crois que je commence à être fatiguée, moi.

Je devrais rentrer.

Et puis, sa vie ne me regarde pas, encore une fois. Libre à lui de m'envoyer paître s'il n'a pas envie de me répondre, et je disparaîtrai de sa vue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le laissant seul avec le bruit de la ville et celui de mes bottes qui s'éloignent. Il ne se souviendra même certainement pas de notre échange au petit matin, quand il aura retrouvé toute sa tête.
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@Samara Lewis
Les situations les plus étranges amènent souvent aux rencontres les plus marquantes, c'est une affaire d'expérience. Denzel aurait aimé pouvoir faire appel à un contact de confiance ce soir, mais.. Le voilà incapable de savoir vers qui se tourner. En temps normal, Levi serait venu et l'aurait chambré de bon coeur. Joyce se serait inquiétée. Au lieu de ça, c'est chacun dans son coin et que le plus con l'emporte. Jusqu'à se retrouver en face d'une inconnue, méfiante sans doute, mais qui a au minimum, le mérite d'être présente. - Cool ta pote. Préférer le cul aux copains, c'est moche. enfin, sans vouloir tirer de conclusion hâtive.. Quoique. Trop tard, le jeune homme est cash. La tête pivote et Denzel grimace, les cervicales ont du mal à suivre. Bâtiment repéré du coin de l'oeil, image loin d'être nette d'un quartier qu'il ne saurait retrouver en étant sobre. - Sympa la façade. déclare-t-il alors, histoire de répondre quelque chose. Le mur extérieur pourrait être laid à souhait, que ça n'y changerait rien.

- Je faisais juste une sieste.. L'asphalte a des effets thérapeutiques sur la peau. bah voyons. Fier de jouer à l'idiot, de refuser d'accepter l'évidence concernant sa situation; on l'a défoncé, il est mal en point et mal barré pour passer la nuit. Le sourcil, écorché, se relève à sa question, déjà formulée. - Pas plus qu'il y a deux minutes, non. toujours pas de maison, de foyer ou quoi que ce soit qui se rapporte à quatre murs et un toit. Interrompu par quelques bourges en voiture, des idiots qui auront le mérite d'avoir attiré l'attention. La musique lui tape sur le système et une main vient rapidement couvrir son oreille, sujette aux sifflements répétés. Les acouphènes, un rien est capable de les provoquer. - Je dors peu. Je bouge beaucoup. Je squatte souvent, ici et là. Quelques lieux abandonnés, des spots de sans-abris.. Je fais avec tout et rien. Un vagabond, en somme. la vérité, présentée sur un plateau à son image, loin d'être en argent. Et le mieux dans l'histoire ? C'est qu'avec rien, il est plus heureux que certains qui ont, à l'inverse, tout pour eux. - Du coup.. Tu dois rentrer, j'imagine ? reprendre le cours de la vie, tel qu'il est censé être. Sans imbécile sur la route, sans clochard dans les pattes. Avec la satisfaction d'avoir fait une bonne action, de l'avoir aidé à hauteur de ces capacités.


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Son sarcasme m’arrache un sourire en coin. Des vertus thérapeutiques, hein ? Je suis sûre qu’il serait capable de se convaincre que c’est vrai, en plus ! Du moment que ça lui permet de ne pas affronter la réalité, où comment il s’est retrouvé là ce soir. Sa question semble une suite logique à cette rencontre incongrue : congédier l’inconnue qui ne pourra de toute façon pas le comprendre, car ils ne sont pas du même monde et ne le seront sans doute jamais. La renvoyer dans son quotidien bien rangé et aussi immaculé que le placard de la Reine d’Angleterre. Pourtant, j’ai cru percevoir quelque chose d’autre dans son ton… oui, une légère note de déception semble s’être glissée entre ses mots, probablement à son insu. Il est possible que je me fasse des idées, mais j’ai comme l’impression qu’il n’a pas hâte de se retrouver seul. En même temps, qui aurait hâte de passer une nuit d’hiver sur le trottoir, sans personne pour se réchauffer ou partager son infortune ?

Je devrais, ouais. Il est tard…

La réponse-type a quelque chose de rassurant, de familier. Je n’ai rien à prouver, rien même à justifier. On ne se connaît pas. Je ne lui dois rien, et vice-versa. Pour moi, cet événement est inhabituel alors que c’est totalement possible que cet épisode ne soit pour lui qu’une rediffusion de la semaine dernière. Des gens passant sur son chemin et voulant jouer les sauveurs l’espace d’un instant, histoire de se donner bonne conscience, il a dû en croiser des tonnes. Est-ce ça que j’essaie d’être ? Une super-héroïne qui aurait troqué sa cape et son masque contre une parka et un bonnet ? Et dans quel but, au juste ? Ça doit être mon ego. C'est toujours une question d'ego.

… mais j’ai la dalle. Y a un diner au coin de la rue, donc je vais sûrement m’arrêter manger un truc.

C’est en prononçant ces paroles que je me rends compte de leur véracité. J’ai rien bouffé de la soirée - ça doit être pour ça que mon estomac est en train de se contorsionner comme un trapéziste. J'ai rejoint Judith chez elle vers 19h après une journée passée à la salle de sport, et on s'est dit qu'on prendrait un truc au bar. Sauf qu'elle m'a entraînée sur le dancefloor dès notre arrivée, et qu'on n'a pas vu le temps passer, jusqu'à l'apparition du fameux « plan cul », comme dirait... ce jeune homme, dont je ne connais même pas le prénom. Mes pieds esquissent un mouvement, puis s’interrompent. J’observe le type pendant une seconde, et prends une petite inspiration.

T’as faim ?

PS:
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