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Hurt & trust (20/12) ft. Ludo

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Un rire de plus s’était échappé de ses croissants au sujet des abonnés. Il était vrai que militaire, ça faisait rêver, surtout de par l’uniforme et de ce qu’il en dégageait, mais ce n’était qu’une aide qui amenait pas mal de préjudices. Il y avait celles qui voyaient l’habit avant l’homme et les désavantages. Les relations se voyaient écourtées à la première mission, à la première absence. Les sentiments partaient aussi vite qu’ils étaient arrivés, parce qu’il n’y avait rien qui ressemblait à l’Amour. Alors, non. Dean ne partait pas à la conquête d’abonnés, même s’il avait accepté pas mal d’invitations, parce qu’il les savait éphémères et ça ne l’intéressait pas. Ludovica avait pu comprendre ça en quelques mots qu’il avait lâchés en guise de réponse, parce qu’elle aussi cherchait à vivre un lien plus sérieux avec quelqu’un, après s’être confrontée au sens unique.

Les fêtes de fin d’année allaient être bruyantes, mais on s’y accommodait parfaitement. La présence d’enfants aidait beaucoup à ne voir que le côté positif, et il était interdit de parler de choses qui fâchaient ; c’était la règle. Dean allait être en paix, l’armée n’allait pas être le centre de l’attention et ses parents n’allaient pas tenter de le convaincre de changer de voie. En ces instants, il savait qu’il allait passer un bon moment, oui, même s’il aurait voulu la présence d’une personne supplémentaire, un peu plus spéciale, à ses côtés. Depuis longtemps, ça veut dire quoi pour toi, avait-il pouffé ; ça faisait sept ans qu’il était en stand-by, lui. N’était-ce pas ? Et bien : J’sais comment t’aider à prendre ton pied. Il avait esquissé sans rien ajouter de plus si ce n’était le passage de sa langue sur ses lèvres et le pincement de celles-ci en final.

J’ai hâte , avait-il affirmé ; de vivre d’autres confessions, mais aussi d’autres projets pour lesquels il fallait surpasser/dépasser ses limites. D’ailleurs, en parlant de confessions, Dean ne s’attendait pas à entendre ce que Ludovica avait fini par lui confier. Il avait quitté à nouveau la route pour plonger dans les jolis yeux de sa comparse et la sincérité qu’il y avait vu l’avait fait soudainement rougir et … ; boom-boom, boom-boom. Il avait ancré ses obsidiennes dans son regard, juste quelques secondes, puis les avait dévié ; il lui avait expliqué pourquoi, pas vrai ? Et t’as sorti ça à combien de messieurs aujourd’hui, s’était-il moqué, pour faire oublier aussi cette petite couleur rosée à ses pommettes. Il avait été touché, mais il avait repris possession de ses moyens. Trop blessé par le passé d’avoir cru aux belles paroles de femmes.

*** ***

Sorti de la voiture, il mit son sac d’un beige clair, l'attacha en ceinture autour de sa taille et pointa de nouveau l’endroit qu’ils devaient emprunter. À peine dix minutes, on doit y passer pour s’enregistrer avant d’aller plus loin, histoire d’assurer nos arrières , informa-t-il. Chose inutile lorsqu’on avait fait les commandos, mais les règles avaient toujours été strictes si on voulait avoir accès aux belles propriétés de la nature. Il prit les devants, suivi de près par l’Italienne qui exprima clairement son goût pour ce genre d’atmosphère. C’est difficile de choisir, j’en ai vu tellement, surtout en neuf ans de services, mais je pense que j’ai eu un coup de cœur pour le Monastère de Rabban Hormizd en Irak , à tel point qu’il croisait secrètement les doigts pour y retourner un jour. Du vert, un désert de pierres.

Désertique, mais pas totalement. Des gens incroyables qui avaient fait preuve d’une fraternité incroyable malgré la guerre qui rythmait leur quotidien. Il avait été touché par leur générosité lors du passage de son petit bataillon avant leur arrivée sur Mossoul qui aura signé la fin de l’enfer. Je ne connais que le Moyen-Orient, heureusement que ça t’attire un minimum , plissa-t-il les yeux. Il avait bien été envoyé au Mali une fois, mais ça avait été pour remplacer un compatriote. J’te montrerai des photos quand on se fera notre soirée films gnan-gnan, fit-il, parce qu’ils avaient parlé de se poser un jour, lorsqu’elle aurait trouvé un logement grâce auquel elle s’éloignerait de l’homme qu’elle aimait fort. Et il espérait que ça puisse la rendre plus heureuse ; pour lui, ça n’avait pas fonctionné.

D’ailleurs, en parlant de notre soirée, est-ce que t’as des pistes, demanda-t-il, pas qu’il était pressé de se retrouver devant une TV, coincé sur un canapé, mais avec Ludovica tout pouvait être plus agréable, sans doute. Tu as commencé à en parler à Jared , émit-il indirectement l’hypothèse qu’il puisse être blessé par son départ, et valait peut-être l’y préparer doucement avant le jour-J. T’es cool comme nana, je suis sûr que tu seras très vite acceptée comme locataire, sourit-il. Seule ou en colocation, d’ailleurs, le propriétaire ou ses compères trouveront en elle la perfection. J’aurais préféré t’avoir comme camarade, confia-t-il, la nana de notre bataillon est un peu trop stricte . Elle en imposait, peut-être pour gagner sa place parmi tous ces hommes.

Ça restait un univers d’hommes, comme pour les professionnels du feu, même si ça tendait à s’ouvrir de plus en plus aux femmes. Un silence, le temps de passer un endroit légèrement étriqué, qui demandait à lever les jambes à hauteur de genoux, et l'humus qui faisait glisser les semelle.

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Je suis contente pour qu'on puisse s'offrir ce moment avant le marathon des fêtes de fin d'année, avant qu'une nouvelle mission ne vienne t'appeler. C'est ainsi, si on veut vivre ton amitié, il faut l'accepter en pointillés mais cela ne lui donne pas moins de valeur, au contraire. Je réfléchis un instant à ta question et à mon délire de couverture de survie, parce qu'on est d'accord que c'est juste le mien. « Si c'est juste le sexe, ça doit faire deux mois environ. Si c'est une vraie histoire sentimentale, oula, ça remonte bien plus loin. » Grimace qui vient accompagner mes lèvres. Je n'ai pas vraiment su redonner mon cœur depuis mon premier amour. Quelques amourettes oui mais rien qui ne dure trop longtemps, je suis sans doute trop étrange pour ce monde mais je dois m'efforcer de l'accepter. « Qu'est-ce que tu veux dire par là? » dis-je avec des yeux ronds en me mettant à rire nerveusement. Forcément que tu penses à autre chose, mais je suis certaine que tu te délectes du sous-entendu. Je me demande tout de même ce que t'imagines pour que je prenne mon pied...

« Moi aussi. » Pour ces futures aventures, ces autres projets, oui finalement c'est chouette de se dire que tout ça ne fait que commencer. Quand à la confiance, t'es venu me demander et je t'ai répondu en toute authenticité même si ça peut sembler étrange. Et le moment qu'on vit l'est encore plus. Ton regard qui vient s'accrocher au mien, un instant, j'ai le sentiment d'y lire les failles, au delà de l'apparence affable et bien élevée, et vois-tu c'est exactement pour ce genre de moments que je lie avec les gens, que j'abandonne pas. Ta gêne se propage à mon propre corps et je sens mes propres joues s'échauffer sous l'intensité furtive du moment. Je déglutis alors que mon sourire réapparait. « Seulement Zack, Dwayne et toi. Et il y avait Tanwen aussi. » Je peux donner facilement ma confiance si je sais la personne suffisamment neutre pour me préserver à tout prix, et ces personnes sont rares crois-moi. La plupart sont hantées par leurs propres failles, leurs propres démons. « Mais je veux pas te gêner ou exiger que tu ressentes la même confiance, t'en fais pas. » Je sais que ça peut être déstabilisant et que ma franchise peut parfois aussi faire fuir, et je veux pas que tu le fasses avec moi. Je t'ai fait toutes ces confidences et cela n'avait pas été facile, mais tu avais su être une oreille compréhensive et tolérante, pour moi, ça compte plus que le reste.

Nous voici sur le chemin de notre randonnée, et je suis pas du genre à cacher mon enthousiasme, parfaitement parée pour la marche, je viens te poser quelques questions sur le programme. « Ah oui. Pour la couverture de survie et tout ça. » J'en plaisante mais une partie de moi a quand même un peu la trouille, disons que je suis plus habituée à voir les drames que les happy ends. Mais renoncer à l'aventure, c'est une chose que je ne suis pas prête à faire. Tant pis pour les risques. Et comme je l'ai dit, avec toi, j'ai parfaitement confiance. « Décris-moi cet endroit. » dis-je tout en maintenant le rythme pour t'accompagner au pas, nous évoluons au gré de l'environnement, notre conversation se stoppant parfois au gré des difficultés et des obstacles. « T'aimerais découvrir d'autres endroits ? » J'ai ce sentiment que le monde est si vaste, si varié, c'est vraiment quelque chose qui me fait rêver, si j'avais les moyens, je pourrais partir sans peine toute une année. Je ne suis jamais aussi bien qu'en mouvement. « Oh oui, j'ai parlé avec ton amie Shane, elle est vraiment sympa et elle aurait peut-être une place dans sa coloc'. J'attends de ses nouvelles, ce serait pour janvier. Mais du coup, je suppose que je devrais te remercier ? » Je souris, à défaut de popcorn, j'aurais peut-être récolté un nouveau domicile et c'est encore mieux que ce que je pensais. Tout en sachant que j'aurais sans doute pas de difficultés à me lier d'amitié avec elle. La colocation, c'est sans doute ce qui correspond le mieux à mon caractère et à mes besoins actuels. « Oui j'ai même commencé à lui en parler à Punta Cana, il voulait pas que je parte, mais il est excité de découvrir un nouvel endroit aussi, et que je puisse avoir potentiellement un chien après, je lui ai promis que je serai pas loin et qu'on se verrait très souvent. » C'est ce genre de gamin que le monde adopte avec une facilité déconcertante, il est juste adorable, comme l'était sa mère en fait. « Tu n'aimes pas ça la rigueur ? Je suis étonnée. » Petite référence à ton côté Sheldon Cooper. Je suis cool aussi, mais pour le boulot, je dois l'avouer, je suis un peu binaire, partagée entre la machine et la passionnée de première.

@Dean Hassani
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Ils étaient arrivés, sans même qu’il n’ait ouvert plus la bouche, laissant le sous-entendu surprendre sa voisine, autant qu’il avait suspendu le temps après l’aveu qu'elle avait fait d’être un homme de confiance parmi si peu d’autres gens ; elle ne savait probablement pas ce que cela pouvait signifier pour lui. Et tout ça, oui, avait-il répété lorsque la couverture de survie vint refaire un tour au milieu de leur conversation. T’as vraiment envie de la tester, on dirait , ajouta-t-il avec ce petit air malicieux qui jurait avec son visage angélique et ses pratiques tout aussi saintes et saines. c’est parce que tu l’as achetée récemment, et que t’as envie de te servir de notre escapade pour voir si elle est fonctionnelle, demanda-t-il alors qu’ils prenaient tout juste la route ; parce qu’elle lui faisait totalement confiance ?

On venait de faire un long chemin depuis le sud pour contourner Mossoul, et puis on est tombé sur ses constructions en pierre, taillées directement dans la montagne, commença-t-il avant de s’arrêter pour effectuer un plus gros effort, respirer et reprendre ensuite : on n’avait plus d’eau depuis trois jours, alors on a pensé à un mirage, mais des catholiques chaldéens en sont sortis et sont venus à notre rencontre. Il ne s’arrêta pas là, décrivit à quel point croyants et non croyants de son bataillon avaient ressenti cette aura protectrice autour du monastère, aura qui s’arrêtait brutalement à quelques mètres de la dernière bâtisse et reprenait en contre-bas. Ressemblant à une structure en sable, l’intérieur était semblable aux monastères tibétains ; elle aurait adoré.

Beaucoup d’autres, lui dit-il en s’assurant qu’elle passait aisément les divers dénivelés ; haut la main. Il voyageait déjà énormément grâce à son métier, mais il espérait un jour pouvoir aller sur d’autres continents, d’autres pays, en-dehors de ses missions. Il fallait de l’argent pour ça, et même s’il en avait mis pas mal de côté, celui-ci était réservé à des projets que seuls des concubins pouvaient avoir ; un achat d’appartement, par exemple, sans oublier la dot. Shane ? Vraiment , fut-il surpris avant de se rappeler qu’elles avaient pris contact l’une l’autre un jour où Ludovica se sentait vide de distraction. Me remercier ? C’est toi qui l’as contactée, je n’ai rien fait , lui sourit-il ; aucune raison qu’il accepte d’avoir grâce pour si peu.

Janvier, ça va arriver vite, et l’appartement est gigantesque, s’exclama-t-il, de quoi être certain qu’elle s’y plaira, et avec tous les animaux qu’il y a, Jared sera d’autant plus heureux des quelques visites qu’il pourra te rendre. Parce que Dean et les animaux, ça faisait toujours deux. Shane avait d’ailleurs eu l’amabilité de laisser chats et chiens dans leur propre pièce de vie lorsqu’il y était passé. Le petit avait de quoi être rassuré et ravi, un poids en moins pour l’italienne et son boss ; les cris et pleurs des enfants, c’était l’enfer. Il y a rigueur, et rigueur, se moqua-t-il ensuite, et puis, fais pas comme si t’avais pas compris ce que je voulais dire. Il s’arrêta un instant, autant pour la laisser réfléchir à ses mots que pour être certain du chemin à prendre pour rejoindre le gardien.

Il aimait passer du temps avec elle, et si elle avait été sa camarade de groupe actif, il n’aurait jamais eu à vivre leur relation mêlée de points de suspension. Il sentait l’appel en mission se rapprocher doucement, l’actualité donnant un sacré indice sur la question, et ça l’embêtait vraiment de devoir mettre un terme à tout ça pour une durée qui allait s’avérer indéterminée. Mais, en même temps, ça lui permettait de ne pas s’attacher -trop vite, trop intensément - aux gens, de quoi recoller les peaux déchiquetées de ses blessures encore fragiles. Laisse tomber ce que j’ai dit et regarde plutôt ça, l’invita-t-il à se baisser vers l’humus où quelques empreintes génétiques s’étaient dessinées dans la terre humide. Il pointa de son index les traces une à une puis la direction vers laquelle le carnivore avait filé avant de conclure : coyote, femelle.

Cela faisait quelques heures qu’elle était passée. Elle était seule, et donc ne chassait pas. De bons points qui leur permettaient de continuer leur route tranquillement. T’as parlé d’un certain Zack tout à l’heure. Ça fait plusieurs fois que tu le mentionnes, mais sans dire qui il est pour toi, fit-il, sans vouloir être totalement intrusif. Était-ce un autre homme de qui elle voulait s’éloigner ? Car si c’était le cas, est-ce qu'elle s’enfuyait systématiquement des hommes entre les mains de qui elle pouvait mettre sa vie ? Ça fait longtemps que tu le connais, ajouta-t-il à sa question, tout en naviguant entre les arbres, suivant les petits marques sur les troncs qui aidaient à trouver son chemin jusqu’à la cabane du garde-forestier. Elle avait l’air de bien gérer l’amitié homme-femme, et ça faisait plaisir.

C’est là , purent-ils découvrir le cabanon, t’as une carte d’identité sur toi, ou un permis de conduire ?. C’était obligatoire pour valider leur droit de circuler, et il ajouta : j’regarderai pas la photo. Il rit. Les femmes avaient tendance à ne jamais se trouver jolies sur leurs cartes officielles, pourtant… Il tendit la main pour attraper ce qu’elle lui tendait comme papier et s’autorisa un coup d’œil furtif ; est-ce que ça pourrait lui valoir des remontrances ? Il n'avait pas juré. À hauteur de l’abri en bois, il frappa à la porte et un homme d'une soixantaine passée leur ouvrit. Tiens, tiens, tiens, fit-il avant de jeter un regard sur l’Italienne, tu sais que c’est pas le meilleur moyen pour draguer des nanas , s’adressa-t-il à Dean avant de voler leur ID.

Le brun entra et fit signe à sa partenaire d’escapade de le suivre pendant que Luis continuait son monologue, ajoutant que : dans mon temps, c’était sur les bals qu’on faisait fondre les femmes. En tenue, elles étaient toutes à nos pieds. Les bals ? Ça lui rappelait vaguement un sujet de conversation ça, tant et si bien qu’il en sourit, griffonnant sur le carnet d’enregistrement une signature. L’ancien soldat aux lèvres tremblantes s’occupa de faire une photocopie des documents qu’il avait en sa possession. Des recommandations , demanda l’Asiatique. Il reprit leurs biens après que la vieille photocopieuse n’ait imprimé leur tête. Qu’il était préférable de ne faire qu’un avec la nature au printemps avait été le seul conseil qu’il donna. Il avait tout de même ajouté d’éviter de monter trop en altitude, car ça glissait pas mal sur le roc.

À peine sortis, Dean regarda la femme des flammes et tout en protégeant enfin ses mains de gants de montagne demanda : t’es toujours aussi prête ? Si sa réponse était positive, ils allaient alors commencer une heure trente de marche entre arbres et rochers, pieds sur cailloux ou dans la boue.

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Le protocole reste le protocole et effectivement il est plus raisonnable de prévenir de notre présence au garde-forestier ou tout autre métier qu'il peut faire pour veiller à la sécurité des randonneurs. Je ne résiste pas à la tentation de remettre sur le tapis la fameuse couverture, plus par humour qu'autre chose. « Je pense surtout qu'elle va devenir une sorte de blague entre nous. » Parce que finalement, autant rire de nos différences. « Honnêtement, je préfèrerai m'en passer et en plus je suis certaine qu'elle me ferait un teint encore plus blafard. » Il y a mieux qu'une Ludo version aluminium pour embellir le monde. Ceci étant, je n'avais pas la crainte du moindre accident avec toi, car comme je te l'ai dit quelques instants plus tôt, je te fais confiance.

Je t'écoute un vague sourire aux lèvres lorsque tu me parles de ce monastère, le regard perdu dans tes voyages qui pour moi s'arrêtent à l'imaginaire, mais c'est déjà une sorte d'évasion à sa manière. « ça devait être complètement dingue, de quoi te faire oublier pendant quelques instants toute la fatigue endurée. » C'était peut-être pas comparable, mais ça me faisait penser aux premières gorgées d'eau que l'on peut boire après des heures passées à lutter contre les flammes. Ici, les incendies étaient plutôt timides mais en Californie, on se relayait parfois plusieurs semaines sans parvenir à les éteindre, les feux de forêt y étaient malheureusement cataclysmiques. « A quoi ressemblent-ils ? Chaldéens, je ne connais pas ce mot. » Tu m'apprends plein de choses et je suis assez fascinée par ces contrées desquelles en vérité, je ne connais rien du tout. On a ce trait commun d'être tous deux passionnés par nos discussions.

Et je ne suis pas étonnée que ton envie de voyages ne s'arrête pas ici, je partageais la même, bien que mon épargne ne soit pas encore d'accord avec mes projets. Je tiens bon et j'y parviendrai. « Oui vraiment. » dis-je au sujet de Shane en rigolant. Le feeling passait pas mal entre nous et elle avait l'air d'être une nana chouette, comme j'en avais eu la première impression. « C'est grâce à toi que je l'ai connu, tout simplement. » Comme quoi stalker ton meetsa avait pu avoir quelque chose de bon. Mes joues fleurissent légèrement à cette pensées, préférant me focaliser sur le reste de notre chemin et de la discussion. « ça a l'air super oui. J'ai hâte et j'espère que ça va fonctionner. » Honnêtement, c'était pile le genre de logement que je recherchais, partagé mais avec de l'espace pour chacune. « Non j'ai pas compris. » dis-je avec un petit sourire. Je ne sais pas si j'aurais fait l'affaire dans un corps de l'armée aussi exigeant que semblait être le tien mais j'aurais partagé ton rang avec plaisir, j'étais certaine de ta valeur en tant que professionnel. Et partager ton quotidien, j'avoue aussi que c'est quelque chose qui m'aurait plû, plus que de raison. Je me fige lorsque tu m'interpelles, posant mes yeux sur les empreintes au sol. « Moi je vois juste des pattes. » Oui j'aime la nature, ça veut pas pour autant dire que je suis experte. Loin de là même. J'ai très bonne mémoire mais malheureusement pas pour ces choses là. « C'est dangereux ces bêtes là non ? » Ludo = 0, la nature =1. Et tu comprendras aisément, que tu as bien fait de m'accompagner sur le chemin. Nous poursuivons la route alors que tu m'interroges sur Zack, naturellement à son évocation, un grand sourire apparaît sur mon visage. « C'est mon meilleur ami, je l'ai connu il y a plusieurs années alors qu'il voyageait en Californie, on a gardé le contact et il a été mon point de repère quand j'ai débarqué sur Boston, il l'est toujours d'ailleurs. » C'est un homme admirable, toujours présent pour moi, c'est simple, mon quotidien serait très compliqué sans lui aujourd'hui, il est en quelque sorte mon pilier, ma famille, mon frère.

Nous voici devant le cabanon et je rentre avec toi. Te confiant avec un sourire mon permis où effectivement, je suis très jeune mais déjà très mignonne. « Tu peux. » dis-je en me marrant. C'est vrai que parfois, ça peut être dossier, mais je n'ai pas eu de période trop ingrate. Le garde semble bien te connaître et je souris davantage lorsqu'il vient te charrier naturellement. « Me dites pas qu'il en a perdu plusieurs ici. » Et oui, je suis du genre à jouer mais tu n'es pas sans l'ignorer. « Voilà pourquoi tu ne voulais pas que je ramène la couverture. » Allez, je vais te laisser tranquille pour cette fois. Et quand il évoque les bals, j'en rosis de plaisir naturellement, me rappelant cette discussion qu'on avait eu. « Je suis d'accord avec vous. » Evidemment, puisque j'adore ce genre de danse. Mais bon, nous ne sommes pas ici pour conter fleurette n'est-ce pas ? Alors le silence me reprend en bonne élève attentive lorsque tu demandes les recommandations. « Plus que prête ! » dis-je en levant les bras en l'air, mon regard se perdant sur le ciel et l'environnement avant de me reporter sur ton visage. « Que l'aventure commence. » Depuis le temps que j'attends ça, j'allais certainement pas reculer.

@Dean Hassani
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Ludovica faisait certainement semblant de ne pas comprendre ce qu’il voulait dire lorsqu’il avait évoqué le fait qu’il aurait préféré l’avoir comme collègue, parce qu’il ne pouvait être plus clair ; à son goût, en tout cas. Voulait-elle l’entendre dire clairement ce qu’il pensait ? Dommage. Dean était le genre d’hommes à rester réservé avec les mots, il ne montait pas rapidement dans l’émotionnel, pas dans ce genre de situations, et encore moins avec les femmes. On lui avait appris à garder ses pensées pour celle qui acceptera de partager son quotidien. C’était la règle, et il ne l’avait jamais enfreinte. Il n’avait pas avoué a l’italienne qu’il l’appréciait assez pour partager chacun de ses jours avec elle – en tout bien, tout honneur – parce qu’ils avaient de quoi ne jamais s’ennuyer : des connaissances et de la conversation à n'en plus finir.

Il avait pu faire distraction grâce à des empreintes d’une femelle chacal et la remarque de Ludovica l’avait fait rire ; et ça aussi, c’était important, finalement : l’ambiance. J’sais pas trop, j’en n’ai jamais croisé , avait-il avoué, si on en croise un sur le chemin, tu pourrais peut-être essayer de le caresser. Tu me diras ce que t’en auras pensé ensuite. Il avait plissé ensuite les yeux, joueur, avant de se remettre en marche, et que le sujet Zack ne tombe. Meilleur ami, ou meilleur ami et plus, l’avait-il interrogée alors qu’ils gravissaient une deuxième marche naturelle faite de roche et de végétation. Il n’avait pas voulu être indiscret, juste savoir si elle faisait la part des choses entre l’amitié et l’amour – ou le plaisir, simplement -. Trop de personnes arrivaient à mélanger les sentiments.

Ils étaient arrivés à hauteur de l’abri et Dean en avait profité pour reluquer gentiment la photographie sur le papier officiel américain. Il avait offert un regard rapide à la trentenaire avant de sourire ; elle n’avait pas changé, reconnaissait les mêmes expressions. Peut-être le regard, ce qu’il racontait. Mais ça, c’était forcément dû aux épreuves, aux coups durs de la vie, et des bonheurs aussi. On ne pouvait regarder identiquement un objectif en dix ans de temps. Ils avaient ensuite fait la connaissance de Luis qui n’avait pas hésité à être taquin – probablement à cause de l’ennui -. Quatre, c’est rien, s’était-il mis à entrer dans le jeu de la brune, on ne peut pas vraiment dire que la cinquième compte, elle est tombée elle-même dans un piège de chasseur. Pour la couverture, par contre, ils avaient eu le droit à un regard fort interrogateur.

Une fois le papier signé, ils sortirent tous deux, l’un après l’autre et l’exclamation de Ludovica ne put que ravir le militaire qui lui pointa aussitôt la direction à emprunter d’un coup de menton. Ils commencèrent à s’aventurer sur un sentier aux cailloux aussi blancs que les nuages, aucunement entachés par la boue ou l’humidité des arbres. Calcaires, ils refusaient toute intrusion de végétaux. Qu’est-ce qui te manque ici que tu avais en Italie, demanda-t-il, conscient qu’il était question de deux mondes différents. Les Européens n’étaient pas des Américains, et les Italiens, n’était pas des États-uniens. Il devait y avoir des choses qui lui manquaient, et d’autres pas ; évident. Dean, lui, n’avait vécu qu’à Boston. Et inversement, qu’est-ce que tu as trouvé ici que tu n’avais pas là-bas ?

Il n’avait aucun souvenir du moment où il avait été emmené de Thaïlande pour Boston, et il se demandait ce que pouvait ressentir une pré-adolescente lorsqu’elle était envoyée à découvrir un autre monde. Changer de ville ou de région devait être bien difficile, alors qu’en était-il lorsque cela demandait de traverser l’océan pour un autre pays, un autre continent ? Tu regrettes d’avoir dû quitter ton pays natal, du coup, continua-t-il afin de connaître la femme qu’elle était devenue aujourd’hui ; dans les bons et les mauvais jours. Toute question était bonne à poser et méritait qu’on s’y attarde. Dean aimait comprendre les gens qu’il côtoyait, c’était la clé pour lier des relations fortes et non éphémères. Aujourd'hui, les gens se contentaient des apparences et ne faisaient plus assez attention à l'autre. Ça pouvait les mener à se sentir incapables d'être aimés, vraiment.


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Nous voici partis pour continuer le chemin. Avouant mon ignorance sur la faune et la flore, ça me rassure quelque peu de voir que tu n'es pas le savant ultime non plus sur ce point. Je me marre. « Je tenterai peut-être pas ça, je tiens à ma main. » Les animaux sauvages restent sauvages non ? Et j'ai un profond respect pour eux, alors je leur laisserai simplement leur liberté. De toute manière, il y a de grandes chances qu'ils ne se laissent tout simplement pas approchés. Mais en ce sens, les zoos m'avaient toujours mis un peu mal à l'aise et me rendaient un peu triste. « Meilleur ami. » dis-je en souriant. « Il est avec un homme, bien qu'il ait déjà eu des femmes je crois, mais ça n'a jamais été comme ça entre nous. » Et je ne cultive pas l'ambiguïté absolument, laissant simplement la relation s'épanouir dans ses rangs. Et en l'occurence concernant Zack, c'était une amitié profonde et sincère, tout aussi importante que mes histoires sentimentales, voir plus.

Après avoir été briefé par le garde, je ris aux quelques blagues, croyant pas une seule seconde que je fasse partie d'une liste. Et la randonnée nous attend, alors on ne perdra pas trop de temps en chemin. J'ai hâte et je suis déjà ravie, laissant mes prunelles se gorger de la beauté du spectacle, de la sensation, des sons que font ces cailloux de neige pierreuses sous mes pieds. « On les dirait tombés de la lune elle-même. » Tu constateras vite que j'ai ce pouvoir d'être fascinée par la beauté des choses simples. La nature est un précieux cadeau qu'il faut savoir honorer. « Hum... » Je réfléchis à ta question. Les souvenirs sont lointaines de mes terres natales bien que j'y ai passé ma première dizaine. « Je dirai les odeurs. Celle du soleil, des agrumes, de l'essence qui se consume dans les routes de campagne parce que les italiens conduisent vite. Des marchants ambulants de pastèque sur les bords de la route, de ce joyeux bordel qui fait que tu te sens bien, jamais seule, c'est convivial. » Une certaine lenteur, un plaisir de vivre assumé et défendu par les locaux même. Ici c'était complètement différent, tout était aseptisé, assez rassurant par les rites et les procédures mais pas vraiment chaleureux et humain. C'était tout un contraste lorsque j'étais arrivée ici, surtout qu'on avait opté pour la banlieue un peu chaude LA. Un vaste monde qui séparait, le grand écart même. « Le mélange des cultures. En arrivant ici, j'ai rencontré des gens aux origines hyper variées, j'étais dans une banlieue pauvre et réputée pour craindre, alors t'imagines la petite blanche un peu perchée débarquer là dedans. Au départ, j'avais même peur de sortir et puis j'ai rencontré des personnes super même si parfois c'était dur. » Des mélanges improbables et géniaux, d'ethnies, de religions, de personnalités, de talents. Et puis des images plus difficiles, les attaques armées, les braquages, la drogue un peu omniprésente. C'était le pire et le meilleur dans quelques veines d'une grande ville californienne. J'ai jamais trop compris pourquoi nos parents nous avaient déraciné de cette vie si paisible pour ce prétendu rêve américain. Mais ici, c'était chez moi aussi désormais. « Pendant longtemps si. J'ai eu le vague à l'âme. Et puis, je me suis adaptée. Je ne suis pas retournée en Italie depuis des années car ça coûte super cher, mais j'aimerais bien et en même temps, j'ai peur que tout ai changé . » Je cultive une certaine ambivalence pour mes racines désormais. « Et toi ? Tu as déjà songé à explorer plus profondément tes origines ? » Je sais simplement que t'avais été adoptée, que même si tu avais toujours été d'ici, t'étais aussi quelque part un enfant d'ailleurs, alors, est-ce que t'avais envie de l'explorer ? Ou que tu étais très bien ici avec ta famille et les transmissions qu'ils te feraient.

@Dean Hassani
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Les obsidiennes de Dean s’étaient perdues un instant sur l’élément naturel qui avait captivé l’attention de sa complice du jour, et elle avait raison. Ces petits galets semblaient être tombés directement de l’astre et donnaient presque envie de les cueillir. Mais le militaire était d’un autre genre : ce qui appartenait à la nature restait à la nature. Jamais il n’aurait eu l’indécence d’emprunter le sable d’un désert traversé ou de cueillir quelques fleurs sur son passage pour les offrir. Il avait beau être omnivore, il n’était pas de ceux fascinés par les natures mortes. T’aimes bien les pierres, demanda-t-il avant qu’ils ne passent à autre chose, parce que la symbolique de ces dernières pouvaient être intéressantes à connaître, précieuse ou non, qu’on s’entende. Pas de différence entre les plus onéreuses et celles qui l’étaient moins. Il paraissait d’ailleurs qu’elles avaient chacune un pouvoir hors du commun sur le corps et l’esprit ; vrai, ou pas ?

Et puis, l’Asiatique s’était laissé transporter par les souvenirs de l'Italienne. À tel point même qu’il avait eu la sensation de les sentir, ces odeurs de gazole et d’agrumes. L’orange, la clémentine, le citron, tous ces fruits qui laissaient leurs effluves s’évaporer dans l’air, encore accrochés à leur arbre respectif, vieillissant doucement sous un soleil chaud, de ceux qui brûlaient la peau en plein été, mais que l’on pouvait apaiser en piquant une tête. Ces fêtes familiales dans le jardin d’une maison, avec les rires, les disputes aussi. Une grande table allongée sur la pelouse, et des dizaines de fauteuils en plastique blanc attaqué par les rayons puissants d’un bel après-midi. Le partage qui sonnait commun aux oreilles de Dean mais ne perdait pas de sa valeur pour autant. De génération en génération, ça se perdait, sauf chez lui. Les Hassani continuaient de cultiver ces moments, de les multiplier tant qu’ils le pouvaient encore. Et ils inculquaient ça aux plus jeunes dans l’espoir que ce soit perpétué, parce que c’était important. Plus qu’on l’imaginait.

Il avait été heureux, malgré tout, d’entendre qu’elle se plaisait à avancer entourée de personnages avec leurs caractéristiques propres, qui lui ressemblaient pour certains quand d’autres n’avaient absolument rien de commun – ou très peu -. Ça le rassurait, parce qu’il représentait très bien la diversité dont elle faisait mention. Il était un américain, né en Thaïlande, mais qui vivait avec des Iraniens dont le quotidien était dicté par l’Islam ; pouvait-on faire plus original que ça ? Je m’étais éloigné de Boston pendant près de cinq ans, et bien sûr que les choses avaient changé, mais pas forcément en mal, argumenta-t-il, se rappelant qu’il avait mis un certain temps à se retrouver dans les rues, le monde n’attend pas, il évolue au même rythme que nous… mais ce seront toujours ces mêmes rues que tu avais arpentées étant gamine, ces mêmes parfums que tu retrouveras sur les chemins dans lesquels tu avais l’habitude de courir. Certaines choses auront changé, mais d’autres seront restées intactes. Alors, pourquoi avoir peur ?

Je me suis longtemps senti gêné de ne pas ressentir la moindre attache pour mon pays d’origine, avoua-t-il alors qu’ils passaient une barrière à moitié couchée et qui n’avait pas été restaurée depuis longtemps, laissée à l’abandon, à tel point que le lierre l’avait entouré de ses bras, je m’étais rassuré en me disant que je n’avais qu’un an lorsque j’avais atterri ici, et que ça pouvait expliquer le fait que j’avais facilement intégré la culture de mes parents adoptifs Cela aurait pu être une explication, mais… Quand j’ai été témoin de la colère de ma sœur, adoptée elle aussi lorsqu’elle était bébé, j’ai commencé à me dire que ça ne devait pas tourner rond chez moi, il rit, légèrement avant de reprendre : peut-être que j’ai juste la trouille de savoir d’où je viens. C’était délicat, et il préférait imaginer que son abandon avait permis de sauver une autre vie, celle d’un frère ou d’une sœur, parce qu’on savait ce que les enfants pouvaient être amenés à faire pour quelques billets.

Peut-être que ça viendra, fit-il avant de lui adresser un sourire. Parfois, lorsqu’on avait une main à tenir durant un périple aussi douloureux qu’était la découverte de racines inconnues, d’un pays qui paraissait fabuleux aux yeux de touristes mais qui cachait énormément de travers, ça devenait plus facile. Les histoires d’enfants adoptés d’ailleurs n’étaient pas glorieuses, et il fallait être soutenu pour pouvoir gérer ses émotions ; on ne savait jamais à l’avance ce qu’on pouvait apprendre sur notre passé, et ce que notre avenir aurait pu être. Il y avait aussi des hommes et des femmes qui ressentaient le besoin d’en apprendre davantage sur eux au moment où ils décidaient d'être parent. Une étape qui demandait à pouvoir transmettre plus qu’un patrimoine génétique. Tu trouves ça bizarre , lui demanda-t-il soudainement, que j’sois pas aussi curieux ? Et il pouvait l’entendre si c’était le cas, et accueillerait le point de vue de Ludovica attentivement ; qu’aurait-elle fait, à sa place ?

Les galets de Lune commençaient à se faire rare, et bientôt, ils entrèrent dans le vif de la forêt. Quelques chants d’oiseaux les accompagnaient sans qu’ils ne puissent poser leurs yeux sur ceux-ci, trop habitués au jeu de « cache-cache ». Au-dessus de leurs têtes, le ciel n’apparaissait plus qu’à travers les quelques branches qui avaient bien voulu pousser de façon biscornues, pour laisser le soleil venir nourrir de sa faible chaleur l’atmosphère hivernale dans laquelle Ludovica et Dean évoluaient. On va prendre celui-ci, de sentier, lui indiqua-t-il, fais juste attention aux petites marres de boue. On ne dirait pas, mais elles sont coriaces. De quoi perdre une chaussure, ce qui clôturerait leur expédition. Ça grimpait, énormément. Ils devaient gravir une pente de 37°, de quoi faire fonctionner les muscles de leurs cuisses ; et elle n’était pas la plus complexe. Ça va, demanda-t-il entre deux respirations. Si elle éprouvait de la difficulté, elle pouvait s’accrocher au sac du militaire pour l’y aider.


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Fascinée par ce paysage naturel qui se dessine devant nous, je fais la comparaison avec des pierres lunaires, tout droit sorties d'un autre monde, elles ne révèlent que davantage la beauté de l'endroit tandis que mon visage se porte sur le dénivelé pour mieux apprécier la route que nous allons emprunter. « Oui, il n'est pas rare que j'en porte sur moi. Elles ont parait-il certaines vertues mais moi c'est surtout leur beauté que j'apprécie, le simple fait de les contempler apaise. » Et pour ce qui était de leur pouvoir thérapeutique, je ne sais pas si j'y crois ou non, mais ce sont des éléments que j'apprécie et cela me suffit en réalité.

Je te décris rapidement ce qui me manque de l'Italie, les sensations furtives et archaïques qui s'y rattachent. De ces souvenirs encore flous mais tenaces, qui sembler bercer la racine même de mon sang. A cette évocation, mon esprit se sent chaleureusement nostalgique avec une pointe étrange d'élan plus maussade qui ne m'abat pas pour autant. «  Oui, il faudra juste que j'en ai l'occasion et je dois t'avouer que je préfère explorer d'autres contrées que je ne connais pas avant. » L'Italie ne bougerait pas en m'attendant, elle évoluera, changera un peu de look comme moi j'ai pu le faire. La posture que toi tu prends, par rapport à tes origines m'intéresse tout autant. Ton passé est riche et pourtant totalement inexploré, des contrées lumineuses et d'autres plus obscures, sans doute que ces découvertes iraient avec leur lot de surprise, mais participeraient au socle complet de ton identité. Tes ressentis sont intéressants, difficiles pour moi à comprendre ou à imaginer puisque je n'ai pas été adoptée, mais je me fais cette réflexion que cela doit être un peu flou de se construire avec une part inconnue, une histoire qu'on ne connaîtra peut-être jamais. Mais la tienne, commence aussi avec ces parents qui t'ont voulu et aidé à grandir selon leurs valeurs. « ça peut se comprendre. J'imagine qu'on a pas tellement envie de connaître les raisons de son abandon. » Se dire que ses parents ne nous ont voulu est tout de même une blessure qui marque au plus profond. « Et les raisons qui ont poussé tes parents à t'adopter, tu les connais ? » Je souris tout en marchant, je trouve ça magnifique que certains parents se détachent de leur volonté d'engendrer pour s'ouvrir au reste du monde, aux enfants qui ont tellement besoin d'épaules et d'un terreau fertile et rassurant dans lequel s'épanouir. C'est une chose que je pourrais envisager pour moi plus tard honnêtement... mais mon histoire n'aidera sans doute pas la démarche. « Laisse-toi le temps oui. » Il faut se respecter , entendre ses envies et ses besoins du moment. « Pas du tout. Je pense que c'est très différent selon les personnes et tu es super heureux dans ta famille actuelle, alors pourquoi tout bousculer maintenant ? Chaque chose vient en son temps. » Et c'était tout simplement pas le moment pour toi. C'est une chose qui devait être respectée.

Les pierres lunaires commencent à disparaître et le chemin commence à monter comme il faut, je sens que je vais souffrir mais je ne vais surtout pas me plaindre, après tout c'est pour ça que nous sommes ici. « Ok. » Je réajuste mes bretelles avant de te suivre, mesurant mon souffle et la force de mes pas, on est ici dans une course d'endurance et non de rapidité, il va falloir que je sois efficace sans pour autant tout brûler. Mon cœur s'accélère en douceur sous ce premier effort, mais je suis encore fraîche alors ce n'est pas encore trop compliqué. « Oui merci. » dis-je en souriant et en me concentrant pour ne pas trop perdre de souffle. « Je te ferai pas de dissertation mais ça va. » Je me demande si on va monter tout le long du chemin ou si il y aura quelques pauses mais j'imagine que ce sont le genre de détails dont tu t'es soucié.

@Dean Hassani
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Pas vraiment, non, avait-il articulé lorsqu’il avait été question des raisons de son abandon. Et en même temps, valait-il mieux vivre dans l’ignorance ? Même s’il était heureux dans la famille qui l’avait adopté, cette sensation d’avoir possiblement été détesté n’aidait pas à avoir pleinement confiance en son droit d’être aimé. Alors, forcément, cela avait fait naître une certaine méfiance, qui l’avait mené à faire de la jalousie une part maladive de lui-même. Ainsi, il pensait protéger l’amour qu’il recevait, tout en assurant le respect qu’on devait, dans sa culture et sa religion, à sa partenaire et son couple. Ça ne lui avait pas porté préjudice jusqu’ici, puisqu’il était sorti avec une femme musulmane et une autre prête à se convertir à l’Islam. Ce côté protecteur n’avait jamais été critiqué jusqu’ici, qu’importait ô combien ça avait pu le rendre dingue.

Fausses couches. Deux, peut-être, trois ou quatre, confia-t-il la raison qui avait poussé ses adoptants à avoir recours à ce type de « services » pour avoir d’autres enfants. Elle avait failli y passer la dernière fois, alors, naturellement, pour préserver sa santé, mon père lui a proposé d’adopter, si elle voulait vraiment agrandir la famille. Elle avait eu du mal à accepter que son corps lui dise stop, mais la raison avait pris le dessus sur le plaisir qu’elle ressentait à enfanter. Ils ont d’abord adopté ma sœur, en Indonésie, puis moi, deux ans après, fit-il tout en continuant d’avancer. Les conditions demandées étaient moins strictes dans ces pays, c’était aussi pourquoi des enfants adoptés se retrouvaient parfois vendus sur le web , parce qu’ils ne satisfaisaient pas totalement ceux qui en avaient hérité la responsabilité.

Il avait été heureux d’en parler à Ludovica, car ce n’était pas une partie de sa vie sur laquelle il avait l’habitude de s’attarder. En vérité, il n’en parlait jamais. Pas même avec Soraya, adoptée elle aussi, parce que ça restait un sujet sensible pour la jeune femme. Elle s’était d’ailleurs mise à faire les premières recherches et comptait, un jour, faire le voyage jusqu’à son pays natal. Elle hésitait à y aller seule ou accompagnée de sa copine actuelle. Ils étaient arrivés à l’un des premiers endroits les plus pentus du parcours. Bien dommage, moi qui pensais pouvoir t’entendre faire un exposé de la faune et la flore, dit-il, dans des souffles forts et rapides qui marquaient l'effort qu’ils étaient entrain de réaliser. Leurs cuisses chauffaient, et leurs muscles tiraillaient. Ils avaient beau être sportifs, cela restait un véritable effort.

Ils finirent par préférer le silence pour économiser leur respiration, encouragés simplement par les bruits de la forêt et les divers chants d’animauxqui les entouraient. Ils purent céder des racines qui tapissaient le sol pour se hisser, des branches d’arbres qui avaient pris possession des lieux aussi. Et ce fut seulement après vingt minutes de marche intense qu’ils eurent la possibilité de retrouver une terre plane. Dean tendit sa main vers l’arrière pour que Ludovica lui cède la sienne, et il l’a tira jusqu’à cette zone horizontale où ils atterrirent. Ça te va, si on fait une petite pause ici , demanda-t-il avant de montrer un tronc mort qui pourrait leur service de banc. Il se défit de la ceinture autour de sa taille puis se délesta du poids de son sac. Il vint s’installer sur le siège de fortune et tira sa gourde du bagage.

T’as ce qu’il faut, l’interrogea-t-il, parce qu’on n’était jamais à l’abri d’avoir oublié un des essentiels. Il était prêt à partager sa boisson avec elle, au cas où. Il but une gorgée, deux, puis trois avant de refermer le contenant et de le poser près de sa jambe. Vous vous entraînez comment, à la caserne, demanda-t-il. Est-ce que, comme les militaires, ils étaient appelés à faire de la musculation, à courir des kilomètres entiers avec un sac de survie sur le dos ? Est en qu’ils devaient passer dans des surfaces très étroites, et se hisser à mains nues sur des murs sans prises ? Comment se passait le quotidien pour Ludovica ? Comment étaient rythmées ses journées ? Après quoi, il l'informa : on va bientôt tourner autour d'une petite montagne.


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Je comprends que ce sujet est délicat pour toi et c'est tout à fait entendable, il est délicat de porter des blessures si grandes dès les premières années. On a beau ne pas en avoir souvenir, je suis persuadée que cela laisse des traces. Je préfère donc t'interroger sur les raisons qui ont poussé tes parents actuels à adopter. « Je vois. » dis-je en approuvant. C'est logique de poursuivre le bonheur parental par ce mode lorsqu'on rencontre cette difficulté à répétition. « Et te voilà avec ta sœur. » un sourire qui accompagne mes propos, tu te sens bien dans cette famille et c'est le principal, tu es heureux ainsi. Je suis touchée que tu te livres davantage sur cette part de ton histoire et je considère que tu en as assez dit pour aujourd'hui, après tout une randonnée nous attend et nous devons également porter notre attention sur nos pas.

« Alors là ce n'est pas mon fort, j'apprécie le spectacle mais je n'en suis pas spécialiste. Par contre, toi tu apprends pas ça pour la survie ou je ne sais quoi ? » J'étais peut-être complètement à côté de la plaque mais je t'imaginais un peu dans une sorte de mission Man vers Wild. Faut dire que j'ai pas vraiment de connaissance sur les militaires et que tu étais resté évasif sur le sujet parce que apparemment, tu ne pouvais pas en dire plus. Ce sont des choses qui se respectent. Vient la montée de l'angoisse, enfin la première du nom, et je me focalise sur mon souffle et mes pas pour doser mon effort de la meilleure façon, après tout le parcours ne fait que commencer et je dois rester concentrée pour ne pas me crever immédiatement. Une fois parvenus sur une nouvelle surface plane, je porte mes mains à ma taille, respirant plus lentement et à fond, laissant le rythme se calmer naturellement. « Oui merci. » J'en profite pour laisser glisser le sac au sol et décrocher ma propre gourde avant d'en boire plusieurs gorgées. « On fait des manœuvres pour être à jour sur les différents sauvetages et autrement on alterne entre jogging et entraînement en salle. Souvent, on fait ça à plusieurs pour s'entraîner mutuellement, faut rester en forme pour être performant. Si bien que sur les gardes, y'a toujours de l'entraînement. Et que moi je suis particulièrement vigilante aux bras. » Parce que le matériel est très lourd et qu'il faut souvent pouvoir se hisser dans les endroits, je suis d'ailleurs souvent utilisé pour ma petite taille et mon profil gracile, je peux parfois rejoindre des endroits pas accessibles pour les autres, ou avancer avec un moindre risque de faire effondrer les sols. Au départ, les mecs étaient pas heureux de côtoyer les femmes et finalement, ils ont appris qu'on était toutes aussi utiles qu'eux puisque complémentaires. « Et vous à part la cuve ? » Je souris, face à cet épisode de torture. Ceci étant, je serai tout à fait capable de me challenger pour tester ce genre de trucs. « Et aller au sommet ? » Je trépigne un peu parce que je sais que ce sera un effort mais qu'à mon avis ça en vaudra la peine sous réserve que ça se lève un peu.

@Dean Hassani
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