Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityHurt & trust (20/12) ft. Ludo
Le Deal du moment : -17%
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular ...
Voir le deal
249 €


Hurt & trust (20/12) ft. Ludo

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


La voiture avait été louée pour le voyage, une tout-terrain semblable à celles que l’on pouvait observer dans la plupart des films américains, une Ford Ranger capable de les emmener là où les chemins se montraient indomptables, impraticables pour le commun des véhicules. Il n’avait pas fait d’excès, s’était contenté d’une 2016 noire, car il n’était pas là pour en mettre plein la vue à  la demoiselle qu’il passait prendre. C'était pas le genre de la maison de frimer à l’aide d’un fric qu’il ne possédait pas – pas le genre de frimer tout court d’ailleurs -. Elle et lui ne partaient pas en vadrouille plus de quelques heures, la bagnole n’avait pas besoin d’avoir un nombre infini d’options de confort. Elle fonctionnait, avait passé tous les contrôles et possédait encore une bonne bouille, ça suffisait amplement. Un GPS était même intégré, GPS que Dean zieuta de temps à autre pour ne pas perdre le fil du guidage passé en silencieux. Une chanson iranienne, Alijenab, envahissait l'habitacle et, lui étant interdit de siffler, il avait pris l’habitude de mimer les paroles  de façon muette, un ou deux mots sortant à bonne hauteur de voix malgré lui parfois, mais il était seul, alors ça n’avait que peu d’importance.

Il savait qu’il rejoignait la colocation qu’elle partageait encore avec son ami, son boss, et homme qu’elle aimait énormément, alors, lorsque l’écran lui signala qu’il était arrivé à destination, il préféra se la jouer discret, histoire de ne pas être une raison de plus des tensions qui pouvaient vivre entre eux. Il se gara quelques mètres plus loin, vérifia qu’il ne gênait pas la circulation et fit clignoter les warnings avant de prendre son portable dans l’un des rangements centraux. Il éteignit la playlist qu’il avait écoutée tout au long du trajet et ouvrit meetsenger afin de prévenir Ludovica qu’il était là. Il précisa tout de même qu’il avait dépassé l’immeuble et s’était dirigé vers la rue suivante. Il nota le modèle de la voiture et la plaque, au cas où elle aurait besoin de plus de précisions. Il lâcha son portable au-dessus de la boîte automatique, et leva ses yeux bridés vers le rétroviseur intérieur dans le but de guetter l’arrivée de l’Italienne. Il ne l’avait vu qu’une seule fois, mais ils avaient tellement échangé ensemble par la suite qu’il s’était attaché à ce bout de femme. Il était heureux de la revoir, même s’il aurait préféré la savoir dans une situation moins délicate.

Elle s’était confiée à lui pendant ses vacances à Punta Cana, avait fait le pas de se dire qu’elle méritait autre chose qu’un cœur qui souffrait perpétuellement à cause des hommes, et Dean avait été on ne pouvait plus affirmatif. Ses sentiments l’avaient sans doute poussé à se donner à deux cent pourcent à d’autres qui ne lui en avaient pas offert autant, ou n’étaient pas en mesure de le faire, et c’était dur de croire les choses possibles d’une manière ardente et de se casser la figure de si haut. Le militaire avait connu ça une fois, et s’était promis de ne plus jamais le revivre. Il espérait pouvoir être un pansement grâce à cette aventure, pouvoir lui faire oublier le mal qui cognait son myocarde par les douleurs que provoquerait leur échappée en milieu sauvage. Ils allaient côtoyer la nature dans une randonnée de niveau intermédiaire et, peut-être, si elle était capable de donner sa confiance toute entière à Dean, escalader quelques belles parois à nu. Il n’était pas novice en la matière, car en plus d’être un soldat de l’extrême, il avait développé cette passion pour l’escalade qui l’avait poussé à passer ses diplômes ; un peu de quoi rassurer, non ?

Il l’aperçut enfin et ne put s’empêcher de sourire avant de se pencher sur le côté passager pour ouvrir la portière. Une belle façon de lui éviter une longue recherche parmi les voitures garées de part et d’autre de la rue. Il attendit qu’elle prenne place pour lui adresser la parole : Hey ! Pas trop dur le réveil ? Sur le cadran de la voiture, sept heures s’affichaient à peine. Les petites températures avaient fait leur apparition aussi, et pour ça, il espérait qu’elle soit bien équipée :   T’as tout ce qu’il te faut ?. Son manteau avait l’air d’être épais et imperméable, et il ne put s’empêcher de jeter un œil sur les chaussures qu’elle portait. L’habitude qu’il avait prise en tant que chef de groupe lors des missions extérieures. Et bah, s’exclama-t-il en commentant ce qu’elle avait aux pieds, tu ne mentais pas quand tu disais que t’étais équipée . Peu sûr qu’elle avait déjà gravi des montagnes, cela ferait parfaitement l’affaire s’ils étaient amenés à grimper. Tu veux mettre un truc en particulier, une chaîne radio que t’aimes bien, demanda-t-il avant le départ.


(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Aujourd'hui c'est notre grand jour à Dean et moi. Celui de notre randonnée. Mais aussi celui de nos retrouvailles. J'ai eu de plus en plus hâte une fois que le temps a commencé à s'écouler. Un peu comme une gamine qui attendra Noël. Parce que t'es ma bulle dans ce monde, tu t'en rends sans doute pas compte, mais avec toi je sais que je vais passer un bon moment. Ça peut sembler étrange dit comme ça, alors que tu as préparé un programme qui va me faire souffrir, mais j'aime ça aussi, me dépasser. Toujours pousser les limites. Les prises de conscience que j'ai eu à Punta Cana n'ont pas été des plus évidentes, mais je suis désormais affirmée dans ce que je veux, dans ce que je recherche et plus que tout, je cherche désormais à me préserver et m'entourer de bonnes ondes. Cette ville a bien des surprises à offrir, j'en suis persuadée.

Vu le réveil matinal, j'ai préparé mes affaires la veille, optant pour un sac digne de ce nom mais pas trop chargé pour autant. On ne part que la journée mais mon métier initial me pousse tout de même à être un minimum prévoyante. Nous serons seuls dans la nature et il peut se passer bien des choses. Je suis certaine que toi aussi, tu y penseras. Parce que ton métier exige de le faire également. J'espère que tu es bien remis de ta grippe parce que tu as eu l'air bien malade et je veux pas trop te pousser, que tu le fasses juste pour me faire plaisir. Je passe un pantalon de sport, ainsi qu'un sous-pull, une polaire et ma doudoune, cache-cou et bonnet et évidemment des chaussures de randonnée adéquates. Reçevant ton message, je profite que Dwayne et Jared dorment encore pour m'éclipser en silence. Plissant les yeux, je me retrouve dans la bonne rue, m'apprête à déchiffrer les plaques lorsque je vois la portière s'ouvrir. Je suis excitée comme une gamine c'est dingue. Je pose le sac dans le coffre avant de te rejoindre côté passager en enlevant, manteau et bonnet. « Dean !!! » Oui je trépigne en souriant avant de continuer.  « Non j'étais trop excitée, je me suis réveillée d'un coup. » Cinq minutes avant le réveil exactement. « J'adore le matin tôt. » Quand tout le monde dort, c'est mon moment préféré avec la fin de soirée. « J'espère oui, j'ai pris ma gourde, quelques barres et aussi du matériel de premier secours, j'ai même pris une couverture de survie. » Je ris. « Elle est toute petite ça va, ça prend pas de place. » Et puis on sait jamais franchement. « Tu vas mieux ? T'es bien remis ? Je veux pas que tu forces. » Mes yeux qui te dévisagent alors que je clipse la ceinture. « C'est rigolo tes cheveux ! » Et je suis sûre que c'est à cause de ça et de la cuve que tu as attrapé froid de toute façon... « Je suis une très mauvaise menteuse, tu l'apprendras. » Et parfois ça joue contre moi mais bon c'est comme ça... « Non vas-y fais toi plaisir, fais-moi écouter un truc que tu aimes bien, j'aime découvrir de nouveaux sons. » La musique elle fait part intégrale de mon quotidien, c'est même rare qu'il y en ait pas, dans mes oreilles ou même dans ma tête. « On en a pour combien de temps de route ? » J'ai trop trop hâte.

@Dean Hassani
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Cette bonne humeur, qu’est-ce qu’elle était plaisante à voir ! Pour une jeune femme qui avait décidé de balayer une partie de sa vie, tout revoir et recommencer, elle était en forme et c’était beau ; Ludovica, elle était belle là. Éclatante, à tel point que Dean ne pouvait retirer ce sourire de ses lèvres. Il ne savait pas exactement ce qui s’était passé dans sa tête, dans sa vie, pour la retrouver pleinement épanouie et joviale ce matin, mais ça lui plaisait, et il était bien décidé à en profiter tant que ça durerait. Mieux encore, il allait tout faire pour que la demoiselle continue de respirer la gaieté et l’excitation. Gaieté et excitation qui l’avaient amené à se préparer comme une professionnelle. Elle avait tout prévu : vêtements, barres énergétiques, kit de secours et matériel de survie. Dean l’avait sous-estimé, avait peut-être oublié qu’elle savait contrôler les choses, l’Italienne, et il aimait ça, ne pas être le seul à prendre tout à sa charge ; ça le changeait.

T’en fais pas, j’ai un système en acier, répondit-il rapidement. Il n’aimait pas se plaindre, grandir les maux non plus. Il avait été mal en point, avait chopé une grippe, sans doute à cause des exercices effectués dans le froid automnale, dans l’eau glacée et à couvert du vent. Mais il était obligé de passer par là pour retrouver forces physique et immunitaire car, lorsqu’il sera envoyé loin de tout ce confort, il allait bien falloir qu’il se débrouille, malade ou pas. À la minute où tout son escadron était tombé malade en mission, la première année de son déploiement, il s’était promis de ne plus inquiéter ses proches, encore moins ses connaissances. À Boston, ou qu’importait dans quel autre ville des États-Unis, il ne risquait absolument rien. À jour dans ses vaccins, il était le moins à prendre en pitié. C’est pas bien de se moquer, rit-il en touchant inconsciemment son crâne lorsqu’il fut question de sa coupe de cheveux.

Il aimait son métier, mais la coiffure réglementaire était la pire chose qui pouvait exister, et il ne s’en accommodait pas. À chaque fois qu’il devait passer à la tondeuse, il en avait mal au cœur. Il refusait d’ailleurs de faire face au miroir ou d’y jeter un coup d’œil. Une fois ses cheveux mis à mal par les « coiffeurs » de l’armée, il n’osait plus observer son reflet dans la glace. D’ailleurs, habituellement, il sortait toujours avec une casquette ou un bonnet entre ses allers-retours de la base à Boston, mais dans une voiture, il était obligatoire  de retirer son couvre-chef alors… Il n’avait jamais aimé ça, et encore moins depuis sa mésaventure. Si les soldats étaient fiers de montrer et compter leurs cicatrices, comme un trophée, Dean en avait horreur et avait toujours œuvré pour cacher ses blessures. Un tatouage sur l’énorme qu’il avait eu sous la clavicule, transpercé par une branche pointue lors d’un combat à mains nues – ou presque – et…

Il tenta de rabattre le peu de longueur qu’il avait sur celle qu’avait dessiné une balle, balle qu’on lui avait tiré dans la boîte crânienne le jour où il avait été sauvé de sa captivité. En vain, bien évidemment. J’ai … pas grand-chose sur mon téléphone, laissa-t-il tomber ses cheveux pour attraper son mobile, j’avais espéré t’entendre pousser la chansonnette . Il fouina dedans, la playlist qu’il avait créée ne contenait que des musiques en persan, alors il tendit son bien à Ludovica : mets ce que tu veux. . Il n’avait rien à cacher, de toute façon, et avait bloqué les notifications avant de partir de chez ses parents. Aucun message ne pouvait apparaître. Une heure environ, si y’a pas de bouchon, lui répondit-il, t’as le temps de faire un petit somme si t’es fatiguée . Quoi que, peut-être que les émotions qui la submergeaient l’empêcheraient de se reposer.

J’ai la radio internationale sur une application, si tu veux te remémorer les stations que t'écoutais en Italie, pointa-t-il de son index le petit logo sur l’écran principal de son appareil. La radio, la télévision, il aimait s’accrocher au monde, aux continents. Dean il aimait voyager, grâce à son métier, mais aussi via ces moyens faciles qu’on leur mettait à disposition. S’ouvrir aux nouveautés, il avait appris à le faire dès son plus jeune âge, et c’était peut-être pour ça qu’il ne critiquait pas, qu’il était curieux et appréciait même ce qui pouvait paraître impensable. Il avait ses propres convictions, son éducation culturelle et religieuse, mais il aimait apprendre des autres aussi, et il se construisait, unique, au fur et à mesure des rencontres. Il n’était et ne voulait être le jumeau de quiconque, il tentait d’imaginer et de faire exister sa case à lui. Il l’avait d’ailleurs avoué à la passagère, lors d’une conversation.

Si elle ne désirait toujours pas appuyer sur un bouton ? Et bien la radio nationale fera son travail pour les accompagner le temps du trajet. Il remit le contact , enclencha la première et joua des pédales pour s’engager sur la voie routière. Il n'aimait pas particulièrement les automatiques, et il ne fallait pas qu’elle ait peur, Ludovica, il pouvait se montrer un peu brut avec les bagnoles, la faute d’avoir conduit des véhicules sur terrains compliqués lors de ses déploiements. Mais il n’était pas un conducteur dangereux, loin de là. Tu m’as dit que t’avais déjà fait des trails, p’tete des treks aussi, j’sais plus , hésita-t-il, c’était où ? Il espérait l’emmener dans un endroit qu’elle ne connaissait pas, histoire de lui faire changer d’air, pour l’éloigner de ses souvenirs et lui en dessiner d’autres. Dean n’était pas un artiste, il était même pauvre dans ce domaine, mais s’il pouvait peindre la vie de ses proches de mille couleurs, pour sûr qu’il tenterait.


(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Je suis heureuse parce qu'on attend cette petite escapade depuis un moment. Parce qu'elle est signe de nos retrouvailles et aussi parce que j'ai décidé de voir les choses du bon côté. Je ne suis pas du style à me laisser abattre éternellement. Je peux parfois descendre très bas, mais je remonte toujours. Et aujourd'hui est une belle journée alors je compte bien en profiter. « J'en doute pas mais je suis contente de savoir que tu vas mieux. » J'imagine que t'es pas souvent malade et pour que tu sois HS comme ça, ça devait être impressionnant. J'en profite pour me manquer gentiment de ta nouvelle coupe. Pas que ça te va mal au contraire mais ça change de tes cheveux plus longs. « Tu as trop froid à la tête comme ça ? » Forcément nous sommes en voiture donc tu ne portes rien, ceci étant, j'imagine que tu recouvres ta tête dès que tu en as l'occasion, l'hiver vous ne me verrez pas sans bonnet.

On commence donc à se mettre en route et je te propose de mettre toi même la musique que tu aimes sauf qu'apparemment, tu n'as pas grand chose dans ton téléphone. « Oula non, c'est pas encore pour tout de suite. » Je rigole. J'aime pas trop me donner en spectacle même si j'ai toujours adoré la scène quand j'étais plus jeune, je trouve que de chanter devant une personne c'est vraiment trop se mettre en avant, je sais pas trop expliquer ce qui me gêne mais c'est ainsi. « Oh non je vais pas dormir sinon je vais être dans le paté après, puis je suis trop excitée, je tomberai comme une masse ce soir. » Mon rire s'éprend de l'habitacle et j'ai presque hâte, y'a rien de mieux qu'une vraie fatigue après l'effort. Le sens du devoir accompli. Je connecte donc mon téléphone à la bagnole et opte finalement pour ma musique. « Je vais te mettre la playlist avec les titres que j'aime, y'a un peu de tout. » Et les opérations commencent avec Heathens de Aurora. De toute façon la musique ne sera pas vraiment centrale, je compte bien qu'on discute. « J'ai déjà fait des trails et des randos ouais mais encore jamais de treks, j'aimerais trop mais faudrait que je m'entraîne un peu plus. La plupart de ceux que j'ai fait était en Californie, j'ai pas encore eu vraiment le temps par ici. Mais de ce que j'ai pu voir y'a de super paysages aussi ! Et toi alors ? T'as fait les trois ? Et l'escalade, tu la fais où ? » J'adore le sport en général et je suis contente de partager cette passion avec toi. Tellement contente de te revoir aussi. C'est étrange parfois comme certaines rencontres peuvent vite prendre de l'importance.

@Dean Hassani
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Il avait un peu trop espéré, Dean. Après de nombreuses recherches sur les navigateurs de photos et vidéos, il n’avait pu tomber sur le groupe de chant dans lequel Ludovica avait fait vibrer ses cordes vocales. Peu d’indices lui avaient été donnés, mais il avait tout de même tenté le coup. Elle devait être au courant, l’Italienne, que peu de choses à ce sujet circulaient librement sur la toile, et il n’avait pas accès au blog des lycées, parce qu’ils requerraient un identifiant et un mot de passe légués par l’établissement. Il n’avait pu y donner tout son temps, car il voulait son emploi du temps en mouvement, alors, ce petit tête-à-tête dans la voiture, ça avait été pour lui l’instant de grâce, l’instant où Ludovica aurait pu lui offrir quelques notes, mais elle n’en fit rien ; raté ! Peut-être une prochaine fois, - il tentera au retour -.

Elle décida tout de même de partager un peu de sa passion en lui faisant découvrir la playlist de son téléphone, celle qui listait les chansons qu’elle adorait plus que les autres. Elles devaient refléter un peu de sa personnalité, ses états d’âme et peut-être aussi une partie de ce qui se cachait dans son cœur. Dean n’écoutait pas énormément de tubes, il avait été bercé par les langues de ses aïeux, alors il s’était contenté de les ancrer dans son quotidien. Il y avait des chanteurs et chanteuses, des chansons aussi, qui résonnaient souvent dans ses écouteurs, dans sa chambre, parce qu’ils concordaient avec les sentiments du moment. Et ça avait été pour ça que Dean refusa de soumettre le mix qu’il avait passé seul jusqu’à la rue où vivait la trentenaire : il n’était pas un homme qui se mettait facilement à nu ; tout allait toujours très bien.

Une oreille tournée vers « Heathens », une autre vers la réponse de Ludovica, il sécurisait leur voyage en voiture de plusieurs allers-retours de ses obsidiennes, du pare-brise aux différents rétroviseurs. En entraînement, on fait trente kilomètres de trail avec charges au moins une fois tous les quinze jours. Parce que les commandos étaient amenés à être toujours en mouvements constants, et parfois ils couraient, pour atteindre plus vite une cible ou pour sauver leur peau, dans des endroits escarpés, montagneux et boueux. Des centaines de kilomètres à pieds, pour ne pas se faire repérer. Il avait fait Falloujah-Mossoul en Irak, et avait rencontré de plus expérimentés qui avaient frôlé les mille. Du coup, la randonnée pédestre pour observer le paysage, il ne connaissait pas trop. Les treks, c’est en mission ça. Une spécialité des forces spéciales. Si tu fais déjà du trail, le trek sera facile pour toi, plissa-t-il les yeux.

Il avait affaire à une vraie sportive alors, pas de celles qui se disaient faire du sport parce qu’elles s’occupaient chaque matin à un jogging à deux kilomètres/heure, mais bien à une femme qui touchait à tout, capable de rivaliser avec les hommes. Purée, il kiffait. Il ne disait rien, Dean, mais il kiffait. J’en fais encore un peu en salle, mais je préfère la vraie roche, tu vois , avoua-t-il en accompagnant sa réponse d’un frôlement de ses pulpes. Sa main droite s’était détachée du volant, et ses index et pouce s’étaient caressés. La sensation, le toucher, c’était tout de même autre chose quand on escaladait une montagne. J’vais au Quincy Quarries pour ne pas perdre la main, fit-il avant de poser son regard sur l’écran partagé du GPS qui donnait le titre de la chanson en cours ; her love is yours, but only if you give your heart to her.

T’as fini d’acheter les cadeaux de tes proches, demanda-t-il, une manière de tourner autour de la question ultime : tu vas fêter le réveillon chez des amis, du coup ? Il voulait s’assurer qu’elle ait trouvé un foyer chaleureux près duquel se prélasser le soir de Noël, car il lui serait pénible de l’imaginer seule en cette période de l’année. Peut-être que les plans n’avaient pas changé malgré sa décision de partir de la colocation qu’elle partageait avec son boss, mais peut-être se retrouvait-elle devant l’impossibilité de faire semblant d’être heureuse devant lui ? Sinon… tu me dis, glissa-t-il de façon neutre, sans entrer dans le détail. Il trouverait une solution pour la tirer de sa solitude ; il revenait sur Boston pour les fêtes. Il n’alla pas plus que ça sur ce sentier, offrit juste une option, au cas où.

Il est possible qu’il neige un peu là où on va, l’informa-t-il, ça monte, alors on va finir un peu en altitude. Les températures seront négatives mais le temps sera clair. On sera probablement les seuls aussi, logiquement c’est un endroit pris d’assaut au printemps, ajouta-t-il. Qui était assez fou pour s’aventurer en pleines faune et flore sauvages en période de grand froid ? … Elle et lui. Eux deux. Ensemble. Si ça ne va pas, on partagera la couverture de survie, sourit-il en coin, de son ton plaisantin ; il leur en fallait plus pour ça, pas vrai ?

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Nous voici en route pour cette nouvelle aventure, apprenant à mieux nous connaître en route. J'apprécie nos moments, les confessions faciles, la complicité qui se tisse. J'imagine que l'armée est extrêmement difficile surtout que d'après ce que je comprends, tu fais partie d'un corps spécialisé donc c'est encore plus exigeant. Parfois, cela me semble même pire que la prison. « Vous êtes vraiment des machines. » que je dis avec un petit rire mais sans cacher mon admiration. J'aime le fait de pouvoir dépasser ses limites mais honnêtement, je ne sais pas si je serai capable d'une chose pareille. « Tu crois ? Moi j'ai fait du trail mais pas avec des charges pareilles. Et c'est sur l'endurance que je me questionne. » Mais je sais que j'y parviendrai si je m'entraînais encore un peu plus. L'endurance, je sais en avoir quand il s'agissait d'éteindre un feu pendant plusieurs jours. Ici les incendies sont presque risibles si on compare et oui, parfois ça me manque. Pas impossible que je prenne une mission ou deux, histoire de me confronter un peu plus.

« Oui je comprends totalement. J'imagine que c'est pas les mêmes sensations. Tu fais plus de la varape ou tu aimes travailler en corde? » Concernant l'escalade, je pense qu'on fait ce sport pour se dépasser mais aussi pour la liberté qu'elle procure et quoi de mieux que d'être en pleine nature pour la ressentir ? J'ai toujours trouvé ça particulièrement beau à voir. « J'en ai entendu parler mais j'y suis jamais allée. J'ai tenté la boxe dernièrement, et c'est pas mal, ça défoule. » Je hausse les épaules, c'est certes un peu violent mais c'est ce qui avait besoin de sortir ces derniers temps. Notre discussion se reporte sur les courses de Noël et les préparations. « Non pas encore, je m'y prends toujours au dernier moment. » Je ne sais pas anticiper ce genre de choses et il n'y a que dans l'urgence que je suis suffisamment motivée. « Je vais travailler pour le réveillon et le jour même je serai en sortie de garde donc je pense surtout aller dormir, Noël c'est malheureusement souvent bien chargé. » La neige est présente, les gens consomment plus d'alcool que d'accoutumée et une catastrophe en entraîne une autre, loin de l'image idéal des fêtes qu'on aime admirer. Et pour la neige qui risque de nous entourer, je me réjouis. « Tant mieux, je trouve ça magnifique et en plus si on est seuls c'est encore mieux, on pourra faire des super photos. » De quoi se la péter un peu tout de même. Je ris à ta dernière remarque. « Pas de soucis pour moi mais t'es au courant que je devrais te coller pour ça ? » Te tirant la langue légèrement, je ne sais pas trop comment tu vivrais ce genre de proximité.

@Dean Hassani
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Dean n’avait pu s’empêcher de quitter la route des yeux lorsque les mots « varappe » et « corde » étaient sortis de la bouche de Ludovica. Il l’avait regardé un court instant avant de reporter son attention sur la route : t’as l’air de t’y connaître ? Une interrogation plutôt exclamative, car pour faire cette différence, il fallait avoir pratiqué un minimum. Pourtant, il ne lui avait pas semblé que c’eût été à l’ordre du jour dans l’une de leurs conversations. Ça dépend, commença-t-il, au boulot, on travaille avec relais, pour assurer tout le monde, parce que le but était de ramener le groupe entier au bercail, mais ici je fais de l’auto-assurage, j’aime pas être en duo. C’était bien plus facile d’avoir confiance en ceux avec qui il s’entraînait à la base qu’en ceux qu’il croisait de temps en temps en salle ou au Quincy Quarries.

Il faisait de temps en temps du free solo, mais ne s’aventurait pas sur de hautes falaises. Nombreux le tentaient passées quelques années, et les vidéos se multipliaient d’ailleurs, mais il n’était pas fou à ce point là, - ou pas encore -. Bien qu’il avait passé stage et diplôme, Dean se contentait de quatre-cinq mètres, de quoi déjà éprouver cette sensation de liberté et de vide une fois l’épreuve passée. La boxe ? T’as autant de colère que ça à extérioriser , demanda-t-il à sa voisine. Elle n’avait pas tant de mal que ça à se confier à lui si on revenait sur les sujets de conversation qu’ils avaient échangés, mais le militaire n’avait pas palpé cette noirceur au fond d’elle ; ou était-ce contre autre chose qu’elle voulait se battre ? Je me tiendrai davantage à carreaux, sait-on jamais , sourit-il, lâchant ça plus pour la blague, parce qu’il ne s'était jamais montré désagréable avec elle.

Elle confia travailler durant les fêtes, réponse pour laquelle il eut simplement pincé ses lèvres. Il y avait des métiers qui ne permettaient pas de se retrouver auprès de ceux que l’on aimait aux moments importants de l’année, et les leurs en faisaient partie. C’était triste, mais c'en était de leur engagement, un sacrifice qu’ils étaient prêts à faire. C’est vrai que les paysages enneigés c’est sympa, acquiesça-t-il, de quoi rendre jaloux tes abonnés meetsa. Elle ne postait pas souvent sur son compte, peut-être ne trouvait-elle pas de merveilles à partager avec les internautes qui la suivaient ? Elle était une femme lumineuse, Ludovica, et ses soucis du moment devaient sans doute l’empêcher de gonfler ses publications. Peut-être que leur sortie allait changer ça, le temps d’une journée ? Dean l’espérait, c’était un peu le but de leurs retrouvailles, après tout.

L’Asiatique tourna son visage vers sa passagère lorsqu’elle fit référence à la proximité qu’ils devraient avoir a l’utilisation de la couverture de survie. Le coup de langue jeté dans sa direction l’amusa et il répondit : c’est vrai, c’est pas une bonne idée. Entre la possibilité que j’me déshydrate une fois avoir transpiré de stress, ou que j’sache pas me contenir au moindre frottement … Non, t’as raison, vaudrait mieux que j’la garde pour moi, et rien que pour moi. Il se mit à rire de nouveau, le coude plaqué contre le rebord de la fenêtre, la tête posée dans la paume quand seule la main droite maniait le volant. Elle savait l’Italienne, que son conducteur attitré n’était pas de ceux-là. Il savait faire la part des choses et oubliait les préceptes qui l’avaient bercé lorsque le danger était imminent, et plus encore : il était loin d’être fébrile et de réagir sur le vif au moindre appel des corps ; ou il n’aurait pas été célibataire aussi longtemps…

Il vint caresser ses lippes de son index, le sourire encore large avant d’ajouter : qui me dit que toi tu saurais bien te tenir, d’ailleurs ?. Une demande qui n'appelait pas vraiment une réponse parce qu’ils avaient assez parlé tous deux pour savoir que Ludovica était une femme qui ne craignait pas le rapprochement, mieux encore : elle prônait tout de même les sentiments et ne voulait pas – plus – se jeter dans la gueule du premier venu. Alors, affaire réglée. À nous deux, on trouvera bien une solution, conclut-il, tout en sachant qu’elle était véritablement toute trouvée. En parlant de nous deux…, reprit-il pour déboucher sur une autre discussion, il me semblait que tu avais fait allusion à ton envie de prendre les devants la fois d’après, est-ce que t’as déjà réfléchi à la question ? C’était ce qui était prévu : les plein-pouvoirs à la brune.

Et, pendant qu’elle répondait, sur l’highway, une voiture freina subitement devant eux, obligeant Dean à agir en conséquence. Il appuya sur le frein, joua de l’embrayage et des vitesses, donna un coup d’œil dans le rétro avant de se déporter brutalement sur l’autre voie. Le coup de volant fit tanguer la voiture avant qu’elle ne retrouve sa trajectoire. Ils avaient eu chaud, et malgré l’impassibilité du militaire face à la situation qui aurait pu causer un accident, une unique perle glissa tout de même sur sa tempe en guise de réaction. Ça va, interrogea-t-il Ludovica en lui jetant quelques coups d’yeux. Pour sûr que la mémé ne s’était même pas aperçue de ce qui s’était passé. Elle a dû confondre le frein et l’accélérateur, supposa-t-il, à partir d’un certain âge, on ne devrait plus conduire… Avec les années, on devenait dangereux pour soi, et pour les autres.

Heureusement, le soldat avait déjà eu à faire une manœuvre comme celle-ci par le passé, pour éviter une mine... Désolé,..., murmura-t-il, contrit. Il savait que l'un de ses parents avait eu affaire à un problème autoroutier, problème qui avait construit son aversion pour la moto, de ce fait ..

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Je te fais part des quelques notions que je possède concernant l'escalade, elles sont anciennes mais a priori suffisantes pour t'impressionner, sourire qui s'étire au recoin de les lippes. « J'en ai fait enfant, mon père aimait ça. Mais hormis pour le boulot, j'ai pas vraiment pratiqué depuis, mon corps n'est plus aussi léger. » Ce qui semblait facile et enfantin avant ne l'était plus désormais, pourtant c'est un sport que j'ai toujours admiré mais disons que l'occasion ne s'était pas vraiment représenté et le matériel étant assez onéreux, j'avais juste laissé tout ça de côté. « T'as pas confiance ? » Solitaire qui s'apprivoise auprès de quelques troupes privilégiées. Je ne suis pas étonnée que tu sois doué dans le domaine parce que t'as le physique pour et que c'est un sport qui peut se pratiquer en électron libre. « Avec moi, t'aurais confiance ? » Regard qui te sonde, je suis amusée mais vraiment curieuse, je sais pas si tu me ferais suffisamment confiance pour le faire.

Ces dernières semaines, je m'étais adonnée à la boxe, je suis pas forcément sport de combat mais j'avais besoin d'extérioriser certaines choses, une rage profonde, qui va surtout contre moi. S'accepter c'est tout un travail. « Comme tout le monde, non ? » Je connais peu de personnes qui n'ont pas cette part de colère, surtout dans nos âges, surtout dans ce contexte actuel, tout le monde est en colère, tout le temps. Et c'est surtout l'impuissance que je laisse parler dans cette rage combattive, une fois partie, on se sent mieux et je pense pas pratiquer ça régulièrement mais peut-être par période. « Après j'ai quand même peur d'avoir mal. » Se prendre des pains dans la tronche c'est quand même pas donné à tout le monde. « Je me vois pas vraiment taper sur quelqu'un en dehors de ce contexte. » J'ai jamais été très violente, j'ai pu l'être dans les mots, mais pas vraiment dans les gestes, sauf quand il fallait se faire respecter plus jeune, mais disons que c'était des erreurs d'adolescente qui voulait à tout prix se démarquer, être acceptée dans un groupe.

« Je suis certaine que les paysages seront dingues, je vais peut-être gagner trois abonnés avec ça. » Mon rire envahit l'habitacle de façon éphémère. Je suis pas vraiment une star de meetsa, pas la plus à l'aise avec cette technologie, on dira que c'est le privilège de mon jeune âge. « Tu prévois quoi toi pour les fêtes ? Fais-moi rêver. » Je sais que ta famille est très importante et forcément j'imagine tout ce que je n'aurais jamais, une famille nombreuse et unie, heureuse de se retrouver pour célébrer ces moments de joie. Je passerai Noël avec mes collègues mais ce sont eux ma vraie famille maintenant, alors je serai à ma juste place.

Je peux pas m'empêcher de te titiller un peu au sujet de la couverture de survie, pour moi, tu es l'homme sage et raisonnable par excellence, même si tu m'as confié avoir eu un passé plus sulfureux, je dois admettre qu'une partie plus obscure de mon être se demande si elle pourrait te faire sortir de tes lignes juste un instant, même si franchement y'aurait aucun intérêt à le faire, c'est juste ma folie et mon ego qui parle dans les méandres de mes songes, un besoin plus tacite de plaire, d'être importante, suffisamment pour bousculer certaines choses et je préfère en rire, n'étant pas vraiment sérieuse sur le sujet. « Et tu me laisserais mourir de froid ? C'est beau ! » Paumes qui se lèvent vers le pare-brise en signe d'abdication alors que mes épaules se secouent d'un léger rire. « T'es raisonnable pour deux, j'admire ça. » Je suis pas la fille plus disciplinée en la matière et ça m'a joué des tours par le passé, c'est clair. J'ai toujours eu du mal à résister aux éléments de passion même si souvent, c'est à mon propre détriment. Je tente de grandir. « J'ai jamais dit que je me tiendrai bien. Le danger viendra plus de moi c'est clair. » Moue désespérée par mes faiblesses mais je peux pas m'empêcher de sourire, parce qu'à défaut d'être sage, je suis au moins honnête et lucide sur mes travers. Et plutôt que de divaguer davantage, tu amènes une brillante transition en envisageant notre prochaine escapade en duo. « Pas vraiment encore, j'attends de voir ce que tu m'as réservé aujourd'hui pour préparer la suite. » Quelque chose qui corresponde à nos niveaux respectifs et dans lequel on puisse s'éclater. « Mais honnêtement, j'ai hâte de préparer ça. » Je me vois déjà parcourir les sites spécialisés et map pour te concocter un programme digne de ce nom. « Tu dois connaître pas mal d'endroits non ? J'aimerais te surprendre tant qu'à faire. » Et pas t'emmener dans un endroit où t'es déjà allé plusieurs fois.

Je suis partie dans mes pérégrinations quand la voiture devant nous freine subitement. J'ai même pas vraiment le temps de réagir, mon corps semble se figer sur le moment, juste une accélération du myocarde, comme si mon corps tout entier était paré aux catastrophes. Tu reprends rapidement la situation en main, nous déportant sur l'autre voie, tout ça ne dure qu'un instant mais sans ta réactivité, on aurait jamais fait cette rando. « ça va. » dis-je en laissant le souffle s'écouler déjà plus paisiblement dans ma trachée. Je ferme mes paupières un instant, relâchant mes épaules contre le siège. « Tu as très bien réagit, je suis pas certaine que j'aurais pu faire la même chose, t'excuse pas de nous avoir sauvé. » dis-je en tournant de nouveau mon visage vers le tien et en laissant mon sourire légendaire me gagner à nouveau. « J'espère que d'autres personnes âgées seront pas de sortie. » Par des temps pareils, c'est encore moins prudent.

@Dean Hassani
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité


Aucune chance, avait-il exclamé sans attendre, la malice sur les lèvres, tu dois faire quoi, dix-quinze kilos de moins qu’moi. Il s’était moqué gentiment d’elle, du poids plume qu’elle faisait rapporté au sien. Il s’était montré un peu machiste, mais qui ne savait pas que Dean n’en était pas un ? Certainement pas Ludovica. Elle savait, elle, qu’il respectait trop les femmes pour ne sortir des abominations pareilles que pour s'en marrer. Non. Il ne pensait pas que la femme était faite toute entière de faiblesses, et il avait au quotidien des milliers d’exemples à citer, alors il lâcha la véritable raison : en-dehors du boulot, la seule personne en qui je pourrais avoir confiance pour ça, ça serait ma femme. Il lui avait adressé un petit sourire avant de passer à autre chose. Oui, celle qui portera son nom sera probablement l’unique à avoir assez de caractère, de courage et de détermination pour les porter, lui et son bagage.

Me semblait bien que tu ne ferais pas d’mal à une mouche , avait-il affirmé en laissant ses paupières se fermer légèrement l’une contre l’autre, sans pour autant oublier de fixer la route. Lors de sujets fâcheux, il préférait faire appel à l’humour pour équilibrer les ondes naviguant dans l’atmosphère, c’était sa manière de faire du bien autour de lui, de montrer qu’il était possible d’en changer de par sa propre volonté ; on faisait sa pluie et son beau temps. Faut toujours commencer petit, trois abonnés de plus feront six le lendemain , commenta-t-il en surenchérissant au-dessus de  l’Italienne ; ils avaient été faits pour se rencontrer, tous les deux. Cette année, tout le monde est présent le 24. Ça fait… vingt-deux personnes dans un petit living-room. Pull de Noël obligatoire, repas de fêtes, jeux d’ambiance au programme et les cadeaux à minuit, décrivit-il rapidement.

Ils allaient être serrés, forcément, mais de quoi se tenir chaud… Une couverture de survie humaine ; et ça faisait un bien fou au corps, et au cœur aussi. Au moins je suis prévenu , avait-il lâché quand il fut question de leur couverture de survie à eux, sans vraiment la prendre au sérieux. Il ne se sentait pas en danger, parce qu’ils avaient dès le départ couvert leurs arrières grâce à la facilité de communication qui était ressortie de leurs échanges. Il savait ne pas être le genre d’homme, - ni de relation -, qu’elle recherchait, et ça avait tout de suite mis un point final à la possibilité qu’il puisse se passer quoi que ce soit de plus concret et sérieux entre eux. Et même si ses amis de toujours persistaient à soutenir que l’amitié homme/femme n’existait pas, Dean se butait à tenter le coup auprès de quelques-unes avec qui il s’entendait bien. Ce qui était sûr, c’était qu’il n’avait pas envie de se prendre la tête.

Pour tout t’avouer, depuis que je me suis engagé, je suis réellement revenu dans le Massachusetts depuis l’été dernier, confia-t-il à Ludovica ; il ne comptait pas la fois où il avait été rapatrié pour cette mauvaise blessure à la tête, mis à part les randonnées et l'escalade, je découvre encore le coin. Et puis, elle n’était pas obligée de se surpasser, peut-être même que Dean se sentirait mal à l’aise de savoir qu’elle se serait donnée du mal, car jusqu’à présent il avait été le seul à se donner énormément dans ses relations avec les filles – même amicalement parlant -. Néanmoins, il avait hâte de se laisser aller aux recommandations, ça allait être sa toute première fois, et comme toute première fois, ça avait le don d'émoustiller pas mal… Et il aurait pu se laisser aller sur le chemin de l’imagination, mais une voiture freina devant eux demandant à Dean de reprendre les commandes de la réalité.

Il effectua quelques manœuvres et évita de justesse la confrontation des véhicules ; le choc aurait été explosif. Le tout-terrain tangua légèrement, avant d’adhérer de nouveau à la route. Un lundi matin, d’aussi bonne heure, c’est soit un fêtard avec deux grammes dans chaque œil soit la  mémé avec deux points sur dix de vision… J’sais pas ce qui est le mieux, demanda-t-il de façon rhétorique. Il regarda dans son rétroviseur et observa la distance qui, à présent, les séparait de ce qui aurait pu écourter leur sortie. Il essuya la goutte salée qui avait rejoint le côté externe de sa joue avant de demander : on parlait de confiance tout à l’heure, qu’est-ce que tu serais incapable de faire avec moi ? Dean ne pouvait accepter d’être pendu à une corde, assuré par n’importe qui, quelle était la limite de Ludovica ?

*** ***

Une heure et quelques minutes après leur départ de Boston, ils arrivèrent entier sur un parking au sol terreux. Dean se gara et retira sa ceinture avant d’affirmer : on y est ! À l’extérieur, la nature avait repris ses droits. Arbres, herbes fraîches et quelques fleurs hivernales les entouraient. Même les barrières semblaient vétustes, entourées de lierres. Il se vêtit, le manteau ajouta une couche coupe-froid au-dessus de son pull épais, un bonnet cacha sa cicatrice et permit à son crâne de trouver un peu de chaleur, puis un tour-cou protégea sa gorge. T’es prête ? On doit marcher un peu avant de gagner la cabane du garde-forestier, fit-il en pointant le chemin naturel qu’avait dessiné l’âme du bois.

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Mon regard est partagé entre l'amusement et la surprise. Je ne sais pas ce à quoi je m'attendais mais ta franchise me cueille. « Oh vraiment ? » J'en déduis que tu es un solitaire et que tu n'accordes pas facilement ta confiance, mais dans les métiers que nous effectuons, se reposer sur le groupe est indispensable. Sauf que voilà, nous ne travaillons pas ensemble. « Je vois. » Sourire qui vient s'étirer et qui ne trouvera rien à redire à ta remarque. Tu as sans doute une vision plus romantique de la chose, ce qui n'est pas vraiment mon cas. Mes amis sont des personnes sur lesquelles je compte tout autant qu'un partenaire. Mais, de toute façon, le problème ne se posera pas alors.

« Si je dois me défendre, je saurais faire du mal mais effectivement pas de façon volontaire, ce sont pas mes principes. » J'ai toujours rejeté la violence, mais je n'ai parfois pas eu le choix. Je tente toujours d'arrondir les angles mais si il en va de ma survie, je n'hésite pas à sortir les poings. Je n'ai pas vraiment peur de la douleur même si je ne la cherche pas non plus. « Le bouddhisme tout ça... » dis-je avec un petit sourire. Finalement, j'avais gardé quelques préceptes de mon adolescence en dehors du végétarisme. « Je cherche pas franchement les abonnés. » Et je suis même plutôt discrète, je n'aime pas trop attirer l'attention et encore moins par les moyens virtuels, les choses que je viens poster sont surtout adressées à mes amis. « Et toi, tu veux faire la course aux abonnés ? Militaire ça doit marcher. » dis-je en riant doucement, j'imagine qu 'il y a ce genre de comptes dédiés aux torses bien musclés et aux entrainements. « Oh la vache, ça doit faire un bruit de dingue, je suis certaine que tu vas passer un super moment. » Avec tous les enfants et cette joyeuse tribu qui se retrouve. Ce sera pas la même ambiance pour moi mais dans la caserne on sait parfois aussi être festifs, un genre de deuxième famille.

Je ne peux pas m'empêcher de rigoler encore plus avec l'épisode de la couverture de survie. Evidemment, je ne tenterai rien parce que je sais que je ne suis pas une fille qui rentrera dans tes principes, et que je suis pas la fille qui collera à tes attentes, mais je peux pas m'empêcher de surenchérir un brin. « Je préviens, je suis une femme honnête, d'autant plus que j'ai rien fait depuis longtemps, je peux pas te promettre d'être sage. » Je cache mes yeux l'espace d'un instant en pouffant. « Mais tout va bien se passer et on aura pas besoin de cette couverture, n'est-ce pas ? » De quoi te motiver pour que les choses suivent leurs cours comme prévu et qu'on rentre sans encombre. Et qu'on puisse en faire d'autres. « Oh c'est super, on découvrira en même temps alors. » Puisque finalement, tout comme moi, tu ne connais pas encore à fond le coin. On cultive ainsi quelques projets lorsque la mamie errante nous fait presque passer à côté de notre objectif du jour. Mon souffle en suspens, je suis secouée mais je garde mon calme et constate avec soulagement que tu gères efficacement les choses. Je me ressaisis alors que je te regarde lorsque tu poses cette question. J'inspire et ça peut paraître fou mais... « Je te laisserai tenir la corde, et je te ferai confiance pour tout je pense Dean, honnêtement. Je sais que tu feras toujours ce qui est ton pouvoir pour mon propre bien. » Et je peux avoir l'air de donner facilement ma confiance, mais avec toi, aisément, je le ferai les yeux fermés. J'aurais peut-être tord, mais c'est ainsi, parfois certains mettent des années à la gagner et des personnes comme toi seulement quelques semaines.

Finalement, notre route nous conduit à destination et je trépigne en voyant les paysages. « Youpiiii ! » Je suis enthousiaste, plus que parée pour progresser entre les éléments. Je remets mon manteau, bonnets gants et cache-cou. Vérifiant que mes chaufferettes sont bien présentes dans mes poches, je passe mon sac sur le dos. « Oui pas de soucis, combien de temps de marche à peu près ? » Mon regard se perd un instant sur les bois décharnés et en partie émeraudes en ce qui concerne les sapins, une atmosphère embuée et humide se dégage, digne des contes de fées gothiques, une atmosphère mélancolique et éthérée que j'adore. « ça a l'air magnifique. » La nature a toujours eu ce don de me fasciner. « Allons-y. » Je te laisse prendre le lead avant d'emboîter le pas. « Et toi, tu préfères quels types de paysages ? » J'ai compris que par ton métier tu en voyais des très contrastées, mais tes racines t'ont habitué à sans doute bien plus de chaleur qu'ici.

@Dean Hassani
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)