~ Just you and me, in a moonlight shadow ~ (Mona)

Arrivé en avance sur le lieu du rendez-vous, Denzel profite de sa solitude passagère pour mettre son talent de voyou en évidence; forçant l'entrée de la papeterie en restant le plus discret possible. Dans les films, il y a toujours un vigile armé, avec un chien prêt à faire la peau aux merdeux dans son genre; aussi préfère-t-il rester prudent. Lampe torche coincée entre ses lèvres, Denzel parvient à crocheter le cadenas; ouvrant ainsi la voie à l'exploration du site. L'odeur de brûlé est déjà perceptible, avant même qu'il n'ait posé un pied à l'intérieur. Foulard noué autour du cou qu'il remonte jusque sur son nez, souriant en s'imaginant "gangster", hors-la-loi des temps modernes. Un coup d'oeil en arrière, la respiration en suspens; à l'écoute des bruits environnants. C'est dingue comme tout semble devenir suspect quand on est soi-même dans l'illégalité la plus totale. Pensées naturellement tournées vers la belle Mona, cette relation qu'il affectionne tout particulièrement; même s'il se passera bien de l'avouer. Et lorsque, enfin, Denzel repère un faisceau lumineux - qu'il suppose être le sien - à quelques dizaines de mètres de sa position, il décide de prendre les devants; de fournir son meilleur jeu d'acteur en guise d'accueil.
- Pas si vite ! Mains en l'air et décline ton identité ! C'est une propriété privée ! lumière blanche braquée dans sa direction pour l'éblouir, se faire passer pour un agent de sécurité; même si le coup de la grosse voix reste encore à travailler. Son temps de discrétion n'aura réellement duré que quelques minutes, ce qui s'apparente déjà à un nouveau record.   

exploration en compagnie de denzel. voilà le programme de ce samedi soir. pour toi, ne pas aller en boîte avec tous les étudiants d'harvard un samedi soir, ce n'était absolument pas dérangeant. bien au contraire. rien d'une exploration nocturne. et en aussi bonne compagnie, que demander de plus ? denzel était ton partenaire favori pour ce genre d'exploration, ton partenaire phare. c'était même ainsi que tu l'avais rencontré, en te rendant seule dans un lieu abandonné. disons qu'être désormais quasiment toujours accompagnée, c'était bien plus rassurant. te rendre seule dans de tels lieux, c'était dangereux et pas qu'un peu. mais accompagnée de denzel, tu n'avais absolument pas peur. tu ne pouvais pas plus te sentir en sécurité. tu savais que quoi qu'il arriverait sur place, il saurait comment réagir intelligemment et calmement. pour ce soir, vous aviez rendez-vous dans une papeterie dans la banlieue bostonienne. en tombant par hasard sur un article concernant le récent incendie de cette fameuse papeterie des années soixante, tu avais tout de suite commencé à enquêter. il fallait y aller avant que que la mairie de boston décide de la détruire. t'avais strictement aucune idée de comment est-ce que vous alliez pénétrer les lieux puisque la sécurité avait été renforcé au maximum pour cause de réel danger, mais tu ne te faisais pas de soucis. aucun cadenas, aucune barrière, aucune porte verrouillée ne te résisterait ce soir. descendant de ta voiture, tu commenças à marcher dans la pénombre afin de rejoindre la supposée entrée. ta lampe éclairant la route goudronnée, tu poussas un cri de stupeur lorsqu'une lumière t'éblouit soudainement. tu eus un mouvement de recul, effrayée par la voix autoritaire, jusqu'à ce que tu reconnaisses la voix de denzel. — putain denz ! j'ai faillis me pisser dessus ! t'exclamas-tu. — allez baisse cette lampe, j'vais finir aveugle avant l'heure, grommelas-tu en t'approchant de lui, ton sac à dos vissé sur les épaules.   

Retrouver Mona autour d'une exploration nocturne, c'est plus qu'une idée de génie; c'est carrément une évidence. Faut dire que c'est loin d'être un coup d'essai pour le duo, formé à l'occasion d'une rencontre hasardeuse au beau milieu de ruines antiques. Enfin, c'est le souvenir que Denzel en garde; lui qui était plutôt défoncé ce jour-là. Autant dire que la weed a probablement amplifié sa perception de l'environnement, quitte à créer des décors imaginaires, loufoques et clairement sortis de leur contexte. Ce soir, le blond se montre raisonnable; un demi-joint consommé avant de se pointer, suffisant pour engourdir le corps mais pas assez pour anesthésier l'esprit. De toute façon, le connaissant, Mona doit se douter qu'il a prévu un stock supplémentaire dans son propre sac; en plus des outils nécessaires à leur évolution sur le site. De quoi boire et fumer, notamment; parce qu'on ne change pas les bonnes habitudes. Risque d'effondrement, ne pas entrer; c'est ce que dit le panneau sur le mur de l'entrée. Le feu a probablement rongé les fondations, et les pompiers ont évalué le risque. Denzel s'en fiche, qu'on se le dise. Passer au travers d'un plancher, ce serait pas la première fois. Mona doit s'en rappeler, puisqu'elle avait bien rigolé, sur le coup. Les meilleurs souvenirs proviennent toujours des expériences les plus délirantes, c'est pas un secret. Et ça justifie notamment le côté illégal de leur présence ce soir. Rire qui lui échappe, après avoir réussi son coup, Denzel abaisse finalement le faisceau lumineux; parce qu'une Mona fâchée, c'est pas joli à voir. - C'était le but Nana, mais tu le sais déjà. le jeune merdeux cherche l'embrouille, il n'y a pas d'autre mot. M'enfin, ça aussi, elle le savait d'avance. - Je t'ai mâché le travail.. déclare-t-il en braquant la lampe sur le cadenas, encore dans sa main. - Si la madame veut bien se donner la peine, l'entrée est grande ouverte. ridicule et piètre acteur, Denzel tente quand même un petit geste de main, destiné à lui ouvrir le champ sur la papeterie. Pour l'idée de la rendre accro' à sa présence, on reviendra plus tard. Avec son tempérament, c'est loin d'être gagné.    

véritable panique lorsqu'une lumière t'éblouit et que des paroles autoritaires te font instinctivement reculer de quelques pas. avoir des problèmes avec la justice, c'était bel et bien la dernière chose dont tu avais envie. tu voulais explorer tranquillement, sans soucis. mais bien évidemment, il s'agissait de denzel. lui et ses blagues à la con. celle-ci t'avait bien fait flipper. te faire choper par des flics en explo, c'était une véritable hantise et il le savait très bien, voilà pourquoi est-ce qu'il en jouait. — ouais bah va s'y mollo avec mon petit cœur, grommelas-tu. flemme d'avoir une attaque cardiaque alors que tu avais encore toute ta fougue de jeunesse. tes yeux se posèrent sur le cadenas qu'il avait entre les mots. — tu l'as arraché avec tes dents, hein ? le taquinas-tu d'un sourire malicieux, tandis que tu passas près de lui avoir d'atteindre le portail désormais ouvert grâce à lui. ta lampe torche illumina ce qu'il y avait d'afficher. — risque d'effondrement, ne pas entrer. tu pris une profonde inspiration. — dangereux, comme il me le semblait. pas de bêtise à l'intérieur hein ? déclaras-tu en te tournant vers denzel, le regard sérieux. tu renfilas bruyamment. — ça pue le cramé en plus, grimaças-tu en sortant un foulard que tu posas sur ton nez et ta bouche, afin de ne pas inspirer ces odeurs toxiques. — tu peux me l'attacher ? lui demandas-tu en lui tournant le dos, afin qu'il puisse accrocher ton foulard à l'arrière de ta nuque.   

C'est simplement trop tentant de lui faire peur, même de l'embêter de manière plus générale. Denzel est du genre taquin, joueur; c'est dans sa nature profonde. C'est lorsqu'il devient véritablement sérieux que les ennuis apparaissent et qu'il faut commencer à s'inquiéter. Mais ça aussi, la demoiselle le sait. Jouer sur sa peur d'être interpellée, c'est un délire comme un autre; surtout pour un gamin qui a l'habitude qu'on lui passe les menottes aux poignets. - Ton pauvre petit coeur.. C'est vrai qu'il faut pas trop lui en demander. elle râle, comme d'habitude. Si Mona était vraiment cardiaque, elle aurait pas tenu plus d'une exploration à ses côtés. - Juste pour toi, si c'est pas mignon. c'est mieux quand elle taquine, pour qu'il puisse entrer dans son jeu. Couillon comme il sait être, ce serait dans ses cordes de tenter l'expérience. Elle le dépasse, puis tombe sur le panneau d'avertissement. Grimace du jeune homme, qui aurait dû songer à l'enlever, pour éviter ce genre de remarques, trop prudentes à son goût. - Je serais sage comme une image. Parole de scout. main levée comme s'il voulait jurer solennellement. La promesse la plus compliquée à tenir jamais formulée. Pas de bêtise, ça rime pas vraiment avec Denzel. - C'est le principe, après un feu. il la cherche gentiment; c'est son activité favorite, avant l'exploration en elle-même. Foulard qu'elle lui demande d'attacher, en lui tournant le dos; avant que les mains habiles du garçon ne viennent prendre le relai, ramenant les extrêmités du tissu derrière sa nuque. - Remarque comme j'évite tout contact physique avec toi. pouffe-t-il dans son dos, bras tendus pour exagérer la chose. Est-ce que c'est avec lui en particulier ? Denzel se pose la question depuis un certain temps.      

même si t'étais une adoratrice de ce genre d'exploration et des histoires d'horreurs, tu restais tout de même une sacrée flippette. d'autant plus lorsque tu étais dans un endroit que tu ne connaissais pas, toute seule et de nuit. denzel le savait parfaitement et comme à son habitude, il en jouait. — tu veux quoi, une médaille ? même avec mes faux ongles j'serai arrivée à l'enlever, lui lanças-tu à propos du cadenas, tout en haussant les épaules. il avait géré mais il valait mieux qu'il se concentre sur ce que vous attendait à l'intérieur. le cadenas était de la rigolade comparé au lieu calciné que vous alliez visiter. — j'espère bien. j'serai bien triste si mon scout préféré venait à m'quitter si tragiquement, souris-tu. même lorsque tu étais grognonne, comme actuellement à cause de sa mauvaise blague, tu ne pouvais pas t'empêcher de sourire bêtement face à la trombine de denzel. en sentant l'horrible de brûlé qui régnait toujours dans les lieux, tu sortis un foulard afin de protéger au maximum tes voies respiratoires. tu demandas à ce qu'il te l'accroche derrière la tête, chose qu'il fit à sa façon. — j'suis pas tactile mais pas au point de vomir sur tes doigts frôlent ma nuque, pouffas-tu. — mais merci. tu te tournas vers lui, la moitié de ton visage caché sous ce foulard. — prêt ?

Le retour de miss ronchon, ça faisait longtemps. Elle est mignonne quand elle s'énerve, mais c'est un détail que Denzel se garde bien d'avouer; ne souhaitant pas provoquer la fureur du mini-léviathan. Sa blague était de mauvais goût, mais c'est plutôt habituel quand on le connait. - Ca va, je me tais. Arrête de râler. demi-sourire qu'il ne peut réprimer pour autant, monsieur bonne humeur incarnée. Denzel se passera quand même d'ajouter le moindre commentaire. Et enfin, un petit compliment. Enfin, ce qu'il prendra personnellement comme un compliment. Son scout préféré, c'est limite inespéré. - En même temps.. Je sais pas c'que tu ferais sans ma joie de vivre légendaire. clin d'oeil à son sourire, qu'il a remarqué. Il parait que c'est la chose qu'on apprécie le plus chez lui, sa capacité à toujours trouver du positif, quelle que soit la situation. Même en étant un idiot agréé, il faut bien que Dz ait un atout de taille en sa possession. Foulard qu'il s'empresse de nouer derrière sa nuque, sans pouvoir empêcher une petite remarque, toujours aussi taquine. - Le jour où je vais disparaître en mer, tu vas regretter de pas m'avoir fait de câlin. c'est pas l'homme qui prend la mer, comme dit la chanson. Quoique, Denzel a toujours pensé que l'océan le trouverait trop insupportable pour le garder en son sein. On dira donc que c'est une façon comme une autre pour inviter le rapprochement. - Toujours prêt. déclara-t-il finalement, braquant le faisceau de sa lampe sur la première pièce, désormais à leur portée. Cette fois, enfin, l'exploration peut commencer.      

denzel avait raison. sans sa légendaire bonne humeur, tu ne savais pas ce que tu ferais. ta vie serait sûrement déprimante et morose. alors autant profiter de lui tant qu'il était à tes côtés, souriant et en pleine santé. — le jour où tu disparaîtrais en mer n'est pas arrivé, donc garde tes prédictions pour plus tard, le taquinas-tu d'un sourire malicieux. visage masqué afin de préserver tes poumons de cette odeur, tu tournas les talons et tu poussas la barrière métallique qui était supposément censée empêcher l'entrée de la papeterie calcinée. mais bien évidemment, aucun cadenas ou serrure ne pouvait vous empêcher d'entrer quelque part. derrière cette barrière de protection, il y avait une grande cour extérieure, semblable à celle d'un château. bien évidemment, les locaux de la papeterie n'avaient rien d'un château, loin de là. tu éclairas la cour de ton faisceau lumineux, écoutant le silence de la nuit. rien. que le murmure du vent dans les arbres et ta respiration sous cet étouffant foulard. tu te tournas vers la gauche, découvrant ainsi un immense hangar à une cinquantaine de mètres de vous. — il est flambant neuf, je n'ai pas l'impression qu'il a été touché par l'incendie, fis-tu remarquer d'une petite voix. — on pourra y faire un tour à la fin si tu veux. en attendant, on s'attaque aux choses sérieuses, soufflas-u en te tournant vers le bâtiment principal de la papeterie, donc certains morceaux du toit avaient disparu.

Il a jamais vraiment cru en l'avenir, Denzel, presque persuadé qu'une sorte de malédiction sévissait autour de lui. Comme un mauvais sort, qui conduirait chacun de ses proches à disparaître. Ces histoires là ne connaissent pas de fin heureuse, aussi attend-il patiemment d'être embarqué par dame faucheuse. - Mais le vent tourne, je le sens. Je m'appelle Nostradamus parfois. ou peut-être qu'une jolie Mona pourrait conjurer le mauvais présage. Après tout, elle s'y connait en puissances occultes. Cessant de déballer sa théorie fumeuse au profit de l'instant, l'exploration désormais commencée. Derrière le portail se trouve la mine d'or de la soirée, une première cour extérieure digne d'un film des trois mousquetaires. De nature curieuse, Denzel ne tient pas plus de trois secondes avant de s'éparpiller, s'attardant sur le hangar neuf que la belle éclairait, il y a juste un instant. - Une seconde. demande-t-il en approchant, braquant sa lampe sur les vitres pour mieux apercevoir l'intérieur. - T'as raison, c'est intact. On pourra jouer les Robins des bois, quand on aura fini. parce qu'une idée ne vient jamais seule, Denzel imagine déjà comment il pourrait distribuer l'ensemble des fournitures, ici présentes. Mais la partie la plus intéressante les attend; grand bâtiment cramé aux fondations incertaines. Tout semble calciné, au premier coup d'oeil. - C'est sans conteste l'endroit le plus dangereux qu'on ait visité. tout pourrait s'écrouler d'une seconde à l'autre. Il y a même de la rubalise, déposée par les pompiers. - Je t'ai dis que t'allais être sexy avec de la suie sur le visage.. Non ? regard en coin, sourire masqué qu'elle pourrait tout de même percevoir, au travers du foulard. Rien ni personne ne lui fera jamais perdre son sens de l'humour, et peu importe s'il est douteux par moment.      

tu n'étais pas rassurée d'être dans un tel lieu. c'était la première fois que tu visitais un lieu récemment ravagé par les flammes. l'incident était récent, cela expliquait la dangerosité de l'endroit. le sol pourrait s'écrouler à tout moment tandis que la toiture n'était pas plus rassurante. mais t'étais une aventurière, tout comme denzel. t'étais prudente mais tu n'avais pas peur de t'engouffrer dans une telle exploration. t'avais de l'expérience dans l'urbex et il t'en fallait bien plus pour que tu fasses demi-tour. surtout que tu étais accompagnée du partenaire rêvé. tu acquiesças ses paroles concernant le bâtiment intact. autant profiter de ce qu'il contenait plutôt que de les laisser à l'abandon. — ouais j'pense aussi. c'est moins flippant que certains manoirs vu que cet endroit n'a pas de passé étrange mais j'vais pas être rassurée, lui avouas-tu, braquant ta lampe torche sur l'entrée du bâtiment qui sentait encore le feu qui l'avait ravagé. tu tournas la tête vers lui, esquissant un sourire amusé sous ton foulard de protection. — tu t'arrêtes jamais toi hein ? allez concentre-toi, on n'est pas en promenade de santé, le taquinas-tu en pénétrant dans le bâtiment principal de la papeterie. tu arrivas dans une vaste salle, où le toit était complétement éventré. des poutres détruites pendaient encore au plafond, menaçant de s'écrouler à tout moment, tandis que le sol était envahit de ce qui semblait être les restes de bureaux administratifs. — le feu, ça ne fait pas de cadeau, soufflas-tu en éclairant les déchets qui jonchaient le sol.