devils wearing prada — louison

@Louison Chamberlain soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière — deux ans ? putain quand même, soufflas-tu, légèrement surprise. — vous avez déjà couché ensembles et tout ? lui demandas-tu par curiosité. deux ans d'ambiguïté, voilà quelque chose qui t'aurait gonflé. tu continuas tes questions à propos du jeune homme dont louison venait de te parler. semblerait-il qu'il était unique en son genre. — il a l'air d'avoir une bonne mentalité, assuras-tu en apportant ton black swan aux lèvres. — il doit bien avoir des défauts ce radovan nan ? insistas-tu. impossible qu'un mec soit aussi parfait. il y avait forcément quelque chose qui clochait dans son caractère, comme chez tous les mecs. — la prudence est notre meilleure amie, amen, rigolas-tu doucement en rendant l'étreinte de louison. — oh bébé t'es trop chou. tu dis n'importe quoi en plus, j'suis pas la meilleure conseillère mais j'essaye comme je peux, lui souris-tu avec malice. — il y en a clairement un qui se détache du lot ! assuras-tu, le rouge te montant légèrement aux joues lorsque tu pensas à lui. — il s'appelle oliver. on s'est rencontré en mai il me semble et putain, la baise est divine, pouffas-tu. clairement ton meilleur bail sexuel de toute ta vie. — on s'entend hyper bien mais y a quelques bricoles qui font que j'me suis un petit peu éloignée, terminas-tu d'une légère grimace. tu t'étais éloignée à contre-cœur, bien évidemment.

@Chiara Deauclaire soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière Nom d’une pipe en bois, Chiara parlait si fort que tu t’étais radicalement empourprée. « Non, on s’est abstenu jusque-là, on craint que ça change tout, pour le meilleur comme pour le pire » que tu chuchotas en regardant à droite et à gauche. La discussion bifurqua ensuite sur le jeune homme qui occupait toutes tes nuits depuis plusieurs jours. « Il est insaisissable et j’déteste ça. J’ai aucun contrôle, rrrr » C’est ainsi que tu prenais les conseils de ta chérie ô combien canon et que tu ne pus t’empêcher de te gaver de sa douceur dans un câlin. Assez parlé de toi, ton attention se détacha de tes sentiments pour s’intéresser à ceux de Chiara. Un gars faisait l’unanimité auprès d’elle, mais quelque chose avait visiblement fait foiré cette puissante attraction entre eux. « C’est quoi le problème ? Tu crois qu’il est trop bien pour toi ? Son ex lui tourne autour ? T’es pas sûre de toi ? » Tu pourrais encore faire des suppositions, mais tu t’arrêtas et enfilas ce black swan au fond de ta gorge. Délicieux et si subtile. « T’es pas obligée d’en parler, surtout que je suis bien moins douée que toi pour les conseils, j’ai bac - 12 pour ça »

@Louison Chamberlain soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière tu posas une main sur ta bouche en voyant que tu avais braillé un petit peu trop fort. — désolée meuf, gloussas-tu, avalant une gorgée de black swan afin de te faire taire. — ah ouais j'vois. c'est complexe ton bail avec elle, conclus-tu d'un ton plus bas. — et alors ? ça te fait du bien de ne pas avoir la maîtrise de tout ? lui répondis-tu, l'œil malicieux. — ce radovan a l'air d'être un bon, j'valide fort. il va te faire voir autre chose, j'le sens. tu m'tiendras au courant hein ? renchéris-tu, voulant t'assurer que tu aurais toutes les news la concernant par message. tu parlas d'oliver, avec qui la situation était assez complexe. on pouvait même dire que c'était une situation inédite, digne d'une série netflix. — j'ai commencé à flirter avec lui sans savoir que c'était l'ex de ma meilleure amie, lâchas-tu d'une grimace. — va savoir pourquoi est-ce que capucine ne m'en avait jamais parlé, rajoutas-tu d'un haussement d'épaules. — mais le soucis, c'est qu'ils étaient vraiment amoureux l'un de l'autre. c'était du sérieux, pas un flirt de merde. ça ne dérange pas oliver, ça ne dérange pas capucine mais j'ai l'impression d'être de la plus grosse des putes dans cette situation, te lamentas-tu, noyant ta déception dans ton verre d'alcool.

@Chiara Deauclaire soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière Qu’elle ne t’en parle pas, Enola était la définition parfaite de la complexité. « Ça me terrorise ouais ! » T’envoyas un petit coup dans son épaule et levas les yeux au ciel pour la énième fois. Franchement, t’allais finir par te bloquer les globes oculaires. « Promis que je te dirais tout. Enfin, si je finis pas au Tibet totalement droguée » Buvant de ta mixture particulière, tu reportas ton attention sur les aventures de ton amie et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était giga pire que tes interrogations. Ce qu’elle te racontait ressemblait à un mauvais synopsis de série télé. Les oreilles bien ouvertes, tu captais tout de son discours et ouvrais la bouche, abasourdie par l’histoire. « Oh mon dieu. Horrible. Je te comprends du coup. J’pourrais pas. J’pourrais vraiment pas coucher avec lui en sachant que ma meilleure amie est passée avant moi. Tu dois être traumatisée » C’était toi tout craché ça, enfoncer au lieu de relever. « Capucine tu dis ? Ça sonne français, elle est française ? » Ou comment changer un peu de sujet tant tu étais mal à l’aise pour Chiara. « Non mais, de toute façon, tu risques d’en perdre un, je vois pas d’autres issues, à moins qu’ils soient aussi peace&love que Radovan »

@Louison Chamberlain soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière tu fronças les sourcils, éclatant de rire aux paroles de ton amie. — attends parce que ton radovan est capable de t'amener au tibet ? gloussas-tu. — en voilà une destination originale, assuras-tu avec amusement. tu expliquas brièvement la situation complexe dans laquelle tu étais actuellement vis-à-vis de capucine envers oliver. c'était une sorte de trahison que de flirter avec son ex mais capu t'avait donné son feu vert, ce qui te perturbait tout autant. — j'suis pas non plus traumatisée mais ça m'a fait extrêmement bizarre d'me dire qu'ils étaient bah ... fous amoureux l'un de l'autre, grimaças-tu, portant ton verre aux lèvres pour avaler une grosse gorgée. — capucine beauregard, lui répondis-tu. — elle est née à paris, donc ouais elle est française, renchéris-tu. —justement, les deux ne sont pas du tout peace and love. pourtant, capucine m'a poussé à continuer et oliver m'a fait comprendre qu'il s'en foutait royalement et qu'il souhaitait continuer à me fréquenter. mais il m'faut juste du temps pour digérer le tout et dès que j'aurai chaud, j'serai de retour dans sa piaule, c'est sûr, ricanas-tu en tirant la langue avec malice.

@Chiara Deauclaire soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière « J’exagère, tu me connais » Mais quelque part, t’en pensais pas moins. Rado était un vrai globe-trotter, à la recherche de nouvelles cultures et civilisations. Il était tourné vers le monde et secrètement, ça te faisait grave rêver. Bref, le cocktail descendu, tu te focalisais dorénavant sur la situation de Chiara et olala, c’était les Feux de l’amour, mais en vrai de vrai. Rassemblant les morceaux de cette histoire insolite, tu finis par éclater de rire à la dernière phrase de Chiara. « Qu’est-ce que je vais faire de toi, t’es absolument givrée comme fille, mais c’est comme que je t’aime. Écoute, t’as apparemment une autoroute alors fonce au lieu de perdre du temps. Je veux pas que tu le regrettes et qu'il te file sous le nez. » Commandant une autre tournée, tu te tournas vers la salle et ne vis rien d’intéressant à te mettre sous la dent. « On s’enfile le verre et on bouge ? On pourrait aller piquer des trucs à la cuisine, j’ai la dalle et je mérite mieux qu'un snickers »

@Louison Chamberlain soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière ta situation actuelle était plus qu'originale. c'était même du jamais vu. te taper pendant plusieurs semaine l'ancien amour de ta meilleure amie. voilà quelque chose d'effroyable en y repensant. mais si capucine t'avait parlé d'oliver, qu'elle s'était confiée à toi, tu aurais fais le rapprochement et rien de tout cela ne serait arrivé. — j'me fais violence hein mais ouais, j'pense que tu as raison, déclaras-tu en acquiesçant les paroles de louison d'un hochement de tête. — je l'apprécie vraiment. il est trop cool et le feeling est extra donc faut pas que j'fasse de la merde. habituellement, tu aurais pris tes jambes à ton cou en réalisant que tu commençais à t'attacher mais là, tu n'allais rien faire. tu allais continuer à le fréquenter, en t'autorisant à t'attacher davantage. — allez, cul sec ma poule, rigolas-tu en triquant avec louison, terminant les dernières gorgées de black swan qui restaient dans ton verre. — cambrioler les cuisines ? ça m'parle, souris-tu, déposant ton verre sur le comptoir. — faut qu'on entre par là tu penses ? ou il y a peut-être une entrée plus discrète, soufflas-tu, observant la pièce dans laquelle de nombreux serveurs s'agitaient.

@Louison Chamberlain soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière situation complexe qui te prenait énormément la tête en ce moment. mais heureusement que tu avais louison à tes côtés. elle te permettait de relâcher la pression mais surtout, de penser à autre chose. la preuve, l'histoire d'oliver et capucine était balayée de tes pensées par la proposition risquée mais alléchante de la blonde. voler dans la cuisine. comme si vous n'aviez pas les moyens de vous payer un plat plein pot. mais c'était toujours meilleur lorsque c'était gratuit. tu la suivis silencieusement jusqu'à la porte battante, pénétrant discrètement dans la cuisine. tu sentais ton cœur tambouriner dans ta poitrine. louison te saisit soudainement le poignet, te tirant dans un renfoncement. — on risque gros si on se fait choper, meuf, chuchotas-tu en observant la cuisine à travers un petit espace entre des assiettes propres qui étaient soigneusement empilées sur un chariot. — ils sont trop nombreux, grommelas-tu en voyant de nouveaux cuistots pénétrer dans la pièce. tes yeux se posèrent sur une poubelle, posée près de vous — j'ai une idée ! soufflas-tu en te tournant vers ta camarade. tu récupéras une assiette propre et tu ouvris la poubelle. tu grimaças mais tu pris ton courage à deux mains, plongeant ton bras à l'intérieur afin de mettre dans l'assiette un reste dégueulasse de pizzas. — j'vais sortir de la planque et faire comme si ma pizza était horrible. sens l'odeur, ils me croiront à coup sûr. pendant que j'vais faire mon scandale, tu files là-bas et tu piques le plus de truc, ok ? souris-tu avec malice. sourire qui disparut instantanément lorsque l'odeur de la part de pizza te gratta le nez. quelle horreur.

@Chiara Deauclaire soirée du trente-et-un juillet, bateau de croisière Bien que minuscules, vous n’étiez pas invisibles et votre présence ici était formellement interdite. Planquées dans un renfoncement, Chiara guettait la cuisine où s’affairer toute la brigade. La voie n’était pas libre. C’est ainsi qu’elle trouva une idée saugrenue. Fouiller dans la poubelle. Grimace de dégoût, tu reniflas la part de pizza récoltée et eus un haut le coeur. C’était immonde. « Okay, je vais faire mon maximum » Élastique dans les cheveux, tu attendis que ta pote fasse son entrée pour te faufiler dans les cuisines. La tête qui dépassait à peine du long plan de travail, tu attrapas deux assiettes pour les remplir de tout et n’importe quoi. Nems, frites, sushis, crevettes, chou à la crème, t’avais raflé tout ce que tu trouvais, les doigts plein de sauce. Percutant que Chiara avait reçu une nouvelle part de pizza, tu fis demi-tour et sortis de la pièce sans te faire pincer. Véritable exploit, tu regagnas ensuite votre planque pour exulter en silence. Une vraie gamine. « Ça sent trop bon, on va se le bouffer au clair de lune ? »