viser la lune, ça ne me fait pas peur (radovan)

LE 15 JUILLET • Chacun possédait l’identité de l’autre. Égalité. Louison avait décidé de se présenter à son tour et surtout d’accepter ce bras musclé qui l’aiderait à conquérir ce sommet si lointain. Elle s’était aussi aperçue que le jeune homme avait des qualités particulières, dont celle de draguer facilement tout ce qui bougeait et qui était à peu près comestible. Ce type savait y faire et elle en était déjà fascinée. Son numéro de charme fonctionnait et ses plaisanteries parvenaient à la faire rire. « C’est la bave d’escargot et quelques gouttes de Champagne, très français tout ça » Et oui, si ça se trouve, elle avait presque cent piges, mais sa crème de jour faisait des miracles. Continuant d’avancer, non sans perdre parfois un peu l’équilibre, elle se sentait crever sous la chaleur et les bornes qui défilaient sous ses pieds. Elle se voyait déjà à l’agonie et terrorisée d’être inhumée loin de sa terre natale. Toujours aussi malin, le brun qui la soutenait souffla sur les braises du désir et la flamme s’alluma. « Si tu as déjà tout vu, c’est pas la peine. Je veux que ce soit de l’inédit pour nous deux » Soulevant ses lunettes de soleil, elle remua ses sourcils, se prenant au jeu de ce fameux Radovan, alias Knox. Après tout, ça ne lui coûtait rien, à part de moins sentir le coût de son escalade. Elle perdait peut-être de l’énergie en bavardant, mais elle en retrouvait sous les compliments du jeune homme. « Et sinon tu ne serais pas le prince charmant que toutes les petites filles voudraient épouser ? » Se moquant gentiment de lui, elle faillit se vautrer la tête la première et se rattrapa comme elle put en perdant le bras du bg. « Ok, les dieux sont avec toi et me punissent instantanément ! » qu’elle cria comme une barge avant de s’abaisser pour refaire son foutu lacet.

@Louison Chamberlain | 15.07.2021 | « si j'avais su, je me serais épargné les rituels ancestraux des mongoles tibétains » Mais c'était la faute à pas de chance, aucune idée d'avoir la recette de la bave d'escargot avec le champagne à temps. Maintenant, c'était possiblement trop tard, j'allais vivre avec des rides et devoir l'accepter. En tout cas, ton teint était parfait comme il était et c'était surtout ça que je voulais souligner. Est-ce que t'avais eu la subtilité de le comprendre? « j'ai pas tout vu, j'suis allé dans pas mal de pays, sur tous les continents, mais y'a encore tellement de choses à découvrir, je sais pas si on a toute une vie pour vraiment les vivre » Peut-être un peu trop philosophique pour toi, j'en sais rien. Mais je sais que j'avais pas vécu le quart de ce qui peut être vécu dans une vie autour du monde. « j'ai pas encore vu les chutes du niagara par exemple, ou même les falaises d'etretat » Comme quoi, même en étant allé en France ou aux États-Unis, j'avais pas tout fait. « et si t'as jamais fait le grand canyon, c'est peut-être un des lieux que j'peux te réserver » L'immensité de ce canyon m'avait toujours impressionné, ainsi que les grandes réserves naturelles de Californie. Un rêve d'aller à Yosemite. Ta remarque, suivie d'une presque petite chute -évitée grâce à mon bras qui te tenait- me faisaient rire. « te flagelle pas comme ça, t'es juste maladroite. et en rien je suis le prince charmant » Quand bien même j'avais reçu bon nombre de demandes en mariage au cours des dernières années. « par contre je crois que je suis ton sauveur parce qu'on dirait qu'on est bientôt arrivés ! »

LE 15 JUILLET • Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas pris le temps de la flatter à ce point. Elle semblait même ne pas vouloir y croire. Peut-être même qu’elle parlait avec une pure création de son inconscient, aka l’homme parfait. Il avait tout ce qu’il fallait pour succomber, mais Louison résistait à tout prix. Après tout, elle était probablement en présence d’une illusion. Elle se laissait pourtant bercer par sa voix et son accent particulier. Ce type transportait n’importe quelle âme loin d’où elle se trouvait. Il avait du tempérament et un goût pour l’aventure qui ferait frémir n’importe qui. Louison en avait même le frisson et acquiesçait à tous ses propos. « S’il y a encore de la place, inscris moi » Le grand canyon, elle ne l’avait vu que sur des photos et bordel, ça serait un vrai plaisir de le contempler de ses propres yeux. Elle était même si rêveuse qu’elle en perdit les pédales et faillit se vautrer sur la roche. Mais pas grave, il y avait le sage Radovan qui était là pour la réconforter. Aucune haine, que de l’amour. Peace & love. Faisant à nouveau son lacet, elle s’était ensuite relevée pour observer le sommet s’érigeant devant eux. « Le temps passe plus vite avec toi, t’es ultra apaisant » Le sourire jusqu’aux oreilles, elle reprit le sentier afin de terminer ce périple assommant. Pas après pas, elle parvint à se hisser sur le pic et attrapa alors la paluche du beau brun pour la lever au ciel « On l’a faiiiiiit, nous sommes le roi et la reine du monde ! À genoooux » Ok Louison s’était légèrement emportée et allait sûrement à contre courant du mode de pensée de Knox, mais c'était juste pour le kif. Attirant quelques regards des vacanciers aussi héroïques qu’eux, elle leur fit coucou et reporta son attention sur son compagnon de galère. « J’avais envie, ça fait du bien, c’est .. libérateur » Soulignant ses mots par un hochement de tête positif, elle porta la main emprisonnée dans la sienne à ses lèvres et y déposa un tendre baiser. « Merci mon preux chevalier » Quoi ? Elle aussi pouvait s'y mettre.

@Louison Chamberlain | 15.07.2021 | J'esquissais un sourire à cette réservation que tu faisais. Sortant un calepin imaginaire de ma poche, je faisais semblant de chercher un lieu précis dans la liste que j'ai énoncé avant de pointer faussement le grand canyon. « chanceuse que tu es, il n'y avait qu'une place et elle est libre ! elle est donc pour vous, mademoiselle chamberlain » Je faisais un check avec le faux stylo que je tenais de ma main gauche, et je rangeais le tout dans mes poches, avant de continuer à avancer vers le pic. Et heureusement pour nous, il était là, il était proche et ça m'arrangeait. Non pas que j'aimais pas l'effort mais pour le coup, j'étais juste là pour faire des photos, pas un marathon de dix kilomètres. Bon, toi t'étais plutôt empotée de ce que je vois, puisque tu te relevais à peine de faire ton lacet qui n'avait pas manqué de vouloir te faire tomber. Mais ainsi soit-il, je pourrais passer mon temps à te relever tant ta compagnie me fait du bien. Et en plus, t'étais heureuse d'arriver si loin, si haut. J'me mettais à rire en te voyant crier victoire, en soumettant toutes les personnes autour de nous à l'asservissement. Ça pourrait être cool, si j'étais pas contre l'esclavage. « t'as raison, fais toi plaisir, t'es là pour ça » Après l'effort, le réconfort. C'était une sorte de réconfort que de crier victoire, même si je pense que t'en pensais aucun mot. Baiser porté sur ma main, je souriais à tes mots. « de rien, gente demoiselle. » Je regardais le paysage sous nos yeux et je tombais en amour. Me détachant de toi quelques instants, je posais mes mains sur mes hanches, laissant ma tête tomber en arrière pour fermer les yeux et respirer l'air frais autour de nous. La communion avec la nature, voilà tout. « j'vais prendre des photos, tu veux que j'te shoot en même temps ? il parait que je suis assez bon photographe, sans me vanter » que j'disais en sortant mon appareil photo de mon sac à dos.

LE 15 JUILLET • Bien qu’assoiffée et épuisée, elle vivait là sa meilleure vie. Elle retombait délicieusement en enfance, ce paradis qu’elle croyait perdu. Radovan était un pitre sur patte qui lui dérobait éclat de rire sur éclat de rire. Si ça continuait, elle allait vider sa vessie dans sa petite culotte. « J’vais donc devoir partager, j’imagine que je m’y ferais » Haussant ses épaules, elle avait ensuite frôlé la gamelle et corrigea sa maladresse en refaisant mieux son lacet. Puis, Radovan lui avait annoncé la bonne nouvelle, ils étaient enfin venus à bout de ce pic de la mort qui tue. Fière d’elle-même, elle s’était alors époumonée sur sa réussite et avait remercié le jeune homme de son soutien sans faille. Un baiser déposé sur sa main et elle s’était approché du gouffre pour ressentir le vertige, ce même vertige qui la terrorisait parfois face au manque de l’autre. Mémorisant cet instant unique, elle se retourna par la suite vers le grand sage Rodrič qui lui proposait quelques photos. « C’est gratuit j’espère ? » La riche qu’elle était se montrait radine, c’était du beau. « J’essaie juste d’être naturelle c’est ça ? » Sa main sur sa hanche, elle se parait du soleil qui continuait d’aveugler la montagne. Elle remarqua ensuite une pierre plutôt plate et courut s’y allonger comme une sirène, sauf que là, elle ressemblait plus à .. un cachalot échoué. Son coude replié, sa joue dans le creux de sa main, elle fixa le brun qui s’équipait de son appareil. « Profil ou 3/4 face ? » qu’elle lui proposait en pivotant légèrement son visage pour qu’il choisisse le meilleur aperçu. « Langue ou pas langue aussi ? » qu’elle demanda en faisant apparaître la pointe de cette dernière entre ses lèvres.

@Louison Chamberlain | 15.07.2021 | Ce moment, bien que pénible au début lors de la montée en solitaire, était devenu bien plus attrayant dès l’instant où tu m’avais baissé le froc dans ta chute. Oui, de toute évidence, j’avais la chance de tomber sur une petite pépite, bien que tu n’en sembles pas être consciente. « partager ? avec qui ? » Je fronce les sourcils, ne comprenant pas. Au contraire, j’avais admis qu’il n’y avait qu’une place et elle était pour toi. Peut-être l’avais-tu compris autrement, et c’en était bien dommage. Mais s’il le faut, j’prendrai le temps de t’expliquer qu’on sera qu’en tête à tête toi et moi, à ce moment là. C’était d’ailleurs ce qui se faisait presque au niveau de ce pic qu’on venait de grimper. Tu t’éclatais, criant au monde entier ta supériorité, liée à la mienne, ce qui me faisait plus rire qu’autre chose. Devenu ton preux chevalier, par ce baiser sur ma main, je finissais par te proposer, après un instant pour moi-même, de te prendre en photo ici même. « évidemment, j’vais pas te faire payer pour ça » C’était pour mon plus grand plaisir que de détenir des clichés de toi. Peut-être même qu’ils te plairont. « fais toi plaisir avant tout, faut qu’on puisse ressentir que tu kiffes ça, que tu kiffes le moment » Appareil photo dans les mains, je pointais l’objectif vers toi et j’souriais, alors que tu prenais la pose. « fais vraiment comme tu le sens, t’es parfaite dans tous les cas » Et j’enchainais les photos, les unes après les autres, suivant chacun des mouvements que tu pouvais faire, tout en immortalisant les paysages derrière toi. La dernière prise, c’était celle avec ta langue tirée, l’air malicieux. Finalement je faisais tomber l’appareil, grand sourire sur les lèvres. « c’était parfait… j’aimerais en faire plus souvent de toi, t’as le truc qui fait des étincelles quand j’clique sur le bouton, j’adore, j’suis en amour » soufflais-je en me rapprochant de toi, prêt à te montrer les nombreux clichés pris.

LE 15 JUILLET • Son principal défaut revenait au galop, mais apparemment, il y avait eu un quiproquo. Radovan comptait bel et bien faire d’elle la principale accompagnante de son voyage. Alors voilà, pas de panique, elle allait être la seule et l’unique, sale espèce d’égoïste. Terminant leur voyage au sommet du pic, la blonde cria son bonheur et son soulagement au monde entier. Elle était en sueur, pas vraiment à son avantage et pourtant, elle allait être le modèle du jeune croate. Se prenant facilement au jeu, elle entendit les conseils du brun et les mit à exécution. C’était dingue, mais elle se sentait à l’aise, au point d’en oublier de bien faire et d’être juste elle-même. Tantôt couchée, assise, debout, elle songeait quelques fois, ce qui devait donner de beaux clichés. Elle termina ensuite par ses âneries et éloigna tout sentimentalisme de la scène. « Le paysage aide beaucoup, je dois faire tâche ». Se recroquevillant sur elle-même, ses genoux ramenés contre sa poitrine, elle laisse une place à côté d’elle pour que Radovan puisse s’y installer et lui dévoiler tout son art. Ses longs cils noirs et recourbés clignaient que lentement tant elle était absorbée par les photos. « Je m’agenouille, tu es bien meilleur que moi » N’osant pas trop s’approcher et pénétrer dans l’espace vital de Knox, elle regardait de loin et regrettait ses lunettes de vue. « Tu pourras me les envoyer ? Le truc, c’est qu’il en manque une de nous deux .. » Tordant sa bouche sur le côté, elle chercha son regard et le fixa longuement. « Tu peux nous faire un selfie ou le photographe ne pose jamais ? » Non mais elle aurait grave les boules de ne pas pouvoir conserver un souvenir de ce charmant inconnu qui l’aurait fortement flatté, il lui fallait une trace. Absolument.

@Louison Chamberlain | 15.07.2021 | Petit photoshoot improvisé mais je pouvais rien y faire, j’te trouvais sympa ET canon. Alors ouais, capter ton visage et ton corps dans ce paysage magnifique, c’était quelque chose à ne pas manquer, sous aucun prétexte. Et puis je trouvais que tu faisais bon usage de l’espace face à mon objectif. Donc forcément, le rendu était plutôt pas mal. « arrête de te dénigrer » C’était pas beau sortant de ta bouche. Et puis j’y croyais même pas une seconde. Pour moi, tu avais toute la beauté du monde, et c’était rare que je dise ça. Puis la séance était terminée, et je me retrouvais assis à côté de toi sur une pierre plate, suffisante pour accueillir nos deux fessiers, et je te montrais mes “oeuvres”, c’était malgré tout principalement ton travail. « évidemment que je te les enverrai, c’était le plan de toute façon » En aucun cas je ne me permettrais de les garder pour moi, je suis si peu égoïste que j’voulais partager ton visage au monde entier. Je me mettais rapidement à sourire à ta question. Un selfie, tiens. Je ne m’y étais pas attendu mais la surprise faisait plaisir. « le photographe pose volontiers avec quiconque lui demande, surtout si gentiment » Clin d’oeil, juste après avoir retiré mes lunettes de soleil, et je sortais mon téléphone pour pouvoir le faire. « par contre, vaut mieux que tu te rapproches un peu, sinon ça fera bizarre » Et ce n’était qu’une fois ta tête contre la mienne, ton corps presque collé au mien via les flancs, que je me mettais à sourire et que je prenais le selfie, à plusieurs reprises, avec mon téléphone. Une fois les clichés pris, je remettais mes lunettes pour te montrer les différentes prises. « à toi de faire ton choix »

LE 15 JUILLET • Elle n’avait pas envie de croire, pas encore. Ses mots entraient pourtant dans ses oreilles, mais son cerveau bloquait. Elle n’était pas aussi spéciale et belle qu’il semblait le voir. Derrière son apparence angélique se cachait le Diable et tous ses démons. Louison était bourrée de défauts et ses qualités, elle ne les voyait guère. Le shooting terminé, elle s’était posée sur une pierre pour profiter du panorama et des clichés que Knox avait pris d’elle et de la flore environnante. Il avait la fibre. Celle que tout photographe confirmé détenait. « Je te remercie » Sauf qu’il manquait indéniablement une photo, celle qui les réunissait sous ce soleil de plomb. Celle qui scellerait leur présence mutuelle sur cette colline. Le croate ayant accepté, la demoiselle s’était alors rapprochée sous les indications de ce dernier et avait déposé légèrement sa tempe contre la tête de son chevalier. D’abord affolée en son for intérieur, elle s’était peu à peu décoincée au côté de ces jeune homme qui paraissait être son radical opposé. « Toutes, mais je préfère les trois dernières » Celles où elle s’était lâchée et où son petit nez retroussé apparaissait. Mais elle retenait surtout le regard profond qui la chamboulait, celui de ce garçon si exceptionnel. « Si tu me les envoies, cela voudra dire que je t’ai en contact et cette idée me plaît tout à fait » Frappant sur ses genoux, elle se releva un peu trop vite et se sentit étourdie. « Wow, j’ai vu des mouches lumineuses, j’espère pouvoir rentrer au bateau, tu peux veiller sur moi encore ? » qu’elle lui demanda en vissant davantage sa casquette sur le sommet de son crâne brûlant. « Je te paierais en Haribo ou en cocktails, tout ce que tu veux »

@Louison Chamberlain | 15.07.2021 | Sourire en guise de réponse, c’était tout ce qu’il fallait pour conclure cette discussion. Enfin c’était avant que tu ne requêtes un selfie. Le genre de photos que j’adorais faire mais que je ne voulais pas imposer à toutes les personnes que je voyais. Alors ouais, tu avais face à toi l’expert en selfie et il fallait que je te le prouve, pas A + B. Téléphone en place dans la main, je me rapprochais de toi pour effectuer la pose en question. Quelques clichés plus tard et je te montrais le résultat. « du coup je mets laquelle en photo de profil meetsa? » que je finis par demander, sans y aller par quatre chemins, juste pour voir la réaction que tu pourrais avoir si je t’affichais à mes côtés si rapidement. Je me mis à rire à ta phrase avant de hocher la tête. « l’idée me plait aussi, sache-le » Parce que c’était le but, de récupérer une façon de te contacter afin d’apprendre à mieux te connaître. Cette première impression était bonne selon moi et je pense qu’elle pourrait mener à bien plus par la suite. Puis tu te lèves, un peu trop vite, au point d’en voir des papillons s’envoler autour de toi. « je suis ton ange gardien, t’en fais pas, je suis là » que je dis en me redressant pour te tenir le dos et le poignet, ne voulant pas que tu tombes à la renverse et que tu t’éclates le crâne contre un rocher. « je suis pas contre des cocktails. mais c’est avant tout un service que je ne veux pas être rémunéré » Parce que c’était pas un supplice que de passer du temps avec toi, au contraire. « tu veux redescendre tout ça du coup ? » que je dis, tendant de nouveau mon bras pour que tu t’accroches à moi.