TG 2 ✧. ❛ tyrolienne à travers la forêt tropicale

j'suis pas très sensations fortes, mais je ne dis jamais non à des défis ou tester de nouvelles expériences dans ma vie. ainsi, je me retrouve en pleine forêt tropicale avec beaucoup d'autres summercampers. main dans la poche de mon short, je regarde un peu aux alentours de moi. et je baisse mes yeux vers le vide et le simple fil qui nous permettra de descendre. j'avale difficilement ma salive pour le coup, mais maintenant que je suis là, difficile de me défiler. quelqu'un se lancera probablement en premier, j'imagine.

C'était un de mes rêves de faire de la tyrolienne, j'adorais les sensations fortes. J'étais avec un groupe, si certains ne semblaient pas trop convaincus de vouloir faire cette activité, d'autres étaient impatients. J'étais derrière, j'pouvais entendre une personne dire à une autre ''nah vas-y toi, j'y vais après.'' On avait tous déjà dit ça à un moment ou un autre, j'connaissais ce refrain par coeur. « Allez, j'vais le faire moi. » j'allais pas rester ici indéfiniment, à attendre qui ou non voulait le faire. Je me faufilais jusqu'en avant pour arriver à côté d'un mec qui fixait le vide. « Y'a une chance sur mille que ça cède.  » disais-je à ce dernier, j'étais trop encourageante m'voyez.  

intérieurement, je bouille. parce que j'suis grave pas serein de sauter dans le vide comme ça, je veux dire, j'ai jamais fait ce truc là. pourtant, les grands huits, les trucs comme ça, je suis le premier à m'y lancer. puis une voix me sort de ma rêverie, je tourne ma tête, charmante jeune femme que voilà. vu ma poisse, je dirai neuf centre quatre vingt dix neuf chances sur mille, plutôt. je la regarde. mais, ouais, faut que je gère pour la gérer. chaud pour le faire à deux ? inconnue ? peu importe, je suis pas du genre à ne pas être sociable.

c'est pas une championne de course qui va renoncer à sauter dans le vide. ce besoin d'adrénaline qui vibre dans ses veines alors qu'elle trépigne d'impatience. et encore, elle trouve que c'est pas assez fort à son goût - elle qui a l'habitude de mettre sa vie en danger presque tous les jours. un soupir s'échappe de ses lèvres, elle a l'impression que ça avance pas devant et franchement elle est loin d'être une personne douée de patience. alors elle peut pas s'empêcher de râler, mais avec le sourire. — y'a besoin qu'on vous pousse, devant ?

Mes mots suffisaient pour le sortir de sa rêverie, ptêtre que j'avais réussi à lui mettre un coup de pression level mille. Paraît que j'avais un humour plutôt particulier mais c'était difficile de détecter une réaction sur son visage. S'il me trouvait drôle, ça se voyait pas. Il fonçait dans mon sarcasme la tête baissée, en me mentionnant que la poisse le suivait. « Merde, ta poisse va venir pourrir mon activité. » disais-je, en souriant légèrement. « J'dis pas non, j'serai comme un ange gardien dans ton calvaire. » il était quand même très beau gosse et bon, pourquoi pas après tout. Deux gars nous mettaient des équipements par mesure de sécurité -ofc sinon rip à nos âmes quoi.- Y'a besoin qu'on vous pousse, devant ?, une voix derrière nous se faisait entendre. « Te gêne pas. » j'parlais pour les autres, vu que je les avais déjà dépassé. Suffisait de suivre mon exemple. « Prêt ou pas, on y va. » disais-je à mon binôme.

Le bourdonnement sature l'air, une seule et même vibration qui emplis ma tête et se glisse en moi, en mesure avec le sang qui pulse dans mes veines. Il n'y a absolument rien à craindre, ne cesse-je de me répéter. Je ne fais que répondre à un besoin essentiel : l'adrénaline. L'heure n'est plus vraiment à la réflexion ou bien au regret d'être venue. Mon cœur tambourine contre mes côtes. J'aime les sensations fortes, tester mes limites, j'ai sauté d'une falaise, je peux bien faire ce tour de Tyrolienne non ? Je me mets cependant en retrait, j'attends d'abord que les autres passent, voir s'il y a réellement une chance sur mille que ça cède, comme venait de répéter la jeune femme qui s'apprêtait à s'élancer dans le vide.

je me mets à sourire lorsqu'elle me répond, je sais bien que son sarcasme est présent mais j'y réponds rationnellement que j'ai une poisse assez phénoménale pour le coup. et, je trouve un moyen de réussir à draguer même quand je ne suis pas à mon avantage. quel homme j'peux être, clairement. go alors. petit sourire alors que les locaux nous préparent pour la descente. c'est plutôt cool de pouvoir le faire à deux et je me retrouve collé à cette totale inconnue, sentant son parfum qui vient rapidement m'enivrer. allez, prenez exemple! dis-je aux autres à l'arrière, et je prends une grande inspiration avant de me lancer dans le vide. yeux fermés les premières secondes, ceux-ci s'ouvrent bien vite pour découvrir que ouais, déjà ça va pas super vite et faut juste pas avoir le vertige. bon, pour l'instant, la poisse me suit pas, dis-je à l'oreille de ma partenaire.

T’as toujours été téméraire. T’es le genre de filles qui sait ce qu’elle veut. Tu sais pourquoi tu agis de telle ou de telle façon. Sauf depuis quelques mois. T’as complètement vrillé. Encore aujourd’hui, tu te demandes ce que tu fous ici. Ouais, t’es jeune, tu dois profiter de cette vie d’étudiante qui te tend les bras. Sauf que t’es aussi une maman et tu devrais plus t’inquiéter pour les jumelles plutôt que de te demander si tu vas oui ou non prendre cette tyrolienne. Nerveusement, tu te d’andines sur place. Tu observes les gens se lancer. Tu regardes derrière toi. Tu regardes de nouveau devant en comptant le nombre de personnes qu’il reste avant que ça ne soit ton tour. Tu vois que la fille juste à côté (@Quincy Stoker), elle hésite aussi. Je sais pas si j’ai envie d’y aller. Que tu finis par avouer en croisant les bras contre ta poitrine, comme si elle pouvait avoir la réponse pour toi.

Un léger regard vers le bas et je ressens cette accélération de mon pouls. Excitation du moment pour une activité qui me fait envie depuis que je l'ai vu parmi ce qui était proposé. Ça fait des années que je n'ai pas fait une descente en tyrolienne. Et clairement rien de comparable à ce qui se profil à l'horizon.

Encore relativement calme, j'avance selon les possibilités, un léger rire m'échappant lorsqu'il est question que le filin lâche. Par automatisme, plusieurs regards - dont le mien, je l'admets - se lève vers l'équipement. Nah, je crains pas vraiment. Et je ne suis pas le seul apparemment puisque deux s'élancent déjà. "Une hésitation?" Questionnais-je avec un sourire en me retrouvant près de filles qui ne semblent plus certaines que ce soit une bonne idée.

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