Don't let me down ✱ Brionix

Don’t bury me Don’t let me down Don’t say it’s over 'Cause that would send me under Underneath the ground Don’t say those words I wanna live but your words can murder Only you can send me under, under, under. La musique retentissait dans toute ma chambre, Charlie et Inès n'étaient pas là aujourd'hui et ce soir également. Elles s'faisaient une sortie entre potes ensemble j'crois. Elles m'avaient proposé de venir mais j'en avais vraiment, mais alors vraiment pas envie. Deux semaines qu'on était revenus du spring break. Trois semaines que j'avais perdu l'homme de ma vie à cause d'une connerie. Le temps me paraissait définitivement long et la douleur dans ma poitirine ne voulait absolument pas se refermer. Je me sentais constamment mal. Me teindre les cheveux n'avait été qu'une tentative pour me donner l'image que j'allais mieux mais au final.. à quoi bon ? J'étais de nouveau brune et ça m'allait très bien comme ça. Je fredonnais encore le couplet une nouvelle fois, pensant à Hendrix constamment, aux moments qu'on avait passé ensemble et osa même regarder quelques photos que j'avais de nous deux sur mon portable. Puis j'passa une musique un peu plus rythmée. Fallait vraiment que j'aille mieux sérieux. Faire la cure de désintoxe avec Jude à partir de ce week-end allait ptete me faire du bien qui le savait ? Je ferma les yeux et tira une nouvelle fois sur la cigarette que je tenais entre mes doigts. Je pleurais même pas. C'était la première fois. Ca allait pas tarder oui. Ca faisait aussi au moins deux jours que je m'étais pas ouvert le bras d'une quelconque manière.. ça va pas durer longtemps aussi. J'suis sensible. Un seul truc qui foire et bim c'est reparti. Mon ordinateur ouvert devant moi sur une page youtube me présenta dans les recommandations différents extraits de show télés et j'cliqua sur l'un d'entre eux, coupant entre temps ma chaîne.

Rien n'allait plus... J'avais l'impression de brûler à petit feu depuis ce putain de Spring Break, consumé lentement par la douleur et la haine. J'ai été trahi par celle que j'aimais le plus ici bas et l'une de mes meilleures amies s'étaient donnée la mort... Et puis quoi encore? Non franchement j'avais beau essayer de relever la tête là mais je n'y arrivais pas, je commençais vraiment à toucher le fond. On était revenu au campus pourtant, j'allais presque pas en cour si ce n'était que pour m'écrouler sur mon bureau tel un zombie attendant que le temps passe et passe encore. Je buvais comme un trou, fumais comme un pompier et sniffais tout ce qui me passait sous la main pour tenter de trouver un peu de paix et de réconfort mais le fait est que je n'y suis pas arrivé... Que je n'y arrive pas, que je n'y arrive plus. La méthode garder la tête haute ne marche plus, celle de se détruire non plus alors quoi faire maintenant? Je ne sais pas... Je suis à la dérive je le vois bien et j'ai besoin d'aide sinon je risque de m'effondrer. Alors c'est après avoir passé une nuit blanche à faire n'importe quoi que j'ai marché aujourd'hui, direction le seul endroit où je me sentais en sécurité... Vers la seule personne qui avait toujours su me donner ce don j'avais réellement besoin... Briony. J'avais beau la haïr de toutes mes forces, elle n'en restait pas moins la seule personne que mon coeur et mon corps réclamait ardemment en ce moment et aujourd'hui, je décidais d'y céder, car je n'en pouvais plus... Marchant l'air totalement ailleurs, j'arrivais donc à sa porte, hésitant un instant avant de frapper lourdement, mon coeur cognant mon torse, appréhendant l'instant où elle allait m'ouvrir cette foutue porte.

J'attrapa un chouchou sur ma table de chevet et m'attacha les cheveux en un chignon bien lâche, uniquement pour ne pas avoir les mèches qui tombent sur mes yeux. Je venais de cliquer sur une suggestion de Youtube, un bêtisier de X Factor et en rigola un peu, sans plus. J'avais légèrement un peu plus de mal à rire en ce moment, comme si je m'interdisais tout bonheur, pour essayer de me faire payer ma trahison envers les personnes que j'aime sur le campus. Il restait environ une minute à la vidéo quand j'entendis des coups à ma porte. Erm. J'voyais vraiment pas qui pouvait venir, ou alors une personne qui ne savait pas que mes colocs n'étaient pas là. Ou même Abygaëlle tient. Je pinçais les lèvres avant d'appuyer sur le bouton pause et me lever de mon lit. J'attrapa un gilet par réflexe pour ne pas montrer mon corps. J'avais vraiment du mal à l'exhiber en ce moment et je sentais que l'été allait bien long cette année. J'allai donc ouvrir la porte et tomba alors sur la seule personne que j'attendais pas à voir : Hendrix. Putain. Nan mais regardez moi l'air de zombie qu'il avait.. Il était pas shouté, ou du moins beaucoup moins que dans l'avion du retour, et il n'avait pas l'air d'être bourré.. Il était donc venu consciemment ici. Gosh, ça faisait tellement mal de le voir dans cet état. J'osais même pas imaginer la douleur qui devait ressentir avec la mort la semaine dernière de Solweig.. Mon coeur se brisa, j'avais mal au ventre et je me mordis la lèvre, perdue face à lui. Ma réaction se fit immédiate : je lui pris la main pour l'attirer dans ma chambre, ferma la porte à la one again puis le pris dans mes bras pour lui faire un câlin. J'pouvais pas le laisser comme ça, j'pouvais même pas supporter de le voir ainsi. Je le tenais fort dans mes bras et je chuchota au creux de son oreille Je suis là.. avant de passer ma main dans son dos pour essayer de le réconforter.

Après un instant alors que je me figeais sur place, sa porte s'ouvrit, Briony se présentant là juste devant moi. J'avais une chance sur 3 de tomber sur elle et c'était la bonne, comme quoi, le monde fait parfois des miracles. Mon regard se leva automatiquement pour se poser sur son visage, dans le sien... Mes yeux étaient humides, trop humides et une larme en la voyant finit par couler sur ma joue alors que je serrais les dents pour ne pas pleurer d'avantage, je me retenais, je ne voulais pas céder devant elle puis là, sans un mot tandis que j'essayais d'ouvrir la bouche pour lui dire quelque chose, elle vint me prendre la main pour m'attirer à l'intérieur et me prendre dans ses bras... Soufflant au creux de mon oreille Je suis là.. et là je craquais... La serrant contre mon en me laissant tomber à genoux parterre, l'entrainant donc avec moi, collant mon visage contre sa poitrine à pleurer... C'était la première fois que je pleurais comme ça devant elle... Je ne voulais pas être là mais c'était plus fort que moi, j'avais besoin d'elle, de ses bras, de sa chaleur... La serrant contre moi, mon visage contre sa peau... J'étais fatigué de tout ça.

Une larme coula en solitaire le long de sa joue et je me fis encore plus rapide pour le prendre dans mes bras. J'retrouvais enfin un vrai contact avec lui et j'avais l'impression paradoxalement de revivre alors que j'essayais avant toute chose de l'aider.. Il allait mal, je ne l'avais jamais vu dans cet état. Pour moi, Hendrix c'était le genre de mecs qui ne craquait jamais vous voyez ? Et là.. j'le voyais.. détruit, brisé. Qui ne le serait pas à sa place.. ? Hendrix me serra encore plus fort contre et se mit à genoux, la tristesse étant beaucoup trop forte pour qu'il ne puisse rester debout. Je ne lâcha en aucun cas et suivis sa chute, l'accompagnant, le serrant encore plus. Je passa une main dans ses cheveux tandis qu'il colla son visage contre ma poitrine. J'en étais à pleurer aussi, j'étais trop empathique avec lui.. Je me mordis la lèvre, ne supportant pas du tout de le voir dans cet état. J'avais mal, trop mal.. Je passa encore ma main dans son dos, embrassant à plusieurs reprises le haut de son crâne. Qu'est-ce que j'pouvais faire d'autre ? Je le serrais contre moi encore et encore, lui murmurant des "chut" ou des "je suis là, ça va aller" pour lui montrer que j'étais là.. Je t'aime, je suis là, j'te laisserai pas tomber d'accord.. ? J'embrassa une nouvelle fois ses cheveux puis colla ma joue contre, passant finalement ma main contre son bras tout doucement..

M'enlaçant toujours plus, Bri' se laissa glisser au sol avec moi, ne me lâchant pas, me réconfortant de ses petits mots doux tout en embrassant à plusieurs reprises ma tête entre deux caresses. Ça faisait du bien, au fond de moi je me sentais rassuré dans ses bras, j'en avais que trop besoin de cette étreinte. Je la savourais donc, malgré qu'une partie de moi hurlait pour que je face demi tour, enragé que je cède comme ça. Après un instant, tandis que je me calmais un peu, elle vint me dire Je t'aime, je suis là, j'te laisserai pas tomber d'accord.. ? avant d'embrasser une nouvelle fois mon crâne et de caresser mon bras en douceur. Pourquoi son je t'aime me faisait si mal au coeur..? J'avais l'impression d'étouffer à chaque fois qu'elle me parlait de ses sentiments à mon égard car oui, je ne voulais plus croire en ses paroles, ses mensonges. Arrêtant de pleurer, je restais un instant comme ça sans bouger, les yeux fixe sur quelque part devant moi, la laissant me bercer encore un peu quand soudain je laissais échapper "Ne dis pas ça s'il te plait....".

Si Charlie débarquait à l'improviste là maintenant, elle s'rait sûrement choquée de nous voir dans cette situation. Tous les deux par terre, je tenais Hendrix dans mes bras, essayant de le réconforter du mieux que j'pouvais. Comme avec Abygaëlle, je ne les avais jamais vu craqué et du coup, j'savais pas comment les aider.. Suffisait de regarder le jour de l'attentat, comment j'lui avais pris la tête pour un truc totalement inutile, juste parce que le stress était beaucoup trop important. Et aujourd'hui, j'lui avais dit que j'l'aimais. Comme dans l'avion du retour du spring break. Parce que c'est la vérité. Et qu'il devait s'en rendre compte. J'avais fait une erreur et j'ferai tout pour le convaincre de ça.. car j'pouvais pas vivre sans lui. Il me manquait quelque chose. J'étais en manque, totalement dépendante de sa présence.. vous voyez, rien que le fait que nous étions tous les deux, l'un contre l'autre, ça m'faisait du bien.. "Ne dis pas ça s'il te plait...." Je baissa mon regard vers Hendrix qui lui fixait quelque chose d'invisible. Je me mordis la lèvre, hésitant quant à la réaction à avoir. C'est la vérité pourtant.. même si je l'avais très mal montré dernièrement, je le sais. Je continua de lui caresser doucement le bras, ne cessant en aucun cas mes mouvements. J'suis désolée pour le mal que j't'ai fait..

J'me sentais mal, mal de tout ce qui arrivait en ce moment et mal d'être faible à ce point là... De revenir me cacher dans les jupon de Bri' après tout ce qu'il s'était passé putain! Alors malgré tout, j'essayais de résister lorsqu'elle parlait de sentiments. Baissant les yeux elle ne lâchait pourtant rien, répondant C'est la vérité pourtant.., fronçant les sourcils je serrais le poing en me mordant la lèvre, me calmant encore un peu plus. Mes larmes ne coulaient plus, je respirais de nouveau normalement et je n'avais maintenant plus qu'une chose en tête... Ce qu'il se passait là. J'me sentais con et ridicule en vrai. Continuant de me caresser tendrement le bras, elle fini par ajouter J'suis désolée pour le mal que j't'ai fait.., baissant les yeux, je me léchais la lèvre en me redressant doucement, passant ma main dans mes cheveux en répondant "Ouais.. T'façon ce qui est fait est fait...", j'osais pas trop la regarder et là tout d'suite, après son réconfort j'me voyais mal me montrer trop mauvais alors j'ajoutais après quelques secondes de silence "Merci... Pour ce que t'as fait là...", en osant enfin relever le regard vers elle doucement.

Il voulait pas entendre parler de mes sentiments mais j'perdais pas encore complétement espoir en m'disant que rien ne pourrait plus jamais arriver entre nous. A la base, il y aurait même dû ne plus jamais avoir de contacts entre nous à Harvard. Mais finalement il était venu ici.. de lui-même.. Ca voulait sûrement dire quelque chose. Dans tous les cas, j'pouvais pas le laisser dans l'état dans lequel il était. Deux ans que j'le connaissais. Deux ans que j'l'avais jamais vu craqué, ni même avoir les larmes aux yeux.. à part ces dernières semaines et tout avait commencé par ma faute.. bitch please. Hendrix commença à se redresser et avait l'air d'aller un ptit mieux. "Ouais.. T'façon ce qui est fait est fait..." Voui.. on peut pas retourner en arrière c'est clair et net. De toute façon, il avait l'air d'avoir refait sa vie avec Robbin hein. Suffisait de voir comment il avait été lors de notre appel.. Bref. "Merci... Pour ce que t'as fait là..." Je plongea mon regard dans le sien, m'y perdant pendant quelques secondes, avec l'irrésistible envie de venir l'embrasser.. On était encore plus proches que dans l'avion, c'était que de la torture j'vous promets. T'as pas à m'remercier.. dis-je en faisant une petite moue avant de prendre sa main dans la mienne, cessant de lui caresser le bras. Si j'peux faire quelque chose.. ou si tu veux parler de Solweig, j'suis là.. même si j'suis sûrement pas la personne la plus adéquate.. vu que tu m'détestes. J'avais dit les derniers mots en soufflant, en baissant mon regard.

Là intérieurement j'me battais avec moi même... Car maintenant que la tempête était passé, j'me rendais compte que j'avais cédé, que j'avais foutu en l'air ce que je m'étais bataillé à mettre en place. J'avais violé ma nouvelle règle. Ne pas craquer avec elle... Je respirais, tâchant de quand même me reprendre, instaurer des limites, afin de pas tout briser. Je restais donc stoïque alors qu'elle venait plonger son regard dans le miens T'as pas à m'remercier.., un petit soupire et je baissais les yeux tandis qu'elle prenait ma main dans la sienne pour enchainer Si j'peux faire quelque chose.. ou si tu veux parler de Solweig, j'suis là.. même si j'suis sûrement pas la personne la plus adéquate.. vu que tu m'détestes., là je relevais cash le regard dans le sien avec l'envie démangeante de lui dire qu'elle avait tord mais non, fallait que je me réveil! Elle m'avait trompé merde! ALLÔ HENDRIX DEBOUT! Je serrais donc les dents, me mordant même l'intérieur de la joue avant de renifler un coup et de répondre en me relevant, lâchant sa main "C'est gentil mais ça ira... C'est con à dire mais j'devrais même pas être ici alors bon...", ouais c'est vrai, j'avais fait une erreur en venant, fallait pas que je m'enfonce dedans.