Invité
est en ligne
Invité
Oh wow, deux heures. C’est rapide deux heures, je ne peux pas le nier. Je ne m’attendais pas à attendre plusieurs jours mais au moins plusieurs heures. Un coup d’oeil rapide sur mon téléphone et je me dis qu’avant 8h45, je risque de savoir que je suis enceinte, ou pas. Merde. Pas vraiment le temps de se préparer ou de faire autre chose que de stresser pour les deux prochaines heures. Je ne sais pas trop. Je crois bien que c’est ce qui va arriver, croiser les doigts, serrer les fesses et tout ce qui va avec. Bordel. Je me concentre à nouveau sur Eden dont la bouche ne cesse de s’ouvrir quand j’y apporte les cuillères. Vraiment, ce gosse, il m’a montré que je peux y arriver et que je ne devrais pas avoir peur d’être mère un jour. D’être mère toujours. Et je m’en sors avec lui. C’est bien pour ça que je me suis sentie pousser des ailes et ai eu envie du mien. Je sais bien que tout n’est pas pareil, que je ne peux pas dire que si j’y arrive avec lui - que je n’ai qu’un jour par semaine - j’y arriverais forcément avec mon enfant, que j’aurais 24/7/365. À comprendre 24h sur 24, 7jours sur 7 et 365 jours par an avec moi. J’ai un gynécologue performant qui a très bien compris que les demi mots, demi explications et demi-tout ce qui va avec ne me convient pas. Que je souffle rapidement. Eden attrape son biberon et bois quelques gorgées d’eau. Alors, forcément, je garde la cuillère en apesanteur, à mi chemin entre sa bouche et le pot qui contient le reste du dessert. J’aime tout savoir, tout contrôler et tu te doutes bien qu’un tel évènement et chapitre de ma vie ne peut pas rester vague et ambiguë pour moi. Sinon, ça ne serait pas moi, n’est-ce pas ? Et rapidement, on toque à la porte. Je tourne le visage et vois Karl, le double de mon âge, entrer dans la pièce. Mon sauveur ! Mon deuxième père, celui sans qui je ne serais pas grand chose aujourd’hui, aucun doute là dessus.
(Invité)