strawberries and bananas ((taylor)) /tw

tw : grossesse, piqûre.

jeudi 27 mai - 6h12 // Assise dans mon lit avec Eden, nous sommes en train de jouer lorsqu’une drôle de douleur me prend au bas ventre. Ma main sur ce dernier, je fronce les sourcils et tente de ne rien laisser paraître sur mon visage. La petite tête d’Eden vient s’écraser sur ma cuisse et il me fait des bisous sur cette dernière, ce qui m’arrache un doux sourire. Nous sommes mardi soir, il est l’heure d’aller au lit alors je prends sur moi et emmène mon petit Amour dans son lit afin de reprendre mon travail. La nuit est courte, de drôles de douleurs me réveillent à plusieurs reprises mais je me rendors toujours sans aucun anti-douleur.
La voix d’Eden résonne dans la suite et son Tataaa, lancé sur un ton chantant, me fait me lever rapidement. Je vais chercher le petit et le ramène dans mon lit puisqu’il n’est que 5h48 et que ma nuit a été courte. Un coup d'œil sur le calendrier, je fronce les sourcils en me rendant compte que je devrais avoir mes règles normalement. Mais rien. J’attrape mon téléphone et écris rapidement un message à Taylor. T’es à l’hôpital ? Je joue avec Eden tout en ne quittant pas mon téléphone des yeux. Elle répond par la positive alors je réponds aussitôt J’arrive. Et il me faut moins de dix minutes pour me préparer et préparer Eden que j’embarque avec moi vers l’hôpital. Je ne sais pas trop pourquoi je m’enflamme, pourquoi je fonce à ce point mais j’ai peur. D’être déçue. Et de m’enflammer pour rien. Un léger détour par la cuisine pour attraper le petit déjeuner d’Eden et l’odeur des pancakes fraises et bananes me met l’eau à la bouche. Oh merde.
Rapidement à l’hôpital, je demande après le Docteur Foster et quand on m’amène à elle, je la prends rapidement dans mes bras et souffle Eden, Taylor. Taylor, Eden. Les présentations sont faites. Et je souffle Je crois que je suis enceinte. Il me faut une écho et une prise de sang. Je ne fais plus confiance à ces bâtons en plastique sur lesquels il faut uriner. Après tout, j’ai pissé sur six d’entre eux l’année dernière, tous positifs et pourtant, mon utérus était bien vacant.

@Taylor V. Foster

qtrawberries and bananas. - 27/05 @Ella Marriott-W.

Et j’avoue que recevoir son message m’a perturbé, car lorsque mes connaissances me demandent si je suis à l’hôpital, ça n’annonce rien de bien normal. Alors dans la salle de repos accompagnée de mon éternel café, je pianote rapidement pour lui signifier que je suis dispo, au besoin. Que je n’ai pas de rendez-vous avant quelques heures, et attends presque, la prochaine urgence. Déteste mon lieu de travail lorsqu’il est enclin au silence.

Mais quand j’aperçois Ella avec un gosse dans les bras, je ne peux pas cacher ma surprise, plus encore lorsqu’elle me le présente. « Eden, Taylor. Taylor, Eden. » Super. Tout ce que j’aime. Alors je m’interroge si c’est l’enfant qui a besoin de mes soins, parce que clairement, je n’y comprends pas grand-chose, voir rien. « Qu’est-ce que… » mais pas le temps de tergiverser, ni même de lui demander à qui elle l’a volé, qu’elle me prend de court en balançant la raison de son affolement. « Je crois que je suis enceinte. Il me faut une écho et une prise de sang. Je ne fais plus confiance à ces bâtons en plastique sur lesquels il faut uriner. » Ok… Comment te dire que celle là, je ne l’ai pas vue arriver. Je ne suis peut-être pas gynéco, mais oui, forcément, je sais réaliser une écho. « Bienvenue dans la vie d’Ella Marriott. » Pas le temps de s'ennuyer, autrement dit. Et je souris, bienveillante, parce que je veux la rassurer, qu’il y ait, oui ou non, en elle un bébé. Parce que je suis passée par là, même si moi, je voulais être vide de tout ça. Très peu à l’aise avec l’idée que ma matrice soit habitée. « Soit dit en passant… » parce que tu sais, je ne sais plus vraiment. « Celui-là, il est à qui ? » De tout petit.
  
       

Codage par Libella sur Graphiorum

Je panique, je panique, je panique. Et si j’avais un cerveau qui fonctionne normalement ces derniers temps, ça se saurait. Je ne sais pas si c’est l’obsession de tomber enceinte ou l’envie d’agrandir ma famille - oh, c’est la même chose - mais à aucun moment je ne me dis que paniquer de la sorte et de sortir avec Eden aussitôt n’est pas une très bonne idée. Je réfléchirais plus tard, lorsque j’aurais les résultats sous les yeux ou dans les mains. Et une fois devant la brune, Eden qui joue avec mes cheveux, je me demande si je n’aurais pas dû appeler Jeremiah pour l’échographie ? Et si je suis enceinte, je risque de l’apprendre toute seule, non ? Bon, il aura la surprise dès ce soir. Mais m’en voudra-t-il ? Trop de choses se passent dans ma tête et mon esprit mais je refuse de me laisser couler, de me laisser submerger. Je déshabille rapidement Eden, le laissant dans sa petite chemise bleue et embrasse sa joue. Il a l’habitude vas... Et elle, elle risque de bientôt l’avoir aussi, l’habitude de me voir débouler pour mille et une raisons, souvent complètement débiles et sans fondements. Et face à sa question, je me dis que l’on a peut-être pas passé tant de temps ensemble, elle et moi. Mais pourtant, nos moments se sont toujours trouvés importants voire même plus que ça. Eden, c’est le fils de Will Patterson. Je suis sa marraine et Wesley est son parrain et oncle. Mais on est pas vraiment là pour ça, non ? Je n’ai pas envie de déblatérer au sujet de l’entourage génétique de cet ange que je considère comme mon neveu à moi aussi, bien que nous n’avons aucun lien de parenté. Je suis désolée, c’est moi qui le garde le mercredi soir et le jeudi une bonne partie de la journée... Donc il est là avec moi parce que je n’allais pas le ramener chez son père avant de venir ici. Sans compter que je ne l’ai clairement plus assez à mon goût alors raccourcir mes moments avec lui ? Il faudra me rouler sur le corps. Il est gentil, il bouge pas et je peux totalement le mettre dans son cosy quand mon chauffeur arrivera. Parce que Karl a été réveillé et a du venir en un temps record. Pour le moment, il gare la voiture mais il sera bientôt là pour le petit. Et moi.

qtrawberries and bananas. - 27/05 @Ella Marriott-W.

J'observe l’enfant, quand elle m’explique son origine. Au moins, le point positif, c’est que dans sa panique, elle ne l’a volé à personne, et pour ça, je ne peux pas m’empêcher de sourire. De commenter, parce que notre amitié est telle qu’à présent nous pouvons nous taquiner. « Marraine, femme d’affaire, future maman, vice-présidente et j’en passe… » Est-ce qu’il y a un rôle dans lequel Ella n’a pas sa place ? Mais c’est bien pour ça, que l’on s’est trouvées cette nuit-là, parce que nos ambitions, elles s’entre-mêlent, et nos personnalités aussi. Elle est la tempête quand je suis le calme. Et aujourd’hui, je vais une énième fois l’épaule dans un drame. « Je suis désolée, c’est moi qui le garde le mercredi soir et le jeudi une bonne partie de la journée... » Mais elle n’a pas besoin de s’excuser, ce n’est pas la première qui soit venue à l’hôpital avec un bébé. C’est juste que pour ma part, avec les gosses, je ne suis pas très douée. Seulement pour les soigner, et ici ce n’est pas ce qu’on attend de moi, pas vrai ?

« Il est gentil, il bouge pas et je peux totalement le mettre dans son cosy quand mon chauffeur arrivera. » Ok donc la personne qui l’accompagne aujourd’hui c’est son chauffeur ? Suis-je la seule au monde à avoir flingué sa voiture et ne pas avoir réellement les moyens d’en acheter une autre ? Fin, si je pourrais, mais pas une neuve et encore moins une conduite par un employé. Alors certes, j’emprunte la Mercedes, parfois, quand Trent veut bien être compréhensif avec moi, ou que je la prends dans son dos, mais c’est pareil, non ? Après tout… Pour le pire et le meilleur, donc. J’ai le droit. Pas sûre que cette excuse fonctionne une fois dite à haute voix. « Bon, » je commence alors qu’on se dirige vers le côté maternité, « c’est quoi qui te fais penser que tu le serais ? » Histoire de discuter, j’imaginer que lui demander si elle va bien ne serait pas une bonne idée, alors,  autant entrer dans le vif du sujet.  
  
       

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Ce que j’aime le plus avec Taylor ? C’est qu’elle ne me questionne pas pendant des heures pour voir si je ne suis pas complètement barge. Elle se doute bien que si j’ai ce petit avec moi, c’est qu’il y a une raison et je lui donne rapidement. Mon filleul, mon neveu, c’est la famille, ma famille. Un peu trop de titres, la liste est salement en train de réduire. Après tout - spoiler - je lui ai déjà annoncé que je comptais me retirer de la vice présidence de l’association des citoyens à la rentrée. J’aimerais pouvoir tout faire mais ce n’est pas possible. Je dois me concentrer sur ce qui m’anime réellement et, étonnement, organiser des évènements, ça me chauffe le coeur mais pour des ingrats, un peu moins. Et maintenant que je récupère le pôle des relations presse, il y a d’autres choix à faire. Celui que je fais est celui de la famille, aussi stupéfiant que cela puisse sembler. Après tout, Marriott, c’est la famille et mon héritage, non ? Eden toujours aussi calme, je la suis dans les couloirs de l’hôpital. Je ne suis pas venue là depuis un petit moment et les murs roses, bleus et jaunes pâles me filent la trouille, je ne peux pas le nier. C’est moche, quand j’y pense et me demande donc dans quelle clinique privée je vais accoucher. Une où je pourrais choisir tout ce qui se trouve dans la chambre où j’accoucherai. Probablement dans une piscine. C’est une idée à étudier. J’ai mal aux seins toute la sainte journée. Que je réponds de but en blanc. J’ai l’impression qu’ils ont grossi mais je n’en suis pas trop fois sûre. Avec les hormones que je prends, je crois que tout gonfle un peu mais Jeremiah ne s’en plaint pas. J’ai eu quelques douleurs dans le bas du ventre hier. Un peu comme des coups secs par là bas. Je glisse les yeux vers mon entre-jambe et Eden en fait de même, ce qui me fait rire. Il parait que ce sont des douleurs qui arrivent quand on tombe enceinte, comme si tout là-bas, ça criait “merde on va bientôt être squatté, poussez les murs !” Je prends une drôle de voix pour dire tout cela, comme pour glisser un peu d’humour là dedans alors que j’ai peur comme pas possible. Oh. Et il y avait des pancakes fraises bananes au menu du petit-déjeuner et ça m’a donné l’eau à la bouche alors que je déteste ces fruits. Des envies dignes d’une femme enceinte, non ? Et j'ai quatre jours de retard dans mes règles. Je ne suis jamais en retard. Surtout avec les hormones qui régulent ma putain de pré-ménopause.

qtrawberries and bananas. - 27/05 @Ella Marriott-W.

Je grimace quand elle me dit que la liste va se réduire. Parce que je sais qu’elle va me lâcher, que je vais devoir me représenter seule, l’année prochaine, parce que pour ma part, je ne suis pas prête à abandonner. C’est peut-être stupide, mais ce rôle, il me plaît. Je sais bien que de gérer les habitants, c’est compliqué, mais voilà, je suis comme ça. Je persévère et je suis maso, parfois.

Mais je préfère me concentrer sur ses angoisses, ses peurs, savoir si tout cette histoire est justifiée. « J’ai mal aux seins toute la sainte journée. » Ok, c’est un début, oui, pour penser qu’un alien s’est installé. Un machin qui finira par ressembler à celui qu’elle a dans les bras. Putain, maintenant, c’est moi qui suis atteinte d’effroi. « J’ai eu quelques douleurs dans le bas du ventre hier. Un peu comme des coups secs par là bas. » Et tous les deux abaissent la tête en contre bas. Le minimoys effectuant un mimétisme qui me glace le sang. Je ne dois pas être normale pour réfléchir comme ça, mais ce qui me rassure, c’est qu’Ella non plus ne l’est pas, vu qu’elle se met à parler d’une drôle de voix, pour s’exprimer à la place de son utérus, et ça m’arrache un rictus. « Oh. Et il y avait des pancakes fraises bananes au menu du petit-déjeuner et ça m’a donné l’eau à la bouche alors que je déteste ces fruits. » Bon il était plus crédible l’utérus parlant, on ne va pas se mentir. « Et j'ai quatre jours de retard dans mes règles. Je ne suis jamais en retard. » D’accord, là, l’hésitation est plus que justifiée. Sachant, en plus, qu’ils se sont mis tous les deux au travail afin de procréer. « T’as des arguments, brunette. » Je lui dis rieuse, pour tenter de détendre l’atmosphère et aussi tout ce qui peut tourner dans sa tête. « On va commencer par la prise de sang. » parce qu’on ne sait jamais, si c’est le début, à l’écho, on aura bien du mal à le discerner. « T’as pas peur des piqûres, toi ? Tu ne vas pas te mettre à crier, n’est-ce pas ? » Qu’on ne s’y trompe pas, c’est à Eden que je m’adresse comme ça.  
  
       

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L’heure matinale ne semble pas perturber Eden qui se comporte comme un grand garçon. Il ne chigne pas, il ne réclame pas son petit déjeuner et ne crie pas une seule fois. Il tend l’oreille quand il entend des bébés pleurer de l’autre bout du couloir et lance un Oh. De surprise, accompagné dans léger sursaut et d’un signe du doigt. J’embrasse son front et souffle Eh oui, il y a des bébés qui pleurent, tu entends ça mon amour ? Je souffle ces mots avec un sourire sur le visage et continue ma conversation avec la jeune femme. Je lui explique tous mes symptômes et je me demande bien ce qu’il en sera de son avis professionnel. Je n’ai aucune idée de ce qui est logique et de ce qui ne l’est pas. Il y a des tas de choses que j’ai lu sur internet et d’autres que je me suis probablement imaginée. Mais je sais ! C’est ça le plus flippant... Parce que pour quelqu’un qui est sensée avoir une pré-ménopause, ça relèverait du miracle que je sois enceinte aussi rapidement. Et pourtant, je l’espère. Ça marche docteur. La prise de sang… Jeremiah va encore me dire que je sur-réagis... Parce que l’année dernière, quand j’ai cru être enceinte, j’ai refusé les prises de sang avant d’aller faire une échographie. Je voulais savoir tout de suite, sur le champ, mais le gynécologue n’a rien vu. Forcément, il n’y avait rien à voir. Non, c’est un grand garçon et il a déjà vu l’infirmière me faire mes piqûres... Que je souffle en embrassant à nouveau Eden. J’attrape mon téléphone dans mon sac à main et entre dans la salle qu’elle ouvre. Je me pose sur une chaise et regarde mon cellulaire. Karl est là d’ici deux minutes, ça te gêne si on attend ? Comme ça il pourra s’occuper d’Eden. Et ça m’évitera d’avoir un bras tendu vers la douce tout en m’occupant du petit avec l’autre.

qtrawberries and bananas. - 27/05 @Ella Marriott-W.

Non, je ne m’extasie pas – vraiment – face aux enfants. Bien sur, lorsqu’ils appartiennent à mes amies, c’est différent, mais non, je suis désolée, quand je croise un bébé dans la rue, je n’ai pas cette tendance à aller lui parler d’une voix déformée. « Eh oui, il y a des bébés qui pleurent, tu entends ça mon amour ? » Force est de constater que même pas encore maman, elle, elle a le truc, justement. « Mais je sais ! C’est ça le plus flippant... » Et je dois me mordre la langue pour ne pas la refroidir trop vite, car lorsqu’on a un désir d’enfanter, parfois, les signes, on se met à les provoquer. « Ça marche docteur. La prise de sang… Jeremiah va encore me dire que je sur-réagis... » Oui, mais il faut mieux prévenir, comme on dit, et puis « Ca sert à ça d’avoir des médecins pour amis. » Elle peut compter sur moi, aussi simple et limpide que ça.

Et m’adresse à Eden, alors que je lui ouvre la porte de la salle d’auscultation désignée. « Non, c’est un grand garçon et il a déjà vu l’infirmière me faire mes piqûres... » Nickel dans ce cas. Ella s’assoie, sort son téléphone, et je passe de l’autre côté, derrière le bureau au docteur attitré. « Karl est là d’ici deux minutes, ça te gêne si on attend ? Comme ça il pourra s’occuper d’Eden. » Hoche le visage de prime abord pour lui répondre. « Ca me va. » Parce que de toutes les façons, je ne vais pas me mettre à la piquer sans son autorisation. « Tu me donnes la date de tes dernières règles ? » Parce que mine de rien, autant tout faire dans les bonnes, règles. « Qu’on essaie de calculer ce qu’on va chercher. » Fœtus ou embryon pas encore développé.  
       

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Mon cerveau vacille entre ce que j’aimerais qui arrive et ce que j’ai peur qui arrive. Deux mondes bien différents où ma peine et ma tristesse n’auront pas le même égal selon la réponse de mon amie et celle de ce test sanguin qu’elle va me faire sous peu. Je lui souris et je suis vraiment heureuse de ce que nous sommes aujourd’hui, de ce que nous avons et partageons tous les deux. Je n’y aurais jamais cru lors de notre rencontre il y a près d’un an. C’est fou, comme tout peut changer, évoluer et de la meilleure manière qui soit. Elle est un vrai soutien et ça fait du bien. Et dis voir… C’est sous combien de temps les résultats ? Parce que oui, j’ai hâte et en même temps, je ne veux pas perdre des semaines à me tracasser, me questionner et tout ce qui va avec. Pourtant, je sens qu’il le faudra. Je ne suis pas un cas urgent, loin de là, alors pourquoi dépenser des ressources pour moi ? Si je voulais un résultat éclair, c’est dans une clinique privée que je me serais dirigée. Les gros billets aident toujours, il paraît, alors à quoi bon ne pas en profiter. Je pianote rapidement sur mon cellulaire pour notifier ma présence dans cette aile et cette salle d'auscultation à mon chauffeur et finis par sortir le petit-déjeuner du petit pour commencer à lui donner. Du 24 au 27 avril. Que je réponds rapidement, me débrouillant autant que possible pour couvrir la chemise d’Eden de son bavoir et lui donner son porridge qui m’a l’air tout sauf appétissant. J’ai un cycle hyper calé avec ou sans les hormones que je prends. Ma phase lutéale est de quatorze jours et la folliculaire de sept. Et sur ces sept jours, il y en a cinq où je me fais piquer. Rien que ça. Je lui donne toutes mes informations. C’est le genre de choses que je ne retenais pas à l’époque mais là, je m’y connais. Enfin, sur mon corps. Celui des autres, aucune idée.

qtrawberries and bananas. - 27/05 @Ella Marriott-W.

« Et dis voir… C’est sous combien de temps les résultats ? » Ok, donc je réalise que si elle attend trop, elle va certaine en caner. Ou alors, je vais être accuser de meurtre parce qu’elle risque de s’étouffer. Mais heureusement pour nous deux, on est tout de même dans un très bon hôpital, et on n’a pas à se plaindre du temps pour avoir des résultats. Et puis pour un taux de beta hgc, ce n’est pas une réalisation bien compliquée. « Deux heures max, t’inquiètes pas. » je lui enverrai même un texto s’il le faut, ou je la garderai avec moi en salle de repos. Enfin, j’en avais presque oublié le minot.

Parce que moi, je me concentre sur ses règles, et elle, elle sort de quoi nourrir la chose qu’elle a amené. « Du 24 au 27 avril. » J’en reste bouche bée, je n’écoute même pas, juste, je la contemple mettre le bavoir, sortir la nourriture, c’est une torture, je le jure. « J’ai un cycle hyper calé avec ou sans les hormones que je prends. Ma phase lutéale est de quatorze jours et la folliculaire de sept. Et sur ces sept jours, il y en a cinq où je me fais piquer. » Pour le coup, je relève les yeux vers son visage, délaisse celui qui n’a pas d’âge. « T’as bouffé des bouquins de gynécologie ou quoi ? » Détendre l’atmosphère, mais tout ce que je vois, c’est qu’on est vraiment dans une obsession à ce niveau-là.  
       

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