[hot :loukas:]Out of the living room ♦ Ocyllie

La Thaïlande et son paysage magnifique, bien que le côté de Bangkok que nous avons le plus vu est une sorte de mégapole asiatique, bercée par le luxe, l'argent et les pauvres gens qui crèvent la faim juste en bas de l'hôtel, et que la plupart ne se préoccupent pas. Je lâchais quelques billets à ces pauvres gens, ces jeunes qui comme moi avant, n'avaient rien. Je demandais un taxi, m'emmenant sur la plage. Je marchais, m'habituant à la texture du sable alors que mes jambes flanchaient légèrement par manque d'équilibre. Un peu plus loin, une fille dansait sur le sable. Elle était gracieuse et élégante, et bien foutue, je dois avouer. Perdant ma concentration, je m'étalais par terre. "Putain ! 'chié !"

Ce n’était pas parce qu’elle se trouvait en Thaïlande et qu’elle n’avait pas de salle de danse pour s’entraîner et continuer à s’assouplir qu’Ocyllie n’allait pas exécuter quelques mouvements gracieux de toutes ses vacances. Ambitieuse et déterminée, elle ne ratait jamais une occasion de d’évoluer positivement. S’il le fallait, elle aurait vendu son âme pour être la meilleure. Il était tôt. Ses pieds caressaient le sable blanc et fin de l’une des plages de la ville alors que le vent frais venait fouetter son visage enfantin. La demoiselle tourbillonnait, faisant voler quelques grains de sable. Elle ne connaissait pas plus beau cadre pour virevolter, mise à part l’une des grandes scènes du monde, que l’endroit où elle se trouvait à présent. La plage était déserte, Ocyllie pouvait le constater à chaque fois que ses pupilles se posaient sur un coin ou un autre de l’étendue de sable. Pourtant, au bout de quelques minutes, une voix féminine attirait son attention. Elle se tournait à droite, puis à gauche avant d’apercevoir une jeune femme qui venait très certainement de tomber à en croire les jurons qu’elle était en train de pousser. Les béquilles faisaient réagir la brunette qui marchait d’un pas paisible en sa direction. Plus elle s’approchait, plus elle lui souriait. Une fois près d’elle, elle lui tendait une main plus ou moins amicale avant de lui enseigner d’une voix plus ou moins douce : « Je ne sais pas si tu es au courant, mais ce genre de chose n’est pas fait pour gambader sur la plage. » Elle pointait de sa main libre les béquilles se trouvant à côté de son interlocutrice.

Alors que je trouvais au sol, mes jambes me faisait légèrement mal, ainsi que le bas du dos. En même temps, après la rééducation etc, il m'était déconseillé de faire des choses pouvant altérer mon équilibre. Mais je m'en foutait, cette chute serait un alibi pour y aller plus longtemps, afin de faire plus ample connaissance avec l'infirmière sexy qui répond au doux prénom de Catarina. Enfin bref. La jeune danseuse s'approchait de moi alors que j'avais du mal à me relever seule, souriante et plutôt amicale. Plus elle s'approchait, plus je remarquais sa beauté. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais ce genre de chose n’est pas fait pour gambader sur la plage. » Je riais légèrement, attrapant sa main et mes béquilles de l'autre main. « Merci de l'aide. Ouais je sais, mais faut que j'ré-apprenne à trouver l'équilibre, alors marcher sur la plage est une assez bonne solution. » dis-je en regardant mon interlocutrice, tout sourire. « Moi c'est Gwen, enchantée. » dis-je, en gardant sa main dans la mienne, sourire et regard charmeur.

Ainsi la jeune blessée devait apprendre à nouveau à tenir en équilibre sur ses deux jambes ? Ne pouvant s’empêcher de mettre son grain de sel dans les affaires qui ne la regardaient pas spécialement, Ocyllie ne pouvait s’empêcher de donner un petit conseil à son interlocutrice. « Je ne suis pas docteur et encore moins infirmière, mais je pense sincèrement que tu devrais y aller doucement quand même. Je ne sais pas ce qu’il t’ai arrivé, mais suivant le temps qui s’est écoulé depuis ta blessure il serait peut-être préférable de commencer par tenir en équilibre sur du plat avant de vouloir jouer les Robinson sur le sable. » La brunette portait toujours un sourire amical sur les lèvres. Elle ne voulait pas se montrer autoritaire et cassante dans ses propos. Après tout, son interlocutrice faisait ce qu’elle voulait non ? Au bout de quelques secondes supplémentaires en sa compagnie l’anglaise apprenait le prénom de la jeune femme. Gwen. « Ocyllie, ravie de faire ta connaissance. » Gwen gardait la main de la brunette dans l’une des siennes et cela n’avait pas l’air de déranger Ocyllie qui ne se débattait pas vraiment pour prendre les jambes à son cou. Les deux jeunes femmes parlaient la même langue et étant donné le nombre important d’étudiants participant au Spring Break, la petite anglaise au regard javel demandait : « Tu es étudiante à Harvard ? »

« Je ne suis pas docteur et encore moins infirmière, mais je pense sincèrement que tu devrais y aller doucement quand même. Je ne sais pas ce qu’il t’ai arrivé, mais suivant le temps qui s’est écoulé depuis ta blessure il serait peut-être préférable de commencer par tenir en équilibre sur du plat avant de vouloir jouer les Robinson sur le sable. » La jeune fille avait surement raison, c'était légèrement irresponsable de ma part de vouloir jouer les warrior alors que je galérais sur des surfaces plates. Mais je souriais néanmoins. "J'ai été touchée par la bombe d'Harvard, j'ai été en fauteuil jusqu'à il y a environ une semaine, mais la rééducation m'a bien aidée déjà, puisque je marche, même avec mes deux autres jambes amovibles" Elle avait un charmant sourire malgré ses conseils. Si elle était d'Harvard, elle était soit Quincy ou Dunster, c'était une chose certaine. Puis elle se présentait à son tour. Ocyllie. "Prénom original pour une fille originale. Ravie également" dis-je en souriant, ne lâchant toujours pas sa main. Mon gaydar vibrait légèrement face à cette jeune fille, qui serait bisexuelle selon moi. Et plutôt à mon goût, également. "Ouaip, en quatrième année. Et toi ?"

La bombe de Harvard. Les jambes. Tout cela rappelait à la brunette l’histoire de son amie Satyana, mais il était hors de question qu’elle vienne à parler de cela ici et maintenant. Elle n’avait pas envie de plomber le moral de son interlocutrice, même si l’évocation de l’attentat n’était pas vraiment joyeuse. Une petite grimace s’emparait du visage de la danseuse. « Je suis désolé, sincèrement. » Elle ne savait pas quoi dire d’autre. Elle avait peur de vexer la jeune femme sui se trouvait en face d’elle. La suite de la conversation portait sur le prénom de chacune. Elle s’appelait Gwen. Un sourire venait creuser les pommettes de la petite anglaise qui se présentait à son tour avant de recevoir un compliment de la part de Gwen. « Une fille originale ? Je n’ai pourtant rien de diffèrent des autres. » Au contraire, Ocyllie avait tout un tas de différences avec ses petite copines de Harvard, mais elle aimait bien manipuler les gens, faire croire qu’elle était normale pour se glisser dans la vie des autres et en faire ses pantins. Elle n’avait pourtant pas envie de le faire avec Gwen, mais c’était plus fort qu’elle. « Deuxième année. Tes tatouages ont tous une signification ? » demandait-elle en passant légèrement ses doigts sur l’une des bras encrés de la jeune femme. Il lui fallait vérifier un petit quelque chose avant de continuer la conversation plus loin.

« Je suis désolé, sincèrement. » Je souriais, après tout, ce n'était pas la première épreuve que je traversais dans ma vie. "T'inquiètes pas, j'en ai vu d'autres des épreuves, et chacune a ses bons côtés et ses mauvais côtés, suffit de relativiser." Comme toujours, j'essayais de lire dans les personnes qui se trouvaient en face de moi. J'avais su reconnaître qu'elle était une fille assez intelligente, un peu manipulatrice, mais surtout quelqu'un qui en veut, qui ferait tout pour réussir. « Une fille originale ? Je n’ai pourtant rien de diffèrent des autres. » Je souriais en coin, je n'y croyais pas vraiment. "Je sais que tu es bien plus originale que ce que tu dis, j'tomberais pas dans ce panneau là." Je lui fis un clin d'oeil, puisque bien des fois j'ai moi-même essayé d'être normale aux yeux des autres. Par pseudo schizophrénie ou par sensation de différence. « Deuxième année. Tes tatouages ont tous une signification ? » Je souriais alors que ses doigts glissaient avec douceur sur mon bras le plus tatoué. "T'es encore jeune dis moi. Pour la plupart, oui, mais vu le nombre de tatouages que j'ai, ça serait assez long à expliquer. Et si tu veux tout voir, tu risquerais de me voir en sous-vêtements" Je la regardais, souriant de toutes mes dents. Si c'était une sorte d'invitation à faire plus ample connaissance de façon corporelle ? Peut-être...

Suffit de relativiser. Ces mots faisaient sourire la brunette qui, de son côté, avait bien du mal à faire la part des choses et à tourner la page dès qu’un tout petit événement venait perturber sa chouette petite vie. Ocyllie ne répondait rien, même si Gwen parlait d’une bonne part et d’une mauvaise chaque chose, elle n’avait pas envie de venir réveiller chez son interlocutrice quelques sombres souvenirs. La conversation des deux jeunes femmes glissaient sur le fait que la petite danseuse avait un prénom original et qu’elle était très certainement une personne originale. Idée qu’elle venait réfuter, mais Gwen ne semblait prête à tomber dans le panneau de sa camarade qui souriait en entendant les propos de la blessée. « Et moi j’ai l’impression que tu es bien plus intelligente que ce que tu laisses paraître. Qu’est ce qui te fait penser que je suis quelqu’un d’original ? » Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais cette jeune femme l’intriguait énormément. Elle n’arrivait pas à la manipuler dès le départ, elle n’arriverait dont pas à la manipuler par la suite. D’un côté, c’était dommage. Les doigts de la petite anglaise s’aventuraient sur l’un des bras tatoué de Gwen. Ocyllie semblait intriguait par tous ces dessins. Apparemment tous avaient une signification, mais elle en avait tellement que ce serait très long à expliquer. Confiante, la brunette répondait : « J’ai toute la journée devant moi tu sais. » Quant au fait qu’elle en avait sur tout le corps et que si la jeune femme voulait tous les voir elle devrait observait le corps de son interlocutrice en sous-vêtement ? « En sous-vêtement ou en maillot de bain, c’est la même chose non ? »

« Et moi j’ai l’impression que tu es bien plus intelligente que ce que tu laisses paraître. Qu’est ce qui te fait penser que je suis quelqu’un d’original ? » Je souriais, j'avais la confirmation que j'avais quelque peu raison. "Fort possible. Tu sais, j'ai eu des psychologues depuis ma plus tendre enfance, j'ai su dissimuler mon être sous mon paraître, alors je sais le distinguer chez les autres." Je maniais la manipulation comme je manie un crayon, c'est presque devenu inné chez moi. Autant dire que mon passé y est pour beaucoup, que désormais ça me sert plus que ça ne me dessert face aux autres. Ses doigts continuaient de glisser sur ma peau, et étrangement, c'était une sensation agréable. J'avais pourtant horreur qu'on me touche lorsque je rencontre les gens peu avant. Alors que je lui expliquais que toutes les significations seraient trop longues à donner, elle répondait, confiante « J’ai toute la journée devant moi tu sais. » Je souriais encore, tant qu'à faire, ça peut être une bonne journée que d'être en sa compagnie. "Parfait alors, j'vais t'expliquer" Et quant à ceux qui se trouvaient sous mes fringues, elle voulait également les voir, visiblement. « En sous-vêtement ou en maillot de bain, c’est la même chose non ? » Je souriais et retirait mon t-shirt, laissant apparaître les tatouages que j'avais sur la poitrine, le ventre et le dos, mais aussi les cicatrices de l'attentat. "Voilà, et désolée pour les cicatrices, c'est pas super joli à voir..." Je me retrouvais alors en short de bain et soutien-gorge, devant Ocyllie.

Ainsi Gwen avait eu l’occasion de côtoyer des psychologues durant son enfance. La brunette fronçait les sourcils tout en se demandant pour quelles raisons son interlocutrice avait eu droit à une rencontre avec des professionnels du comportement. Elle n’osait pourtant pas lui poser la question, c’était un petit peu déplacé de s’introduire ainsi dans la vie des gens. Elle haussait les épaules avant de rajouter sur la propre petite personne : « Sache juste que je ne suis pas comme les autres nanas de mon âge et cela suffira. » Elle n’avait pas envie d’en dire plus. Elle n’avait pas à en dire plus. Les deux jeunes femmes continuaient en parlant à présent des tatouages de Gwen. Les doigts d’Ocyllie glissaient sur la peau de son interlocutrice qui lui indiquait qu’elle en possédait énormément et que tous avaient une signification. Curieuse comme la peste, la petite anglaise faisait tout pour que sa camarade retire ses vêtements et lui montre ses dessins d’encre. Ce qui ne tardait pas à arriver. Elle se retrouvait en soutien-gorge et short de bain alors qu’elle s’excusait pour les cicatrices. Admirative, Ocyllie continuait de parcourir le corps de la demoiselle de ses doigts avant de demander : « Lequel as-tu fais en premier ? »