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La porte s’ouvre à peine, il n’entre pas, t’es vachement surprise, tu pensais qu’il allait entrer que l’engueulade allait continuer. Que ça allait crier encore et encore, même si t’en peux plus de tout ça, tu ne sais pas, tu sais plus rien, t’es perdue. Tu regardes en direction de la porte et t’y vois son visage, il esquisse un sourire, tu le fixes, les larmes coules toujours sur tes joues, tu chuchotes un « pardon » vraiment très bas, t’as honte de toi, t’as bien compris à force que ça lui faisait mal de te voir comme ça. Tu veux qu’une chose, que vous oubliez tout ça, que vous soyez enfin bien, comme au tout début, comme avant Cancun, tu sais que ce sera compliqué mais tu te laisses le droit d’y croire. Il passe sa main dans l’ouverture de la porte et attrape la tienne, il la serre et tu le lâches pas, tu ne cherches pas à libérer ta main, t’as besoin de lui, t’arrives pas à lui dire mais tu veux qu’il le sache. Il faut que tu grandisse que t’arrives à parler de tes besoins, que t’arrêtes de tout vouloir garder pour toi, t’es pas aussi forte que c’que tu crois. Tu pousses la porte un peu plus, tu le regardes, tu lâches pas sa main, t’ouvres la bouche, tu sais pas si les mots sortiront, t’inspire un bon coup « J’veux sortir de là … Aide moi. » tu l’as enfin dit, tu l’avoue enfin, t’as besoin d’aide et tu sais que c’est le seul qui pourra t’aider.
Ca y est tu lui as dit, tu lui as enfin dit que t’avais besoin de lui, t’as enfin osé demander de l’aide. Il pousse encore un peu plus la porte et entre dans la salle de bain, tu lèves la tête vers lui, il pose sa main sur ta nuque. Tu te pinces les lèvres « C’est bon, Marloes. » il te prend contre lui, t’esquisse un sourire, ça t’fais drôlement du bien en fait. T’as mal au crâne, t’as l’impression que ton cerveau va exploser, tu poses ta tête contre lui. « Tu vas t'en sortir. On va s'en sortir. » Il a raison, t’acquiesce, tu bafouilles un petit « oui » tu lui fais confiance, tu ne sais pas si t’as raison de le faire ou pas mais c’est comme ça, tu le fais, t’en a marre de vouloir constamment te protéger. Tu veux pas tout gâcher un deuxième fois.
T’es contre lui, il t’serre un peu plus fort, c’est con mais t’as envie de croire que ça peut marcher, tu te dis que c’est parce que t’as les idées pas bien en place mais au fond tu te dis que c’est pas plus mal. « Bon écoute, je crois que ce soir, ce serait mieux que tu restes ici. » t’hausses les épaules, après tout il n’a pas tort, puis vous avez pas mal de temps à rattraper tous les deux, pas mal de choses à vous dire. Il se lève et se dirige vers la douche, il commence à faire couler l’eau « … Je crois qu’on a besoin d’une bonne douche, pour se remettre les idées en place. » T’as pas sorti une seule phrase depuis que tu lui as balancé tout ça à la gueule, tu ne trouves pas les mots, tu sais pas quoi dire. Tu l’regardes, il s’occupe de toi telle une enfant, t’as l’impression d’être une vraie gosse par moment. Il sort de la salle de bain te montrant où se trouve les serviettes. Tu te relèves, t’enlèves cette tenue de pute qui te rend encore plus pitoyable que ce que tu ne l’es déjà. Tu entres dans la douche, putain qu’est-ce que ça t’fais du bien, l’eau coule sur ton visage emportant avec elle toute cette crasse. Tu sors après quelques instants, tu t’sens propre, tu t’sens mieux, tu t’enroules dans une grande serviette et passe la porte. Tu l’regardes « Euh … j’suis désolée de te demander ça … Mes vêtement sont imbibés d’alcool … Et euhh ... » t'oses pas lui demander, t'as juste besoin d'un truc pour dormir, t'as l’air désespéré.
T’es dans cette grande serviette devant la porte, Deon te regarde, de la tête aux pieds, ça t’fais bizarre tu baisses les yeux. « T'inquiètes, j'ai c'qu'il faut !» Il se lève, t’attends patiemment dans l’encadrement de la salle de bain. T’oses pas trop t’avancer, tu fais ta meuf toute timide mais parce que c’est une situation que tu ne contrôles pas, c’est trop bizarre pour toi. Ca fait des mois que tu essayes d’avoir un contrôle sur tout ce qu’il se passe dans ta vie, même quand t’es dans des états pire que lamentable, c’est toi qui décide de cet état. Cette situation te rends pourtant authentique, vraie et habituellement c’est le genre de truc qui te fait flipper, pourtant là non, t’es juste toi. Il te tend un t-shirt « Tiens, change toi ici, je vais prendre ma douche. » t’attrapes le t-shirt en question et attends qu’il entre dans la salle de bain pour l’enfiler. Tu plis la serviette consciencieusement et la pose sur le rebord du lit. T’attends sagement qu’il ai fini en scrutant la pièce. Il sort de la salle de bain… en boxer… ça t’fais bizarre de le voir dans cette tenue, t’essaye de ne pas trop l’regarder, pourtant c’est idiot mais comme de le voir comme ça, une tonne de souvenir envahi ta mémoire. Il s’assoit à côté de toi, passe la main dans tes cheveux, tu fermes à peine les yeux pendant une seconde. Il se met sous la couette et te regarde en souriant « Viens là, qu’est-ce que t’attends ? » plus ça va, plus tu trouves cette soirée étrange, toi dans un lit avec Deon, le truc que jamais tu aurais pu imaginer ! « j’l’ai déjà dit mais … c’est bizarre » tu souris, un vrai sourire, pas le faux crispé, non celui-là c’est bien un vrai.
Voilà t’es là, à côté de lui, dans son lit, dans son t-shirt, la situation est étrange et elle n’a pas fini de l’être. Il rigole, t’esquisse un sourire, l’ambiance est plus détendu que tout à l’heure et tu préfères ça, vous êtes retrouvés et t’as pas envie que tout parte en sucette comme la dernière fois que vous vous êtes vus. Ca t’fais, Alex est complètement sorti de ta tête depuis que Deon est revenu vers toi, à croire que tous ces mecs n’étaient que des bouches trous, au final t’espérais juste qu’il revienne, t’espérais juste vous retrouvez et rattraper le temps perdu. « je sais ... moi aussi ça me fait bizarre, c'est clair.» tu le regardes, il pose la tête sur l’oreiller, ça t’fais sourire, tu le trouves juste adorable comme ça, mais tu ne dis rien, tu ne fais rien, tu te contentes de le regarder timidement du coin de l’œil. « Mais c'qui me fait encore plus bizarre c'est de te voir dans cet état. 'Fin de t'avoir vue comme ça dans le club ... C'était quoi ça, Marloes ?» tu baisses les yeux, t’as honte de toi, t’as honte de ce que tu es, pour une fois quelqu’un te le dis et ça te fais du bien. Tu sais pourtant que c’est parce que c’est lui qui te le dis que ça te touche autant, t’as limite envie de te cacher, de t’enfermer dans un trou, de ne plus en sortir. Tu prends ta respiration, t’oses plus le regarder, t’as l’impression d’être toujours aussi sale qu’avant que t’es pris ta douche. « .. Ouais .. euh … c’est .. je sais pas, je sais pas ce que je suis devenue, j’ai essayé de me relever, mais toute seule j’ai pas réussi… j’me suis enfermée dans une bulle.. J’ai cru qu’en fait faire la fête m’aiderais à passer à autre chose et à remonter la pente mais … » tu t’arrêtes un instant, te rendant compte que ce que t’es entrain de lui dire c’est pas rien, mais t’en a besoin, t’as besoin de cerner ce qu’il s’est passé en toi ces derniers moi, t’as besoin de te rendre compte de certaines choses en fait. « Plus j’essayais de remonter la pente, plus je sombrais … Et là j’ai peur … j’veux plus qu’on me regarde avec pitié, j’veux plus qu’on dise de moi que je crains que je suis une mauvaise personne… » tu rabats tes genoux contre ta poitrine et y mets la tête, tu murmures « … c’est pas moi ça. » tu n'dis plus rien, t'as tout sorti enfin et ça te fais un bien fou, t'en avais besoin. T'oses toujours pas le regarder, tu te doutes que tout ce que tu viens de lui sortir ne lui fera pas rien, tu veux pas voir comment il te regarde, ça te fais peur.