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T’aurais jamais imaginé rentré si tôt, la soirée avait à peine commencé et t’es déjà rentré, faut dire qu’il s’est passé trop de chose auxquelles tu ne t’attendais pas. Deon à Harvard, Deon qui te prend dans ses bras, Deon qui t’embrasse, si quelqu’un te l’avais dit tu n’y aurais jamais cru. Vous avez traversé le campus, vous passez le seuil de la Quincy House et ça t’fais tellement bizarre d’être là. Faut dire que la dernière fois que t’y a foutu les pieds c’était y a un peu moins d’un an, la dernière fois que tu l’as vu d’ailleurs, cette soirée, ce parking. Les événements te reviennent en mémoire à vitesse grand V ! T’es debout dans sa chambre, t’ose pas trop bouger, tu ne sais pas comment réagir, t’es telle un piquet au milieu de la pièce. T’as un goût plus qu’amer dans la bouche, faut dire que t’as pas lésiné sur la vodka ce soir. « Putain, ça m'fait trop drôle cette situation, j'ai l'impression de revivre la soirée de l'année dernière. Enfin en quelque sorte. » Tu lèves les yeux vers lui, putain ouais il a raison, t’esquisse un sourire « … c’est bizarre » tu sais absolument pas comment agir, t’es juste perdue.
Il s’assoit, tu l’regardes, il te fait signe de t’asseoir à côté de lui, t’y vas timidement, tu t’assois en bord de lit. T’oses pas prendre tes aises, c’est trop une situation étrange pour toi et tu te dis que pour lui ça doit être un peu pareil. T’oses pas le regarder, tu fixes le mur face à toi « J'vais pas y aller par quatre chemins.. » T’écarquilles les yeux, tu t’demandes bien ce qu’il va te dire, t’oses toujours pas le regarder, tu flippes de ce qu’il va te dire. « Tu foutais quoi devant ces mecs Marloes ? Qu’est-ce qui se passe ? » T’as l’impression d’halluciner, tu te lèves, hors de toi, tu le regardes, t’as d’la haine qui sommeille en toi et il vient tout juste de la réveiller à grand coup de tazer ! « Attends, attends, attends... C’est quoi ? Caméra caché ? Tu t’fous de ma gueule. » T’arrives pas à y croire, comment est-ce qu’il peut te reprocher ça alors qu’il t’a abandonnée, il t’a laissé seule, t’étais déjà fragile avant son départ, après ça a été l’hécatombe pour toi ! Tu passes la main sur ton visage « T’attends quoi de moi merde ? Tu m’laisses et là tu reviens me reprochant de profiter de ma vie de célibataire, c’est quoi cette vieille blague ?! »
T’es redescendue d’un seul coup, t’as rien compris à ta vie, t’es passé de la loque à la furie. T’en reviens pas de ce que t’as entendu, t’as l’impression qu’c’est pas vrai. Il s’permet de te juger pourtant la seule chose que t’essaye de faire c’est d’passer à autre chose et tu sais que c’est pas la meilleure solution mais au moins depuis que t’es comme ça t’y penses plus. La tension est à son comble, il te prend plus dans ses bras là, vous vous hurlez littéralement à la gueule. « J'attends rien putain ! » il est debout face à toi. « T'as l'impression de PROFITER, Marloes ? C'est ça que t'appelles PROFITER ? T'es à moitié défoncée devant des mecs putain ! T'as plus d'estime pour toi même ou quoi ?. » tu fais mine que ça te touche pas pourtant au fond tu sais bien qu’il a raison mais tu t’es bien souvent dit qu’un jour tu te releverais, t’as juste jamais su comment. « Deon ! C’est du foutage de gueule ! Non j’ai plus d’estime pour moi et tu sais pourquoi ? Parce qu’un putain de connard m’a foutu au plus bas ! Parce qu’un putain de connard m’a abandonné au moment où j’avais le plus besoin de lui ! Alors je t’interdis de me dire un truc pareil, tu entends ? JE T’INTERDIS ! »
La soirée prend un tournant que t’aurais jamais cru, t’as longtemps pensé qu’il reviendrait un jour mais jamais tu t’serais imaginé un truc pareil ! Tu vois dans ses yeux qu’il est hors de lui après ce que tu viens de lui dire. Même toi tu n’sais pas c’qui s’est passé, une nouvelle Marloes est naît et tu sais pas comment, tu sais pas pourquoi mais il a l’air tellement choqué de c’que tu es devenu que tu tu te dis que l’heure est grave. « Je t'ai abandonnée ?. » t’oses pas le regarder, t’as envie de chialer, mais tu veux pas qu’il te voit ! Il répète « Je t’ai abandonnée ? » Tu te mets face au mur, tu poses tes mains sur ton visage, tu sens que les larmes sont prêtes à couler. « Tu m’as jamais laissé PARLER ! J’ai même rien pu t’expliquer au sujet de l’autre PUTE, BORDEL ! Alors parles pas PUTAIN, tu sais rien de l’histoire ! Si t’avais pas pensé qu’à ta gueule t’aurai bien compris qu’elle avait abusé de moi ! C’est TOI qui m’a abandonné ! » Tu craques littéralement, tu t’effondres, t’as un sentiment de déjà vu, t’as l’impression de vous revoir un an auparavant. « C’est toi qui m’a abandonné quand j’avais le plus besoin de toi ! » Tu réfléchis pas, c’est débile mais tu vas tout droit dans la salle de bain ! Tu t’assois derrière la porte et tu pleures toute les larmes de ton corps.
T’es assise contre cette porte, la tête dans les genoux t’as le maquillage qui coule, plus ça va plus tu te fais pitié. Tout aurait pu être plus simple si y avait pas eu cette salope à Cancun, même un an après elle nous fait du mal. Tu l’entends derrière la porte hurler d’ouvrir cette porte contre laquelle tu es, tu veux pas qu’il te vois, tu sais qu’il a raison sur certains points et c’est pour ça que tu chiales. Sauf que t’es trop fière pour lui dire qu’il a raison. Un coup dans la porte « OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE ! » tu sais que si tu ne l’ouvres pas il l’a défoncera, alors tu t’écartes, te pousse contre le mur et ouvre à peine la porte. Ta fierté fait que tu ne veux pas l’ouvrir en grand pourtant tu sais bien que t’as besoin de lui et que c’est pas en t’enfermant continuellement dans ta bulle que tu t’en sortiras. T’as essayé de te protéger, sauf que maintenant t’es plus seule dans cet état, tu t’en rends enfin compte. Vous avez besoin l’un de l’autre pour avancer, tu commences enfin à t’en rendre compte et ça te fais encore plus chialer. Par contre tu ne lui diras pas, du moins pas tout de suite, putain de fierté à la con !