{ Bri & Aby : What the fuck ??? !

La conversation était en train de tourner sur un truc que j'aimais absolument pas.. elle me poussait dans mes retranchements au fur et à mesure et faut dire que le matin au réveil, avec une gueule de bois, c'est pas la meilleure des choses. Ceci explique mon ton froid précédemment, même si pour Aby il risquait d'être très mal pris. " Oui, tu as raisons, moi j'ai moins de chance de me détruire ! Ce n'est pas comparable. " Je baissa la tête. J'avais pas l'intention de m'engueuler avec elle, vraiment. J'allais faire la même chose qu'avec Soliman apparemment, éviter le sujet. Si c'est la meilleure des choses à faire, pourquoi pas.. j'voulais pas perdre Aby, elle m'était beaucoup trop importante désormais.. mais disons que plus que la discussion avançait plus une question me trottait en tête : si je continuais de me droguer.. est-ce qu'Aby accepterait encore de me côtoyer, de me parler ? J'en savais rien et ça.. ça me bouffait littéralement. Déjà qu'avec la drogue, je me sentais plus ou moins mieux.. mais si la quincy vient à ne plus me parler, là, plus rien ne pourra me sauver. Ils sont quatre à m'être indispensables. Quatre. Si un n'est pas là, c'est tout mon équilibre qui est compromis. Hendrix, Keyla, Aby, Soliman. Eux, c'est ma vie. Faut pas chercher plus loin. " Si tu veux être dépendant de ce genre de choses alors vasy ! " Ayé, j'l'avais énervé. La jeune femme prit l'une de ses béquilles avant de continuer. " C'est vrai TOUT le monde le fait, personne ne risque rien hein ? C'est pour ca que le mot overdose n'existe pas hein? Parce que ca fait rien du tout ! " Je me pinça les lèvres. Putain. Et maintenant j'dis quoi ? J'm'énerve à mon tour ou j'laisse couler comme c'était mon intention première ? J'en suis certainement pas à ce stade là encore. J'suis pas accro, j'peux m'arrêter quand j'veux. Hahahahahahaha. Bonne blague. C'bien Briony de se mentir à soit même. J'étais dépendante c'était clair et net. T'inquiètes pas pour moi, je gère la situation. J'avais juste envie qu'on cesse cette conversation qui ne menait à rien car aucune de nous deux n'allait lâcher le morceau. M'enfin.. discutaillons, allons-y.

Ca allait finir mal toute cette histoire, c'était juste évident. Si on était amies Aby et moi, c'est parce qu'on se ressemblait sur divers points. Notamment notre caractère de feu. Et autant vous dire que si jamais une engueulade éclatait, je ne sais pas qui gagnerait. Car il était hors de question que je reconnaisse mes torts. J'avais une fierté légèrement trop importante on va dire. Pis si je les reconnaissais, cela voulait dire que j'étais faible. Plus jamais je serais faible. Hors de question. " Ouai, tu gères suffisamment pour ne plus te souvenir de ta soirée, ni ce qu'il c'est passé cette nuit, ni de Erwan qui trouve ta peau douce . " Hey mais y a aucun rapport ou c'est moi ? Hier, c'était une soirée. Je me suis amusée, j'me suis défoncée, j'ai bu, fumé et tout ce qui était possible et inimaginable. Aucun rapport avec le fait que je pouvais arrêter à n'importe quel moment, soyons d'accord là dessus. Je gère suffisamment pour ne pas mettre ma vie en danger et être consciente de ce que j'fais. Y a juste hier où ça a un peu déconné, j'dois l'accorder. Enfin, je l'accorde à ma conscience, pas à Aby. Si tu veux pas essayer de me comprendre, t'as qu'à te casser va. J'suis sûre qu'elle avait juste envie de ça, alors autant lui offrir ce dont elle rêvait. Qu'elle s'barre loin d'ici et qu'elle arrête de gueuler. Ptete que ma tête ira mieux après et que j'entendrais plus de gros boums à l'intérieur.

Suite à ma réplique, la réaction d'Aby ne se fit pas attendre longtemps. Ma meilleure amie me dévisagea et j'eux la désagréable sensation que je le dégoûtais en cet instant. Ma foi. Tant pis. Elle reviendra. Ou pas. Nan, elle reviendra. Mais elle était déjà en train de partir avec l'aide de ses deux béquilles vers le couloir et je me voyais très mal l'interpeller pour m'excuser de lui avoir dit ça, surtout que c'était elle qui était venue me provoquer à la base en me réveillant de la manière la plus barbare possible donc.. Je la regarda partir, sans faire le moindre commentaire, sans ressentir un quelconque sentiment, si ce n'est de l'impatience. Le bruit de ses béquilles sur le sol était considérablement amplifié dans ma tête et j'avais vraiment mal, avec la résonnance. Quand enfin elle fut sortie de ma chambre, Abygaelle claqua la porte, ce qui en fait ne me surprit pas vraiment de sa part. Mais qui fit malgré tout exploser l'intérieur de mon crâne. PUTAIN ABY ! Rien à faire de réveiller les autres aux alentours, c'était la première chose qui m'était venue et que j'avais eu envie de gueuler. Déjà les béquilles s'éloignaient, et je me leva avec difficulté pour fermer les rideaux et enfin avoir de nouveau accès à une pièce nocture. J'ôta mes lunettes de soleil, les posa sur une commode puis alla de nouveau me coucher. Tout ce que je voulais là, c'était dormir et ne plus penser à ce qui venait de se passer. Et pourtant j'aurai dû. J'aurai dû aller rattraper Aby. Car cette séparation allait avoir des effets considérables sur ma santé future. Mais bon, avec une gueule de bois, comment est-ce que j'pouvais penser à tout ça ?