new york city ★ vendredi 29 mai ─
w/ @Ottis Abatucci
Y'a des fois où tu réfléchis beaucoup trop pour que ce soit viable. D'autre fois où tout ce bruit dans ta tête se calme et te permet de t'abandonner à des idées plus ou moins acceptables. Heureusement que cette proposition s'est faite par messages et pas en face, car il aurait pu voir sur ton visage que t'as changé d'avis au moins quinze fois. Quel plan foireux, en fait. Mais un plan excitant, tout de même. L'idée de t'envoler loin de tout et de tout le monde, d'être dans un autre contexte, un autre monde, c'est aussi flippant qu'intriguant. T'aurais pu proposer à n'importe qui de venir avec toi, un ou une amie pour passer une bonne soirée. Mais sur le coup, t'as tout de suite pensé à Ottis. Tu saurais pas comment expliquer que ça t'a donné la sensation que tu passerais une encore meilleure soirée. Tu arrives à l'heure indiquée à l'aéroport, ravie de cette excursion improvisée, les yeux un peu moins cernés que d'habitude car t'as réussi à mieux dormir cette nuit. Cela ne se remarque pas ceci dit, car t'as comme d'habitude appliqué avec soin du maquillage pour dissimulé tout ça. Un jean confortable, des baskets et un léger sweat ample, tu arrives sur le grand parvis avec ta valise et la housse de ta robe repliée en deux sur l'avant bras. Ça pèse une tonne, tout ce bazar, si bien que lorsque tu vois Ottis nonchalamment posé en train de fumer une cigarette avec ses lunettes de soleil, tu vas pour approcher de lui. T'as un léger bon au cœur lorsque tu approches, pas parce que t'es stressée mais parce qu'il est vraiment beau, l'air ailleurs comme ça et baigné par le soleil de l'après-midi. « Alors, t'es prêt ? » tu lances avec un sourire pour attirer son attention. Tu sors ton téléphone de la poche arrière de ton jean afin de prévenir un assistant de la société pour qu'il vienne à votre rencontre et récupérer les bagages. Quelques banalités d'usages et un sourire qu'Ottis a su greffer à ton visage avec ses blagues et sa bonne humeur, vous voilà à suivre un employé de l'aéroport qui vous conduit vers le tarmac. « j'ai une surprise pour toi, le directeur des finances est sur le continent donc... » tu t’arrêtes au milieu de ta phrase pour le laisser découvrir de ses propres yeux le jet privé de la société de ton père sur le tarmac. Tu regardes ses yeux faire plusieurs aller-retour entre l’appareil et ta propre personne. Toi, t'as juste les bras légèrement écartés et cet air sur le visage qui dit "tadaaaa". Les quelques autres passagers arrivent après vous (des employés de hauts postes et la famille d'un actionnaire) et à peine monter dans l’appareil, tu tires Ottis par le coude pour l'amener jusqu'à ton siège favori. Tout au fond, à côté du hublot et parce que t'as toujours trouvé les lumières un tout petit peu tamisées qu'au dessus des autres sièges. Il s'assoit en face et tu l'observes un instant discrètement et en silence. Le fait qu'il se trouve ici avec toi... pas gênant nan, juste... étrange. « je t'explique le topo, mes parents me laissent vivre ma vie et faire ce que je veux à Harvard et à Boston et en échange, je me rends dans toutes sortes de mondanités afin de saluer pour lui et faire bien voir la famille Borgia auprès de tous ces "amis" du business. ces soirées, c'est toujours très très hypocrite, mais on s'habitue, à force. » tu laisses un instant couler, le regard perdu à travers le hublot, mais te tournes de nouveau vers lui en haussant simplement les épaules. Une routine carrément lassante mais qui peut se transformer en la plus intéressante des aventures lorsque t'as la chance d'être en bonne compagnie.code by lumos s.
(Katalia Borgia)