Help me, I'm flaming - WESLA

help me, i'm flaming.
26 mai 2020 ★ @Wesley Patterson ★ Marriott office.

Je suis à deux doigts de poser les armes, de tout faire valser, de lui demander de me prendre, comme il l'a dit un peu plus tôt. Parce que ces mots résonnent dans ma tête, que le bruit de sa respiration emplissent chaque coin de sa pièce. Et le mien aussi. Parce que je ne peux pas lui donner le crédit entier de ce qu'il se passe ici. Nous sommes deux. Deux abrutis qui ne cessent de repousser les limites, pour mieux en jouer, pour les titiller du bout du doigt et flancher. Du côté de la raison. Il ne veut pas me rhabiller. Mais le soucis, c'est que je ne lui ai pas demandé son avis. Je veux qu'il le fasse, je veux qu'il couvre mon corps et lui dise adieu pour aujourd'hui. Je veux que la vue de ma poitrine derrière le tissu semi transparent lui laisse des images en tête. Et qu'il voit ce qu'il loupe. Et je me rends compte qu'en le punissant, qu'en voulant plus de lui, je me punis aussi. On pourrait juste coucher ensemble, en finir et.. voilà. Voilà. Aussi simple que ça. Mais entre nous, rien n'est simple. Absolument rien. Un pan de mon chemisier revient sur moi. Et puis, le second. Je pose ma main sur mon estomac, pour le tenir, ce tissu de merde. Et face à tes mots, je comprends qu'il faut que j'y mette du mien aussi. On est deux funambules. Non, mieux. Nous sommes comme ces deux acteurs de Dirty Dancing, debout sur leur tronc d'arbre, à avoir besoin l'un de l'autre pour ne pas tomber d'un côté ou de l'autre de la rive. Un dernier baiser. Passionnel, qui me donne envie de lâche ma chemise mais je remets le bouton du milieu en place. Mes lèvres ne se détachent pas des tiennes mais mon corps se redressent, t'obligeant à descendre de ce perchoir sur lequel on est depuis bien trop longtemps. Ou pas assez de temps. Je ne sais plus trop. " Pars " Que mes lèvres laissent échapper alors que mon corps crie "reste". Le chemisier complètement déboutonné à l'exception d'un bouton, je descends du bureau et fais le tour de ce dernier. Dos à toi, je mords l'intérieur de ma joue, jusqu'à ce que je sente le goût acre du sang. Détends toi Ella. Je me baisse et attrape le dessin de Thaïs que j'ai envoyé valser plus tôt. Je ferme la veste de mon costume sur moi, passe une main dans mes cheveux, mon pouce sur mes lèvres et je me tourne pour lui faire face. " C'est le dessin que tu as dis que t'encadrerais " Et je te le tends, à plusieurs mètres de toi parce que si je m'approche, que peau touche encore la mienne, c'est le contenu total de cette pièce qui va valser, je n'ai aucun doute là dessus. On a tous les deux posés les armes. Et on va pas être capable de les récupérer. En tout cas, moi ce ne sont pas les dessins de Thaïs que je vais encadrer dans ma tête, mais bien ces mots que tu viens de me dire et qui ne cesse de se répéter dans mon esprit.

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26 mai 2020 ★ @Wesley Patterson ★ Marriott office.

Il faut que je m'écarte parce que je suis incapable de rester comme ça encore bien longtemps. Complètement impossible de te résister une seule minute de plus. Je le sais et c'est bien pour ça que mes lèvres disent de partir alors que mon corps te dit de rester là, à mes côtés, de me prendre sur ce bureau, de me dire que ton mariage, on s'en fout. Que tu vas tout abandonner parce que c'est pas elle que tu veux. Ouai, la partie 'sentiment' de mon cerveau essaye de contrôler la partie 'raison' mais cette dernière est plus forte. Parce qu'elle sait que tu le feras pas de si tôt, peut-être même jamais et si mon coeur bat pour toi, mon cerveau te déteste de nous déstabiliser de la sorte. Il a réussi à nous garder sain et sauf pendant vingt huit ans alors, flancher maintenant, pour toi, ça le rend malade. Et moi, complètement folle. Tu attrapes le dessin et je regarde le papier pendre au bout de ta main. Qu'est-ce que j'aimerais que ce soit ma petite culotte, qui pende, là, prête à tomber au sol. Mais non. Je souris à ta demande et secoue la tête de droite à gauche, autant pour me remettre les idées en place que pour refuser ta demande. " Je vais avoir envie d'y retourner, sur ce bureau, alors je pense que c'est pas une bonne idée " Que je lâche simplement en posant une main sur ce dernier, avant que je vacille, que ce soit moi qui tombe à genou devant moi. " À ce soir ? " Que je demande la voix basse, presque inaudible. Ça ne me ressemble pas. Mais putain, rien de tout ça ne me ressemble. Je t'ai tout dis, mon coup de génie - ou de folie, comme tu veux - avec ce contrat qui est maintenant obsolète, ce que j'ai envie de faire avec toi, de te faire, que tu me fasses… Mais aussi cette promesse que malgré l'envie, le désir, le palpitant qui s'arrache et chaque centimètre carré de ma peau qui t'appelle en hurlant, ça ne changera rien entre nous. Qu'on continuera de s'écrire, de rire, de jouer au tonton et à la tata. Probablement de s'embrasser à la volée entre deux couloirs, quand je serai incapable de te regarder sans me rappeler tous ces moments. Ouai, ce truc qui nous anime là, je ne veux pas qu'il change. Et j'ai hâte de retrouver tes bras déjà. Quelle idiote. Mais ton idiote, parce que même là dessus, on fait la paire.

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26 mai 2020 ★ @Wesley Patterson ★ Marriott office.

Je fais preuve d'une détermination folle quand je lui demande de partir et que je m'enfuis à l'autre bout du bureau. Je ne sais pas comment je suis capable de faire ça parce que les papillons que j'ai dans le ventre battent des ailes comme jamais. Et j'ai pas envie qu'ils disparaissent même s'il le faut. Il le faut parce que j'ai encore une longue journée devant moi. Il faut que j'aille garder Thaïs, que je travaille et je ne pense qu'à une seule chose : le moment où je vais aller à la douche et pouvoir tout éteindre. Je n'ai encore aucune idée que le feu va crépiter en moi jusqu'à ce soir, trop prise par mon travail, à défaut de l'être par le jeune dont je suis incapable de quitter du regard. Je le regarde et mordille ma lèvre quand il dit qu'il est préférable de se faire un signe de la main. " Oui, c'est… mieux " Parce que si on s'approche trop près l'un de l'autre, on repartirait en arrière. La porte se ferme derrière lui et je la regarde de longues secondes. Je compte jusque soixante et quand il n'est pas revenu, je souffle, reboutonne ma chemise à la va vite et ouvre mon pantalon. Pour remettre la chemise à sa place. Ma main habile, habituée à faire ce geste chaque matin ou presque… Et je commence à ramasser tout ce qui se trouve sur le sol. J'ouvre la fenêtre en battant pour aérer la pièce. Et parce que j'ai chaud aussi. Je bois mon verre, empile les dossiers, les stylos sur le bureau et j'appelle mon assistante. " Si on m'appelle, fais transférer sur mon cellulaire. Je vais garder Thaïs cette après-midi " Que je lance en la regardant droit dans les yeux. " Votre chemisier est… mal boutonnée Mlle Marriott " Je baisse les yeux et remarque qu'en effet, le lundi est boutonné avec le mardi. Je grimace et la remercie du regard. " Bonne journée " Que je lâche, rhabillée comme il faut, le palpitant encore trop bruyant, mon sac sur l'épaule et mon ordinateur sous le bras. Oui. Bonne journée. Et la soirée ne sera que plus belle. Un risotto en repas, une soirée à lire sur son torse. À dormir paisiblement. Et à profiter, tout simplement.

THE END.