(ainswock) just like friends

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w/ @Gaïa Murdock

Des messages, sortis d’un “tu me manques”, une remise à ma place, avec mes erreurs passés et des délires retrouvés. C’était comme ça qu’on s’était retrouvé dans cette camionnette, quelques cartons et un matelas dedans, en route vers la nouvelle baraque qui serait ma maison. Loin de ton souvenir, du souvenir de notre relation. Proche de la mer, proche de rien et en même temps de tout. Si tout s’était bien passé pour l’instant, de la rigolade principalement au café et lorsqu’on a tout mis dans le véhicule, j’en oubliais pas la raison première de ta venue ici : cette bataille qu’on allait devoir se livrer. Comme avant. C’était bizarre cette sensation qui me prenait aux tripes, celle d’une relation encore fraiche mais pourtant si lointaine. Tu me manques, te toucher me manque, t’embrasser n’en parlons même pas. Mais je me contentais de cette amitié que tu me proposais, sachant pas si je pourrai avoir plus de nouveau un jour. J’admets ne pas vouloir savoir si tu te mettais à aller mieux, sexuellement parlant, encore moins si tu fréquentes d’autres hommes. Ou femmes. Je voulais pas parce que je serais vert de jalousie, tu sais ? M’enfin, j’empruntais la petite route sinueuse avant d’arriver devant le portail de la propriété. Je descendais pour l’ouvrir avant de reprendre le volant afin de nous garer dans la petite cour. « Bienvenue chez moi ! » Je claquais la porte de l’automobile avant de te présenter le lieu qui était quand même assez ouf, pour pas tant de dollars que ça. Si j’te dis le loyer, tu serais verte. « Viens, j’te fais faire le tour du propriétaire » J’attrapais les clés dans ma poche afin d’ouvrir la porte d’entrée, donnant sur un couloir avant d’arriver sur un grand salon avec cuisine ouverte. Un pied de malade.

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Je sais pas ce que ça va donner cette histoire, parce que je sais pas si je suis réellement capable d’être ton ami à présent. On en serait resté qu’à cette histoire de cul, de coucherie dans les rues de New York, dans un été accablant, pourquoi pas. Mais y’a eu des sentiments, y’en a toujours d’ailleurs. Y’a des souvenirs, des moments passés ensemble, avec ou sans Maddie. Alors bien sûr, je n’avais aucune idée de ma capacité à être ton ami, mais j’allais essayer. Et puis, peut-être réussirai-je à gagner des points pour te reconquérir par la même occasion ? C’était sûrement ma motivation première, je l’admets. Après un après-midi à bouffer, rigoler aussi en chargeant une partie des cartons et des affaires dans la camionnette, c’était une route d’une petite quarantaine de minutes qui nous attendait, afin d’arriver jusqu’à la dite maison, mon futur havre de paix, là où je pourrai t’oublier de diverses façons possibles. Ou peut-être pas. Personne ne t’arrive à la cheville dans le fond. C’était ce que je voulais avec toi ça, tu le sais, on en avait parlé. Mais bon… Voiture garée, on sortait de l’auto pour aller dans la maison, faire un premier tour du propriétaire. « Même pas, en plus c’est pas trop cher de ce que Mav m’a dit, 600$ par mois et comme on sera trois, 200$ par personne, franchement j’suis refait ! » que je disais tout sourire, alors que t’avais des étoiles dans les yeux. « Viens, j’vais te montrer le reste » Je faisais un signe de la tête histoire que tu me suives, montant à l’étage pour découvrir les différentes chambres. J’entrais dans la plus grande, la mienne. « Ça sera ma chambre, mais on va rajouter une cloison, histoire de faire une chambre pour Maddie quand elle sera là » De mes mains, je montrais un peu l’endroit où la cloison se trouverait, pour séparer l’espace en deux. « Et j’ai une salle de bain pour moi… » Parce que suite parentale oblige.

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Ça faisait du bien de retrouver ce semblant de relation qu’on avait pu avoir par le passé, laisser la déconne prendre le dessus sur le reste, sur ce qui avait pu se détériorer dans notre relation. Parce que ça faisait quand même un moment qu’on avait pas rigolé ensemble comme ça, toi et moi, que ce soit par message ou en vrai, en face à face. C’était bien, c’était agréable et tout ce que je voulais, c’était que ça continue. Mais je n’avais aucune idée de ce qui se passait dans ta tête . Des fois, je me dis que j’ai une chance de te reconquérir, comme maintenant. Et des fois, ça me semble tellement lointain que j’en perds la moindre motivation. Tu es celle qui me fait vibrer, qui me ressemble le plus, qui fait de moi un homme meilleur. La preuve, quand t’es loin, je fais des conneries. Mais soit. Je préférais éviter de me prendre la tête, songeant à toi comme une amie plutôt qu’autre chose, plutôt que de me faire des idées sur un retour possible à la normale. « Pas du tout même ! Du coup j’suis refait et même si on est un peu loin de Boston, j’me dis que y’a moyen de bien vivre ici » Parce que la mer est juste là, à portée de main. C’était pas la baraque de Mikke, qui était à Boston même, mais ça faisait le job. Et en plus, on avait le droit de personnaliser comme on voulait alors c’était juste le top du top. Une fois à l’étage, je te montrais la grande chambre, la mienne et celle de Maddie, qui sera créée à partir de cloison. « Tu crois ? J’suis pas le père idéal en ce moment alors j’espère que j’arriverai à me rattraper comme j’peux » Et ça passe par ce lieu, par cette chambre qu’elle aura, qu’elle pourra personnaliser comme elle le souhaite. C’est encore une petite fille mais elle était quand même très caractérielle concernant ce qu’elle voulait. « Ouais… Mav a géré en trouvant cette baraque » que je disais en me positionnant à côté de toi, le regard perdu sur la mer en face de nous. « Tu pourras passer quand tu veux, tu sais » que je disais en donnant un petit coup d’épaule, n’osant pas trop faire grand chose. Je me souviens pertinemment comment tu réagissais au moindre contact qu’on pouvait te faire, comme si ces mauvais souvenirs étaient gravés dans ma mémoire. « T’éloigner du vacarme de Boston pour profiter de l’air frais marin nord-américain » Je rigolais mais c’est vrai. On était pas si loin et pourtant, c’était l’opposé de Boston ici.

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Ce contact, ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé et ouais, je me sentais bien, parce que t’étais là. T’étais proche de moi, comme si ce projet, tu y voyais un réel bénéfice dans ma vie ainsi que dans celui de la petite. C’était quelque chose qui me motivait à aller de l’avant. Déjà, je ne vais pas quitter totalement le Nephilim, négociant un mi-temps. J’aurais plus qu’à trouver un job chiant pour les semaines où Maddie sera là, afin de pouvoir être là plus souvent pour elle. Du matin au soir, quand elle sera à l’école, ou quand elle sera chez la nourrice. Quoi qu’il en soit, je te suivais à la fenêtre, te proposant de passer ici quand tu le souhaitais, après tout, y’aura de la place pour toi. Et forcément, un coup d’épaule pour illustrer le tout. Notre relation était assez étrange mais on était partis sur une sorte de rigolade constante, qui pouvait être cool mine de rien. Me rendant le coup d’épaule, tu te souvenais de notre défi et je me mis à rire. « Que JE devais te maîtriser ! » Sauf que tu enfonçais tes doigts dans mes abdos, avant de pincer au même endroit, puis sur les côtés, m’arrachant alors un petit cri de surprise. « Aïe ! Hey, tu vas voir toi ! » que je disais en t’imitant, commençant à pincer tes hanches, faisant même des chatouilles, tout en te poussant contre un mur histoire d’avoir le monopole de cette bataille. C’était sans compter que tu étais une redoutable adversaire, sans aucun doute.

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Ça faisait du bien, de se retrouver comme ça, sans drama, sans engueulade surtout. Tu avais été plus ou moins à cran depuis les derniers mois et ça se comprend. Tu vivais pas quelque chose de facile et je n’avais rien fait pour t’aider, au contraire. Abruti que j’étais, j’avais vécu la chose de mon côté sans penser aux conséquences de mes actes. Mais aujourd’hui, j’avais l’impression qu’on arrivait à mettre tout ça de côté, retrouvant cette amitié légère qui nous liait depuis des mois, avant même qu’on ne finisse par se fréquenter. Toi et moi, ça avait été avant tout de la rigolade, en tout temps. Alors quand on se retrouvait dans cette pièce, qui serait bientôt divisée en deux, pour ma fille et moi, la vue sur la mer ne se faisant pas prier pour être observée, je me sentais presque comblé. Il ne manquait plus que tes affaires ici pour que tout soit parfait. Mais encore une fois, c’était plus compliqué que ça et je savais que plus rien ne serait vraiment comme avant. Donc c’était le moment de jouer, de voir que je te maitrisais plus que tu pouvais me maîtriser. C’était peut-être de la triche de te bloquer contre le mur mais hey, il fallait bien jouer avec les armes qu’on avait à disposition. Si je connaissais la plupart — une très grande partie — de tes points faibles, la réciproque était également de mise. Et donc, tu te battais à armes égales et quand tu me repoussais, mes pieds se prenaient dans un carton. Un moment de flottement, où tu me rattrapes, mais ce n’était pas suffisant, je finissais par tomber à la renverse dans un rire presque cristallin, avant que je me rende compte que tu étais tombée avec moi, sur moi, et que ton visage était bien proche du mien. Le cœur qui se met à battre alors plus rapidement. L’effet Gaïa, j’y peux pas grand chose. Regard posé sur toi, l’envie de te retrouver, la peur du rejet prenait cependant le dessus. Alors j’allais faire ce que je voulais, mais sans risquer la moindre gifle de ta part. Main qui se pose sur tes lèvres, tandis que je finissais par t’embrasser…. par dessus ma main. Elle faisait rempart cette main, elle permettait d’éviter le pire. Elle permettait de te protéger de la personne que j’étais. Et je finis par me reculer, retirant même cette main, avant de reprendre les chatouilles de chaque côté de tes hanches, un sourire sur les lèvres, et cette envie de ne pas me laisser faire dans cette bataille. « On va voir qui maîtrise qui !! » Et je rigolais de plus belle, laissant le moment d’égarement où il devait être, dans le pays de l’égarement.

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