(ralvisio) save the last dance

save the last dance ★ ─
w/ @Veïa Alvisio

Je trouvais ça con de rompre le moment qu’on était en train de partager pour aller boire de l’alcool. Je ne voulais pas aller au bar, je ne voulais pas que t’y ailles et ouais, je me renfermais. J’aimais pas ça, ce rapport que tu avais avec la boisson. C’était malsain et de toute évidence, tu allais sûrement sombrer un jour. Il suffirait d’un seul acte malveillant et ce sera la fin. Difficile de remonter, difficile de s’accrocher. On se laisse simplement aller aux vices et à la facilité. Je ne voulais pas ça pour toi, vraiment pas. Et c’est pour ça que je refusais de te laisser aller dans cette débauche certaine. Je te regardais t’éloigner vers le bar, cet appel de toute évidence plus important que moi, que mon amour pour toi. Un soupir, mes mains dans les poches, et je décidais de sortir. Sans t’avertir. Après tout, si tu préférais la compagnie de l’alcool à la mienne, de mon côté, je préférais être seul plutôt qu’en compagnie de la version alcoolisée de ta personne. Je ne comprenais pas. Et je sais que tu m’en avais fait part, j’avais accepté mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Je pensais que t’allais faire des efforts, tenter de moins boire, mais j’ai l’impression que c’était de pire en pire justement, et il n’y avait rien que je ne puisse faire, rien à mon échelle tout du moins.

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save the last dance.
★ ─ w/ @Alex Ralston  

Ce silence. Ce silence terrible qui s'installe entre nous deux quand je plonge une nouvelle fois, alors qu'on aurait pu se retrouver. J'ai peur de dire que je ne sais plus comment faire en ce moment. J'ai peur de me dévoiler, car je découvre facilement que je n'agis pas comme tu désires. C'est si facile de le comprendre quand je reviens sur mes pas et la piste est vide sans toi, comme la salle tout entière. Je pourrais te retrouver parmi une foule dense. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine, finissant mon verre plus rapidement que prévus. Je reviens à notre table te cherchant toujours du mieux que je pouvais, demandant à ceux qui te connaissent s'ils t'ont vont pu partir pour qu'enfin on m'indique la sortie. Je te retrouve finalement, pas si différente puisqu'un seul verre défile au compteur, mais l'odeur se mêle à mon haleine. Et je ne pourrai pas te le dissimuler aussi facilement. «Pourquoi t'es parti ?» Question stupide, puisque la réponse se dessine déjà sous mes yeux. Ma main se tend vers la tienne, doucement avec une certaine appréhension de se faire repousser, la tête un peu basse. «Restes pas là, viens on va danser.» En espérant qu'il ne soit pas encore trop tard, mais tout le monde sait qu'il est impossible de remonter le temps.

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w/ @Veïa Alvisio

Alors que je te voyais t’éloigner, je sentais mon cœur se serrer. Ça sera comme ça à chaque fois ? Tu me mets de côté le temps d’avoir ta dose d’alcool pour ensuite me reprendre ? Non, j’suis désolé mais je peux pas en fait. Je pensais que je pouvais mais j’accepte pas. Alors je m’éclipse dehors, le moral étant descendu au plus bas, avec cette peur de voir cette faiblesse chez toi prendre le pas sur tout le reste. Tu ne t’en rends pas compte, évidemment. Mais c’est un réel problème et il allait falloir faire quelque chose, si tu voulais pas qu’on vienne à une fin certaine, toi et moi. Dehors à prendre l’air, finalement tu m’avais trouvé plus vite que je ne le pensais. « J’ai plus envie. Vas-y toi si tu veux. » glissais-je entre mes dents, sans vraiment avoir envie de me disputer. Mais si tu insistes, possible que ce sera la seule issue possible, puisque ça m’énervait de te voir comme ça, dans cet état, à devoir te remplir l’organisme d’alcool pour pouvoir supporter une soirée avec moi. Un soupir et voilà que je faisais quelques pas pour m’éloigner de toi, sentant même ton haleine qui me donnait presque envie de vomir, tant je détestais te voir dans cet état.

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★ ─ w/ @Alex Ralston  

Cette impression quand le monde devient flou. Quand tout vous échappe et que tout dérape. Je glisse et j’ai bien peur de t'entrainer au passage tout comme notre amour qui n'a pas mérité ce dur supplice. Je la sens cette tension quand je guette ta main, tes réponses et ton pardon. Ce non catégorique, puis ses pas qui s'éloignent vers moi, je tente d'accrocher ta main à nouveau mais mes doigts fendent l'air sans succès suivit de ma gorge qui se resserre. «Je...» Mon visage se crispe suivit d'une colère qui s’emplit en moi. «Je comprends pas Alex.» N'osant plus t'approcher je contemple ton dos, les sourcils qui se froncent avant de me mordiller la lèvre. «Pourquoi ça te dérange tout à coup ?» Avais-je manqué autant de détails ? Il y a ce geste qu'on fait tous les jours oubliant leur importance, leur impact et la dernière chose que je pouvais souhaiter c'est te blesser au passage.  Ce mur qui s'installe entre nous m'empêche d'avancer, fixant mes souliers un peu trop chics, le corps tendu comme une bar sentant l’alcool prendre part dans mes veines. J'avais merdé encore une fois. «Arrête stp, j'ai juste envie d'être avec toi ce soir.» Bien plus que tu pouvais le croire. Est-ce malsain de croire qu'en te relevant ce secret j'espérais que tu ne me bloques pas ? Espérance stupide, dans un mensonge horrible.

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w/ @Veïa Alvisio

Je détestais ça, te voir partir dans les tréfonds de tes envies les plus primaires. Je comprends pas comment l’alcool a pu prendre une place si importante dans ta vie qu’elle régissait tes moindres faits et gestes. Oui, c’était anodin comme ça, tu voulais aller au bar. Mais je t’avais demandé de repousser ce moment et tu ne l’avais pas fait. Second plan, c’était l’endroit où je me trouvais tant que tu n’avais pas ta dose. Et je détestais ça. Je détestais vraiment ça. Alors quand tu me retrouves et que tu cherches à retrouver ce moment de complicité que tu avais totalement éclaté à l’aide d’une aiguille, je refusais de t’y rejoindre. « Parce qu’on passait un bon moment V’. On passait un bon moment et t’as tout gâché. » soufflais-je, baissant la tête. Je savais que l’impact de mes mots allait être violent, parce que t’étais la douceur incarnée. Mais je n’acceptais pas, c’est tout. Je n’acceptais pas et je devais te le faire comprendre. C’était un réel problème et si ça m’allait au début, ça commençait à devenir de plus en plus dur de te partager avec ce liquide malfaisant. « Non. T’as envie d’être avec moi sous l’influence de l’alcool, nuance. » Je ne suis pas suffisant pour toi, de toute évidence.

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★ ─ w/ @Archer Ralston  

J'avais cru sur le moment, être capable de recoller les pots cassés, puis tout s'effondrait devant moi, comme un château de cartes. C'est cette question stupide et pourtant si alarmante dans ma tête qui fut une flèche en plein coeur. Mes jambes se mirent à trembler comme ma salive difficile à avaler, dans une trachée qui ne faisait que se resserrer.  «Tout gâché...» J'aurais pu retourner les mots dans tous les sens, ils voulaient dire la même chose, peu importe la façon que j'avais envie d'y croire. «Carrément.» Même ce qui m'était le plus précieux dans tout ce que monde avait pu m'offrir jusqu'à présent. Je n'avais plus rien de doux, si j'étais un vent violent qui balayait tout sur son passage. Mes talons étaient si inconfortables sous les chevilles qui n'arrivaient plus à supporter la honte, mes caprices et mon amour pour un liquide aussi vide. En cherchant les mots juste, une deuxième flèche vient se loger dans ma poitrine. Ta froideur, la violence de tes mots, c'était bien la première fois que je la rencontrais aussi grande. Cet agacement que tu avais au fond de ta voix, comme si je te dégoutais, me rendait malade. J'allais vriller bien plus que je ne l'étais déjà. «Tu es en train d'insinuer que j'ai besoin de boire pour être avec toi ?» S'il avait bien une chose qui me faisait encore autant de bien c'était toi et rien d'autres. Et je te trouvais odieux de penser ainsi, de ne pas comprendre mes songes, mon mal. «C'est ce que je suis à tes yeux en fait...quelqu'un qui gâche tout. J'aurais jamais dû t'en parler...» Garder ce secret lourd à porter, si je n'arrivais pas à comprendre moi-même qui pouvait le faire à ma place. Certainement pas toi, tu venais de me le confirmer. Le regard presque noir, je rends les armes et notre soirée presque magique. «J'ai compris, je vais rentrer chez moi, bonne soirée.» Je te contourne ravalant mes larmes et ma douleur qui bouille en moi, oubliant le froid qui enveloppe Boston quand le soleil disparait et qui mord ma peau, tout comme mon âme.

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w/ @Veïa Alvisio

Je ne voulais pas me prendre la tête avec toi, pas ce soir. Mais je crois que c’était déjà acté dès le moment où tu avais décidé de t’en aller, de t’éloigner de moi, pour faire rentrer l’alcool dans la bulle qu’on savait si bien construire toi et moi. Et quand les mots sortaient de ma bouche, je comprenais que j’étais allé un peu trop loin. Mais c’était trop tard pour revenir en arrière. Ton visage laissait transparaitre la déception que je t’infligeais. Oui, je comprenais, seulement, j’étais trop énervé pour me laisser attendrir. « T’aurais pu… Je sais pas, attendre » Comme tout le monde, surtout quand je te demande de rester avec moi pour quelques instants de plus. Mais non, ça avait été plus fort que toi, t’en avais besoin, bien plus que tu pouvais avoir besoin de moi. Ton questionnement me poussait limite à me questionner oui. Peut-être que j’avais cette impression, c’était celle que tu renvoyais tout du moins. « Possible oui, je sais pas » De toute évidence, je te suffis pas, et ça c’est clair dans ma tête. Et ça me brise le cœur d’être comme ça, d’être froid, distant, avec ce mépris dans la voix. Mais je ne supporte plus ça, devoir être le second choix, après ce liquide qui te fait tant de bien. « Arrête, dramatise pas, j’ai jamais dit ça. Mais tu peux juste pas t’en empêcher… de me faire passer après ta dose » Relégué au second plan, quand je fais en sorte que tu sois le premier en tout temps pour moi. C’est sûrement ça le plus douloureux dans l’histoire, cette sensation d’être celui qui aime le plus, qui est capable de tout faire pour toi, quand toi, ce n’est pas totalement le cas. « Arrête putain, j’ai encore une fois pas dit ça » que je disais après quelques pas foulés pour te rattraper, ma main autour de ton poignet. « Arrête de fuir, s’il te plait. Admets qu’il y a un putain de problème » Un problème aussi gros qu’un éléphant dans une boutique de porcelaine.

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★ ─ w/ @Archer Ralston  

J'ai parfois peur que ce soit trop difficile de te faire comprendre que j'essaie simplement de m'accrocher. Avec ce que j’ai à porter de mains, des solutions sans doute bien trop destructrices. Je te tourne le dos, une fois de plus, en ne sachant pas comment faire quand tu me confrontes et ton regard presque dégouté se pose sur moi. Ça imprime ma chair comme ma tête, au point de m'en dégouter moi-même. Encore plus que tes impressions erronées et ces mensonges que tu as décidé de croire, d'une image d'une blonde malheureuse, qui a besoin de boire pour supporter la personne qu'elle considère comme l'homme de sa vie. Et par moment, toute cette incompréhension, me fait croire que tout devrait s'arrêter. Tu prends la seconde place sachant qu'au fond de mon coeur tu te tiens sur ce piédestal. Ta voix qui résonne dans l'espace et ta main qui attrape mon poignet, je le retire aussitôt pris, les yeux autant chargés, la colère au bout des lèvres bien plus que je ne le voudrais. Je ne fais pas l'addition, malgré les signaux, malgré que tu tentes me fuir. Ma tête ne s’est jamais autant embrouillée. «Tu veux que j'admette quelque chose ? Prends au moins le temps de peser tes mots !» Pour la première fois je te crie presque au visage, bel et bien en colère, loin de ce que je t'ai déjà fait subir. Je pouvais me montrer froide, mais cette fois c'était presque une bête que je connaissais à peine qui faisait surface et elle a les crocs acérés, comme le poil hérissé. «Je te ferai jamais passer après l'alcool» Le maquillage qui peine à tenir sous mes lèvres qui se pincent qui s'agitent qui crachent et mon visage qui crispe. «Tu m'entends ? JAMAIS.» Le dernier mot scande avec plus de ferveur la gorge nouée et mes larmes qui finissent par franchir la barrière de mes saphirs, essuyées aussitôt, d'un geste sec, d'une main prise par la violence du moment. «T'es tout ce qui compte dans ma vie. Pourquoi t'es incapable de le voir ?» Le chainon manquant, cette étincelle qui me tient en dehors de l’eau, de tous les torrents que j’ai pu subir. «RÉPONDS. Réponds à la putain de question !» Ne te laissant même pas une seule chance de me répondre avant, t’ordonnant de me répondre le plus rapidement possible, repoussée dans mes pires retranchements. J'avais un problème. Tu es un problème Veia. Un sac de nœuds presque impossible à démêler.

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w/ @Veïa Alvisio

J’aurais jamais cru que la soirée se déroulerait ainsi. Toi et moi, on était pas portés sur les disputes, encore moins en public comme ça. Mais ce verre, c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Tu avais choisi de rejoindre le bar malgré ma supplique et nous voilà dans cette position. Celle où tu prends la mouche, refusant d’admettre la vérité. Tu avais un problème, un sérieux problème. C’était pas forcément facile d’y faire face mais là, je devais t’y confronter parce que je me sens froissé, mal à l’aise quand tout ce qui compte pour toi, c’est le verre de plus. Tu arraches ta main de mon emprise, la colère se lisant à présent sur ton visage, prenant la place de la déception aperçue juste avant. « Tu l’as fait ce soir Veia, tu l’as fait ! » Tu ne t’en rends tout simplement pas compte. Mais cette demande anodine, celle où je te demandais de rester avec moi, que tu as refusé pour aller boire l’alcool proposé au bar. C’était dingue, ces œillères que tu pouvais porter des fois. Droit devant toi, le visage fermé, légèrement déformé par la colère que cette situation provoque chez moi. Tu semblais pas comprendre mes reproches, tu semblais t’endiguer dans cette façon de penser, celle où rien de grave n’était arrivé ce soir, et toutes les autres fois. « PARCE QU’IL Y A TOUJOURS CETTE PUTAIN DE BOUTEILLE QUI TRAINE ! VOILÀ POURQUOI ! » gueulais-je à mon tour, cet exutoire qu’était le cri, la délivrance. « Il y a tout le temps l’alcool, tout le temps. » soufflais-je, finalement, avant de reprendre. « Tu n’as même pas su voir ma détresse quand je t’ai demandé de rester avec moi, quand toi tu as préféré aller boire au bar » Et ça me fatigue cette histoire, cette situation. Et si un jour il t’arrivait quelque chose ? Et si un jour tu te retrouvais entre la vie et la mort à cause de ce qui te délivre ? Serait-ce vraiment une délivrance si tu venais à mourir ?

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★ ─ w/ @Archer Ralston  

L'étape la plus difficile c'est d’avouer qu'on a un problème, mais la colère m'empêche d'y voir clair, comme les reproches que tu venais de me faire. Une habitude trop imprégnée dans ma tête pour empêcher de la voir comme une vipère destructrice de mon être comme de mon foie jamais à jeun. Et tu enchaines aussi, hurlant à ton tour, la scène qui se repeint de rouge, réclamant mon pardon et mes aveux, car j'avais bel et bien fauté, te passant au second plan. La triste et pure vérité qui ronge et qui fout à terre, les genoux trop écorchés pour se relever. «JE SAIS OK ? JE SAIS.» Mais je n'arrive plus à faire autrement, à jamais née avec une bouteille de vodka à la main et maitre de ses envies et de ses services. Ange gardien de mes peines et de mes colères. La seule qui n'avait jamais su me lâcher. Prouve-moi que tu ne feras pas pareil. «Non parce que je ne vois rien en ce moment. Tout ce que je sais c'est que cette soirée me faisait du bien.» Une des rares choses qui m'apaisent depuis un moment. «Tu le savais de toute manière en t'engageant avec moi. Je suis pas stable.» Comme sur un bateau qui tangue un peu trop sur la mer, prêt à chavirer à n'importe quand. Des trous en trop pour l'empêcher de couler. «Je pensais pas que tu réagirais comme ça.» Ma colère se dissipe peu à peu, mes épaules s'affaissent, c'est l'épuisement qui a raison de moi, le manque d'arguments pour que l'alcool soit encore près de moi. Ma main dans mon sac, j’extirpe ma flasque précieuse que je jette à tes pieds, le coeur gros. «Ce qui me fait mal, c'est que j’ai l'impression que tu ne vois même pas que je vais mal.» Que tu t’éloignes d'une certaine manière. «Tiens, prends-la, j'en veux plus. Je t'ai dit que c'était toi que je veux ce soir et je vais pas me répéter.» Il y a certains pots cassés qui se recollent difficilement surtout quand on ne dit pas les mots voulu. Une promesse d'alcoolique et un flasque parmi tant d'autres, tu le sais très bien que je sais toujours retrouver son chemin.

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