Veïa † Les Fleurs du Mal

   

Les Fleurs du Mal
   w/ @Veïa Alvisio
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Viennent naître puis mourir mes dernières semaines dans cet endroit. Le Nephilim. Je me revois encore gamine, toujours perdue, lorsque j’ai franchi cette porte. Un objectif en tête néanmoins et des buts récoltés auxquels je ne m’attendais pas. Une nouvelle page m’attend désormais, bien plus grande, bien plus dangereuse mais bien plus exaltante aussi. Puisque j’atteins mon but , mes phalanges se tendent vers le sommet, vers cette vengeance que je souhaite cueillir et assouvir depuis tous ces mois. Les réflexes persistent toutefois, j’aime toujours observer, emplir mes prunelles des badauds les plus insignifiants mais aussi les plus intéressant. Il y a cette jeune femme blonde, tout droit sortie d’un conte de fées, du moins c’est ce qu’on pourrait croire. On lui prêterait volontiers des traits plus superficiels qu’elle n’est. Et depuis quelques semaines, nous partageons des échanges épistolaires, de poésies, de douceurs dans les enfers. La seule nuance c’est que la Demoiselle ne sait pas que c’est de moi dont il s’agit. Je la vois nous observer, soir après soir, nuit après nuit. Cherchant l’étoile dans les ténèbres puisque c’est le nom que j’ai choisi, celui avec lequel je signe, mes doux pamphlets. Une feuille l’attend d’ailleurs, roulée, au pied du bougeoir, elle y lira sans doute ces lignes. « Voici venu le soir des Adieux, la simple caresse encrée d’une étoile filante désormais. J’ai aimé ces moments de poésie échangée, de vers plus doux pour couvrir les sphères plus amères de la nuit, la parenthèse dans les cadences démoniaques, le souffle que tu expires à mes lectures, sache que je partage, et le garde précieusement en otage pour les nuits à venir.  Signé, L’Etoile. » J’ai ainsi prévu les Adieux mais la tentation de lui avouer mon identité est forte, car comme toujours, je reste une gamine effrontée, un peu trop égoïste sans doute. J’arrive à ses côtés, observe sa lecture, feignant l’indifférence avant de demander « Salut ! Comme d’habitude ? » peut-être qu’elle fera le lien par elle-même .
   

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les fleurs du mal
★ ─ w/ @Lyra Bain  

Tous les vendredis se ressemblent et s'empilent comme une pile de domino sans importance. J'aime les bars, je n'apprends rien à personne et en ce moment je me laisse tenter par un nouvel endroit. L'alcool coule à flot, sans trop savoir pourquoi, mon addiction revient à la charge, peut-être encore coupable de certaines choses. Qui sait, je ne suis pas née pour être autrement, me sentant comme une coquille vide sans mon élixir. Le brouhaha du bar ne me semble qu'un doux bruit lointain, une berceuse dont je connais chaque note et le rythme des verres qui tintent.  Je flotte doucement jusqu'au bar, sans grande cérémonie, juste mes cheveux blonds qui encadrent parfaitement mon visage comme mes épaules. Je ne cherche jamais à sortir parfaitement. Je me laisse me vêtir de vêtements plutôt décontractés, mais le blanc me colle bien à la peau comme à chaque fois avec ce crop top sans bretelle et mon jean taille haute. J'ai choisi une veste sans importance d'un vert forêt. Je suis presque terne, qu'à mon habitude. Je viens à la rencontre de la poésie, d'une inconnue, des mots empressés couchés sur papier. Ils me font voyager hors de Boston, dans mon petit coeur littéraire, à mes études qui me manquent par moment et l'écrivaine en moi qui ne demande qu'à crier, sonner un peu sa venue loin de ma nouvelle vie. Elle est là, cette feuille de papier bien roulée, si bien que j'en oublie la vodka un moment pour la lire, absorbée par la suite des choses. Mon coeur se sert d'une certaine manière, comprenant les adieux qu'elle me réserve. Il aurait-il une suite à tout ça ou cette brèche magique avait épuisé toutes ses ressources ? Je sursaute, lecture interrompue. «Euh...oui, pardon.» De la vodka, rien de plus. Je prends place sur mon tabouret reposant mes yeux sur la feuille. Je sors mon style prête à répondre, surveillant mon verre qui ne se ferait attendre pas plus longtemps. L'envie de découvrir l'auteur est palpable, mais le mystère l'est tout autant. «Il est dommage de constaté que les adieux sont arrivés. Je dois ainsi laisser filer, l'étoile, alors que j'aime la garder égoïstement, loin des cieux, près du coeur. Les sphères amères ne me semblent pas accueillantes, bien qu'elles m'appellent à nouveau. En couchant ces derniers mots, j'espère un dernier indice de ta part ou du moins que tu en décides autrement, de notre avenir que tu as interrompu si brusquement. Signé, la poupée de porcelaine.» Je soupire roulant le papier pour le remettre à sa place désignée.

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   w/ @Veïa Alvisio
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Nos échanges c’était un peu une parenthèse dans mes horreurs, un écrin de poésie dans le lugubre. Mais aussi cette soif plus sombre de t’entraîner auprès des démons. Tu n’avais rien à faire ici selon moi. L’âme trop blanche, le sang trop pur mais un certain goût pour les desseins plus obscurs. Un peu comme moi. Et sans que je ne sache vraiment pourquoi, des lueurs malsaines et douces s’éveillaient en moi à l’encontre de ta personne. C’est paradoxal, c’est ambivalent, et je ne peux empêcher cette attraction un peu malsaine que je ressens. Sans doute parce que tu as mieux réussi que moi, qu’un certain privilège coule dans ton existence mais que tu ne t’en saisis pas. Je n’ai pas eu le choix moi, alors. Mes billes adoptent cet air aimable quand tu me réponds un peu distante. Tu sembles définitivement triste à la lecture de mon mot, et je m’en réjouis. Je manquerais à quelqu’un moi aussi et j’ai la preuve que tu accordais une certaine importance à nos échanges. Je poursuis rapidement mes pas, te servant le verre de vodka, profitant de la capture du papier pour lire tes mots encrés. Et puis c’est la folie qui m’embrase, sans doute cette envie que tu m’appartiennes encore et encore, de casser le mystère, de révéler le mal peut-être. Je ne sais pas vraiment ce qui me pousse mais sans doute rien de louable. Je griffonne les mots suivants. « Une chance pour toi de me saisir avant de filer. Rendez-vous sur le toit, à 2 heures du matin. Si tu y parviens, mon visage te sera révélé. » Je ne gagne rien à faire une chose pareille, ou bien au contraire, je récolterai des ambitions que je croyais perdue, j’emplirai ma solitude de la tienne, pour en faire peut-être le plus trésor de mes enfers, tissant le fil de mon emprise ou bien toi de la tienne, j’ai cette envie incontrôlable d’assouvir la réalité dans nos rêves. Pliant le papier sous le verre que je dispose sur un plateau, j’appelle mon collègue pour lui demander de t’apporter la commande. Un sourire réjoui étire mes lèvres tandis que je réfrène en silence l’excitation de ce nouveau rendez-vous.

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★ ─ w/ @Lyra Bain  

Elle comblait un vide. Quelque chose que je ne retrouvais pas ailleurs. Une amitié envolée par la distance, je m'attachais à ce lien bien plus que je ne l'imaginais. Alors je la ressens cette douleur, ce pincement qui me demande de dire au revoir à nouveau et je n’en ai pas envie. Pas encore une fois. Il faut croire que mon appel à l'aide est entendu, puisque la réponse à laquelle je m'attendais arrive sur un plateau. Perdue dans ma vodka limpide et dans ma déception, j’ai à peine le temps de voir l'auteur de cette page griffonnée. Comme une ombre qui va trop vite, elle me laisse toujours sa plume et quelques espoirs, dans ces ténèbres que je crée de mon propre pouvoir. Bien loin des couleurs du Paint bar, j'ose croire que c'est la force du destin si je suis appelé au sein de ce bar qui ne me ressemble pas. Si notre rencontre est si près, à quelques centimètres de la vérité, ce défi me semble donc simple. Je regarde l'heure. Encore le temps pour quelques verres. Fébrile, je n'arrive plus à écrire ce soir et je regarde l'horloge plusieurs fois. Puis à quelques minutes du rendez-vous, je cherche une manière de parvenir à l'endroit indiqué. Me faufilant entre les âmes, je continue ma trace silencieuse, même s'il est facile de repérer l'ange dans la noirceur si opaque. Près des toilettes, près de l'arrière-boutique, je repère une porte, un escalier. Je regarde au-dessus de mon épaule avant de me faufiler rapidement. Je grimpe les marches rapidement, comme si c'était la seule distance qui me détachait du paradis. Je n'avais tout simplement aucune idée de ce qui m'attendait là-haut et pourtant j'étais certaine de ne pas être déçue. Je le retrouve ce toit, je souffle une dernière fois avant de pousser la porte, sur ce qui semble se révéler, la personne que j’attends. Elle est éclairée par les étoiles qui arrivent à se faufiler entre le smog de la métropole. Elle qui venait des cieux, elle était à la maison « L’étoile ?» La rencontre d'une poupée et d'une étoile, comment la fin pouvait s'avérer négative?

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Les Fleurs du Mal
   w/ @Veïa Alvisio
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J’aurais pu disparaître dans les méandres de l’oubli. Rester un souvenir d’abord fugace puis devenir plus éthéré, jusqu’à disparaître tout simplement. Mais je suis trop curieuse, sans doute trop malsaine aussi. Sentant l’ascendant que je peux avoir potentiellement sur ta personne, et comme ta beauté pourrait nourrir la mienne. Il n’y a rien de vraiment louable là dedans, si ce n’est un appel des enfers. Une poupée venant se frotter au contact d’une étoile, s’en gorger, puis s’empoisonner. Parce l’étoile brûle, n’est-ce pas ? Mais elle donne aussi plus de lumière. Plus de pouvoir. Je t’observe de loin lorsque les minutes le permettent. Mon travail s’enchaîne et je ne dois pas éveiller les soupçons. Bientôt ce lieu qui m’a vu naître ici à Boston, devra se passer de mes services. J’aime le danger, j’aime le risque. Et par-dessous tout, j’aime la douleur, la violence. Mais aussi la beauté. Pourquoi ne se gorger que d’une nuance ? Le monde est rude et dense, nous sommes à son image. Capables du pire et du meilleur en un instant. Je m’éclipse quelques minutes avant l’heure. Rejoignant ce chemin familier vers le toit, ici la vue sur l’Historique Boston est incomparable. Vieille dame aux tourments plus jeunes, une ville drapée de milles étoiles et autres lumières. Je viens embraser un brin d’herbe, incandescence juvénile au bord de mes lèvres. J’observe en silence, passant mes doigts sur la cicatrice de ma paume. Raison de mon existence ici-bas désormais, puisque je l’ai décidé, embrassée de ma destinée, j’entends tes pas résonner sur l’asphalte offert au toit étoilée. Mon ombre se distingue dans les lumières nocturnes, c’est une vision céleste ou démoniaque, on ne sait vraiment, mais surtout offerte de mystères. Toi tu es là, lumineuse, solaire, lumière dans ces ténèbres astres, une innocence cueillie de prémices des enfers pourtant. Et ta voix qui résonne. Je ne l’ai jamais saisi autrement que sous les rythmes effrénés et assourdissants de l’endroit. Ici, il en est tout autrement. « Je suis là, Poupée. » Un sourire vient étirer mes charnues juvéniles et provocantes, la fumée s’en échappant. Un pas en avant te dévoile ma silhouette familière et gracile mais un regard bien plus affirmé que ce que tu avais pu saisir avant. Une lueur bien plus dangereuse aux prunelles, plus intrigante aussi sans doute. « Surprise ? » Vois mes ivoires comme elles se dévoilent pour toi, comme elles laissent penser à une innocence, une douceur. Vois le contraste, saisis-le. Je sais que tu t’en gorges, pour en vivre toi-même les similaires contrastes. Nous sommes plus que ce que le monde attend de nos personnes. Nous sommes davantage que ces innocentes apparences. Nous sommes les promesses embrasées du souffle des enfers.  

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★ ─ w/ @Lyra Bain

Le problème dans tout ça, c'est que j'ai toujours aimé les étoiles. Tantôt confidente, tantôt des muses, j'ai toujours aimé les observer, les apprendre une par une dans l'emplacement qu'elle avait choisi sur le voile de la nuit. J'avais même accueilli dans ma vie un astrophysicien à mon retour qui m'avait appris un peu plus sur ces points lumineux que j'aimais tant. Hélas la science ne m'avait jamais bien collé à la peau et je préférais garder ce doux côté rêveur à ces constellations, y apporter ma touche que je voulais, écrire mes écrits sous celle-ci même si elles étaient à peine perceptibles ici. Ses écrits m'apportaient loin et elle avait la tournure d'une étoile, comme elle le signait, elle me faisait le même effet j'en étais persuadé. Mes saphirs en appellent de chaque détail, la dessinait depuis qu'elle se dévoilait à moi. J'essayais d'assembler les parts du casse-tête, ceux qui m'avait été gardé égoïstement depuis notre rencontre. Mais je ne lui en tenais pas rigueur, une relation épistolaire m'avait toujours plus et me reconnectait avec ma passion, mon souffle dans cette vie qui fut longtemps une échappatoire en Italie. Sa voix résonne et je peux enfin l'attendre, poser un son sur les mots et je suis satisfaite de cette mélodie qui s'en échappe. La brise pousse sur mes mèches blondes et me fait frissonner et pourtant je ne ressens pas le froid sur ma peau. Trop intriguée et trop excitée de découvrir enfin la vérité. Mon coeur s'emballe comme une enfant. Son sourire se dévoile et le mien en fait tout autant, je suis éprise d'un bonheur bien plus grand que je ne le pensais. «C'est une belle surprise.» Et c'est là toute la vérité de mes propos, mes prunelles sont remplis d'une étincelle, un bonheur pure de pouvoir enfin la trouver. Et le mystère était toujours ce qui m'avait le plus emballé. Ai-je le droit de penser qu'on se ressemble. De nos corps frêles, de cette allure jeune et pourtant si innocent, il me semble que j'ai l'apparence de d'un doux reflet. «Je croyais...» Je perds un peu mes mots, ne sachant pas ce qui est possible de dire à présent que nous étions en face. «Je croyais sincèrement que je ne te verrai jamais.» J'avance à mon tour de quelques pas, laissant la lune se fondre sur ma peau de lait. Mon sourire s'agrandit davantage, heureuse de ce cadeau nocturne. Car j'en avais besoin, bien plus qu'elle ne le pouvait croire.

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   w/ @Veïa Alvisio
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Je suis cette vagabonde insaisissable, enfant aux milles nuances, errante et poète, froide et meurtrière, tendre et douce. J’ai cette particularité d’évoluer sans attaches depuis de nombreux mois maintenant. Hantant les rues de New-york puis finalement celles de Boston, ici j’ai découvert de nouveaux liens, comme une envie de rester. Mes poèmes auparavant restait entre la Lune et moi. Enfant trop timide pour un monde bien trop las. Il ne sort pas de belles choses de mon monde, ici tout est terne et froid, violent aussi. J’ai toujours vu des lueurs dans le gris, de la beauté dans les pires horreurs et j’ai longtemps considérée être à part pour cela. Mais chez toi, je sens une similaire, un penchant pour les ténèbres, pour le spleen, comme un magnétisme contre lequel on ne peut pas faire grand-chose, sinon d’y goûter. J’ai cette envie incommensurable de t’emmener du mauvais côté, de te garder, de te détruire aussi. C’est trop de paradoxes mêlés. Et tu n’y vois sans doute pas grand-chose lorsque mes billes trop douces se posent sur tes océanes. Lorsque mes épaules se haussent, adopter cette nuance timide aux lèvres que viens mordiller malgré moi. Nouvelle taffe. Nouvelle inspiration de poison comme pour te prévenir secrètement des aventures à venir. « Je le pensais aussi. » J’avoue. Coupable. Encore et encore. « Mais je vais bientôt partir d’ici alors… » Mes yeux viennent cueillir les tiens. T’as sans doute compris mes travers mieux que personne sans pour autant que tu en saisisses encore l’ampleur.  « Je n’avais rien à perdre à te révéler mon visage. » Et tu es surprise, je le vois bien. On ne m’attend jamais là où je vais et c’est là ma plus grande force. « Toi aussi alors, tu trouves ce monde trop froid ? » Trop terne, trop rigide, comparé aux flammes qui nous dévorent, aux beautés tordues, à ces pulsions plus malsaines, comme une envie de s’emplir de l’effluve des fleurs du mal, et je t’y conduirai sur cette route, c’est une certitude pour les heures à venir.

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★ ─ w/ @Lyra Bain  

Elle est ce mystère que je veux cultiver. Cette boite de pandore, encore plus lumineuse que la mienne, encore plus folle, plus difficile à déchiffrer. Je l'avais senti son âme à travers le papier pourtant si terne. Même avec le stylo à bille le plus ennuyeux et banal, ses mots chantaient une douce mélodie. C'est ma naïveté qui m’emporte une fois de plus, en prenant rendez-vous avec une inconnue. Pourtant elle ne l'est pas tant que ça non ? Si elle était cette étoile, elle me berçait depuis le tout début, depuis le commencement. Elle était dans la même incertitude que la mienne quand je lui livre mes inquiétudes que j’avais eu par rapport à cette relation. J'avais eu peur qu'elle soit un peu trop éphémère, annonçant son départ imminent. D'où en fait ? De ce bar ? Qui sait la suite des choses qu'elle compte bien me révéler, à présent que les masques soient tombés. «Tu as décidé où tu comptes aller maintenant ?» Où tu aimerais poser ta lumière cette fois ? Dans quelle ténèbres voudrait tu éclairer cette fois. Elle sait poser la bonne question quand il le faut. Un long soupire qui s'échappe de mes lèvres comme cette douce mélancolie qui m'accable de plus en plus. Je sens encore les effluves de la vodka sur moi, mes cernes qui se creusent de jour en jour. Je me pers depuis quelques temps. Sauve-moi belle étoile. «Je le trouve si terne en ce moment...si fade.» Mes saphirs transpercent ma douleur d'une certaine manière tout en restant de marbre, scrutant son visage qui m’apaise malgré moi. «Tu as une meilleur option pour moi ?» Et c'est là que tu rentres dans la danse, m'offrant la porte de sortie dont j’ai besoin. Quelque chose de plus vif. L'ange est prêt à se faire cueillir, sous sa douce forme de poupée de porcelaine.

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   w/ @Veïa Alvisio
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C’est l’ennui qui te consume, c’est ce mal qui te ronge, dans tes silences. De cette apparence de poupée docile et joviale, il n’en est rien. Je ne vois que trop clair dans ton jeu pour avoir pratiqué le même. Tu donnes le change, tu tentes de maintenir les apparences, mais il y a cette noirceur là au fond, qui ne demande qu’à voir le jour dans tes nuits plus obscures, de s’éparpiller le long de tes veines, pour que tu t’enflammes. Tu te révèles. C’est la libération, c’est la destruction aussi, mais qu’importe puisqu’on se consume de toute manière. Mes yeux t’observent, un sourire las qui pend à mes lèvres. « Je vais ouvrir mon propre endroit, avec mon copain et un pote à lui. » Un endroit pas recommandable, un endroit certainement pas pour une fille comme toi. Tu ferais un malheur pourtant mais… Je viens aspirer une nouvelle goulée de poison. Le monde est triste, fade, impitoyable aussi. Comme je peux l’être. Je ne peux m’empêcher de me sentir frémir à ton envie de plus, à ta volonté de rallumer l’étincelle, d’embrasser ce qui fait vibrer tout simplement au fond. Je te tends le joint, un peu d’herbe pour décorer l’asphalte, c’est déjà un premier pas. « Tu veux goûter ? » ça rajoute des couleurs, ça adoucit l’atmosphère. C’est moins fade quand la drogue vient engourdir les sens. « J’imagine que tu as déjà fumé. » Qui ne l’a pas fait très franchement ? « Tu veux venir avec moi ? » Étoile parmi les étoiles, je te montrerai les nuances, on caressera les ténèbres, ensemble.

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les fleurs du mal
★ ─ w/ @Lyra Bain  

Même quand le printemps se pointe, Boston, a toujours l'air si terne. Par moment cet aspect ne semble qu'être un souvenir fade dans ma mémoire. Puis, il revient au galop quand ma peine refait surface. «Tu as la fibre entreprenante toi aussi ?» Mais qui sait ce genre d'endroits qui appellent la belle blonde. Sans doute qu'on est bien loin, des pâtisseries colorées. À défaut de ne jamais savoir comment préserver mon sourire pendant longtemps, j'en donne aux passants, aux étudiant un peu trop accablés à leurs études et aux travailleurs qui ne savent pas s'arrêter. Le joint se pointe au bout de mon nez. Il me rappelle mon adolescence, mes premières années à Harvard, les spring break et les summer camp endiablés. Je connais la source du bonheur qu'elle me tend au bout des doigts. Elle sait peser ou mes blessures saignent pour me fait voler un peu plus longtemps. Comme une enfant, je regarde l'herbe, les étoiles au creux de mon océan. Je ne me fais pas prier, gardant mon silence dans cette nuit, beaucoup trop calme. Qu'est-ce qui pourrait faire en sorte qu'elle soit tirée de son profond sommeil ? Le petit cylindre arrive sur le bout de mes lèvres et je tire délicatement dessus, me laissant bercer par les flashbacks qui s'agite sur mes neurones. Je ferme les yeux avant d'expirer la fumée. «Ça faisait longtemps...» Depuis cette dernière fois avec Eris, donc je ne me rappelle quelques brides. Et pourtant avant j'avais l'habitude de le faire bien plus souvent. Je lui redépose de nouveau entre ses doigts, découvrant la douceur de sa peau au passage. Aussi frêle que la mienne. «Oui, montre-moi.» N'importe où, tant que c'est loin. Une ellipse dans le temps, une simple balade.

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